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HPV
Bien que l’infection à HPV soit plus souvent associée à une pathologie de femmes, cette IST est aussi la plus répandue chez les hommes, il y a donc urgence à élargir la couverture vaccinale et à intensifier les campagnes d’incitation à la vaccination, notamment pour les sujets exposés par ailleurs au VIH et au risque de sida, dit l’association AIDES. Le vaccin anti-HPV est un outil majeur de la santé publique moderne. Recommandé aux adolescentes depuis 2006, il est doté d’une efficacité rarement atteinte avec une bonne tolérance. Or, estime AIDES, l’impact du HPV est largement sousestimé en France, en outre la cohabitation du VIH et du HPV a des effets néfastes très importants. L’infection
à HPV augmente le risque d’infection à VIH. La France doit donc redoubler d’efforts contre cette infection sexuellement transmissible aussi dangereuse que fréquente pour garçons et filles. AIDES évoque les quelques déclarations négatives sur ce vaccin, sur des cas isolés qu’aucun élément scientifique n’est en mesure de justifier. Pour Bruno Spire, son président, alors que la couverture vaccinale est déjà largement insuffisante en France, prenons garde que ces attaques ne produisent pas un effet repoussoir parmi les publics potentiellement exposés. En avril dernier, AIDES entendait plusieurs spécialistes (vaccinologie, proctologie, dermatologie, cancérologie, gynécologie, infectiologie, économie de la santé) sur
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Vaccinez mieux, filles et garçons !
l’intérêt et les dangers potentiels du vaccin. Ils ont insisté sur la prévalence largement sous-estimée du HPV, en particulier chez les garçons. Ils ont également évoqué les pathologies peu connues induites par le HPV (ORL, canal anal notamment) qui touchent autant filles que garçons. La vaccination des hommes [effective dans certains pays-NDLR] aurait un impact positif pour la santé des femmes (immunité de cohorte) et éviterait d’offrir un terrain favorable à la transmission du VIH.
Face à ce risque sanitaire [par omission] AIDES appelle à l’élargissement de la couverture anti-HPV et attend du ministère de la Santé des recommandations claires en faveur de la vaccination chez le jeune garçon, et le renforcement de la vaccination des jeunes filles. À quand une nouvelle campagne de sensibilisation vers le grand public sur les effets positifs de ce vaccin pour les femmes comme pour les hommes ? | Y.-M. D. source AIDES. www.aides.org
maladies tropicales
ZMapp® contre Ebola : certainement pas un traitement-miracle
Faux, naturellement, ce qui a incité l’OMS à appeler à la prudence et la biotech américaine développant sous contrat ce traitement non encore utilisé chez l’Homme à publier un communiqué laconique pour établir la véracité des faits.
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ZMapp ® est le résultat d’un consortium entre Mapp Biopharmaceutical (San Diego), LeafBio (son partenaire en commercialisation), Defyrus (Toronto, Canada), l’Agence de santé publique du Canada ((PHAC) et le US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases, entre autres. ZMapp® est un cocktail de trois anticorps monoclonaux humanisés obtenus à partir de cellules de plantes (Nicotiana), plutôt que de cellules de mammifères, et composé des molécules de MB-003 (Mapp) et ZMab (Defyrus/PHAC). Si ZMapp® a été identifié comme traitement-candidat chez l’Homme (premier constat sur le singe en 2012) en janvier dernier, sa sécurité pour lui n’avait pas encore été © KRISHNACREATIONS - FOTOLIA
En plein mois d’août, alors que la fièvre hémorragique à virus Ebola poursuivait son avancée en Afrique (Guinée, Liberia, Sierra Leone, Nigeria), avec un bilan de plus de 1 000 décès au 15 août et la contamination de 3 sujets occidentaux rapatriés d’urgence, avec toutes les précautions de sécurité vers leur pays d’origine, pour recevoir, selon les médias, un traitement-miracle encore secret (sic).
évaluée. De ce fait, souligne Mapp Biopharmaceutical, de très faibles quantités du produit sont disponibles (puisque non prévu pour l’instant comme traitement humain), ceci pour répondre aux appels de certains scientifiques demandant que les populations africaines en bénéficient. Utiliser chez l’Homme un traitement testé seulement sur l’animal est une décision que peut prendre seul le
OptionBio | Mercredi 24 septembre 2014 | n° 513
médecin traitant avec l’accord des autorités sanitaires. C’est ce qui a été fait pour les deux Américains contaminés, en mission humanitaire au Liberia, rapatriés aux USA et placés en unité d’isolement extrême du CHU Emory (Atlanta), conçu pour traiter des professionnels exposés à des infections sévères à l’étranger. Aux premières heures du rapatriement du Dr Kent Brantly et de Nancy Writebol, le traitement semblait donner des résultats positifs. Les études sur le macaque Rhésus avaient montré la survie de tous les animaux traités une heure après la contamination expérimentale, la survie des deux tiers si le traitement était administré 48 heures après l’infection.| Y.-M. D. source Mapp Biopharmaceutical. www.mappbio.com