Cannabis et accidents de la voie publique : résultats des dernières études françaises

Cannabis et accidents de la voie publique : résultats des dernières études françaises

© Masson, Paris, 2006 Ann Pharm Fr 2006, 64 : 192-196 Séance thématique Cannabis et sécurité routière Cannabis et accidents de la voie publique : r...

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© Masson, Paris, 2006

Ann Pharm Fr 2006, 64 : 192-196

Séance thématique Cannabis et sécurité routière

Cannabis et accidents de la voie publique : résultats des dernières études françaises P. Mura (1), B. Brunet (1), F. Favreau (2), T. Hauet (2), Résumé. La connaissance des mécanismes d’action du cannabis et de ses effets sur les fonctions cognitives et motrices, les résultats des études faites sur simulateurs de conduite ou en situation réelle, constituent des arguments majeurs visant à démontrer l’influence néfaste d’un usage récent de cannabis sur l’aptitude à conduire un véhicule en toute sécurité. En complément, les études épidémiologiques permettent de quantifier le phénomène. L’analyse des études épidémiologiques réalisées en France depuis 1999 ainsi que les résultats d’études de distribution tissulaire des cannabinoïdes chez l’homme et l’animal ont permis aux auteurs d’apporter un certain nombre de conclusions. Le sur-risque d’accident après usage de cannabis est bien une réalité, puisque supérieur à 2,4 dans toutes les études. La prévalence de consommation de cannabis chez les conducteurs impliqués dans un accident de la voie publique a augmenté de manière très importante ces dernières années. Pour des raisons d’ordre méthodologiques (seuil de positivité au tétrahydrocannabinol (THC) trop élevé, délai trop long entre le moment de l’accident et celui du prélèvement), le nombre annuel de décès imputables au cannabis a été minimisé. Cette notion est renforcée par le fait que le THC pouvait être encore présent dans le cerveau alors qu’il n’était plus détectable dans le sang. Un seuil sanguin de positivité de 0,5 ng/mL pour le THC serait mieux adapté. Toutes les études françaises récentes ont donc confirmé qu’un usage récent de cannabis est totalement incompatible avec une conduite automobile en toute sécurité et qu’il convient aujourd’hui de renforcer les mesures législatives prises dans le cadre de la loi de 2003.

Mots-clés : Accidents, Cannabis, Sécurité routière, Tétrahydrocannabinol.

Summary. The clarification of the mechanisms of action of cannabis and its effects on motor and cognitive functions, the results of previous studies performed on driving simulators and closed or open-road driving trials, are important criteria for highlighting the increased risk of road crashes for drivers after a recent use of cannabis. In addition epidemiological studies allow to measure the magnitude of the problem. A survey of French epidemiological studies performed from 1999 to 2004, as well as the data of THC distribution in tissues studies performed on man and animal allowed us to draw a number of conclusions. The risk of road crash after a recent use of cannabis is increased by more than 2.4 in all studies. The prevalence of cannabis use in drivers involved in a road crash has dramatically increased during the last years. For methodological reasons (a too high threshold for THC positivity, a too long time delay between accident and blood sampling), the annual number of fatal cases induced by a cannabis use was likely underestimated. This assessment is consistent with recent data which indicate that THC could be still present in brain while absent in blood. A positivity threshold for THC in blood of 0.5 ng/mL would be more appropriated. So, all recent French studies highlighted that a recent use of cannabis impairs driving ability and that it would be advisable to intensify roadside testing for drugs of abuse. Key-words: Cannabis, Road crash, Tetrahydrocannabinol, Traffic safety. Cannabis and road crashes: a survey of recent french studies. P. Mura, B. Brunet, F. Favreau, T. Hauet. Ann Pharm Fr 2006, 64: 192-196.

(1) Centre hospitalier universitaire de Poitiers, Service de toxicologie et pharmacocinétique. (2) Université de Poitiers, Faculté de médecine et de pharmacie, Inserm E0324. Tirés à part : P. Mura, Service de toxicologie et pharmacocinétique, Chu, BP 577, F 86021 Poitiers Cedex.

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Cannabis et accidents de la voie publique : résultats des dernières études françaises

Introduction Durant ces quatre dernières décennies, la lutte contre l’alcoolisation des conducteurs a été la cible prioritaire des pouvoirs publics dans un but de plus grande sécurité routière. Ce faisant, un nouveau problème de société est apparu : une augmentation de plus en plus importante de la consommation de stupéfiants. Si le nombre des usagers d’héroïne semble être en diminution ces dernières années grâce à la mise en place des traitements de substitution, il n’en va pas de même pour la cocaïne, les amphétamines avec l’ecstasy et surtout pour le cannabis, notamment chez les jeunes [1]. La mise en évidence du sur-risque d’accident lié à un usage récent de cannabis repose sur différents arguments parmi lesquels figure en premier lieu la connaissance des mécanismes d’action au niveau central et les effets sur le comportement des consommateurs [2]. De très nombreuses études sur simulateurs de conduite ont montré des altérations significatives de la capacité à conduire un véhicule, observables chez les sujets ayant consommé du cannabis. Barnett et al. [3] ont montré, chez des sujets ayant fumé une cigarette de cannabis, que les effets négatifs (diminution du temps de réponse, sorties de route) sur les performances de conduite étaient à leur maximum 15 minutes après consommation et qu’ils étaient observables pendant plusieurs heures (deux à sept selon les paramètres étudiés). Par ailleurs, ces auteurs ont montré chez des sujets ayant fumé des cigarettes contenant différentes concentrations en principe actif, l’existence d’une relation significative entre le nombre d’erreurs de conduite et la concentration en principe actif dans le sang. Liguori et al., chez des sujets ayant fumé des cigarettes dosées à 3,75 % de tétrahydrocannabinol, ont montré que le temps de réaction au freinage était augmenté de 55 ms (p < 0,1), ce qui correspond à une distance de freinage augmentée de 1,5 m à 90 km/h [4]. Les résultats de tests comportementaux sont également très contributifs. Selon la plupart des études, la prise de cannabis entraîne une altération des performances psychomotrices lors de l’accomplissement de tâches complexes liée aux troubles de l’attention, de la coordination perceptivomotrice et à l’allongement du temps de réaction. Une diminution de vitesse de la poursuite visuelle

dans le champ central et périphérique est observée pendant plus de cinq heures après 15 minutes d’inhalation de cannabis [5]. Tous ces arguments, démontrant qu’un usage récent de cannabis était incompatible avec une conduite automobile en toute sécurité, ont incité depuis très longtemps de nombreux pays à mettre en place une législation visant à sanctionner les conducteurs sous influence de stupéfiants [6]. En France, il a fallu attendre 2003 pour que soit créé un délit spécifique applicable à tout conducteur ayant fait usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants [7, 8]. Ces mesures étaient-elles justifiées ? En d’autres termes, la dangerosité du cannabis s’exprime t-elle réellement sur les routes de France ? Trois ans plus tard, ces dispositions législatives ont-elles été suivies d’effets ? C’est pour tenter de répondre à ces questions que nous avons entrepris dans cet article de regrouper et d’analyser les études françaises les plus récentes réalisées dans ce domaine.

Études épidémiologiques récentes La mise en évidence des risques d’accident de la voie publique repose donc sur de nombreux arguments et étudier ce problème sous le seul angle des études épidémiologiques est tout à fait réducteur. Cependant, de telles études sont utiles car elles permettent de quantifier le phénomène. Programme hospitalier de recherche clinique, 2000-2001 [9] De juin 2000 à septembre 2001 et dans le cadre d’un programme hospitalier de recherche clinique national (PHRC), les auteurs ont analysé le sang de 900 conducteurs impliqués dans un accident corporel et comparé ces résultats à ceux de 900 sujets témoins appariés par le sexe et l’âge. Les analyses, réalisées sur le sang à l’aide des méthodes chromatographiques les plus performantes à ce jour, concernaient les produits suivants : cannabis, amphétamines, opiacés, cocaïne, alcool, ainsi que la recherche des principaux médicaments psychoactifs. Étaient considérés positifs au cannabis les sujets pour lesquels le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC, principe actif majoritaire du cannabis) était supérieur à 1 ng/mL de sang. Tous

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P. Mura et Coll. âges confondus, 10 % des conducteurs avaient du THC dans le sang, témoignant ainsi d’un usage récent, versus 5 % des sujets témoins. Des différences de prévalences très significatives entre conducteurs et témoins (p < 0,01) étaient observées chez les moins de 27 ans. En effet, le THC était seul présent chez 15,3 % des conducteurs et 6,7 % des témoins. Parmi les conducteurs positifs au cannabis, celui-ci était le seul produit psychoactif présent chez 60 % d’entre eux. L’analyse statistique de ces résultats (calcul des odds-ratios) a permis aux auteurs de montrer que, chez les moins de 27 ans, le sur-risque d’accident était de 2,5 avec un intervalle de confiance à (IC) 95 % compris entre 1,5 et 4,2 avec le cannabis seul et de 4,6 (IC 2,0-10,7) avec l’association alcoolcannabis. Ces résultats ont été confirmés par une étude australienne [10] effectuée sur 3 398 conducteurs décédés dans un accident de la voie publique, avec un sur-risque de 2,7 (IC 1,02-7,0) pour le THC. Prévalence d’usage de cannabis chez les conducteurs en 2003 et 2004 [11] Afin de déterminer si l’instauration de la loi de février 2003 avait été suivie d’effets, 12 experts en toxicologie et pharmacologie ont analysé le sang de 2003 conducteurs de moins de 30 ans, décédés dans un accident de la voie publique en France pendant la période du 1er janvier 2003 au 31 juillet 2004. Le cannabis était de loin le stupéfiant le plus fréquemment retrouvé. En effet, 793 conducteurs (39,6 %) avaient fait usage de cannabis, le métabolite acide du THC (THC-COOH) étant présent dans le sang. Par ailleurs, du THC était retrouvé chez 579 d’entre-eux (28,9 %), indiquant un usage très récent (dans les six à huit heures précédentes). Dans 80,2 % de ces cas positifs, le THC était le seul stupéfiant présent. En conséquence, en comparant ces résultats avec ceux du PHRC, la prévalence d’usage récent de cannabis a été multipliée par un facteur de 1,9 en trois années. De plus, cette augmentation de la prévalence du THC dans le sang s’est manifestée au cours des sept trimestres de l’étude comme le montre la figure 1, avec un pic de 38,6 % pour le dernier trimestre.

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Le projet SAM (« stupéfiants et accidents mortels de la circulation ») [12] Dans le cadre de l’application de la loi Gayssot [13], a été organisée en France du 1er octobre 2001 au 30 septembre 2003 la recherche systématique d’une consommation de stupéfiants chez les conducteurs impliqués dans un accident immédiatement mortel de la circulation routière. Cette étude a porté sur 10 748 conducteurs impliqués dans 7 458 accidents et les dosages sanguins ont été réalisés par 34 laboratoires ou experts. Le seuil de positivité retenu pour le THC était de 1 ng/mL. Tous âges confondus, 7 % du nombre total des conducteurs étaient positifs au cannabis. Toutes concentrations confondues, la fraction d’accidents mortels attribuable à une positivité au cannabis est de l’ordre de 2,5 % (intervalle de confiance à 95 % : 1,5 % – 3,5 %). Les auteurs en concluent que le risque de décès d’un conducteur est augmenté par sa positivité au cannabis. Ils ajoutent par ailleurs que des taux de cannabis peu élevés agissent essentiellement dans le sens d’une plus grande vulnérabilité des conducteurs face à la rencontre d’un événement inattendu et que pour des valeurs plus élevées, on retrouve la même dégradation globale des capacités de conduite que celle qui conditionne des pertes de contrôle. Autres études récentes Comparaison chez l’Homme des concentrations en THC dans le sang et le cerveau [14].

Figure 1. Évolution des prévalences en THC chez les conducteurs au cours de l’étude [11]. Changes in THC prevalence in drivers during the course of the study [11].

Cannabis et accidents de la voie publique : résultats des dernières études françaises Plusieurs travaux avaient montré que les effets du cannabis sur les fonctions cognitives et motrices pouvaient être encore présents alors que les concentrations en THC dans le sang étaient devenues très basses, mais cela n’avait jamais pu être confirmé par des données biologiques. Les auteurs de cette étude ont analysé des échantillons appariés de sang et de cerveau chez 12 sujets consommateurs de cannabis décédés accidentellement et pour lesquels une autopsie et une expertise toxicologique avaient été réalisées. Les analyses ont été effectuées par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse. Les résultats sont indiqués dans le tableau I. Dans tous les cas où du THC était présent dans le sang à une concentration supérieure à 0,2 ng/mL, il était également retrouvé à concentrations très significatives dans le cerveau et plus particulièrement dans les zones du cerveau impliquées dans les fonctions cognitives et motrices. Dans trois cas, ce principe actif du cannabis était présent à concentration importante voire très importante alors qu’il n’était plus détectable dans le sang (inférieur à 0,2 ng/mL). Ces observations démontrent clairement que le choix d’un seuil analytique sanguin à 1 ng/mL Tableau I. — Concentrations en THC dans le cerveau et le sang chez l’homme. THC concentrations in human brain and blood samples. Cas

THC sang (ng/mL)

THC cerveau (ng/g)

1

< 0,2

1,6

2

< 0,2

2,2

3

< 0,2

29,9

4

0,5

0,9

5

0,6

1,1

6

1,8

2,5

7

2,3

2,9

8

3,0

12,4

9

4,4

19,4

10

5,4

24,0

11

8,3

10,3

12

11,5

20,8

pour le THC n’est pas approprié. Cela démontre aussi que la seule présence de THC dans le sang, quelle que soit sa concentration, indique que le sujet était sous influence de cannabis au moment du prélèvement. Toxicocinétique et distribution tissulaire des cannabinoïdes. Étude in vivo chez le porc [15] Les auteurs ont étudié chez sept porcs de race Large White la cinétique d’élimination du THC. Les résultats confirment les données connues chez l’homme à savoir une décroissance très rapide de la concentration sanguine en THC et un volume de distribution très important s’expliquant par sa très forte lipophilie. La validation de ce modèle animal leur a permis d’étudier la distribution tissulaire des cannabinoïdes et en particulier du THC pendant une période de 24 heures après administration. Le tissu adipeux apparaît comme un lieu de rétention particulièrement important puisque 40 % du THC présent dans la graisse au début de l’expérimentation y était encore présent 24 heures après. De même, la cinétique d’élimination du THC au niveau du cerveau était plus lente que celle observée dans le sang, même après administration unique.

Discussion Les études récentes chez l’Homme [14] et chez l’animal [15] ont montré que le THC était rapidement éliminé du sang pour aller se fixer dans de nombreux tissus et en particulier dans les tissus adipeux et le cerveau. Si le sang reste le milieu biologique le plus adapté pour caractériser une conduite automobile sous influence de ce produit, l’utilisation de ce fluide biologique pour mettre en évidence la dangerosité du cannabis dans le cadre de la sécurité routière est sujette à caution. Parmi les conclusions de l’étude SAM, il était avancé que le nombre annuel de morts sur les routes de France attribuables au cannabis serait de l’ordre de 180 tués [12]. Ce nombre est très certainement largement sous-estimé car d’une part les prélèvements sanguins avaient été réalisés de nombreuses heures après le moment de l’accident et, d’autre part, parce que n’avaient été

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P. Mura et Coll. pris en compte que les cas pour lesquels le THC sanguin était supérieur à 1 ng/mL. Malgré ces biais méthodologiques, toutes les études épidémiologiques récentes effectuées en France montrent que le cannabis est fréquemment retrouvé dans le sang des conducteurs impliqués dans un accident de la voie publique et notamment chez les jeunes conducteurs. Les accidents de la circulation représentant la première cause de décès chez les moins de 25 ans, on mesure combien la lutte contre la conduite automobile sous l’emprise de stupéfiants doit demeurer un objectif majeur pour les pouvoirs publics. L’étude réalisée sur la période 20032004 [11] montre bien que cette prévalence n’a cessé d’augmenter ces dernières années et qu’en conséquence, aucune conclusion en ce qui concerne la prévalence ou la mortalité annuelle sur les routes imputable au cannabis n’a de valeur pérenne.

Conclusion En conclusion et au regard des dernières études réalisées en France, il convient aujourd’hui de renforcer les mesures législatives prises dans ce domaine en améliorant l’information auprès des conducteurs et en multipliant le nombre de contrôles au bord de la route qui demeure comme cela a été démontré pour l’alcool le moyen plus efficace pour lutter contre les conduites à risque. Sur un plan pratique, il conviendrait aussi d’abaisser à 0,5 ng/mL le seuil sanguin de positivité pour le THC non seulement parce que les laboratoires sont aujourd’hui compétents pour ce faire mais aussi et surtout parce qu’une telle concentration est déjà significative d’une imprégnation cérébrale.

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