REVUE FRAN(~AISE
D ALLERGOLOGIE
ETDqMMUNOLOGIECUNIQUE
Cellules dendritiques et synth se des IgE J.P. DESSAINT,
RESUMI~
M. LABALETTE
SUMMARY
La r6ponse IgE est sous le strict contr61e des lymphocytes T. L'initiation de la rfiponse lymphocytaire T n4cessite l'intervention d'une cellule prdsentatrice d'antig6ne professionnelle. Cette fonction primordiale est d4volue aux cellules dendritiques. Ces , cellules sentinelles ,, diss6min4es dans tout l'organisme, vont capturer l'antigSne au site d'exposition, se mobiliser vers le site de mise en oeuvre de la r6ponse immunitaire (territoires ganglionnaires de drainage) pour presenter l'antigSne (sous forme d'dpitope enchfiss6 dans une mol6cule HLA ancr6e dans leur membrane) et d4livrer au lymphocyte T sp4cifique les signaux compl4mentaires indispensables ~ son activation complete. Nous comprenons encore mal comment l'exposition ~ l'allerg~ne va infl~chir la rdponse du lymphocyte T activ6 pour lui permettre d'induire Ia commutation isotypique IgE, mais les cellules dendritiques, caract6ris6es par l'expression de rdcepteurs a IgE dans l'atopie, vont amplifier la pr6sentation d'allerg6nes recrut4s ~ leur contact par l'interm6diaire des anticorps IgE.
D e n d r i t i c cells a n d IgE r e s p o n s e . -
MOTS-CLI~S : Cellules dendritiques - IgE.
KEY-WORDS : Dendritic cells - IgE.
Deux populations de cellules dendritiques exerc e n t d e s f o n c t i o n s t r b s c o m p l 6 m e n t a i r e s p o u r initier la rdponse anticorps. Les cellules dendritiques interstitielles sont les cellules les plus efficaces pour prdsenter l'antig6ne aux lymphocytes T q u i e s c e n t s ; d ' o r i g i n e m d d u l l a i r e , elles f o r m e n t u n ensemble hdt6rog6ne de leucocytes minoritaires d u s a n g , d e l a l y m p h e et d e l ' i n t e r s t i t i u m d e s tiss u s l y m p h o [ d e s et n o n l y m p h o i d e s . L e s c e l l u l e s dendritiques folliculaires, d'origine locale, organi-
s e n t ta l e u r c o n t a c t l a c o o p d r a t i o n e n t r e les l y m p h o c y t e s T et les l y m p h o c y t e s B. L a p r o d u c t i o n d e s IgE 6tant extr~mement d@endante de la coopdrat i o n e n t r e les l y m p h o c y t e s T et B a n t i - a l l e r g 6 n e , le r61e d e s d e u x p o p u l a t i o n s d e c e l l u l e s d e n d r i t i q u e s s'av6re crucial pour l'initiation de la r6ponse IgE. C a p a b l e s d ' e x p r i m e r d e s r 6 c e p t e u r s / ~ I g E , les d e u x populations de cellules dendritiques participent activement aux r6trocontr61es que cette classe d ' a n t i c o r p s e x e r c e s u r s a p r o p r e p r o d u c t i o n [6].
Service d'Immunologie. Centre Hospitalier et Universitaire de Lille, Place de Verdun, 59045 LILLE Cedex. Tir4s &part : Pr J.P. Dessaint (m~me adresse).
DESSAINT J.P., LABALETTE M. - Cellules dendritiques et synthese des IgE. Rev. ft. Allergel., 1997, 37 (3), 261-268.
IgE production is strictly controlled by T ceils. The process of allergic sensitization is initiated by the presentation of allergens to T cells by professional antigen-presenting cells. Dendritic cells, which are widely distributed in lymphoid and non lymphoid tissues, represent a sentinel system: They can take up antigen at a peripheral site (such as skin or mucosa), migrate to the site of immune recognition (i.e. the draining lymph nodes), and present it as an antigen-derived epitope bound in the groove of an HLA molecule, while providing costimulatory signals to trigger helper T cell differentiation. The orchestration of a polarized form of the specific immune response that stimulates switching to IgE remains poorly understood, but dendritic cells from atopic patients bear IgE Fc receptors that promote antigen focusing through IgE antibody binding, and thereby facilitate allergen presentation to perpetuate the allergic immune response.
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Fig. 1. - Le syst6me des cellules dendritiques, Les cellules dendritiques interstitielles parshment les 6pith41iums stratifi6s (cellules de Langerhans), le derme et le chorion des muqueuses. Lots d'une agression tissulaire introduisant l'antighne (1), les cellules dendritiques vont capturer l'antig6ne et, sous l'effet des cytokines pro-inflammatoires, effectuer leur maturation initiale, ce qui les rend mobiles (il s'agit alors des cellules voil6es) (2). Elles gagnent la zone thymoddpendante (cortex profond) du ganglion lymphatique o3 (sous le nora de cellules dendritiques interdigit6es) elles initient l'activation des lymphocytes T CD4 tout en effectuant leur maturation terminale (3). Des cellules dendritiques localis4es dans le centre germinatif vont reprgsenter l'antig~ne aux lymphocytes T qui ont migr4 du cortex profond vers le follicule lymphoide (4). Ces lymphocytes T inducteurs (helpers) pilotent ta commutation isotypique des lymphocytes B activ6s au contact des cellules dendritiques folliculaires qui portent l'antig6ne intact ~t leur surface (5).
CAPTURE D'ANTIGENE, MOBILISATION VERS L'ORGANE LYMPHOIDE ET PRI~SENTATION EFFICACE DE L'EPITOPE AU LYMPHOCYTE T SPI~CIFIQUE PAR LES CELLULES DENDRITIQUES INTERSTITIELLES Les cellules dendritiques passent par des stades successifs de maturation qui vont leur permettre d'induire la r6ponse lymphocytaire T : stade r6sident dans les tissus non lymphoides (cellules dendritiques tissulaires), stade mobile lymphotrope, stade lymphoide. Dans ces diverses localisations, elles croisent le parcours initiatique des lymphocytes T : lymphocytes nails qui se domicilient 4pis o d i q u e m e n t dans les formations lymphoides, lymphocytes 4duqu4s/m6moire qui 6migrent vers les tissus non lymphoides mais peuvent se remobiliser (fig. 1).
Les cellules dendritiques tissulaires, des sentinelles e x p e r t e s ~ i n t e r c e p t e r l'antig&ne Les cellules dendritiques tissulaires sont post6es dans les tissus p4riphdriques et pr6dominent au sein du revetement cutand ou muqueux. Elles ont regu des appellations diverses selon leur localisation ; dans les 4pithdliums stratifids il s'agit des cellules de Langerhans. Les cellules dendritiques tissulaires sont capables de capter les antig~nes de leur environnement par divers m4canismes. Elles sont caract6ris6es par une intense activit6 de macropinocytose, permettant l'ingestion de une quatre lois leur volume par heure. Les macromo14cules ing4r6es sont alors introduites dans le c o m p a r t i m e n t acide oO elles croisent la voie d'acheminement des mol6cules HLA de classe II [24], 6vdnement propice g l'enchfissement de l'4pitope d6riv6 de l'antig6ne dans la prot6ine HLA et sa prdsentation ~ la surface de la cellule. Les granules de Birbeck caract4ristiques des cellules de Rev.fr. AllergoL, 1997, 37, 3.
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Langerhans constituent 6galement une voie de capture d'antig6ne. Les cellules dendritiques ont de plus un certain potentiel de phagocytose. Ces processus d'ingestion non spdcifique sont compldt6s et renforc6s par des mdcanismes d'endocytose facilit6e par des r6cepteurs membranaires : r6cepteur/a mannose (une lectine C), r6cepteurs ~a IgG (FcyRII et, sur certaines cellules, Fc,/RI). Ces diverses modalit6s conf~rent aux cellules dendritiques une remarquable efficacit6 de capture et de pr6sentation d'antig6ne, m6me quand celui-ci est peu abondant (I 0 ~0M). Cette aptitude la prfsentation a d'abord surpris, en raison de la pauvret4 en lysosomes des cellules dendritiques compar6es aux macrophages. On sait maintenant que la pr6sentation de quelques centaines d'exemplaires de l'4pitope suffit/~ l'activation du lymphocyte T, ce qui n'exige pas de fortes capacitds de d6gradation de l'antig6ne, d'autant que les eellules dendritiques ont en abondance des vacuoles multivdsiculaires riches en moldcules HLA de classe II prates ~ enchfisser les fragments d'antig6nes internalis6s. Maturation initiale : les cellules d e n d r i t i q u e s se m o b i l i s e n t et d e v i e n n e n t d e s cellules dendritiques lympho'ides
Lors d'une agression tissulaire, les cellules dendritiques tissulaires subissent un premier processus de maturation. Leur potentiel de capture des macromoldcules externes et de n6osynth6se du HLA se r6duit, mais la persistance ?ala surface des mol6cules HLA d6j~t ancr&s dans la membrane est prolong6e. Ces remaniements limitent le ,, de la pr6sentation de l'antig6ne qui pourrait r6sulter de la capture ult4rieure d'autres prot6ines. En m6me temps, les cellules dendritiques s'6chappent du tissu agress6 et 6migrent par voie lymphatique (sous forme de <~cetlules voi16es ~>)vers le ganglion lymphatique de drainage. Les cellules dendritiques interdigit6es vont stim u l e r e f f i c a c e m e n t les l y m p h o c y t e s T CD4 +et en recevoir d e s s i g n a u x de m a t u r a t i o n termihale
Les cellules voil6es gagnent le cortex profond du ganglion, of1 elles prennent l'aspect de cellules dendritiques interdigitdes (ou interdigitantes) appendues aux fibres r&iculaires. Elles sont en contact 4troit avec les lymphocytes T qui perfusent le cortex profond. Grfice h leur panoplie de moldcules d'adh6rence, elles retiennent suffisamment les lymphocytes T pour que la reconnaissance de l'6pitope par le rdcepteur/a l'antig~ne (TCR) puisse s'effectuer. Alors, l'engr6nement de couples de mol6cules membranaires peut cornRev.fr. Allergol., 1997, 37, 3.
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pl4ter le premier signal ddlivr6 par le complexe TCR-CD3, car les cellules dendritiques se mettent exprimer des moldcules membranaires essentielles pour l'initiation de la r6ponse du lymphocyte T, ce qui, joint fi la production de cytokines (IL-la, IL-I[3, IL-6, IL-15, chimiokines...), leur conf6re les propri6t6s d ' u n , adjuvant naturel >~. En effet,/t l'6tat basal les cellules dendritiques portent/~ faible densit6 les glycoprot6ines CD86 (B7.2), qui vont se combiner aux r6cepteurs CD28 du lymphocyte T pour d61ivrer le deuxi6me signal indispensable /t son activation compl6te (en l'absence du signal d61ivr6 via le CD28, la cellule T devient anergique et ne peut prolif6rer). Le lymphocyte Ten vole d'activation se met alors g exprimer la prot6ine CDt54 (gp39, ligand du CD40 ou CD40L) qui s'engr6ne au rdcepteur CD40 de la cellule interdigit6e. Cette interaction va renforcer l'expression du CD86 et induire le CD80 (B7.1, autre ligand du CD28) sur la cellule interdigit6e. I1 s'dtablit de la sorte une v4ritable coop6ration symbiotique entre la cellule dendritique qui pr6sente l'antig~ne et ddlivre les cosignaux et le lymphocyte T qui y r6pond et provoque la maturation terminale de la cellule dendritique. Les cellules dendritiques s'av~rent ainsi beaucoup plus efficaces (x100-x 1000) que d'autres cellules pr6sentatrices d'antig6ne pour les lymphocytes T CD& nails [3, 18], et mdritent pleinement leur qualificatif d e , cellules pr6sentatrices professionnelles ,>. Leur r61e est crucial pour l'initiation de la r6ponse des lymphocytes T CD4 ÷. Elles pourront 6tre relay6es par d'autres types cellulaires, en particulier des lymphocytes B euxm~mes activ6s, capables de pr6senter l'antig~ne h des lymphocytes T qui ont d@t eu une exp6rience d'activation (lymphocytes T 6duqu6s ou m6moire), donc en cours de r6ponse immunitaire ou lors des rdexpositions/t l'antig6ne.
RENOUVELLEMENT D E S CELLULES D E N D R I T I Q U E S
Le cycle migratoire des cellules dendritiques entraine le renouvellement permanent de cette population. Les tissus sont ensemenc6s par les cellules dendritiques sanguines, qui se diff6rencient sous l'action du GM-CSF (facteur stimulant les colonies my61oYdes : les cellules dendritiques appartiennent fi un embranchement mineur des lign6es my61oides), du facteur transformant tissulaire (TGF-13), du facteur de n6crose tissulaire (TNF-~) et/ou de l'interleukine 4 (IL-4) [23]. Le renouvellement des cellules dendritiques tissulaires se r6alise ainsi en environ 3 semaines dans la peau, plus rapidement en cas d'inflammation, car le TNF 0~et I'IL-1 favorisent l'6migration lym-
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photrope. Dans les bronches, le renouvellement serait tr6s rapide (2-3 jours) [28]. Dans les ganglions, les cellules dendritiques interdigitdes persistent quelques jours. Elles seraient 61imin6es sous l'action des lymphocytes T activ6s dont ~ l'ingratitude ,, apparente 6vite l'emballement de la rdponse immunitaire : l'entretien de la stimulation des lymphocytes T sp6cifiques sera ainsi li6 ~tl'arriv6e de nouvelles cellules dendritiques, renouvelant et actualisant ~( l'information immunologique ~, sur la pr6sence de l'antig~ne dans le tissu p6riph6rique.
DEUX POPULATIONS DE CELLULES DENDRITIQUES DANS LE CENTRE GERMINATIF DU FOLLICULE LYMPHOIDE, OU S'INITIE LA COMMUTATION ISOTYPIQUE VERS L'IgE Les follicules lympho~des du cortex superficiel du ganglion lymphatique se peuplent de lymphocytes B activ6s par l'antig~ne qui forment le centre germinatif, en se multipliant grfice ~ l'aide qui leur est d61ivr6e par les lymphocytes T CD4+. Cette cohabitation va permettre le gain d'affinitd des anticorps (grfice aux mutations des g6nes variables des immunoglobulines), la commutation isotypique (les lymphocytes T produisent localement de I'IL-4 et expriment le CD 154 dans le centre germinatif) et la g6n6ration de la m~moire B [6]. Les cellules dendritiques du centre germinatif entretiennent la r6ponse des lymphocytes T inducteurs (helpers) Les lymphocytes T, qui se sont d'abord activ6s dans le cortex profond au contact des cellules interdigitdes, vont migrer vers le centre germinatif. Cette structure recrute et retient les cellules T sp6cifiques de l'antig6ne [9], dont la r~ponse est entretenue par une cat6gorie de cellules dendritiques lymphoides r6cemment caract6ris6e. Ces cellules dendritiques lympho'fdes du centre germinatif sont capables de pr6senter efficacement l'antig~ne, expriment fortement les mol6cules HLA de classe II et les glycoprot6ines CD86 et CD80, mais n'ont pas d'effet direct sur la r4ponse des lymphocytes B, ~t la diff6rence des cellules dendritiques folliculaires [11]. S'il n'est pas exclu que les lymphocytes B activ6s du centre germinatif puissent aussi pr6senter l'antighne au lymphocyte T sp6cifique, ces cellules dendritiques lymphoides semblent plus efficaces en termes de capacit6 de pr6sentation [ 11 ].
Le r6seau des cellules dendritiques folliculaires favorise la maturation des lymphocytes B Les cellules dendritiques folliculaires, qui [orment le rdseau structural du follicule lymphoYde, ne semblent pas capables de pr6senter l'antig~ne aux lymphocytes T. Elle sont par contre des ~ pibges ,, pour l'antig~ne, qu'elles retiennent ~ leur surface sous forme de complexes immuns (iccosomes) sans les degrader. Elles constituent ainsi un r~servoir d'antig~ne capable d'entretenir la r6ponse des lymphocytes B. Exp6rimentalement, on montre qu'elles jouent un r61e important dans le maintien des r6ponses IgE [12]. Grfice/~ leurs rdcepteurs CD23, les cellules dendritiques folliculaires contr61ent des dtapes critiques de la diff~renciation du lymphocyte B e n cellule productrice d'anticorps [6]. L'engr6nement du CD23 port6 par la cellule dendritique follicuIaire et du rdcepteur CD21 des lymphocytes Bgg amplifie l'effet conjoint de I'IL-4 et du CD40 sur ]a commutation isotypique vers l'IgE. Apr6s le switch, les lymphocytes Be se mettent fi exprimer des IgE ~ leur membrane. Alors, le CD23 d'une cellule dendritique folliculaire peut connecter le CD21 et l'IgE de membrane, ce qui va focaliser sur le lymphocyte Be le signal de croissance passant par le r6cepteur CD21 et favorise sa maturation en plasmocyte IgE. CELLULES DENDRITIQUES INTERSTITIELLES ET CONTROLE DE LA RI~PONSE LYMPHOCYTAIRE T DANS L'ALLERGIE La polarisation fonctionnelle des lymphocytes T CD4 + vers le type Th2 retrouv6e dans l'atopie joue un r61e crucial dans le d6veloppement de la r6ponse IgE. En effet, un profil de production de cytokines biais4 vers I'IL-4 sans interf4ron immunologique (IFNT) va orienter la commutation isotypique vers l'IgE, alors que le profil oppos6 (Thl, IFN7 sans IL-4) pr6munit contre l'6mergence d'une r4ponse IgE [5, 6]. L'interleukine 12 (IL-12) est la principale cytokine susceptible de guider la r6ponse des lymphocytes T vers le type Thl. Les cellules de Langerhans sont capables de produire la forme active (h6t6rodimhrique) de I'IL- 12 [ 16], mais les macrophages sont une bien meilleure source d'IL12. La production d'interleukine 4 (IL-4), principal facteur d'orientation vers le type Th2, peut 4tre ddclenchde par l'engr6nement du r6cepteur CD40 des cellules dendritiques et du CD 154 des lymphocytes T en cours d'activation par le complexe TCR-CD3 et le CD28 [1]. L'expression basale du CD86 par les cellules dendritiques pourrait ainsi concourir 5 initier la synthhse d'IL-4 [8, 17]. Rev.fi ~, Allergol., 1997, 37, 3.
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Les cellules dendritiques s'av6rent donc assez ambivalentes pour guider la polarisation des lyrnphocytes T, ce qui ne nous surprend pas puisque dans le cadre des hypersensibilit6s cutan6es par exemple, les cellules de Langerhans jouent un rSle crucial dans l'ecz6ma atopique tout comme dans la dermite de contact (off la r6ponse est de type Thl). L'inflexion dans le sens Th2 de la r 6 p o n s e / t l'exposition ~ l'allerg6ne rdsulte vraisemblablem e n t de la conjonction des modalit6s de reconnaissance de l'allerg6ne (mode de pr6sentation de ses 6pitopes, quantit6 d'dpitopes pr6sent6s, affinit6 du TCR etc.), de la nature et de l'intensit6 des cosignaux d61ivr6s par la cellule prdsentatrice, ainsi que des cytokines et prostaglandines (PGE2) s6cr6t6es dans le rnicroenvironnement [6]. Ces m6diateurs solubles ne sont pas n6cessairement produits par la cellule pr6sentatrice elle-m4me, mais par les autres cellules tissulaires agress6es lors de l'exposition g l'allerg6ne [22]. A cet 6gard, on peut distinguer des allerg6nes non agressifs en eux-m4mes, mais dont l'exposition s'associe ~ un stress tissulaire (polluants atmosph6riques, infections etc.), et les allerg6nes capables de faire r6agir les tissus (venins, prot6ases etc.). Dans le contexte de l'allergie, le r61e p r o m o t e u r des mastocytes c o m m e source d'IL-4 ne saurait 4tre ndglig4 [6]. On notera aussi que l'agression tissulaire favorise la maturation mobilisatrice des cellules dendritiques et que le ganglion lymphatique est une formation anatomique propice au drainage des moldcules immunomodulatrices afin de les concentrer au point de rencontre des cellules qui initient la r6ponse immunitaire [10]. L'effet des r6ponses de type Th2 sur les cellules dendritiques La prdexposition aux cytokines de type Th2 r6duit les possibilit6s de polarisation inverse (Th 1) en modifiant les fonctions des cellules pr6sentatrices d'antig~ne [4]. L'exposition g I'IL-10, prodnite en grande quantit6 dans l'atopie, rdduit la production d'IL- 12 par les cellules dendritiques et leur capacit6 de promouvoir la synth6se d'IFN7 [7, 19], tandis que I'IL-4 promeut la maturation initiale des cellules dendritiques tissulaires et renforce leur expression de CD86. Toutefois, l'effet le plus remarquable de I'IL-4 est l'induction de r6cepteurs ~t IgE et la rdpression des r6cepteurs 5 IgG.
Pr6sentation amplifi6e de l'allerg6ne par l'interm6diaire des anticorps IgE Chez le sujet allergique, les cellules dendritiques se caract6risent par l'expression de rdcepteurs IgE. On a d'abord pens6 que le r6cepteur de type II (FcsRH ou CD23) permettait la pr6sentation IgE-d6pendante d'allerg~ne. En fait, cette fonction est ddvolue au r6cepteur de type I Rev. j?. AllergoL, 1997, 37, 3.
(FcsR~) caract4ris6 plus r d c e m m e n t (fig. 2). Contrairement au r6cepteur FcaPd des mastoc~es, le FcsPd des cellules dendritiques est d6pourvu de chaine [3 : il est form6 de la chaine c~, qui s'unit ~t l'IgE, et du dim6re 72 qui d61ivre un signal activateur 5 la cellule dendritique, du moins chez le sujet atopique [15, 20]. Les anticorps IgE qui se combinent d'une part au r6cepteur FcsRI, d'autre part l'allerg6ne, r6alisent le pontage (agrdgation) des FcsR~, qui dEclenche l'endocytose de l'allerg~ne, 6tape pr6alable ~ sa pr6sentation, et provoque en m~me temps la maturation de la cellule dendritique (fig. 3). L'endocytose du complexe IgE-allerg~ne peut modifier les modalit4s de fragmentation de l'antig~ne par les enzymes du compartiment acide, en favorisant la production de peptides non engag6s dans l'interaction avec l'anticorps. En p e r m e t t a n t l'exposition des 6pitopes cryptiques, non pr6sentables en l'absence de la m4diation des anticorps IgE, ce m6canisme concourt fi diversifier le spectre des fragments antigdniques pr6sentds, augmentant ainsi la probabilit6 de reconnaissance par les lymphocytes T. On d6tecte en effet chez le sujet atopique des IgE la surface des cellules dendritiques tissulaires au site d'exposition h l'allerg~ne, par exemple sur les cellules de Langerhans dans l'eczOma atopique [21 ], tandis que l'expression du FcsRI est intense et parallale au taux des IgE [25, 27]. La promotion de la pr6sentation de l'allerg6ne aux lymphocytes T sp6cifiques grfice aux anticorps IgE peut s'exercer au niveau du ganglion de drainage, mais aussi au site d'exposition ~ l'allerg~ne. La peau ou la muqueuse est infiltrde chez l'atopique par des lymphocytes B fi IgE (Be) et des lymphocytes T dduqu6s/m6moire qui se regroupent au contact des cellules dendritiques tissulaires. La production par les cellules dendritiques d'interleukine 15 (IL-15), facteur de croissance et chimioattractant des lymphocytes T [14], va favoriset l'activation in situ des lymphocytes, qui pourtalent ainsi initier une production locale d'IgE au site de rdexposition g l'allerg~ne. La polarisation des r6ponses lymphocytaires vers le type Th2 sera alors facilit6e par l'apport d'IL-4 par les mastocytes exposds fl l'allerg6ne, qui reprdsentent une source notable de cette interleukine essentielle [2].
Cellules dendritiques et activation des lymphocytes T CD8 * Les cellules dendritiques peuvent assurer la pr& sentation d'antig~nes d'origine externe non seulement par l'entremise des moldcules d'histocompatibilitd de classe II, mais aussi de classe I [26], pour initier ainsi la rdponse des lymphocytes T CD8 +. Suivant les cas, ceux-ci exerceront un r61e rdgulateur ou, s'ils se m e t t e n t /~ produire de I'IL-4, contribueront 5 amplifier les rdponses IgE.
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INI~,
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Mastocytes Basophiles
Monocytes Macrophages
Eosinophiles
Cellules de Langerhans
Fig. 2. - Les deux formes du complexe r6cepteur ~tIgE de type I. Sur les mastocytes et ]es basophiles, de m~me que sur certains 6osinophiles dans l'atopie, le FcaRI est un comptexe t6tram~rique ct[372. Sur les cellules pr6sentatrices d'antig~ne ,~ professionnelles ,,, monocytes-macrophages et cellules dendritiques, le rdcepteur est un trim~re (zy2 dont l'expression est induite par l'exposition ~ I'IL-4.
Fig. 3. - Focalisation IgE-d6pendante de l'allerghne et amplification de la r6ponse lymphocytaire T dans l'atopie. Les anticorps IgE en se combinant au r4cepteur FcERI vont permettre fi la cellule de Langerhans de capturer sp6cifiquement l'allerg6ne (1), qui sera d4grad4 partiellement dans le compartiment acide (2). La cellule dendritique synth6tise des glycoprot6ines HLA de classe II (3), dont le routage intraceUulaire croise le compartiment acide, ce qui favorise l'enchfissement du fragment antig6nique (6pitope) dans le HLA (4) et sa presentation a la surface (5). Apr6s maturation, la cellule dendritique immigr4e dans le ganglion initie l'activation du lymphocyte T sp6cifique en permettant la reconnaissance de l'6pitope (6) et la d61ivrance du deuxi6me signal par engr6nement du couple CD86CD28 (7). Le lymphocyte T activ4 producteur d'IL*4 pourra alors piloter Ia commutation isotopique vers l'IgE et, en outre, renforcer l'expression par la cellule dendritique du r6cepteur g IgE, ce qui assure un r4trocontr61e positif de la production de l'IgE.
Rev. fr. Allergol., 1997, 37, 3.
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CONCLUSION
Les cellules prdsentatrices d'antigene professionnelles sont les intermddiaires obligatoires entre le monde des antig6nes et les lymphocytes T. Si pour les lymphocytes T m6moire cette fonction cruciale peut ~tre assurde, quoiqu'avec des diff6rences d'efficacit4, par divers types cellulaires, les cellules dendritiques interstitielles sont m a i n t e n a n t reconnues c o m m e les cellules pr6sentatrices d'antighne primordiales pour l'initiation des rdponses T. Post~es aux sites d'exposition aux allerg6nes, elles contr61ent l'initiation de la fonction inductrice des lymphocytes T spdcifiques, indispensable au d~roulement de la r6ponse IgE. Les progrbs des connaissances concernant les cellules dendritiques, leur origine, leur trafic du rev~tement cutan6 ou muquetbx vers l'organe lymphoYde si6ge de la r6ponse immunitaire, les compl6mentarit6s moldculaires qui gouvernent l'assistance qu'elles fournissent aux lymphocytes T dans les aires thymo-d6pendantes puis dans le centre germinatif permettent une inter-
prdtation cohErente de l'induction des r~ponses immunitaires thymo-d~pendantes ,~ conventionnelles >,. Cependant, nous sommes encore loin de pouvoir expliquer c o m m e n t l'intervention des cellules dendritiques infl6chira les modalitds de r6ponse des lymphocytes T p o u r une fonction d'aide g la commutation isotypique vers l'IgE. I1 est vraisemblable que l'agression du microenvir o n n e m e n t tissulaire,/~ l'origine de la maturation des cellules dendritiques, contribue de mani6re capitale fi cette inflexion [13]. Alors, l'6tape dire de ~ prdsentation d'antig6ne ,,, 6tape c16 de l'activation des lymphocytes T sp6cifiques, serait le v6ritable reflet, traduit en termes de signaux immunologiques, des ~vdnements affectant l'interface d'un organisme avec son environnement. Sur un terrain gdn6tiquement pr6dispos6 [5], la polarisation excessive de type Th2 conduira alors/t l'amplification de la rdponse IgE par un cercle vicieux o/a l'IgE renforcera la prdsentation de l'allerg6ne par des cellules dendritiques ayant modifid leur ph~notype pour se rev6tir de r6cepteurs ~ IgE.
RgFERENCES
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