Communications orales Discussion La PET-IRM a pris une place centrale dans le suivi des patients NF1. Dans les PS ou en cas de symptômes, elle retrouve un HM suspect dans un peu moins de la moitié des cas. En cas de PS, elle permet le diagnostic et le traitement de NF dysplasiques et de TMGN à un stade précoce tout en limitant la dose d’irradiation rec ¸ue comparativement au PET-Scan. Elle permet la surveillance des lésions suspectes inaccessibles et de poser l’indication d’explorations complémentaires en cas de suspicion d’autres néoplasies (TNE, phéochromocytome, GIST). Conclusion Nous recommandons cette attitude, même si son accès encore restreint limite pour le moment sa généralisation. Dans le futur, devra être évalué l’impact sur la prévention de la transformation maligne de notre stratégie de prise en charge précoce basée sur la PET-IRM et la chirurgie systématique des NF dysplasiques. Mots clés Neurofibromatose type 1 ; PET-IRM ; Phénotype sévère ; Tumeur maligne des gaines nerveuses
Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur: https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.123. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽
Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.123. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.123 CO 112
Pourquoi et comment rechercher les anomalies chromosomiques et les mutations ponctuelles post-zygotiques dans les dyschromies cutanées en mosaïque A. Sorlin 1,2,∗ , V. Carmignac 2 , E. Tisserant 2 , P. Kuentz 2,3 , Y. Duffourd 2 , J.-B. Rivière 2,4 , P. Callier 2,5 , C. Thauvin 1,2 , L. Faivre 1,6 , P. Vabres 2,7 , et Collaborateurs de la cohorte M.U.S.T.A.R.D. 1 Centre de Génétique, CHU Dijon Bourgogne 2 Laboratoire GAD, FHU Translad, Université de Bourgogne, Dijon 3 Laboratoire de Cytogénétique, CHU de Besanc ¸on, Besanc¸on, France 4 Health Centre & Research Institute, McGill University, Montréal, Canada 5 Laboratoire de Cytogénétique 6 Laboratoire GAD, FHU Translad 7 Centre de référence MAGEC, CHU Dijon Bourgogne, Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La détermination de l’étiologie génétique des anomalies de la pigmentation cutanée en mosaïque est un enjeu à double titre: d’une part, elle nécessite des méthodes adaptées à la détection de variations génétiques à faible taux et confinées au tissu atteint, et d’autre part elle est un élément d’orientation déterminant pour la prise en charge des patients (mise en évidence d’une cible thérapeutique, établissement de la stratégie de surveillance, conseil génétique). Le séquenc ¸age d’exome (ES) est en 2019 la méthode de référence pour la détection des mutations ponctuelles post-zygotiques (mSNV), mais la détection d’anomalies chromosomiques en mosaïque (mCNV) repose habituellement sur la CGH-array ou le caryotype, difficilement réalisables en routine à partir d’une biopsie de peau sans culture. Nous avons développé une stratégie utilisant les données d’ES permettant la détection des mSNV et des mCNV, afin d’éviter la multiplication des prélève-
A113 ments invasifs et des examens coûteux, et d’améliorer le rendement diagnostic et la prise en charge de ces patients. Matériel et méthodes Au sein de notre cohorte de 128 patients avec anomalie pigmentaire, nous avons analysé par ES 56 patients, pour lesquels les explorations chromosomiques (caryotypes sur sang ou sur fibroblastes cultivés, ou CGH-array) étaient demeurées négatives. À l’aide d’un algorithme mis au point au sein de l’équipe, nous avons recherché systématiquement, sur les données d’ES en trio (peau + sang des parents), les mutations ponctuelles en mosaïque, les variations de nombre de copie chromosomique, les disomies et les triploïdies. Résultats Nous avons détecté des mCNV chez 17 patients (30 % de la cohorte: 5 trisomies, 6 tétrasomies, 2 monosomies et 4 triploïdies), et des mSNV chez 12 (21 %, dans 6 gènes différents). Parmi ces patients, l’identification de la cause génétique permet d’envisager une adaptation thérapeutique pour 28 %, de mettre en évidence un risque familial de récurrence pour 25 %, ou d’hypofertilité pour 75 % (mutation présumée létale à l’état constitutionnel). Des variations entrainant également un risque tumoral élevé, nécessitant une surveillance adaptée, ont été identifiées chez 2 patients. Conclusion Nous avons confirmé par une méthode originale et sensible la fréquence des remaniements chromosomiques en mosaïque associés aux anomalies de la pigmentation cutanée. Nous apportons la preuve de concept que l’ES à visée diagnostique permet la détection des mSNV et mCNV en un seul examen, à partir d’un seul prélèvement, améliorant significativement le rendement diagnostique. Face à l’errance diagnostique qui affecte souvent ces patients porteurs de maladies rares et complexes, la généralisation de cette approche devrait permettre l’amélioration de leur prise en charge. Mots clés Hypomélanose d’Ito ; Mosaïque ; Stratégie diagnostique Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.124 CO 113
Variabilité phénotypique intrafamiliale du gène SLC29A3 : cas d’une famille tunisienne夽 M. Ben Rejeb 1,∗ , H. Chouk 2 , N. Fetoui Ghariani 1 , H. El Mabrouk 2 , A. Saad 2 , M. Denguezli 1 , D. Hmida 2 , L. Boussofara 1 1 Dermatolgie 2 Laboratoire de Génétique moléculaire, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction Le spectre clinique et génétique liées aux mutations du gène SLC29A3 est relativement large s’intégrant dans le cadre du syndrome histiocytaire-lymphadénopathie plus (SHL + ) (OMIM #602782). Nous rapportons le cas inédit d’une famille tunisienne porteuse d’une même mutation du gène SLC29A3 avec une variabilité phénotypique associant le syndrome H et la maladie de Rosai Dorfman (MRD). Résultats Nous avons pu examiner les membres d’une famille originaire du centre tunisien dont 5 membres étaient atteints de syndrome H (4 cas) et de MRD (1 cas). Il s’agissait de 2 frères, 2 cousines maternelles et une cousine paternelle. L’âge moyen des patients était de 51 ans. Une hypoacousie était rapportée dans 80 % des cas. Une camptodactylie bilatérale était mise en évidence chez 4 patients. Un diabète était trouvé chez 2 malades. Sur le plan cutané, 4 patients avaient présenté une hyperpigmentation cutanée scléreuse, avec hypertrichose, bilatérale des cuisses et des jambes. Une atteinte diffuse était notée chez un patient. On objectivait des lésions nodulaires érythémateuses infiltrées touchant le visage et les jambes associées à des adénopathies inguinales sans lésions hyperpigmentées chez la patiente atteinte de MRD. Pour les
A114 patients présentant un syndrome H, l’histologie d’une lésion hyperpigmentée avait montré un infiltrat richement plasmocytaire et histiocytaire (CD68+, CD1a−). La biopsie d’un nodule érythémateux dans la MRD avait révélé un infiltrat polymorphe fait de plasmocytes, de lymphocytes et des histiocytes (PS100+,CD68+,CD1a−). L’analyse génétique a révélé chez les 5 patients la même mutation homozygote faux sens c.1088G> A : p.Arg363Gln au niveau de l’exon 6 du gène SLC29A3. Discussion Nous rapportons la première description du spectre clinique du gène SLC29A3 dans une famille tunisienne. En effet, la mutation du gène SLC29A3 est décrite à ce jour dans 4 entités appartenant au groupe R de la classification 2016 des histiocytoses, regroupés sous le terme de SHL+, qui sont le syndrome H, la MRD, l’histiocytose de Faisalabad et les lésions cutanées hyperpigmentées et pileuses associées à un diabète insulinodépendant. Cependant, très peu de cas familiaux dominés par le syndrome H et partageant tous le même phénotype clinique ont été publiés dans littérature. L’originalité de notre étude réside dans la présence de deux phénotypes cliniques différents au sein de la même famille, liés à la même mutation du gène SLC29A3. Cette double expression intrafamiliale n’a jamais été décrite auparavant. Cela suggère la participation des facteurs modificateurs environnementaux et/ou épigénétiques expliquant cette hétérogénéité phénotypique. Conclusion Notre étude illustre les rapports étroits entre les différentes entités du SHL+, appuyant l’hypothèse de l’implication de facteurs génétique et ou épigénétique modulant l’expression phénotypique du gène SLC29A3. Mots clés Histiocytose non langerhansienne ; Maladie de Rosai Dorfman ; SLC29A3 ; Syndrome H Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.125. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.125
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.125 CO 114
Manifestations dermatologiques du syndrome de Noonan: étude prospective et multicentrique franc ¸aise de 129 patients夽 D. Bessis 1,∗ , A. Verloes 2 , D. Geneviève 3 , H. Cavé 4 Dermatologie, CHU Montpellier, Montpellier 2 Génétique Clinique, hôpital Robert Debré, AP—HP, Paris 3 Génétique Clinique, CHU Montpellier, Montpellier 4 Biochimie Génétique, hôpital Robert Debré, AP—HP, Paris, France ∗ Auteur correspondant.
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Introduction Le syndrome de Noonan (SN) est une RASopathie liée à la mutation des gènes PTPN11, SOS1, RIT1, KRAS, NRAS, RAF1, SHOC2, SOS2, LZTR1 et CBL. Elle se caractérise par une dysmorphie faciale, une petite taille, des anomalies cardiaques et neurologiques. Deux phénotypes de SN sont identifiés : le SN avec lentigines multiples (SNLM) et le SN avec cheveux anagènes caducs (SNCAC). Les objectifs de l’étude étaient (i) de décrire les manifestations dermatologiques des patients atteints de SN, SN-LM et SN-CAC ; (ii) de les comparer aux données exhaustives de la littérature internationale et ; (iii) d’établir une éventuelle corrélation phénotype-génotype en fonction de la présence ou non de la mutation de PTPN11, principal gène incriminé au cours du SN ou SNLM.
JDP 2019 Matériel et méthodes Il s’agissait d’une étude franc ¸aise réalisée entre 2012 et 2017, prospective, multicentrique, collaborative, dermatologique et génétique. Chaque patient était vu par un dermatologue hospitalier qui documentait les manifestations dermatologiques à partir du remplissage systématique d’une grille de recueil des manifestations dermatologiques rapportées au cours des RASopathies. Résultats Cent-vingt-neuf patients, avec ratio F/M de 0,9 et d’âge moyen 11 ans (0,75 à 77 ans) étaient inclus, parmi lesquels 65 patients SN mutés PTPN11, 34 SNLM mutés PTPN11 et 30 SN non mutés PTPN11. La tendance aux hématomes constituait l’atteinte dermatologique la plus fréquente des SN mutés PTPN11 (54 %). Les taches café-au-lait multiples, les lentigines profuses, les taches café-noir et le(s) naevus spilus étaient notées respectivement dans 94 %, 80 %, 12 % et 12 % des cas de SNLM mutés PTPN11 (Fig 1A-C). Des formes atypiques de SN-LM étaient associées à des mutations des gènes RAF1 et NRAS (Fig 1D-E). Les SN mutés SOS1 étaient associés à une forte prévalence de troubles de la kératinisation et d’anomalies pilaires (Fig. 2A-B). Le SN-CAC était associé à la mutation du gène SHOC2 (Fig. 2C-D). En analyse univariée, les patients SN sans mutation PTPN11 avaient un risque significativement augmenté (i) de troubles de la kératinisation (p = 0,001) incluant la kératose pilaire (p = 0,005), l’ulerythema ophryogenes (p = 0,0001) et la kératodermie palmo-plantaire (p = 0,06) et (ii) d’alopécie du cuir chevelu (p = 0,035) et des cils (p = 0,06) par rapport aux patients SN mutés PTPN11. Discussion L’analyse de ces résultats confirme la forte prévalence des anomalies dermatologiques au cours du SN. Si le phénotype cutané du SN muté PTPN11 est pauvre, et non spécifique, l’atteinte dermatologique au cours du SN-LM muté PTPN11 et du SN-SCAC apparaît caractéristique et discriminante par rapport aux autres formes de SN. L’atteinte cutané des SN mutés SOS1 est proche de celle observée au cours du syndrome cardio-facio-cutané. Conclusion La connaissance précise des manifestations dermatologiques du SN est essentielle à l’identification clinique des différentes formes de RASopathies. Mots clés RASopathies ; syndrome cheveux anagènes caducs ; Syndrome de Noonan ; Syndrome LEOPARD Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.126. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.126.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.126 CO 115
Manifestations dermatologiques du syndrome cardio-facio-cutané: étude prospective et multicentrique franc ¸aise de 45 patients夽 D. Bessis 1,∗ , A. Verloes 2 , H. Cavé 3 , D. Geneviève 4 Dermatologie, CHU Montpellier, Montpellier 2 Génétique Clinique 3 Biochimie Génétique, Hôpital Robert Debré, AP—HP, Paris 4 Génétique Clinique, CHU Montpellier, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant.
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Introduction Le syndrome cardio-facio-cutané (SCF) est une RASopathie liée à la mutation des gènes BRAF, MEK 1 et MEK2, et se caractérise par une dysmorphie faciale, des anomalies neurologiques, cognitives et comportementales, des anomalies cardiaques