diagnostic de fasciite de Schulman a été évoqué en premier. Une biopsie cutanée profonde a été réalisée, montrant un aspect sclérodermiforme avec fibrose importante sans tissu musculaire, ni signe de malignité. Résultat plutôt en faveur d’une forme inhabituelle de sclérodermie. Le bilan étiologique fait n’a pas montré d’hyperéosinophilie, ni d’hypergammaglobulinémie polyclonale, ni d’autres atteintes auto-immunes associées dans le cadre d’une polyendocrinopathie auto-immune type 1. En concertation avec les dermatologues, un traitement à base de corticothérapie par voie orale a été instauré avec une amélioration partielle, renforcée par l’adjonction d’un antipaludéen de synthèse. Discussion : Une sclérodermie cutanée peut s’associer à un diabète type 1, type 2 ou un mitochondrial. Chez le DT2, il s’agit souvent d’un scléroderme de Buchke souvent retrouvé chez des patients obèses avec un profil d’insulinorésistance, chez le DT1, des cas de sclérodermie associée à d’autres patologies autoimmunes, ont été rapportées, la pathogénie de cette association est inconnue, l’intérféron semble avoir un rôle majeur en étant un immunomodulateur et inhibiteur de la production de collagène, il est également impliqué dans la pathologie auto-immune.
post-prandial. Le holter glycémique n’avait pas révélé d’hypoglycémie. Observation 2 : Patiente âgée de 32 ans, diabétique de type 1 depuis l’âge de 19 ans, sous insuline prémixée humaine, qui avait présenté depuis 2 ans des hypoglycémies fréquentes et sévères. L’origine auto-immune a été suspectée. Le taux des anticorps anti insuline était positif à 6 UI/ml (soit 15 fois la normale). La patiente a été mise sous prednisolone à la dose de 1 mg/kg/j avec insulinothérapie fonctionnelle. L’évolution a été marquée par la disparition des crises hypoglycémiques et la diminution manifeste du taux des anticorps (2 fois la normale) après 1 mois de traitement. Discussion : La symptomatologie présentée par ces patientes peut donc s’expliquer par la présence d’anticorps anti-Insuline qui fixent l’insuline après l’injection puis la relarguent de façon anarchique expliquant les hypoglycémies sévères en postprandial tardif. C’est une pathologie rare chez le DT1. L’insuline humaine reste un produit immunogène qui induit la sécrétion d’anticorps spécifiques, notamment sur un terrain auto-immun.
P2088 Pancreatite, hepatite et diabete type 1 inaugural
J. Herve, L. Dubreil2, V. Tardif3, M. Terme1, S. Pogu1, B. Rozec4, I. Anegon5, C. Gauthier1, B. Lieubeau1, J.-M. Bach1, P. Blancou1
H. El Aassri1,2, G. El Mghari3, N. El Ansari3 1 Service d’endocrinologie diabétologie et maladies métaboliques. CHU Mohamed VI – Marrakech. Maroc ; 2 Laboratoirede pneumologie cardio-immunologie et métabolisme (PSIM). Faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech. Université Qadi Ayyad., Marrakech. Maroc ; 3 Service d’Endocrinologie Diabétologie et Maladies Métaboliques Laboratoire PCIM, FMPM, Université Cadi Ayyad. CHU Mohamed VI Marrakech, Maroc.
Introduction : Le diabète de type 1 est la conséquence d’une destruction sélective des cellules E des ilôts de Langerhans, par un processus auto-immun. De nombreux virus, ont depuis longtemps été incriminés dans cette physiopathologie. Les observations de diabète aigu succédant à une destruction des cellules E par une infection cytopathogène restent exceptionnelles. Patients et méthodes : Nous rapportons un cas qui illustre l’association entre DT1 inaugural, pancréatite et hépatite, pouvant être secondaire à une origine auto-immune ou encore à une origine virale. Observations : Il s’agit d’une patiente de 18 ans, hospitalisée pour acidocétose diabétique inaugurale le 28 septembre 2012. L’interrogatoire avait retrouvé un syndrome cardinal avec épigastralgies importantes, laryngite et état pseudogrippal. L’exploration avait découvert une cytolyse hépatique ALAT = 437 U/L et ASAT = 549 U/L (10 fois la normale) et une pancréatite stade A avec une lipasémie à 216,5 U/L (4 fois la normale). Le bilan étiologique avait montré des anticorps anti-GAD 65 positifs à 394 UI/mL. Le reste du bilan immunologique était négatif (anti IA2, anti KLM1, anti SLA, anti mitochondries 2, anti muscle lisse). Les sérologies de l’hépatite B et C étaient également négatives. La patiente avait bénéficié d’une réhydratation par voie veineuse, d’une mise au repos du tube digestif avec antalgiques et insulinothérapie optimisée. L’évolution était marquée par la disparition de la cétose, avec normalisation des glycémies, et régression totale de l’hyperlipasémie et de la cytolyse hépatique. Discussion : Deux hypothèses ont été évoquées chez cette patiente pour expliquer l’association concomitante du DT1, de la pancréatite, et de la cytolyse hépatique. La première est l’origine auto-immune, éliminée devant le bilan immunologique négatif. La deuxième est l’infection virale, appuyée par la saison de déclaration de la maladie (automne), l’état pseudo-grippal, et la laryngite précédant la symptomatologie. Les virus pourraient intervenir dans le déclenchement ou la modulation du processus auto-immun par différents mécanismes possiblement intriqués.
SFD
Diabète – Montpellier 2013
P2090 Rôle tolérogène de la stimulation b2-adrénergique des cellules dendritiques
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EA 4644-Laboratoire IECM-ONIRIS/Université, USC INRA, Nantes ; ONIRIS – UMR 703, Nantes ; INSERM UMR643, Nantes ; 4 INSERM U915, Nantes ; 5 INSERM U943, Nantes. 2 3
Introduction : Bien que les agonistes et antagonistes des récepteurs adrénergiques soient largement utilisés en pratique, peu de données sont disponibles concernant les conséquences potentielles de leur utilisation sur le système immunitaire en général et les maladies auto-immunes en particulier. Pourtant, les cellules immunitaires, dont les cellules dendritiques (DC), expriment les adrénorécepteurs. Dans ce contexte, nous avons étudié les effets de la stimulation E2-adrénergique des DC sur leur dialogue avec les lymphocytes T CD8+. Matériels et méthodes : En utilisant des approches pharmacologiques et génétiques, nous avons analysé les effets de la stimulation E2-adrénergique des DC sur leur phénotype, leur capacité à prendre en charge et à processer des antigènes particulaires et solubles afin de les présenter sur les molécules de CMH-I et sur leur efficacité à induire une réponse T cytotoxique in vitro et in vivo Résultats : Nous avons démontré que la stimulation E2-adrénergique des DC leur confère un potentiel tolérogène caractérisé par une inhibition de leur capacité à cross-présenter des antigènes aux lymphocytes T CD8+. Cet effet majeur est médié par l’activation d’une voie de signalisation dépendante de la protéine GDi/0 aboutissant à l’inhibition de la translocation nucléaire du complexe NFkB. De plus, cette inhibition de cross-présentation n’est due ni à une diminution de l’expression des molécules de co-stimulation ni à un défaut de captation des antigènes, mais à une diminution de la dégradation des antigènes et de leur chargement sur les molécules de CMH-I. In vivo, l’administration de E2agonistes à des souris inhibe la cross-présentation des antigènes et l’activation des lymphocytes T CD8+. Conclusion : Ainsi, la stimulation E2-adrénergique des DC inhibe leur capacité à induire des réponses immunitaires spécifiques d’antigène en interférant avec la voie de la cross-présentation. Ces résultats pourraient permettre d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques du diabète auto-immun.
P2091 Diabète de type 1 et thyroïdite auto-immune : histoire et facteurs de risque
P2089 Une cause rare d’hypoglycemie recurrente dans le diabète de type 1 : origine auto-immune H. El Aassri1, G. El Mghari2, N. El Ansari2 1
Service d’endocrinologie diabétologie et maladies métaboliques. CHU Mohamed VI – Marrakech. Laboratoire de pneumologie cardio-immunologie et métabolisme (PSIM). Faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech. Université Qadi Ayyad., Marrakech, Maroc ; 2 Service d’Endocrinologie Diabétologie et Maladies Métaboliques Laboratoire PCIM, FMPM, Université Cadi Ayyad. CHU Mohamed VI. Marrakech. Maroc, Marrakech, Maroc.
Introduction : Les causes immunes sont une étiologie rare d’hypoglycémie réccurente chez le diabétique. Elle est en rapport avec l’existence d’anticorps antiinsuline ou anti-récepteur d’insuline. Matériels et méthodes : Nous rapportons l’observation de 2 patientes diabétiques de type 1 chez qui l’origine auto immune d’hypoglycémies répétées a été retenue. Observations : Observation 1 : Patiente âgée de 40 ans diabétique de type 1 depuis 33 ans sous insuline prémixée humaine, hospitalisée pour hypoglycémies sévères. L’origine auto-immune était suspectée devant leur caractère nocturne ou postprandial tardif ainsi que la régression de leur fréquence après la mise sous analogues d’insuline. Le taux des anticorps anti insuline était revenu positif à 41,3 UI/ml (100 fois la normale). L’indication d’une corticothérapie a été posée avec mise sous insulinothérapie fonctionnelle, et injection d’insuline rapide en
F. Kabbaj, I. El Wadeh, N. Sbaitri, G. Belmejdoub Hopital militaire, Rabat, Maroc.
Introduction : L’association d’une ou plusieurs maladies auto-immunes (MAI), chez le diabétique de type 1 (DT1) est plus fréquente que dans l’ensemble de la population. La thyroïdite auto-immune (TAI) est parmi les MAI les plus fréquemment associées au diabète de type 1. L’intérêt de notre étude est de démontrer que le dépistage systématique de la TAI est justifié au cours du suivi des patients diabétiques de type1. Patients et méthodes : Analyse rétrospective concernant 50 patients DT 1, suivis à l’Hôpital Militaire de Rabat, âgés entre 10 et 22 ans. Résultats : 31,5 % de nos DT1 avaient des anticorps antithyroïdiens (AAT) positifs. La majorité de ces patients (28,6 %) avaient aussi des anticorps anti glutamic acid decarboxylase (Ac GAD) positifs. La durée moyenne du diabète était de 6,9 ans chez les patients avec AAT positifs contre 2,2 ans chez les patients avec des AAT négatifs. L’âge moyen des patients ayant les AAT positifs est de de 18,9 ans, comparé à âge moyen de 13,6 ans chez les patients avec des AAT négatifs. La fréquence des AAT augmentait régulièrement avec l’âge : 5,2 % entre 10 et 13 ans, 17,9 % entre 14 et 18 ans et 31,5 % entre20 et 22 ans : 23,6 % filles et 7,8 % garçons Conclusion : l’âge des patients, l’ancienneté du diabète, la positivité des anticorps anti GAD sont tous des facteurs qui augmentent le risque de la survenue d’une TAA chez un DT 1. Ces données devraient conduire à une stratégie de Diabetes Metab 2013, 39, A33-A105
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