Comment faire sa mutation culturelle?

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Comment -7 ~ faire sa muta 3 culturelle n

* (( Akzo Nobel Fellow )a en management strategique, professeur de gestion de la technologie a I’lnsead, boulevard de Constance, 77305 Fontainebleau.

Entre milieux universitaire et industriel, les mentalitks sont trks diffe’rentes b bien des bgards. Ce qui ne facilite pas le passage de l’un 2 l’autre. Prendre conscience de ces disparit& permet au moins d’envisager de passer le pas en connaissance de cause. P Ai

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un moment ou un autre de leur ., carrtere, bon nombre de scientifiques de la recherche publique caressent I’idCe d’integrer un centre de recherche prive. Car ils supposent tres souvent que le travail y est semblable, et la remuneration bien superieure. Certains pensent mCme creer leur propre affaire, afin de rtcolter les fruits de leurs recherches. Cependant, le passage du laboratoire public de recherche a I’entreprise privee n’est pas aussi simple. En effet, les differences culturelles separant ces deux R mondes tt sont importantes. J’aimerais en explorer ici quelques-unes et proposer des pistes susceptibles de faciliter la transition vers le monde industriel.

Tout d’abord, le secteur public (unipublics de versitCs, organismes recherche) et I’industrie ont des objectifs et des systkmes de valeurs fondamentalement diffkrents (I). Le premier met en avant I’ouverture vers les autres chercheurs et la volontP de partager les connaissances : c(publier ou pCrir >) est une devise souvent entendue de la bouche des chercheurs (t acad& miques 1). D&s qu’ils ont obtenu des rCsultats, ils s’efforcent de les diffuser, de faqon 2 itablir une antkrioritC par rapport aux autres chcrcheurs. La prksentation lot-s de confkrences, les working: pnpers distribuks aux colkgues, les articles soumis aux revues, les livres et les monographies font partie inttgrante de leur vie quotidienne. Pour eux, la science est par essence universelle et participative.

> Le partage ou le secret Entre autres conskquences de cette philosophic, l’une des plus importantes rktributions du chercheur est la reconnaissance de son nom : puisqu’il ne peut ou ne doit pas protiger une dkcouverte scientifique par des brevets ou des secrets de fabrication, il doit s’assurer qu’il est au moins reconnu en tant que premier scientifique i avoir obtenu tel rkultat. Ainsi, les index de citations forment uric part essentielle de I’ivaluation des chercheurs de type universitaire. A I’inverse, l’un des objectifs essentiels de I’industrie est la crkation d’un avantage concurrentiel, qui implique souvent que toute dCcou.verte soit, autant que possible, soigneusement tenue secrtte. Le secret, par opposition au partage, est done la ri-gle dans le monde mdustriel. La transformation de I’avantage concurrentiel en marges financikes cst plus importante que la reconnaissance du nom de I’entreprise. Qui se souvient, ou meme se soucie de savoir quelle a PtC la premike socikti i produire un microordinateur ? Ce qui compte aujourd’hui, c’est que les entreprises kernment arrivkes sur le march6 de I’informatique, telles que Dell, Compaq, IBM ou Acer, gagnent de l’argent en vendant leurs ordinateurs. 11 va sans dire que le passage d’un monde oti vous pouvez partager vos idtes j un milieu OU chaque dkouverte, quelle que soit son importance ou sa taille, doit Ptre cachie, requiert de la part du chercheur un Cnorme effort d’adaptation.

L’une des conskquences de I’<< universalisme )a universitaire, 0pposC i I’<< esprit de clocher )) qui r?gne dans I’industrie, rPside dans la faGon dont I’information est partagCe et collect&e. C’est une deuxikme grande diffCrence culturelle. Etant donnk I’ouverture du monde acadimique, tout chercheur sait presque instantan& ment oti en est tel ou tel collkgue habitant a I’autre extrimiti de la plan&e. Chaque &ment d’information utile pour son travail peut itre rapidement disponible, surtout de nos jours, avec la rapidit; dc communication par I’Internet. Un scientifique d’tlawaii peut s’appuyer sur des ,tvan&es rkaliskes 5 Paris, et ses propres travaux alimenteront ceux d’un colligue de Californie. Ainsi, chaquc rkultat obtenu par un chercheur constitue un apport immediat aux recherches effect&es par les scientifiques (( concurrents )). Cindustrie, 1; encore, pro&de tris diffkemment. Les firmes concurrentes peuvent travailler des annCes durant sur des problkmes similaires et leurs progrks sont rarement rendus disponibles. Le dkveloppement technologique ne se construit pas en fonction des perfectionnements rCalisks par une sorte de communautk mondiale de technologues, mais se

limite en grande partie aux progrPs que la firme accomplit par eiie-m&me. Ces attitudes oppostes quant i la divulgation publique des r&hats scientifiques impliquent des processus de collecte d’informations totalement diffkrents. Pour un universitaire, il suffit souvent de lire les revues sptcialisCes, de participer i des confkences et de rester en contact avec quelques colkgues cl& B travers le monde pour Ctre i la page. Mais un chercheur de l’industrie devra apprendre i interpreter les signaux imanant des entreprises concurrentes ou de leurs fournisseurs, g&e h I’intelligence Cconomique et technologique. 11 devra devenir competent dans le (ccommerce informel

de savoir-faire )) (21, ce phkomkne par lequel les scientifiques de diffkrentes entreprises partagent leurs idles et approches via des contacts informels, lors de confkences et colloques, par exemple. Et les firmes devront souvent s’appuyer sur les flux de personnes passant d’une firme g une autre pour comprendre, d’une faGon ou d’une autre, oti en sont leurs concurrents.

> Comprendre ou vendre ? Ainsi, le succ~s de I’industrie de 1%. ternet dans la Silicon Valley serait en partie d6 j I’existence d’un &change dense d’informations entre les firmes d’informatique, prkisiment parce que les chercheurs et les tcchniciens passent constamment d’une entreprise H une autre. Les soci6tis absentes de la rCgion sont exclues de ce rCseau d’khanges et ne peuvent kviter d’stre distanckes. Ce schCma est Cgalement valable dans le secteur biotechnologique ou pharmaceutique, a travers les rkseaux qui se crCent autour des grands laboratoires, souvent publics en Europe ou IiCs g des universitks aux Etats-Unis. Une troisikme diffkrence culturelle majeure entre les milieux universitaire et industriel tient B I’essence du travail de recherche. Si le premier aspire i la comprkhension des phCnom;nes, le second vise la production d’une valeur monnayable par les consommateurs. Pour un scientiue rattachk g un organisme de recherche publique, la &he la plus importante consiste 1 d&ortiquer un probkme, puis 1 lui trouver une solution conceptuelle. Pour un chercheur de I’industrie, la comprkhension des phCnomPne5 est, certes, (c Ggante )) et peut m6me s’avkr extrgmement utile, mais I’objectif principal est que le systkme fonctionne, mime si I’on ne sait pas pourquoi. Ne pas savoir exactement comment agit I’aspirine n’empkhe pas de I’utiliser en inormes quantitk ! La quatrikme diffkence culturelle sur laquelle je voudrais insister est l’accent mis dans l’industrie sur le travail interdisciplinaire. Ne vous mkprenez pas, je ne p&ends pas que le travail d’kquipe n’existe pas dans les institutions de recherche publique. Certains des laboratoires scientifiques les plus performants sont ceux oti un professeur Cminent a &i capable d’insuffler autour de lui le regroupement de jeunes chercheurs, qui travaillent les BIOFtJTUR194

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(1) T.J Allen (1994) Managing the f/o w of technology. technology transfer and the dissemination of technological mformation with/n the R&D organization, MIT Press, Cambridge, 320 p. (2) E Von Hippel (1988) The sources of innovation, Oxford University Press, New York, 218 p.

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de problknes. C.ependant. le travail d’iquipe dan5 I’industrie est d’une tout autre nature : il s’agit la plupart du temps d’une activitP glohale, systkmique. qui requiert la participation conjomte de plusieurs disciplines, en vue d’obtenir une solution pratique i un problkme, un nouveau mCdicamcnt cardiovasculaire, par exemple. Isok, des sptcialistes de la thermodynamique ou des sciences des matkiaux n’auraient guk-e de chance de consrruire des voitures. Seuls, des pharmacologues ou hiophysiciens IIC parviendront pa5 davantage k produire un m@dicamerit. Si I’on peut devenir un chewiheut- acddkmique renommc cn s’in vestissant une vie durant dans de\ (( recoins b) trPs spkcifiques de la physique ou du gknie gCnCtique, saris bien connaitre ce qui se fait dans d’autres domaines, le travail dam I’industrie exige, en revanche. une capacitP et une volont6 de comprendre les autres disciplines, d’expliquer ses propres travaux, et en gCnkra1, un esprit d’ouverture vers des horizons diffkents. Compte tenu des divergences que j’ai &oqutes, comment les chercheurs dksireux de passer i la recherche industrielle doivent-ils prockder ? Tout d’abord, il est imptratif que les diffkrences de valeurs et d’objectifs soient clarifikes et reconnues de part et d’autre. Cela ne signifie kidemment pas que les universitks doivent se cornporter comme des firmes ; les chercheurs universitaires n’ont pas i abandonner leurs valeurs. Mais une explication Claire et un respect mutuel sont nicessaires. J’ai observi

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yur la collabor,~tion entrc laboratoires universitaires et industriels peut favoriser cette comprkhension et ce respect : quelques projets coinmuns, des ichanges temporaires, des publications conjointes peuvent aider les chercheurs et les cadres, des deux cbtk, i comprendre les mkcanismes qui caractkrisent I’autre monde. En second lieu, les chercheurs disireux de quitter leurs laboratoires acadkmiques doivent s’entrainer aux diffkentes mithodes de collecte de I’information utiliskes dans l’industrie. Ce n’est pas quelque chose qui pcut s’enseigner disiment, cornnit’ dam une sallc de tours. Tout juste peut-on fournir quelques indications stir Id falon dont s‘organise Ir ,, commerce mformcl de savolrfaire aaentre les groupes industriels. Mais en dernier lieu, cela requiert une pratique de terrain. > De I’utilitt? des tuteurs Par conkquent, ma seconde proposition consiste ?I faire en sorte que les chercheurs intkgrant une entreprise soient encad& pendant quelques mois par un chercheur de I’industrie expCrimentC. Je veux parler d’un encadrement de proximitt : le nouveau venu doit pouvoir suivre partout son c( tuteur 1)) partager le mkme bureau, entendre ses conversations et etre associk & tous ses courriers tlectroniques. Les deux chercheurs doivent vivre en symbiose intellectuelle, de telle man&e que le nouvel arrivant puisse assumer une part du riseau de relations du tuteur. Sans doute n’est-ce pas toujours facile a rkaiiser. Mais avec une

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I- 31 XIIIW~ CL premier thermocycleur de PCR en 1987, ,, ,._ ‘.:~n~es rest& fiddles B notre philosophre: proposer aux I:!..’ 3+ Z ,-nolecula~res des solutions compl&es lncluant instru‘I ~,lis, kl’s d’appl~cations et logiciels d’analyses dans I’objectif de - ,I#_i’:. lLi~:,~~~ter l&r travail Aulourd’hui vous pouvez tr& simplement ,--let%? 8~ ~~iuvre la PCR Quantitative en Temps Reel grtice aux !;,

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structure de ri-tributlon appropriie, cette solution doit pouvoir &tre mist en place. Ma troisiime proposition concerne le fossC sCparant la crCation de valeur marchande, du c6tC industriel, et la 1~criation de compkhension )), du c6tC acadkmique. J’ai observe que les universitaires peuvent aiskment itre convaincus de la nkessitk de crPer de la valeur commerciale. Aprks tout, en tant que consommateurs, its ne peuvent que comprendre la nkcessite de rkpondre aux besoins de la population. Mais ils adhkeront plus rapidement 3 ce nouveau credo si on Ic’ur donne I’occasion, dks le premier iour de leur nouvelle affectation, de mener :i bien un travail utile pour I’entreprise. Trop souvent, j’ai observk des situations oti I’on accorde H un chercheur rkemment embauchk le temps de s’adapter, de s’entrainer, etc. En thkorie, cctte prockdure est pleine de bonnes intentions, mais en pratique, elle ne fait que ralentir I’adaptation du chercheur au milieu industriel. Au contraire, un travail reel et signifiant permet au nouvel arrivant de mesurer tventuellement l’influence qu’il a sur la performance de I’entreprise, et de relier son travail et le syst&me de rttribution j la criation d’une valeur marchande. Je n’ai discutk ici que du passage des scientifiques universitaires vers l’industrie. Uinverse est-il kalisable ? En thkorie oui, mais dans les faits, il existe t&s peu de cas en ce sens. Le chemin menant du secret i l’ouverture totale, ou de la crkation de valeurs marchandes g la pure comprkhension semble encore plus compliquk ?I suivre que le trajet inverse.

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