Vaccination rougeole : progrès mondial, défis locaux

Vaccination rougeole : progrès mondial, défis locaux

Vaccination rougeole : progrès mondial, défis locaux Sous ce titre, un éditorial du Lancet (non signé, ce qui correspond à un consensus collectif) évoq...

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Vaccination rougeole : progrès mondial, défis locaux Sous ce titre, un éditorial du Lancet (non signé, ce qui correspond à un consensus collectif) évoque la situation contrastée de la couverture vaccinale contre la rougeole dans le monde. Le point de départ de cette réflexion est la publication, le 10 novembre dernier, de Progress toward regional measles worldwide, 2000-2015, un rapport conjoint de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), de l’OMS, de l’Alliance mondiale pour l’initiative vaccinale (GAVI) et des CDC (Centers for disease control and prevention). En bref, ce rapport résume les progrès accomplis ces quinze dernières années pour atteindre l’objectif fixé en 2000 par les Nations Unies dans son programme Millenium Goal 4 : réduire la mortalité infantile par rougeole (measles) via des mesures telle l’élimination de la maladie dans 4 des 6 régions OMS. Déjà les programmes vaccinaux en cours ont sauvé quelque 20 millions de vies au cours des quinze années écoulées… mais on compte encore dans le monde 360 décès d’enfants par rougeole chaque jour. Des flambées de la maladie apparaissent en continu : elle est particulièrement prévalente dans des régions comme Égypte, Sud-Soudan, Éthiopie, où la couverture géographique dont pourrait bénéficier chaque enfant reste une difficulté, d’autant que les systèmes de surveillance sont « faibles » (sic) – pour ne pas dire défaillants…

Mais, remarque l’éditorialiste, il y a eu des résurgences ces deux dernières années en Allemagne et en Mongolie qui ont touché des sujets âgés – car les jeunes enfants ne constituent pas le seul groupe de population vulnérable. Néanmoins, les décès ont régressé de 79 % durant la période considérée, de 651 000 à 134 200, certes, mais il reste des « trous » dans le programme de l’ONU – aussi bien que le risque représenté par les mouvements

Face aux antivaccinalistes, un soutien mondial et régional, politique et pratique, est nécessaire pour faire avancer la couverture vaccinale. antivaccinalistes – et tout cela ne laisse pas de place au relâchement des efforts de tous. Le mouvement antivaccinaliste est particulièrement actif aux USA, remarque le Lancet. Les opposants avancent que les vaccins sont aussi dangereux que les maladies contre lesquelles ils ont été développés – et le journal ajoute : c’est étrange, le Président Trump (investi le 20 janvier) semble soutenir leur cause – alors qu’il devrait déclarer la confiance dans les vaccinations comme une des

priorités de son gouvernement. D’autant qu’en 2016, la Pan American Health Organization (PAHO), affiliée à l’OMS, a rapporté que la Région des Amériques est la première et la seule région du monde measles-free… mais l’année 2016 a été marquée par des flambées de rougeole dans 16 États des USA – la plupart touchant des sujets non vaccinés. Néanmoins, en dépit du fait que le programme de vaccinations n’ait pas été conforme au calendrier prévoyant l’élimination de la rougeole dans 4 des six régions OMS, il y a eu des progrès considérables. Mais tant qu’il aura des « trous » (gaps) dans la couverture vaccinale, l’éradication totale de la rougeole reste illusoire. Un soutien mondial et régional, politique et pratique, est nécessaire pour faire avancer les progrès déjà obtenus à ce jour, conclut le Lancet. NDLR - Ces réflexions de nos confrères britanniques soulèvent un écho en France, pays où, comme aux USA, les mouvements antivaccinalistes ont l’oreille favorable des médias, et où les développeurs de vaccins et les vaccinologues et infectiologues attendent des pouvoirs publics – et du ministère de la Santé, étrangement silencieux – un soutien politique (de santé) et pratique (communication) et qu’ils les écoutent plutôt que les sirènes alarmistes – d’où il découle qu’aujourd’hui les trous dans la couverture vaccinale sont dus au fait que nombre de vaccins ne sont plus obligatoires mais seulement recommandés.

Diagnostic parfois difficile pour les bébés Zika Les nouveau-nés exposés au virus Zika durant la grossesse de leur mère peuvent sembler « normaux » à la naissance mais montrer ultérieurement les signes redoutables de la microcéphalie et autre anomalies cérébrales, rapporte une récente parution du bulletin hebdomadaire (MMWR) des Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

remment normal à la naissance mais chez lesquels, ultérieurement, on a remarqué un ralentissement du développement crânien. Par la suite, chez onze de ces enfants a été posé un diagnostic de microcéphalie. L’exposition in utero au virus Zika n’entraîne pas seulement une microcéphalie mais aussi un retard de croissance du cerveau et des complications neurologiques associées au syndrome Zika. L’article cite le cas de 13 enfants brésiliens Ces observations, qui pouvaient être mal exposés au virus Zika durant la gestation et interprétées par les médias concernant le qui montraient un périmètre crânien appa- risque lié à la contamination des femmes

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REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - MARS 2017 - N°490

enceintes par le Zika, ont justifié une mise en garde des CDC sous forme d’un communiqué de presse : « Parmi les enfants de mères exposées au virus Zika durant la grossesse, l’absence de microcéphalie à la naissance n’élimine pas l’infection congénitale à virus Zika ou l’existence d’anomalies cérébrales en relation avec Zika ». Ce constat issu d’une équipe américanobrésilienne souligne la nécessité de renforcer l’évaluation clinique et physiologique des nouveau-nés ayant subi une possible exposition au virus Zika durant la gestation,