Rev M6d Interne 1999 ; 20 : 1004-16 © 1999 t~ditions scientifiques et m6dicales Elsevier SAS. Tous droits r6servds
Mise au point
Atteinte pulmonaire Pneumopathie
a u c o u r s d e la s c l 6 r o d e r m i e s y s t 6 m i q u e . P a r t i e I. interstitielle chronique fibrosante
I. Marie l, H. L6vesque ~, S. Dominique 2, EY. Hatron 3, U. Michon-Pasturel 3, M. Remy-Jardin 4, H. Courtois Ddpartement de m~decine interne, centre hospitalier universitaire de Rouen-Boisguillaume, 76031 Rouen cedex ; 2 service de pneumologie, centre hospitalier universitaire de Rouen, 76031 Rouen cedex ; 3 service de m~decine interne, hOpital Claude-Huriez, centre hospitalier universitaire de Lille, 59037 Lille cedex ; 4 service de radiologie, h6pital Calmette, centre hospitalier universitaire de Lille, 59037 Lille cedex, France (Re~u le 5 janvier 1999; accept6 le 7 mai 1999)
R6sum6 Introduction. - La pneumopathie interstitielle chronique fibrosante constitue la plus fr6quente des manifestations respiratoires de la scl6rodermie syst6mique, et sa pr6valence est estim6e h 80 %. Elle demeure une complication grave de la maladie dont elle repr6sente, l'heure actuelle, la premiere cause de mortalit6, aboutissant au d6c~s par insuffisance respiratoire chronique dans 20 a 60 % des cas. Actualit£s et p o i n t s forts. - Sa date de survenue demeure inconnue, mais elle est exceptionnellement r6v61atrice de la scl6rodermie syst6mique. Ses signes d'appel cliniques sont tardifs et leur apparition traduit une atteinte respiratoire 6tendue, affectant plus de 50 % de l ' e n s e m b l e du p a r e n c h y m e p u l m o n a i r e . Les e x p l o r a t i o n s c o m p l 6 m e n t a i r e s de c h o i x p o u r la d6pister, p r 6 c o c e m e n t , s o n t la tomodensitom6trie haute r6solution et les explorations fonctionnelles respiratoires, qui devraient ~tre r6alis6es lors du bilan initial et de la surveillance annuelle de la maladie. De plus, les donn6es de la tomodensitom6trie haute r6solution ont un int6r6t pronostique, car il existe une corr61ation entre la nature et la s6v6rit6 des 16sions tomodensitom6triques et histologiques. Les indications des autres examens, en particulier du lavage broncho-alv6olaire, restent ~ d6terminer. Son traitement sp6cifique n'est pas clairement 6tabli. L'association du cyclophosphamide et des corticoYdes est en cours d'6valuation (indications, modalit6s &administration, dur6e), et elle pourrait ~tre la plus efficace. Projets etperspectives. - La pneumopathie interstitielle chronique fibrosante repr6sente un des principaux facteurs de morbidit6 et de mortalit6 au cours de la scl6rodermie syst6mique. A l'heure actuelle, l'accent doit &re mis sur l'importance de son diagnostic et de sa prise en charge th6rapeutique pr6coce. © 1999 Editions scientifiques et m6dicales Elsevier SAS
sel~rodermie syst~mique / atteinte pulmonaire / pneumopathie interstitielle fibrosante chronique
Summary - Pulmonary involvement in systemic sclerosis. Part I: Chronic pulmonary interstitial fibrosis. Introduction. - Chronic pulmonary interstitial fibrosis is the most frequent respiratory manifestation in systemic sclerosis, occurring in 80% o f cases. It remains a severe complication o f the disease and is the primary cause of mortality related to respiratory, insufficiency in 20 to 60% o f cases. Current k n o w l e d g e a n d key points. - The date o f onset o f interstitial lung disease remains undetermined, and only in rare cases does it reveal the p r e s e n c e o f systemic sclerosis. The clinical signs are only observable at a later stage, when at least 50% o f the lung parenchyma is affected. The methods o f choice adopted f o r early diagnosis o f this disease are high resolution computed tomography and p u l m o n a r y f u n c t i o n a l investigations; they should be carried out during the preliminary investigation and at follow-up once a year. Moreover, high resolution computed tomography also provides prognostic data, f o r there is a correlation between the type o f lesion and its severity as d e t e r m i n e d by high resolution c o m p u t e d t o m o g r a p h y and by histological findings. The value o f other m e t h o d s o f investigation, in particular bronchoalveolar lavage, has not yet been clearly established. The association o f cyclophosphamide and corticoids is currently being evaluated (indications, administration modalities, duration), and this combination may be the most effective treatment. Future prospects and projects. - Interstitial lung disease is one o f the major causes o f morbidity and mortality in systemic sclerosis. Early diagnosis and management of this disease is therefore o f utmost importance. © 1999 Editions scientifiques et mddicales Elsevier SAS
interstitial lung disease / pulmonary involvement / systemic sclerosis
Pneumopathie interstitielle chronique fibrosante La scl6rodermie syst6mique (SSc) est une connectivite dont la p h y s i o p a t h o l o g i e d e m e u r e inconnue. L'atteinte pulmonaire, rapport6e pour la premi6re fois par von Notthafft en 1898 [1], en constitue l'une des manifestations visc6rales les plus fr6quentes, apr~s les localisations cutan6es, microcirculatoires, 0esophagiennes et intestinales [2-13]. Depuis, de nombreux auteurs en ont d6crit les diff6rents aspects. Les deux principales atteintes respiratoires de la SSc sont la p n e u m o p a t h i e interstitielle chronique fibrosante (PICF) et l'hypertension art6rielle pulmonaire isol6e [2, 3, 5, 9, 12-17]. Les autres complications respiratoires sont moins fr6quentes et sont repr6sent6es par les n6oplasies, l'insuffisance respiratoire par atteinte des muscles respiratoires et les vascularites pulmonaires [5, 13, 18-20]. Enfin, l'association d ' u n e silicose h la SSc, rapport6e pour la premiere fois en 1957, constitue le syndrome d'Erasmus, atteignant les mineurs et dont l'6volution est rapide vers l'insuffisance respiratoire chronique. La pr6valence de ces diff6rentes manifestations varie, selon les 6tudes, essentiellement en fonction des moyens diagnostiques utilis6s. Elle a 6t6 6valu6e entre 30 ~ 50 % dans les s6ries cliniques [2, 3, 21-23], 20 ?a 5 0 % dans les s6ries radiographiques [21-25] et 80 ~t 100 % dans les s6ries autopsiques [2, 18, 26-28]. Lorsqu'elles surviennent, elles sont rarement r6v61atrices de la SSc, et dans cette 6ventualit6 il est exceptionnel de ne pas retrouver d'atteinte cutan6e associ6e [29, 30]. Dans une revue de la litt6rature, Lomeo et al. [29] ont collig6 seulement dix observations de SSc sans atteinte cutan6e (SSc sine scleroderma) et r6v616e par une atteinte pulmonaire. L ' a t t e i n t e pulmonaire, en particulier la PICF et l'hypertension art6rielle pulmonaire, repr6sente un des principaux facteurs de morbidit6 et la premibre cause de mortalit6 au cours de la SSc [2, 3, 5, 13, 19-21, 3137]. C'est pourquoi l'accent est mis ?~l'heure actuelle sur l ' i m p o r t a n c e d ' u n diagnostic pr6coce et d ' u n e meilleure prise en c h a r g e t h 6 r a p e u t i q u e de cette atteinte [8, 12]. Cette mise au point est divis6e en deux parties, la premitre consacr6e h la PICF et la seconde [5] aux autres types d'atteinte respiratoire, h savoir l'hypertension art6rielle pulmonaire isol6e, les n6oplasies, les complications iatrogbnes, les h6morragies alv6olaires, l'insuffisance respiratoire par atteinte des muscles respiratoires. PNEUMOPATHIE INTERSTITIELLE CHRONIQUE FIBROSANTE La PICF est la plus fr6quente des complications respiratoires de la SSc. Elle atteint 80 % des patients porteurs de SSc diffuse ou localis6e [2, 3, 13]. Sa date d'apparition dans le cours 6volutif de la SSc demeure
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Figure 1. TDM-HR. Pneumopathie interstitielle fibrosante chronique constitu6e associant des 16sionsmicro- et macrokystiques, des micronodules sous-pleuraux et des 6paississements septaux.
Figure 2. TDM-HR. Pneumopathie interstltielle fibrosante chronique. L6sions pulmonaires pr6dominant dans les territoires inf6rieurs et associant, un aspect en verre d6poli et des bronchiolectasies.
inconnue [2, 3]. Selon Steen et al. [12, 38], elle pourrait survenir, pr6cocement, dans les quatre premibres ann6es de la maladie. Ce caractbre impr6visible et ce mode d'installation souvent insidieux expliquent que la PICF soit souvent reconnue ?aun stade tardif. Les m6canismes physiopathologiques qui concourent ~ sa survenue sont mal 61ucid6s. Ils sont probablement plurifactoriels, associant des facteurs microcirculatoires, immunologiques et g6n6tiques [2, 3]. Ainsi, la pr6sence d'anticorps anti-Scl-70, qui sont positifs respectivement dans 33 % et 18 % des SSc diffuses et localis6es [39], est plus f r 6 q u e m m e n t constat6e dans les SSc diffuses avec PICF [39-43]. A l'inverse, les anticorps anti-centrombres semblent plus souvent associ6s ~ des SSc sans PICF [9, 23, 39, 42-
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I. Marie et al.
45], Steen et al. [23] ont observE, dans une sErie de 165 patients, que la prevalence des anticorps anticentrom~res est infErieure (10 % vs 50 %) chez les patients atteints de PICF par rapport h ceux n'en ayant pas. De m~me, Kane et al. [46] ont montrE, aux Epreuves fonctionnelles respiratoires, chez les patients ayant des anticorps anticentrom~res compares ~ ceux qui n'en ont pas : - une frEquence infErieure de s y n d r o m e restrictif (12,5 % vs 50 %) ; - une diminution moins importante de la capacitE de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO) (-27 % vs - 5 0 % de la thEorique). Pour Sato et al. [43], les patients prEsentant des anticorps antihistones seraient dgalement plus exposes h l'apparition d ' u n e PICF, notamment dans une forme severe. Salojin et al. [47] ont constatg, par ailleurs, que les anticorps anti-cellules endothEliales pourraient favoriser l'apparition d ' u n e PICF chez ces patients. Les rgsultats de cette Etude prEliminaire ndcessitent, c e p e n d a n t , d ' e t r e confirmEs par d'autres Equipes. Au plan gEnEtique, le phEnotype H L A - D R 3 / D R 52 semble constituer un ElEment prEdisposant de l'installation d'une PICF [48, 49]. Lynch et al. [49] rapportent une prevalence sup6rieure du HLA-DR3 chez les patients sclErodermiques p o r t e u r s d ' u n e P I C F p a r r a p p o r t aux p a t i e n t s indemnes d'atteinte pulmonaire (43 % vs 20 %). Dans une sErie de 75 patients, Briggs et al. [48] observent une frEquence plus ElevEe des haplotypes HLA-DR3 (52 % vs 24 %), D R W 5 2 a (50 % vs 12 %) et DR 3/DRW 52a (45 % vs 6 %) dans le groupe porteur d'une PICF par rapport ~ celui sans PICF. ComplEtEe par la recherche des anticorps anti-Scl-70,.positive dans 24 % des cas avec PICF et dans aucun des cas sans PICF, cette Etude permet d ' e s t i m e r ~ 16,7 le risque relatif de dEvelopper une PICF en cas de phEnotype H L A - D R 3 / D R W 5 2 a avec presence d'anticorps anti-Scl-70. D'autres travaux sont nEcessaires pour Evaluer l'intErEt Eventuel de la determination du phEnotype H L A - D R en cas de SSc et la surveillance pulmonaire Etroite des patients ~ risque. Parmi les autres facteurs incriminEs dans la genbse de la PICF au cours de la SSc, il a EtE Egalement invoquE la responsabilitd des microaspirations rEpEtEes de liquide gastrique secondaires des troubles moteurs cesophagiens [50, 51] et le r61e de certaines substances telles que la silice, le chlorure de vinyle et le L-hydroxytryptophane [3, 52-54]. Manifestations
cliniques
La P I C F reste l o n g t e m p s a s y m p t o m a t i q u e [2, 3]. Ainsi, dans certaines series, les signes cliniques pulmonaires ne sont presents que chez moins de 1 % des patients lors du diagnostic de la SSc [2]. D'une faqon
Figure 3. TDM-HR. Pneumopathie interstitielle fibrosante chronique. L6sions pulmonaires associant un aspect en verre dEpoli, des micronodules sous-pleuraux, des 6paississements septaux et des bronchiolectasies.
4 . TDM-HR. Pneumopathie interstitielle fibrosante chronique 6voluEe.AspectcaractEristique en rayon de miel associ6 h des 16sions en verre dEpoli, predominant dans les territoires infErieurs et pEriphEriques. Figure
gEnErale, leur apparition traduit une atteinte respiratoire &endue, affectant plus de 50 % de l'ensemble du parenchyme pulmonaire [3]. Les signes fonctionnels de PICF sont varies et non spEcifiques. I1 peut s'agir : - d'une dyspnde, principalement ~ l'effort [2, 3, 9, 33, 55, 56]. Sa frdquence est diversement rapportEe selon les sdries ( 2 1 % ~ 88 % des cas) [2, 3, 8, 13, 23, 55, 57], et est notEe dans 55 % des cas dans une mEtaanalyse portant sur 11 series regroupant 323 patients [58]; - d'une toux gdnEralement s6che et persistante [3, 8, 9, 13, 21, 26, 35, 57, 59]. Son caractEre productif tra-
Pneumopathie interstitielle chronique fibrosante
Figure 5. TDM-HR. Pneumopathie interstitielle fibrosante chro-
nique 6volu6e. Fibrose pulmonaire diffuse int6ressant les lobes infErieurs et sup6rieurs, se traduisant par une destruction microkystique de topographie sous-pleurale pEriph6rique, et associEe ~ un aspect en verre d6poli du parenchyme pulmonaire restant. duit l ' e x i s t e n c e de 16sions de destruction alv6olaire et/ou bronchiolaire susceptibles de favoriser les surinfections microbiennes [3] ; - de douleurs thoraciques dans 16 % des cas [55], pouvant traduire une complication pulmonaire infectieuse, une atteinte pleurale sp6cifique [2, 3, 21, 26] ou encore un pneumothorax par rupture de kystes pulmonaires sous-pleuraux [2, 3, 60] ; - d'h6moptysies dans de rares cas [2, 3], attribu6es ~t la pr6sence de t61angiectasies bronchiques [2, 3, 61, 62], mais qui doivent de principe faire rechercher un cancer bronchopulmonaire. L ' e x a m e n p h y s i q u e peut trouver des rfiles cr6pitants, parfois un wheezing (19 % des cas) [2, 63], et des signes d ' i n s u f f i s a n c e ventriculaire droite en cas d ' h y p e r t e n s i o n art6rielle p u l m o n a i r e secondaire [8, 17, 39]. Un hippocratisme digital [2, 3] est rarement not6, p r o b a b l e m e n t en raison de la pr6sence d ' u n e scl6rodactylie [3, 8]. Examens
compl~mentaires
Divers examens compl6mentaires sont possibles pour d6pister et diagnostiquer une P I C F au cours de la SSc. Parmi eux, nous insisterons plus particulibrement sur la tomodensitom6trie haute r6solution ( T D M - H R ) et les 6 p r e u v e s f o n c t i o n n e l l e s r e s p i r a t o i r e s qui sont recommand6es par la plupart des auteurs ~t la fois pour le bilan initial et la surveillance de cette atteinte.
Radiographie pulmonaire Les signes 6vocateurs de PICF sont d6finis par un syndrome interstitiel de type r6ticulonodulaire qui est bilat6ral et int6resse pr6f6rentiellement les deux tiers inf6-
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Figure 6. TDM-HR. Pneumopathie interstitielle fibrosante chro-
nique 6volu6e, avec notamment destruction totale des lobes puhnonaires inf6rieurs et atteinte s6v6re des lobes sup6rieurs.
rieurs des champs pulmonaires et plus tardivement les apex [2, 3, 8, 9, 13, 21, 35]. Ce syndrome r6alise dans les f o r m e s 6volu6es un aspect en <
> accompagn6 d ' u n e trach6om6galie et d ' u n e r6duction de la distance apex pulmonaire - diaphra,gme par rapport aux clich6s initiaux [2, 3, 13, 21]. A c e stade, it s ' a c c o m p a g n e de signes de retentissement cardiovasculaire droit h type de cardiom6galie et d'61argissement des art~res pulmonaires [2, 13, 16, 17, 44, 65]. La radiographie thoracique peut 6galement montrer : - des microcalcifications situ6es dans les poumons ou dans les parties molles [2, 23]. Owens et al. [65] les trouvent chez 40,7 % des 86 patients 6tudi6s ; - des signes pleuraux [2, 65] a type d'6paississements pleuraux signal6s dans 8 % des cas [2, 21], d'6panchem e n t liquidien, ~ t y p e d ' e x s u d a t [2] attribu6 h la fibrose pleurale ou ?~ l'hypertension art6rielle pulmonaire secondaire [2], ou enfin de pneumothorax spontan6 en cas de fibrose pulmonaire s6v~re [2, 21, 60, 66]. Cependant, la pr6sence d ' u n 6panchement pleural doit 6galement faire suspecter la survenue d ' u n e n6oplasie associ6e ~t la P I C F . . La fr6quence de ces anomalies est diversement appr6ci6e [2, 3, 13]. Mais d ' u n e faqon g6n6rale, la radiographie thoracique reste gtricMnent normale ou d'interpr6tation difficile en cas de PICF limit6e ou d6butante. I1 en d6coule que cet examen est n6cessairement insuffisant dans le cadre d'une strat6gie de d6pistage pr6coce d'une atteinte pulmonaire au cours de la SSc [67].
Tomodensitom~trie thoracique en haute r~solution (TDM-HR) La T D M - H R est l ' e x a m e n radiologique de choix, condition de poss6der une technique sans reproche.
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I. Marie et al.
Elle permet la reconnaissance prEcoce d ' a n o m a l i e s Evocatrices de P I C F et une a n a l y s e sEmiologique dEtaillEe de l'ensemble des anomalies. Sa supErioritE sur la r a d i o g r a p h i e standard est incontestable dans le domaine du diagnostic prEcoce [2, 3, 64, 67-76]. Harrison et al. [67] montrent que 44 % des patients avec des signes de PICF en TDMHR ont une radiographie thoracique normale. Schurawitzki et al. [72] ddtectent des aspects Evocateurs de PICF, darts 6 1 % des cas sur la radiographie thoracique contre 9 1 % des cas en TDM-HR, dans le cadre d ' u n dEpistage systEmatique. Ces faits conduisent Seely et al. [73] 5 p r o p o s e r systEmatiquement une T D M - H R lors de l'Evaluation initiale et de la surveillance annuelle de la SSc. Les anomalies dEcrites en T D M - H R sont de types varies [2, 3, 64, 67-69, 71-74, 77]. On peut trouver : - des micronodules de localisation pulmonaire, ou intEressant les interfaces pleuropulmonaire ; dans ce dernier cas, ils sont encore appelds m i c r o n o d u l e s sous-pleuraux ; des images linEaires ou rEticulaires, intralobulaires ou septales ; - des hyperdensitEs en verre dEpoli ; - des images en rayon de miel, qui pourraient se dEvelopper ~t partir d'hyperdensitEs en verre dEpoli prEexistantes [71], et des bronchectasies par traction ; - accessoirement des opacitEs linEaires ou des Epaississements sous-pleuraux. Ces anomalies si~gent prdfErentiellement dans les lobes infErieurs et dans les regions pEriphEriques et postErieures [71, 72, 76, 78]. Elles sont gEnEralement diversement assocides [67, 72]. Dans une Etude portant sur des patients atteints de SSc et d'une PCIF, Seely et al. [73] rapportent la rEpartition suivante de ces lesions pulmonaires : verre dEpoli (73 %), micronodules sous-pleuraux (64 %), micronodules pulmonaires (18 %), opacitEs linEaires en bandes pEriphEriques (55 %), rayon de miel (45 %). Pour permettre une quantification objective et reproductible de ces anomalies, plusieurs auteurs ont propose des grilles de lecture des images T D M - H R aboutissant ~ des scores qui peuvent ~tre utilisEs lors de la surveillance des patients [71, 74, 75, 78-82]. Ces anomalies E1Ementaires ne sont pas spEcifiques de la SSc et se rencontrent au cours d ' a u t r e s affections r e s p o n s a b l e s de fibrose pulmonaire diffuse (fibrose pulmonaire idiopathique dite p r i m i t i v e en particulier) [67, 68, 72]. L'association de ces diffErentes anomalies ~t une dilatation oesophagienne ou plus rarement ~ des calcifications des parties molles sont, nEanmoins, des arguments en faveur d'une origine sclErodermique chez les patients pour lesquels le diagnostic Etiologique ne serait pas encore Etabli. Par ailleurs, des adEnopathies mEdiastinales peuvent ~tre prEsentes [2, 3, 20, 83, 84]. -
W e c h s l e r et al. [20] les retrouvent dans 48 % des 73 cas de SSc analyses par TDM-HR. Sous reserve de l'absence de processus nEoplasique, elles pourraient 6tre secondaires ~ des phEnombnes inflammatoires chroniques ~ mediation immune [20, 83, 84]. Rarement, certains patients peuvent presenter d'authentiques PICF debutantes avec une T D M - H R pulmonaire normale. La T D M - H R a montrE son intEr~t pour apprEcier la sEvEritE et la nature des lesions histologiques de PICF [81]. D ' u n e fa~on gEnErale, les images rEticulaires intralobulaires et en rayon de miel sont le reflet de lesions de fibrose EvoluEe alors que les images en verre dEpoli, qui correspondent h une alvEolite ou ?a un Epaississement fibreux debutant des parois alvEolaires, peuvent rEgresser ou Evoluer vers un aspect en rayon de miel [13, 71, 74, 75, 81, 85, 86]. Selon plusieurs Equipes, l'analyse de ces diverses composantes tomodensitomEtriques de l'atteinte pulmonaire de la SSc peut rev~tir une importance pronostique [13, 71, 75, 76, 81, 85]. Ainsi, la sEvEritE de l'atteinte en T D M - H R appara~t associEe ~t une reduction de la survie des patients indEpendamment de la durEe d'Evolution de la SSc [68, 72, 73]. Ces constatations ont amenE ~ proposer de traiter de manibre plus agressive les patients ayant en T D M - H R des aspects en verre dEpoli [71, 75, 81 ].
Explorations fonctionnelles respiratoires A v e c la radiographie standard et la T D M - H R , les explorations fonctionnelles respiratoires sont de pratique courante lors du bilan initial et de la surveillance des patients atteints de SSc. Elles comportent en routine les mesures des volumes putmonaires (capacitE vitale, capacit6 pulmonaire totale, capacitE rEsiduelle fonctionnelle, volume rEsiduel), des debits expiratoires et de la capacit6 de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO). La gazomEtrie artErielle de repos fait habituellement partie de ce bilan fonctionnel. D ' a u t r e s tests sont p a r f o i s p r o p o s e s , tels que la mesure des compliances pulmonaires et les tests d'effort [70, 76]. Les explorations fonctionnelles respiratoires sont plus sensibles que la radiographie standard pour le dEpistage d'une PICF debutante [8, 21, 23, 35, 69, 76]. Elles sont frEquemment anormales lors du bilan initial des patients avec SSc (40 % ~ 100 % des cas selon les Etudes) [21-23, 59, 65, 87-90]. La diminution de la D L C O est l ' a n o m a l i e la plus prEcoce au cours des PICF de la SSc [2, 3, l l , 13, 76, 91]. Cependant, la reduction isolEe de la DLCO, associEe ~ des volumes pulmonaires normaux, n'est pas un param~tre spEcifique d ' u n e PICF debutante, car elle est Egalement observEe chez les patients porteurs d'une hypertension artErielle pulmonaire isolEe, sans PICF. Le syndrome
Pneumopathie interstitielle chronique fibrosante restrictif, dEfini par une reduction des volumes pulmonaires avec une relative preservation du volume rEsiduel, est observe ~ u n stade plus 6voluE [9, 65]. Certains patients prEsentent, isolEment ou en association, un syndrome obstructif sous forme d'une reduction des debits bronchiques qui fait suspecter une maladie des petites voies aEriennes [3, 8, 13, 21, 23, 35, 41, 65, 8993]. Les perturbations rencontrEes ont EtE dEcrites dans de nombreuses Etudes portant sur des groupes importants de patients. Owens et al. [65] trouvent des anomalies chez 66 % des 165 patients EtudiEs sous la forme d'un syndrome restrictif (28 %) et/ou d'un synd r o m e o b s t r u c t i f (12 %) et d ' u n e reduction de la DLCO (22 %). Jacobsen et al. [90] signalent un syndrome restrictif dans 47 % des cas et une reduction de la DLCO dans 25 % des cas sur 176 patients. Steen et al. [11] mettent en Evidence, au sein d'un groupe de 815 patients, un syndrome restrictif dans 42 % des cas, un syndrome obstructif isolE ou associE dans 13 % des cas et une diminution de la DLCO dans 75 % des cas alors que les explorations fonctionnelles respiratoires restent normales chez 218 patients (27 %). Des differences de rEsultats ont 6t6 rapportEes selon le type diffus ou locatis6 de la SSc [57]. Steen et al. [23] ont montr6 qu'au cours du CREST syndrome (C: calcinose sous-cutanEe; R: phEnom~ne de Raynaud; E : atteinte oesophagienne ; S : sclErodactylie ; T : tElangiectasies), la capacit6 vitale n'Etait pas altErEe, contrairement 5 la forme diffuse o15 elle Etait diminuEe (valeur moyenne = 94 % vs 87 % ; n = 165) alors que les valeurs de la D L C O restaient comparables dans ces deux groupes. Schwaiblmair et al. [93] ont recens6 des valeurs infErieures pour la capacit6 vitale (2,81 L vs 3,59 L), la D L C O (65,2 % vs 102,7 %) et la PaO 2 l'effort au cours des SSc diffuses comparEes aux SSc localisEes. NEanmoins, ces variations ne sont pas constantes c o m m e le montre l'Etude de Kane et al. [46]. En raison de leur caractEre non invasif et d ' u n e bonne reproductibilitE, les explorations fonctionnelles respiratoires p e u v e n t ~tre aisEment rEpEtEes p o u r suivre l'Evolution de l'atteinte respiratoire de la SSc. Elles peuvent fournir des indications de valeur pronostique. Parmi les param~tres EtudiEs, l'importance du syndrome restrictif et une reduction de la D L C O infErieure ~ 40 % de la th~orique apparaissent comme des ElEments pEjoratifs [35]. De fait, des valeurs de D L C O infErieures h 40 % doivent faire rechercher une hypertension artErielle p u l m o n a i r e secondaire ~t la PICF, constituant 6galement un facteur pronostique pEjoratif [5]. Cela a conduit ?a la recherche de corrElations 6ventuelles entre les donndes fonctionnelles et l'importance des lesions histologiques. Mais les rEsultats des diverses Etudes h ce propos restent contradictoires [64, 76, 94]. En revanche, plusieurs travaux ont
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Etabli des relations entre les anomalies obtenues par les e x p l o r a t i o n s f o n c t i o n n e l l e s r e s p i r a t o i r e s et la T D M - H R [67, 68, 71, 76, 95]. La reduction de la DLCO ou de la capacit6 vitale parait corrE16e ~t l'Etendue des modifications tomodensitomEtriques [69, 71, 76]. Le degrE d'extension de l'aspect en rayon de miel est Egalement en relation avec la sEvEritE du syndrome restrictif [69, 71 ].
Lavage broncho-alv~olaire sous bronchoscopie La PICF est caractErisEe par la presence d'une alvEolite au lavage bronchoalvEolaire, quel que soit le territoire alvEolaire concernE lors de l'examen [2, 3, 13, 18, 38, 67, 96-100]. Cette alvEolite est dEfinie par une ElEvation de la cellularitE totale et par le type de modification de la formule cellulaire normale [2, 3, 13, 18, 71, 99, 101, 102]. Pour certains auteurs, cette technique est plus sensible, pour dEpister de fa9on trEs prEcoce une PICF, que la T D M - H R et les explorations fonctionnelles respiratoires [18, 71]. Par exemple, Silver et al. [99] font Etat de la presence d'une alvEolite chez 49 % de leurs 43 patients, lors de dEpistage systEmatique, dans le cadre de la SSc. Les rEsultats de l'analyse du produit de lavage bronchoalvEolaire montrent que la cellularitE totale est trois six fois plus ElevEe chez les patients porteurs de SSc par rapport ~ une population de tEmoins sains [3]. Deux principaux types de <>peuvent se rencontrer dans cette circonstance : il s'agit d'une alvEolite prEdominante, soit ~ neutrophiles, soit ~ lymphocytes [2, 3, 8, 9, 13, 18, 58, 67, 97-102]. L'E1Evation des neutrophiles et des lymphocytes est trouvEe simultanEment dans certains cas (alvEolite mixte) [8, 67, 100]. L'alvEolite ~ neutrophiles est parfois associEe ~ une ElEvation du nombre d'Eosinophiles [2, 3, 9]. Lorsqu'il est precisE, le r a p p o r t des l y m p h o c y t e s CD4/CD 8 est abaissE [82, 98, 100, 101]. Les prEvalences de ces diffErents profils cellulaires au cours des PICF secondaires la SSc varient selon les Etudes [2, 3, 8, 9, 13, 18, 58, 67, 97-102]. Une lymphocytose alvEolaire prEdominante semble ~tre prEsente dans les formes asymptomatiques ou debutantes [98]. Les donnEes du lavage bronchoalvEolaire peuvent, toutefois, ~tre modifiEes chez les patients porteurs d'une SSc associEe ~t un syndrome de Gougerot-Sj6gren secondaire. Des correlations entre les donnEes du lavage bronchoalvEolaire et de la T D M - H R ont EtE notEes par certains [67]. I1 semble que l'alvEolite ~ neutrophiles soit associde h des images en verre dEpoli [9, 13, 75, 81]. Cependant une relation certaine entre son importance et la diffusion des images en verre en dEpoli et/ou en rayon de miel n ' a pas pu ~tre dEmontrEe. Beaucoup de travaux ont cherch6 ~ Etendre ces correlations ~ des ElEments pronostiques et particulibrement h des facteurs prEdictifs de rEponse au traitement
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I. Marie et al.
de la P I C F [3, 38, 82, 97]. La pr6sence d ' u n e alv6olite dite active d6finie par un taux de lymphocytes sup& rieur ~ 15 % et/ou de polynucl6aires sup6rieur fi 5 % para~t associEe ~ une d6gradation clinique et fonctionnelle apr~s un dElai m o y e n de 56,8 semaines dans une 6tude portant sur 79 patients [96]. L'alvEolite ~ neutrophiles paralt, plus particuli~rement, associde ~ une d y s p n 6 e , ?~ des p e r t u r b a t i o n s plus i m p o r t a n t e s des explorations fonctionnelles respiratoires et ~t un pronostic plus sdvbre ~ long terme [9, 99, 100, 102, 104]. Selon Silver et al. [99], la persistance de cette alv6olite g neutrophiles sur des lavages bronchoalv6olaires itdratifs est un 616ment pr6dictif de la rapidit6 d'6volution de la PICF. Harrison et al. [105] ont montr6, dans une s6rie de 30 patients, que ceux dont la P I C F continuait ~ 6voluer malgr6 un traitement avaient une proportion de neutrophiles sur le lavage b r o n c h o a l v 6 o laire plus 61ev6e que les autres patients (13 % vs 5 %), alors que les taux de l y m p h o c y t e s et d'6osinophiles 6taient identiques dans ces deux groupes. A l'inverse, une alv6olite lymphocytaire prddominante permettrait d'esp6rer une 6volution favorable sous traitement [38, 106]. En d6finitive, il semble q u ' u n e alv6olite ~ neutrophiles puisse atre associ6e fi : des anomalies initiales plus 6tendues h la radiographie thoracique et aux explorations fonctionnelles respiratoires [ 13] ; - une diffusion plus 6tendue des opacitds en T D M - H R [82]; - une aggravation plus rapide des parambtres fonctionnels lors du suivi [13, 18, 82, 97, 103]. Malgr6 ces r6sultats, il n ' a pas 6t6 d6montr6 qu'il 6tait utile de suivre l'6volution de ce profil cellulaire par des lavages bronchoalv6olaires r6p6t6s une fois le traitement debut6 [3, 32]. Le tavage bronchoalv6olaire a fait 6galement l'objet de nombreux travaux visant ?~ mieux comprendre les m 6 c a n i s m e s i n f l a m m a t o i r e s c o n d u i s a n t h la fibrose pulmonaire. Parmi les r6sultats obtenus, on peut noter les anomalies suivantes : - 616vation des taux d ' I g G et de complexes immuns [8, 9, 107] ; augmentation du taux d ' a l b u m i n e , attribu6e ~t une alt6ration de la perm6abilit6 capillaire [9, 99, 102] ; - lib6ration a c c r u e de f i b r o n e c t i n e par les m a c r o phages alv6olaires [2, 99] ; 616vation des taux de collag~ne de type III [2, 99] ; - taux accrus de collag6nase et d'61astase, produites par les neutrophiles [9] ; - 616ration du nombre de mastocytes et de leurs produits de synth6se, n o t a m m e n t la tryptase et l'histamine [102] ; a u g m e n t a t i o n des taux de substances, n o t a m m e n t d'endothEline 1, favorisant la prolif6ration et la synth6se de collagbne par les fibroblastes [108] ; -
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- 616ration des taux de TGF/3~, de P D G F A A et BB, de diverses cytokines ( T N F a , MIP-Ic~ et IL6) [109, 1 1 0 ] .
Examens isotopiques pulmonaires Scintigraphie au gallium 67
Cet e x a m e n peut montrer une hyperfixation pulmonaire en cas de processus inflammatoire lid ~ une activation des macrophages [2, 3, 13]. I1 peut s'agir d ' u n e m6thode sensible, mais non spdcifique, de d6pistage d ' u n e P I C F [3, 18, 103]. A u c o u r s des SSc, cette hyperfixation a 6t6 frdquemment trouv6e dans 50 % 75 % des cas [2, 13, 18, 67, 97, 98, 103]. B i e n q u ' E d e l s o n et al. [18] aient signal6 une corr61ation positive entre le degr6 d'hyperfixation et l'intensit6 de l'alv6olite ~ l y m p h o c y t e s au lavage b r o n c h o a l v 6 o laire, d'autres 6quipes n ' o n t pas pu mettre en 6vidence de liens entre les r6sultats de cette scintigraphie et c e u x o b t e n u s p a r la r a d i o g r a p h i e p u l m o n a i r e , la T D M - H R , les explorations fonctionnelles respiratoires et le lavage bronchoalvdolaire [13, 97, 103]. En outre, les anomalies scintigraphiques pulmonaires au gallium ne semblent pas constituer des 616ments pr6dictifs de l'6volution sous traitement [13]. Pour ces raisons, cette technique ne para~t pas intEressante dans une ddmarche de ddpistage de l'atteinte pulmonaire au cours de la SSc [2, 3]. Scintigraphie au didthylinetriamine pentacdtate (DTPA) - Tc 99m
Cette scintigraphie p e r m e t de m e s u r e r la clairance p u l m o n a i r e du D T P A m a r q u 6 au Tc 99m administr6 sous forme inhal6e ~ l'aide d ' u n a6rosol. Cette clairance est augment6e en cas d'alt6ration de la m e m brane alv6olocapillaire. De ce fait, cette mesure pourr a i t ~tre un i n d i c a t e u r p r d c o c e de p h 6 n o m ~ n e s inflammatoires et microcirculatoires pr6c6dant la survenue de la fibrose au cours d ' u n e PICF. La valeur diagnostique de cet examen a 6t6 6tudiEe dans le cadre de la SSc [3, 9, 67, 111]. Selon Harrison et al. [67], il existe une corr61ation positive entre l'accE16ration de la clairance du D T P A - Tc 99m et la diminution de la D L C O . H o o r e l b e k e et al. [112] ont distingu6 deux groupes de patients selon les r6sultats de la scintigraphie au D T P A - Yc 99m. Ils ont compar6 les donn6es des diffErentes techniques d'explorations pulmonaires entre ces deux groupes [112]. Dans cette 6tude, les patients ayant une clairance pulmonaire au D T P A T c 99m a c c r u e par rapport ~ ceux ayant une clairance normale pr6sentaient plus souvent une dyspn6e (90 % vs 20 %), une d i m i n u t i o n de la D L C O (72,7 % vs 20 %) et des anomalies radiographiques pulmonaires (54,5 % vs 0 %) [112]. En revanche, il n ' y avait pas de diff6rence pour la fr6quence de l'alvdolite au lavage
Pneumopathie interstitielle chronique fibrosante bronchoalv6olaire (37,5 % vs 40 %) [112]. Dans ce travail portant sur 30 patients, les pr6valences des anomalies sur la TDM-HR, les explorations fonctionnelles respiratoires, le lavage bronchoalv6olaire et la scintigraphie au D T P A - Tc 99m 6taient respectivement de 100 %, 93 %, 100 % et 7 1 % des cas [112]. Ainsi, il ressort de ces travaux que la sensibilit6 de cette m6thode isotopique ne para~t pas sup6rieure h celles de la T D M - H R et du lavage bronchoalv6olaire. N6anmoins, elle pourrait avoir une valeur pronostique, une publication rapportant que les patients ayant une clairance augment6e de faqon persistante pr6sentaient une d6gradation plus rapide des explorations fonctionnelles respiratoires lors du suivi [111]. Scintigraphie au MIBI-
T c 99m
Richard et al. [113] ont montr6 la pr6sence d'anomalies de fixation sur cet e x a m e n chez des patients atteints de SSc avec des signes cliniques et radiologiques de PICF. Cependant il n ' y avait pas de lien entre le niveau d ' h y p e r f i x a t i o n et les donn6es des explorations fonctionnelles respiratoires. De plus, l'examen restait normal en cas de diminution isol6e de la DLCO. L'int6r& de cette scintigraphie au cours de la SSc reste donc ~ d6montrer.
Histologie pulmonaire Le diagnostic de PICF au cours de la SSc n ' i m p o s e pas, en r~gle g6n6rale, une confirmation anatomopathologique. C ' e s t pourquoi les modifications histologiques qui l ' a c c o m p a g n e n t ont 6t6 majoritairement d6crites sur des s6ries autopsiques, expliquant la pr6dominance rapport6e des aspects de fibrose pulmonaire 6volu6e tels que ceux rencontr6s en cas de PICF primitive [70]. Cette fibrose extensive est distribu6e de faqon diffuse et h6t6rog~ne. Elle int6resse les septa alv6olaires et interlobulaires, l'interstitium p6ribronchiolaire, et elle conduit a la rupture des cloisons interalv6olaires, expliquant,la formation de multiples kystes [2, 9, 26, 102, 103]. A un stade plus pr6coce, la destruction pulmonaire est pr6c6d6e par un oed~me interstitiel, un 6paississement inflammatoire des cloisons alv6olaires avec une infiltration par des cellules mononuc166es et des polynucl6aires neutrophiles associ6s ~ des cellules fibroblastiques constitutives de la matrice conjonctive [2, 9, 64, 86, 93, 102, 103]. .h, c6t6 des anomalies vasculaires satellites des zones de fibrose pulmonaire, des atteintes isol6es des art6rioles et des capillaires pulmonaires ont 6t6 d6crites au cours de PICF d'origine sc16rodermique [9]. Elles sont similaires ~ celles observ6es sur d'autres organes et consistent en une hypertrophie des cellules endoth6liales r6duisant le diarn6tre des vaisseaux, une prolif6ration concentrique de l'intima, un 6paississement et/ou un d 6 d o u b l e m e n t lamellaire de la m e m b r a n e
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basale et des thrombi intracapillaires [2, 26, 114]. Elles 6voquent l'existence d ' u n e vasculopathie primitive. Dans cette hypoth6se, Abraham et al. [115] ont mis en 6vidence au niveau de l'endoth61ium et de l'6pith61ium alv6olaire une surexpression des r6cepteurs ~ l'endoth61ine 1, mol6cule favorisant la prolif6ration des fibroblastes et la synth~se de collag~ne par ces cellules ainsi que les processus inflammatoires.
Examens biologiques sanguins Les examens standard n'apportent pas de renseignements utiles au diagnostic de PICF. Une hyperleucocytose ~t polynucl6aires neutrophiles peut ~tre observ6e et d o i t f a i r e r e c h e r c h e r u n e s u r i n f e c t i o n respiratoire [3]. Une polyglobulie secondaire est possible en cas d'hypox6mie prolong6e par fibrose pulmonaire 6volu6e [3]. Des taux augment6s d ' I g G et d ' I g M ont 6t6 6galement signal6s [3]. Les donn6es des e x a m e n s i m m u n o l o g i q u e s ~ la recherche d'autoanticorps et de l'6tude du phEnotype H L A ont d6j~ 6t6 6voqu6es. Parmi les dosages sp6cialis6s qui restent du domaine de la recherche, la d6termination du taux de procollag~ne de type III, aminopeptide lib6r6 lots du m&abolisme du collag~ne, pourrait &re utile en clinique. Diot et al. [116] ont 6tudi6 28 patients atteints de SSc en comparant les taux s6riques de procollag6ne III en fonction de la pr6sence ou non d'une PICF. Ces auteurs ont montr6 que ce taux est plus 61ev6 chez les patients pr6sentant une PICF (1,30 U/mL vs 0,85 U/mL). En outre, cette 616vation semble corr616e ~t l'6tendue et ~ la s6v6rit6 de la PICF estim6e en T D M - H R [116]. Plus r6cemment, Avila et al. [117] ont trouv6 que le risque de d6velopper une PICF semblait plus marqu6 au cours de la SSc chez les patients porteurs de certains g6notypes de la fibronectine, et notamment des g6notypes AB (HaelII RFLP) et CD (Mspl RFLP).
l~volution et pronostic La PICF reste une complication grave de la SSc [2, 9, 11-13, 31, 35, 59, 71, 91, 99, 118-121]. Elle est ~t l'heure actuelle la premibre cause de mortalit6 des patients au cours de la SSc, avec des taux de d6c~s par insuffisance respiratoire terminale variant de 20 % 60 % [2, 3, 12, 13, 19, 21, 23, 31, 35, 76, 88, 99, 118121]. C'est pourquoi elle constitue un crit~re de manvais pronostic dans la SSc [2, 10, 21, 23, 31, 35, 57, 118, 120, 122, 123]. Steen et al. [23] ont estim6 que le taux de survie h cinq ans des patients atteints de PICF est de 58 % alors qu'il est sup6rieur ~ 90 % chez les patients indemnes sur une s6rie de 165 cas de SSc. Toutefois, l'6volution vers la fibrose pulmonaire grave reste difficile h pr6dire, bien qu'etle paraisse g6n6ralement plus lente que dans la f o r m e idiopa-
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I. Marie et al.
thique de P I C F dite primitive [76, 95, 124]. C ' e s t ainsi, par exemple, que Steen et al. [11] n'observent qu'un taux de 3 1 % de patients ayant une insuffisance respiratoire chronique invalidante (capacitE vitale infErieure h 55 % de la thEorique) p a r m i les 339 patients porteurs de PICF. Globalement, la survie cinq ans des patients sclErodermiques atteints de PICF est estimEe entre 30 % et 50 % [2, 3, 9, 13]. Plusieurs facteurs prEdictifs d'une Evolution rapidement dEfavorable ont Et6 proposes pour mieux apprEcier le pronostic de ces patients. Outre les ElEments propres /l la PICF EvoquEs prEc6demment, des caractEres lies au terrain ou h la SSc elle-m~me ont 6tE individualisEs. Ainsi le sexe masculin [12, 59, 125], l'origine noire [12, 59, 89], le t a b a g i s m e [12, 59, 89] paraissent indiquer un mauvais pronostic. Steen et al. [12] ont Egalement signalE, en colligeant 890 observations de SSc, que la presence d'une SSc diffuse, d'un phEnombne de Raynaud sEvbre, de necroses digitales, d'une myosite, la survenue de la PICF darts les cinq ans suivant le diagnostic de SSc, et l'E1Evation de la vitesse de sedimentation ou la positivit6 des anticorps anti-RNP sont des crit6res prEdictifs d'une Evolution rapidement dEfavorable de la PICF. MalgrE ces r6sultats, il reste difficile de determiner l'avance les risques Evolutifs d'une PICF au cours de la SSc, cette atteinte pouvant rester stable pendant de longues pEriodes. Cela suggbre par ailleurs que les d o m m a g e s dEfinitifs puissent s ' i n s t a l l e r de fa~on rapide et prEcoce au cours du processus inflammatoire intrapulmonaire. Dans cette hypothEse, il y aurait sans doute un intEr~t ~ detecter la PICF ~t un stade prdcoce pour envisager son traitement. Mais fi l'heure actuelle, cette attitude reste ~ valider en l'absence de certitude au sujet des marqueurs prEcoces d'Evolution vers la fibrose, des difficultds ~ 6valuer les crit~res d'dvolutirite et des incertitudes concernant l'efficacitE rEelle des traitements disponibles. Pour aider en partie h ces choix, Steen et al. [126] ont rdcemment propose un questionnaire standardis6 comportant plusieurs items tirds de parambtres cliniques et paracliniques, ayant pour but une Evaluation reproductible, dans le temps, de l'atteinte pulmonaire de la SSc. Enfin, la PICF para~t dgalement constituer un facteur favorisant la survenue d ' u n cancer bronchopulmonaire [3]. Ce risque dvolutif sera abord6 dans la deuxibme partie de cette raise au point [5]. Traitement Parmi les traitements proposes au cours de la SSc, un grand hombre semble dEpourvu d'effets sur l'atteinte pulmonaire. Ainsi, les inhibiteurs calciques, la colchicine [2], le chlorambucil [2, 3, 9, 38, 102, 127], le cyclofEnil [2, 128], la grisEofulvine [2, 9], l'acide para-
aminobenzo~'que [2, 3], le mEtbysergide [3], les agents ch6lateurs [21], des drogues antisErotoninergiques et les relaxines [21], le disodium EDTA [3], l'interfEron y [38], la plasmaphErbse [3, 38] et la photophErbse extracorporelle [9, 129] n'ont pas dEmontrE leur intEr~t.
D-pdnicillamine La D-pEnicillamine a une efficacitE controversEe en l'absence d'Etudes prospectives, randomisEes et/ou en double insu. Plusieurs auteurs rapportent une amElioration de la DLCO chez les patients porteurs d'une SSc et d'une PCIF [2, 3, 13, 32, 38, 99, 119, 130]. Steen et al. [129] trouvent une amelioration significative de la DLCO ~t 2,3 ans chez les patients traitEs par rapport des tEmoins ( + 1 1 % vs +3 %). Dans le travail de Jacobsen et al. [99], cette amelioration para~t persister /a 4,7 ans dans un groupe de 176 patients. BrEll et al. [ 131 ] observent, parallblement h cette amelioration de la DLCO, une diminution du syndrome restrictif. Pour d'autres [32], la D-pEnicillamine ne permettrait d'obtenir qu'une reduction de la dEtErioration de la D L C O (-17,6 % vs - 5 0 %). Une regression de l'alvEolite lymphocytaire sous ce traitement a EtE Egalement montrEe [18], et surtout, dans une seule Etude, une amelioration de la survie des patients avec une PICF [132].
Cortico~des La corticothErapie en monothErapie reste, elle aussi, discutEe [2, 3, 8, 13, 103]. Les cortico'l'des n'agissent pas sur l'alvEolite h neutrophiles [8, 103, 133]. Une amElioration h deux mois sous une posologie de 1 mg/kg/j n'a EtE trouvEe que chez moins de 25 % des patients [13, 133]. Enfin, il faut tenir compte du risque de crise r6novasculaire lors de traitements cortico~'des ~ fortes posologies (> 15 rag/j) chez ces patients [57, 134].
lmmunosuppresseurs Parmi les immunosuppresseurs, le cyclophosphamide en association aux cortico'l'des ~t faible dose para~t ~tre la molecule la plus intEressante [8, 9, 13, 38, 57, 67, 70, 88, 99, 103]. I1 peut ~tre administr6 par voie orale ou en bolus mensuel. Silver et al. [99] ont trait6 cinq patients avec du cyclophosphamide oral (l h 1,5 mg/kg/j) et de la prednisone (< l0 rag/j) pendant, en moyenne, un an. Ces patients prEsentaient une reduction significative de l'alvEolite ?~ neutrophiles au lavage bronchoalvEolaire et une amelioration de la dyspnEe, de la capacit6 vitale et de la DLCO [99]. Akesson et al. [88] ont trait6 un groupe, plus important, de 118 patients par cyclophosphamide oral (2 ~ 2,5 mg/kg/j) et prednisone h faible dose (30 mg/j au debut) pendant un an. Dans cette Etude, la capacit6 vitale et la capacit6 pulmonaire totale s'amElioraient dans respectivement 78 et 66 % des cas, et cette amelioration paraissait plus impor-
Pneumopathie interstitielle chronique fibrosante tante chez les patients qui prrsentaient des signes inflammatoires biologiques [88]. Dans une autre 6 t u d e , il e x i s t a i t u n e a m r l i o r a t i o n p e r s i s t a n t e d e la d y s p n r e et d e la c a p a c i t 6 v i t a l e ( + 1 2 , 2 %) ~ six, 12 et 24 m o i s c h e z 14 p a t i e n t s traitrs p a r c y c l o p h o s p h a m i d e oral (1 ~t 2 m g / k g / j ) et p r e d n i s o n e (< 10 m g / j ) [57]. L e g a i n s u r la c a p a c i t 6 v i t a l e 6tait p l u s m a r q u 6 e n cas d ' a l v r o l i t e l y m p h o c y t a i r e a s s o c i 6 e [57]. K y n d t et al. [135] o n t trait6 six p a t i e n t s p o r t e u r s d ' u n e S S c et d ' u n e P C I F p a r c y c l o p h o s p h a m i d e en b o l u s m e n s u e l (0,5 ~t 0,7 g / m 2) p e n d a n t six h 12 m o i s . D a n s c e t r a v a i l , la c a p a c i t 6 v i t a l e s ' a m r l i o r a i t d a n s 33 % des cas et l ' e x t e n s i o n des 16sions de f i b r o s e pulm o n a i r e ~ la T D M - H R 6tait o b s e r v r e dans s e u l e m e n t 50 % des cas ~ un an [135]. E n f i n , V a r a i et al. [136] o n t trait6 5 p a t i e n t s a v e c du c y c l o p h o s p h a m i d e , e n b o l u s m e n s u e t d e 1 g, p e n d a n t 48 s e m a i n e s ; a u c u n des patients ne r e c e v a i e n t de corticoYdes. A la fin du t r a i t e m e n t , c e s p a t i e n t s p r r s e n t a i e n t u n e r r d u c t i o n de la d y s p n r e (42 % des cas) et u n e a m r l i o r a t i o n signific a t i v e de l ' a l v r o l i t e l y m p h o c y t a i r e au l a v a g e b r o n c h o a l v r o l a i r e , m a i s la c a p a c i t 6 v i t a l e , la D L C O , la s r v r r i t 6 et l ' r t e n d u e des 16sions ~t la T D M - H R et l ' i n tensit6 de l ' a l v r o l i t e a n e u t r o p h i l e s 6taient i n c h a n g r e s [136]. C o m m e 616ments p r r d i c t i f s d ' u n e r r p o n s e f a v o r a b l e au c y c l o p h o s p h a m i d e , il a 6t6 fait m e n t i o n d ' u n p o u r c e n t a g e f a i b l e d e n e u t r o p h i l e s au l a v a g e b r o n c h o a l v r o l a i r e et de la p r r s e n c e de z o n e s en v e r r e d r p o l i h la T D M - H R [9, 13, 18, 71, 97, 82, 99, 100, 102-104]. p r o p o s des autres d r o g u e s i m m u n o s u p p r e s s i v e s , l ' i n t r r r t de l ' a z a t h i o p r i n e n ' a pas 6t6 6tudi6 p r 6 c i s r m e n t [13]. C e p e n d a n t , o n p e u t r e t e n i r d ' u n e 6 t u d e r 6 t r o s p e c t i v e de S t e e n et al. [38], p o r t a n t sur 122 cas de P I C F sur S S c , q u ' i l y avait u n e a m r l i o r a t i o n signific a t i v e p l u s i m p o r t a n t e dans le g r o u p e sous c y c l o p h o s p h a m i d e (n = 14) q u e darts les autres g r o u p e s r e c e v a n t soit des corticoi'des seuls (n = 21), soit d ' a u t r e s i m m u n o s u p p r e s s e u r s ( m r t h o t r e x a t e , a z a t h i o p r i n e ) (n = 16), soit un p l a c e b o (n = 34). N r a n m o i n s , par a n a l o g i e a v e c les r r s u l t a t s de d e u x 6tudes p r o s p e c t i v e s r r c e n t e s [70, 137] p o r t a n t sur la c o m p a r a i s o n de l ' e f f i c a c i t 6 ~ l o n g t e r m e de l ' a s s o c i a t i o n a z a t h i o p r i n e - c o r t i c o s t r r o Y d e s ou des corticostrroYdes seuls sur des p a t i e n t s atteints de P I C F i d i o p a t h i q u e , cette a s s o c i a t i o n p o u r r a i t p r r s e n t e r un i n t r r & en cas de P I C F s e c o n d a i r e ~ la SSc. N o u s n ' i n s i s t e r o n s pas sur les m e s u r e s s y m p t o m a t i q u e s q u i a c c o m p a g n e n t la prise en c h a r g e t h r r a p e u t i q u e des P I C F . M a i s o n p e u t 6 v o q u e r l ' i n t r r r t d ' o b t e n i r u n s e v r a g e du t a b a g i s m e et u n e r r d u c t i o n d e s t r o u b l e s oesophagiens. E n d r f i n i t i v e , le t r a i t e m e n t s p r c i f i q u e d e la P I C F s e c o n d a i r e a la S S c n ' e s t pas t o t a l e m e n t 6tabli [3, 4, 13, 96]. L ' a s s o c i a t i o n de c y c l o p h o s p h a m i d e et de c o r t i c o s t r r o i d e s parait la p l u s e f f i c a c e . M a i s ses m o d a l i -
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trs d'administration, tions prrcises restent a c t u e l l e est en f a v e u r les f o r m e s d r b u t a n t e s
sa d u r 6 e et s u r t o u t ses i n d i c a ~t d r f i n i r , m ~ m e si la t e n d a n c e de son a p p l i c a t i o n p r r c o c e d a n s de P I C F .
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