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ficiait d’une hystérectomie avec annexectomie bilatérale. La tumeur de 20 cm et 1300 g s’avérait être un tératome ovarien composé à 90 % de tissu thyroïdien non suspect. Le contrôle postopératoire de Tg était rassurant à 46 ng/mL. Dans cette observation, la réduction progressive des besoins en hormones thyroïdiennes après thyroïdectomie et l’élévation de la Tg ont fait discuter deux causes rares d’hyperthyroïdie : métastases hyperfonctionnelles d’un carcinome thyroïdien ou goitre ovarien toxique. Mais finalement la cause du 1er épisode d’hyperthyroïdie est incertaine (goitre cervical ? ovarien ?) étant donné la persistance d’une fixation iodée normale sur la scintigraphie thyroïdienne initiale. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.378 P107
Maladie de Basedow révélée par une bouffée délirante aiguë : à propos d’un cas
Dr K. Bakali Ghazouani ∗ , Dr Z. Al Houari , Dr S. El Moussaoui , Pr G. Belmejdoub Service d’endocrinologie-diabétologie, hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Bakali Ghazouani) Introduction La survenue des troubles psychotiques est rarement décrite au cours de l’hyperthyroïdie. Le lien entre ces deux affections est encore mal élucidé. Nous rapportons une observation illustrant les troubles psychotiques induits par l’hyperthyroïdie. Observation Il s’agit d’un patient de 23 ans, sans antécédent pathologique notable qui a été hospitalisé en psychiatrie pour hétéro-agressivité physique. L’examen psychiatrique a révélé la présence d’un syndrome délirant à thème de persécution à mécanisme interprétatif et hallucinatoire. L’examen somatique a objectivé une exophtalmie bilatérale symétrique et une tachycardie sinusale. Un bilan thyroïdien retrouve une TSH effondrée (< 0,005 UI/L) et une T4 très augmentée à 100 pmol/L. Les anticorps anti-récepteurs de TSH étaient positifs en faveur d’une maladie de Basedow. Un traitement antipsychotique par neuroleptiques était prescrit associé à un traitement antithyroïdien de synthèse et bêta-bloquant. Le diagnostic retenu était un trouble psychotique avec idées délirantes dû à une thyrotoxicose. L’évolution était favorable. Discussion Les manifestations psychotiques d’allure délirante dans l’hyperthyroïdie ont été rapportées dans de rares cas. Les arguments en faveur de l’origine thyroïdienne sont la sévérité et l’ancienneté de l’hyperthyroïdie, le lien chronologique entre les troubles ainsi que la régression rapide des symptômes psychotiques sous traitement antithyroïdien. Dans la majorité des cas, ces entités cliniques restent curables et de bon pronostic.
Observation Mme A.M, âgée de 43 ans, suivie pour MM ayant bénéficiée d’une chimiothérapie myéloablative et d’une autogreffe de la moelle osseuse a été adressée à notre service pour hyperthyroïdie périphérique. À l’examen, elle avait un IMC à 23,72 kg/m2 , un pouls à 102 bpm, un goitre homogène vasculaire sans exophtalmie associée. La scintigraphie thyroïdienne a montré une fixation homogène et diffuse en faveur d’une MB. À la biologie, elle avait une FT4 à 72 pmol/L, une TSH à 0,05 UI/mL avec des TRAK positifs et une neutropénie à 700/mm3 . Un traitement par antithyroïdiens de synthèse n’a pas pu alors être instauré et l’irathérapie a été discuté avec son hématologue mais refusée vu le risque d’hémopathie secondaire. Un traitement radical par thyroïdectomie totale après préparation médicale par de l’iode minéral (Lugol) a été alors proposé. Discussion On ne mentionne nulle part dans la littérature ce type d’association, Ce qui fait de notre observation une première. Ceci pourrait être expliqué par la réactivation du système immunitaire après la chimiothérapie myéloablative précédant l’autogreffe de moelle osseuse déclenchant ainsi sa pathologie auto-immune. De ce fait, nous estimons qu’il reste utile de contrôler le bilan thyroïdien tout en se rappelant que la MB, si elle est associée au MM, serait difficile à traiter comme c’était le cas de notre observation. Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.380 P109
Diagnostic, prise en charge et évolution de l’hypothyroïdie fruste : à propos de 46 cas
Dr S. Ouerdeni ∗ , Dr Y. Hasni , Dr I. Barka , Pr M. Kacem , Pr M. Chaieb , Pr A. Maaroufi , Pr K. Euch Service d’endocrinologie, Farhat Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Ouerdeni)
P108
Introduction L’hypothyroïdie fruste (HF) définie par une TSH isolément augmentée constitue une situation fréquente dont les conséquences cliniques sont difficiles à évaluer et dont la PEC demeure discutable. L’objectif de cette étude est de déterminer les circonstances de découverte et d’étudier les répercussions clinicobiologiques ainsi que l’évolution au long cours. Méthodes Étude rétrospective concernant 46 patients suivis à la consultation externe du service d’endocrinologie à Sousse, chez qui on a découvert une hypothyroïdie fruste. Résultats L’âge moyen de nos patients était 47,8 ans avec une prédominance féminine (69,5 %). L’HF était diagnostiquée dans la majorité des cas (41 %) lors d’un bilan d’obésité. Au total, 80 % des patients était asymptomatiques. Un goitre était présent dans 32 % des cas. La TSH moyenne était de 8,76 UI/L, les anticorps anti-TPO étaient positifs dans un 23,9 % des cas. Le bilan lipidique montrait une hypercholestérolémie dans 41 % des cas et une hypertriglycéridémie dans 32 % des cas. L’échographie, réalisée chez 15 patientes, avait objectivé un goitre homogène dans 9 cas, un nodule isolé dans deux cas et un goitre hétérogène dans quatre cas. L’ECG était normal chez 89 % des patients, avec à l’ETT une HVG chez une patiente. Trente patients étaient traités par lthyroxine avec une dose moyenne de 41,66 g/j, avec une amélioration clinique et biologique. Pour les patients non traités, 25 % ont normalisé spontanément leur bilan thyroïdien, 12,5 % ont gardé une HF et les autres étaient perdues de vue. Discussion Les répercussions cliniques éventuelles de l’HF sont difficiles à préciser, elles ne sont ni spécifiques ni discriminantes. Les répercussions cardiaques doivent être recherchées.
Maladie de Basedow et myélome multiple : une association fortuite ?
Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Feldman A, Shrestha R, Hennessey J. Neuropsychiatric manifestations of thyroid disease. Encocrinol Metab Clinic N Am 2013;42:453–76. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.379
Dr R. Belaid ∗ , Dr A. Jaidane , Dr I. Oueslati , Dr N. Bchir , Dr S. Mahjoubi , Dr C. Zouaoui , Pr H. Ouertani Service d’endocrinologie-diabétologie, hôpital militaire de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Belaid) Introduction Le myélome multiple (MM) peut s’associer à de nombreuses maladies auto-immunes. Une association MM et maladie de Basedow (MB) n’a jamais été décrite jusqu’à présent. On en décrit un cas avec une revue de la littérature.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.381 P110
Statut iodé et hypothyroïdie infraclinique chez des femmes en âge de procréer Dr M.E.A. Amani a,∗ , Dr S. Amani b , Pr F. Chentli c EHU 1er Novembre 1954, Oran, Algérie b CHU Dr Benzerdjeb, Oran, Algérie c CHU Bab-El-Oued, Alger, Algérie
a
SFE Poitiers 2017 / Annales d’Endocrinologie 78 (2017) 326–352 ∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.E.A. Amani)
Objectif Déterminer le statut iodé et la prévalence de l’hypothyroïdie infraclinique chez des femmes en âge de procréer. Patients et méthodes Travail prospectif, portant sur 270 femmes en âge de procréer, d’âge moyen = 30,3 ± 0,4 ans, de poids moyen = 65,9 ± 0,9 kg et d’index de masse corporelle moyen = 24,7 ± 0,3 kg/m2 . Ont été exclues de notre étude, les femmes tabagiques (tabagisme actif avoué) et celles suivies pour des affections thyroïdiennes ou prenant des médicaments interférant sur la thyroïde. Protocole d’étude Examen clinique, iodurie, TSH, FT4, FT3, anticorps antithyropéroxydase et anticorps anti-thyroglobuline. Test statistiques Recueil des données sur EPI INFO 5,1. Résultats Âge moyen = 30,3 ± 0,4 ans, poids moyen = 65,9 ± 0,9 kg et index de masse corporelle moyen (IMC) = 24,7 ± 0,3 kg/m2 . Données exprimées en médiane Iodurie = 227,0 g/L (25–480), TSH = 1,8 mUI/L (0,0–28,4), FT4 = 14,6 pmol/L (7,0–30,3), FT3 = 4,9 pmol/L (0,19,2). Seules 7 % des femmes étaient carencées en iode. Trente et une femmes avaient une TSH élevée (> 3,63 mUI/L), soit 11,5 % et 19 d’entre elles (7,1 %) avaient une hypothyroïdie latente. Par ailleurs, 38 femmes (14,1 %) avaient des anticorps anti-thyropéroxydase positifs, 42 (15,6 %) des anticorps antithyroglobuline positifs et 54 (20 %) des anticorps anti-thyroperoxydase et/ou des anticorps anti-thyroglobuline positifs. Il n’y avait pas de corrélation entre la FT4 et l’iodurie. Discussion Seules 7 % des femmes en âge de procréer étaient carencées en iode et 7,1 % d’entre elles étaient en hypothyroïdie infraclinique. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
P112
Particularités des cancers différenciés de la thyroïde chez le sujet âgé Pr S. Hadjarab a,∗ , Pr N. Smail b , Pr S. Mimouni a a Service d’endocrinologie, centre Pierre et Marie Curie, Alger, Algérie b Service d’épidémiologie, CHU Mustapha, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Hadjarab) Les cancers différenciés de la thyroïde sont rares (moins de 1 % des cancers), les formes du sujet âgé se distinguent par un stade plus avancé au moment du diagnostic, une prédominance masculine et des formes papillaires peu différenciées, des métastases plus fréquentes, une augmentation de la fréquence des récidives et une survie diminuée. Nous rapportons les résultats de l’analyse d’une série de 30 patients (24 femmes, 6 hommes) opérés d’un cancer différencié de la thyroïde majoritairement de type vésiculaire (80 %) à un âge moyen de 70,3 ans (65–80 ans). Au total, 86,6 % des sujets ont subit une thyroïdectomie totale, seuls 13,3 % un curage ganglionnaire et la quasi-totalité (93,3 %) une irathérapie ablative. La majorité était initialement classée T3 (26,6 %), très peu (3,3 %) présentaient un envahissement ganglionnaire, en revanche, la plupart (60 %) avaient déjà des métastases à distance. Après un recul moyen de 18 ans, on notait très peu de récidives thyroïdiennes (3,3 %) et aucune récidive ganglionnaire, mais le taux de survie global était diminué (23 %). Les cancers différenciés de la thyroïde gardent un mauvais pronostic chez les sujets âgés. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.384
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.382 P111
Hyperemesis gravidarum chez deux sœurs Dr H. Marmouch a,∗ , Dr A. Achour b , Dr H. Laajili c , H. Jenzri a , H. Sayadi a , Dr I. Khochtali a , Dr S. Mahjoub a a Service de médecine interne endocrinologie, Monastir, Tunisie b Service de gynécologie-obstétrique, Tunis, Tunisie c Service de gynécologie-obstétrique, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : dr
[email protected] (H. Marmouch) Introduction L’hyperemesis gravidarum (HG) est défini par des vomissements incoercibles du 1er trimestre de grossesse (G). Observation Il s’agit de 2 sœurs, de 28 et 29 ans, enceintes ayant des vomissements incoercibles respectivement aux 7 et 9e SA avec amaigrissement. Les 2 patientes avaient une déshydratation mixte. Aucun antécédent familial d’auto-immunité n’a été rapporté. Elles n’avaient ni exophtalmie, ni goitre. Une tachycardie sinusale est objectivée dans les 2 cas. L’hormonologie a montré une HT dans le 2 cas, (TSH = 0,001 mUI/l et FT4 = 24 pmol/L et TSH = 0,01 mUI/L et FT4 = 22 pmol/L). La recherche d’anticorps antithyroïdiens et antirécepteur de TSH est négative. Une cytolyse hépatique modérée a été notée. L’exploration hépatique était négative. Une réhydratation parentérale a été assuré associé aux bêta-bloquants et au vitamine B1. L’évolution était favorable avec une récidive pour la 1re patiente lors de sa 2e G. Discussion L’HT constatée est secondaire à l’action thyréostimulante de l’hCG plasmatique. Plusieurs hypothèses ont été avancées dont l’homologie entre hCG et TSH et leurs récepteurs. L’HT est secondaire à l’interaction entre l’HCG et le récepteur de la TSH (pic sécrétoire d’HCG au 1er trimestre de G). La particularité de notre observation réside dans l’aspect familial et récidivant de ce tableau clinicobiologique. L’hypothèse d’une hypersensibilité à l’hCG par mutation du récepteur de TSH a été avancée. Conclusion Une HT doit être systématiquement recherchée et traitée avant un HG. Un dépistage précoce lors de grossesses ultérieures est recommandé. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.383
P113
Influence de l’âge sur les caractéristiques cliniques, évolutives et pronostiques des cancers différenciés de la thyroïde Pr S. Hadjarab a,∗ , Pr N. Smail b , Pr S. Mimouni a a Service d’endocrinologie, centre Pierre et Marie Curie, Alger, Algérie b Service d’épidémiologie, CHU Mustapha, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Hadjarab) Les cancers différenciés de la thyroïde sont rares. L’âge médian au diagnostic est habituellement compris entre 45 et 50 ans, le taux de mortalité augmente régulièrement avec l’âge, les rechutes locorégionales et les métastases sont plus fréquentes après 45 ans. Notre étude compare les caractéristiques cliniques, évolutives et pronostiques entre deux groupes de cancer différencié de la thyroïde : le groupe A = 345 patients âge moins de 45 ans (281 femmes/64 hommes, 230 papillaires/115 vésiculaires) ; le groupe B = 189 patients âge plus de 45 ans (160 femmes/29 hommes, 93 papillaires/96 vésiculaires). La répartition des sexes est similaire entre les 2 groupes, celles de la répartition des types histologiques est significativement différente (équilibrée dans le groupe B, prédominance des formes papillaires dans le groupe A). La classification tumorale est similaire, l’envahissement ganglionnaire est plus important dans le groupe A (18,8 % vs 8,9 %). Les métastases sont plus présentes dans le groupe B (18,5 % vs 6,9 %). Le stade TNM initial était significativement différent (prédominance des stades 1 pour le A et des stades 3 et 4 pour le B). Les rechutes locorégionales et ganglionnaires étaient similaires, les taux de récidive métastatiques étaient significativement plus importants dans le groupe B (27,5 % vs 11 %). Après un recul de 35 ans (A) et de 27,6 ans (B), les taux de survie globale étaient meilleurs dans le premier groupe (92,1 % vs 72,9 %). Conclusion L’âge au diagnostic de plus de 45 ans est un facteur de mauvais pronostic des cancers différenciés de la thyroïde. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.385