79e Congrès de médecine interne Montpellier du 5 au 7 juin 2019 / La Revue de médecine interne 40 (2019) A101–A220
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Atteintes neurologiques centrales au cours du myélome : à propos de 2 observations
P. Durand , C. Tinévez , P. Duffau , G. Baulier ∗ Service médecine interne et immunologie clinique, hôpital Saint-André, CHU Bordeaux, Bordeaux ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Baulier) Introduction Les atteintes neurologiques centrales sont excessivement rares au cours du myélome [1]. Dans de rares cas des épisodes d’encéphalopathie hyperammoniémique ont été décrits [2]. Nous rapportons ici deux cas de myélomes présentant à la phase initiale un tableau d’encéphalopathie non hyperammoniémique avec atteintes de noyaux gris centraux à l’IRM, réversibles sous traitement. Observation Cas n◦ 1 : Il s’agit d’une patiente de 77 ans présentant un tableau confusionnel avec encéphalopathie. Le bilan biologique a mis en évidence un pic monoclonal IgG kappa à 25 g/L. L’infiltrat médullaire plasmocytaire était évalué à 30 %. Il n’y avait pas de trouble de la calcémie, ni d’hyperammoniémie, ni d’insuffisance rénale. Il existait une anémie à 9 g/dL, pas d’autre critère CRAB. Devant le tableau neurologique, une IRM cérébrale avait été réalisée, mettant en évidence des hypersignaux FLAIR des noyaux gris centraux et du corps calleux. La PL ne retrouvait pas de cellules mais une hyperprotéinorachie à 1,09 g/L. Un traitement par Melphalan, Bortezomib, Dexamethasone était débuté et permettait une régression rapide du tableau clinique et des images IRM contrôlées 6 mois après le début du traitement. Cas n◦ 2 : Il s’agit d’une patiente de 69 ans chez qui le diagnostic de myélome à chaînes légères lambda était posé devant un infiltrat médullaire majeur à 60 %, une anémie à 8 g/dL et une atteinte osseuse avec tassement vertébral de L2 et lacunes au niveau de la voûte crânienne. Elle présentait un tableau d’encéphalopathie rapidement progressive sans insuffisance rénale majeure, sans hyperammoniémie et sans hypercalcémie. L’IRM montrait un hypersignal FLAIR du cortex insulaire, du striatum et des noyaux lenticulaires de fac¸on bilatérale. Ce tableau clinique était d’évolution rapidement favorable après un bloc de DEXAMETHASONE. Les images IRM ont régressées après contrôle IRM sous traitement (Bortezomib, Revlimid, Dexamethasone). Discussion L’apparition de troubles neurologiques au cours du myélome doit faire rechercher dans un premier temps des causes classiques métaboliques : hypercalcémie, insuffisance rénale et plus spécifique comme l’hyperammoniémie. Les atteintes parenchymateuses centrales sont exceptionnelles. Nous décrivons pour la première fois une atteinte métabolique en IRM spécifique au myélome car réversible sous traitement et dont le mécanisme est vraisemblablement vasculaire étant donné la nature de l’hypersignal FLAIR. Conclusion L’apparition de troubles neurologiques à type d’encéphalopathie au cours du myélome doit faire réaliser une IRM et un EEG après exclusion des causes classiques d’encéphalopathie (insuffisance rénale, hypercalcémie, surdosage médicamenteux, hyperammoniémie). Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Issa N, Blondeau B, Dimicoli-Salazar S, Marit G, Morlat P, Camou F. Hyperammonemic encephalopathy as the presenting feature of a relapsing multiple myeloma. Rev Med Interne 2016;37(8):567–9, http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed. 2015.11.003. [2] Varga G, Mikala G, Gopcsa L, Csukly Z, Kollai S, Balázs G, et al. Multiple Myeloma of the Central Nervous System : 13 Cases
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and Review of the Literature. J Oncol 2018;2018:3970169, http://dx.doi.org/10.1155/2018/3970169. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.03.212 CA122
Le lymphome gastrique de MALT : épidémiologie et prise en charge
N. Soumaya ∗ , A. Imen , F. Torjmen , B. Syrine , J. Taieb , M.H. Douggui Médecine interne, hôpital des forces de sécurité intérieure, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Soumaya) Introduction Le lymphome MALT gastrique (LG-MALT) est une maladie rare d’évolution lente et habituellement indolente. Sa prise en charge a pris un tournant évolutif au cours de ces dernières années de part la relation du LG-MALT avec l’infection à Helicobacter Pylori (HP). L’objectif de notre travail était de déterminer les différents aspects épidémiologiques, cliniques, endoscopiques ainsi que le volet thérapeutique et évolutif de cette maladie. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique s’étalant sur 9 ans (janvier 2010–decembre 2018). Tous les cas de LG-MALT diagnostiqués dans notre service ont été inclus. Les données sur la maladie, le bilan d’extension, le statut HP et la conduite thérapeutique ont été recueillis. Résultats Onze patients ont été inclus (6 femmes et 5 hommes). L’âge moyen était de 51 ans[44–75]. Deux patientes étaient suivies pour un syndrome de Gougerot Sjogren. Sur le plan clinique, 40 % des malades présentaient des brulures épigastriques et 30 % avaient une dyspepsie. La FOGD a été indiquée devant une anémie ferriprive dans 63 % des cas (N = 7). Un aspect d’antropathie congestive a été noté dans la moitié des cas, un aspect nodulaire de l’antre dans 30 %, une gastropathie fundique ulcérée (N = 1) et un aspect d’atrophie fundique (N = 1). Le bilan d’extension initial a été pratiqué chez 80 % des malades. Tous les patients ont bénéficié d’une TDM TAP et 40 % d’une écho-endoscopie gastrique ; le LG était classé stade I d’Ann Arbor dans tous les cas. Le statut HP a été noté à l’histologie chez tous les patients avec un Breath test chez N = 2. Il était positif dans 80 % des malades. Tous les patients ont eu un traitement de 1ère ligne d’éradication de HP et 4 patients ont eu un traitement de 2e ligne à base de quadrithérapie bismuthée. Une réponse complète (RC) endoscopique et histologique a été obtenue chez 45,5 % des cas (N = 5). Une RC avec maladie résiduelle minimale a été notée dans 30 % des cas. 3 malades n’ont pas répondu (NC : no change) et ayant nécessité le recours à une radiothérapie comme 2e ligne avec une bonne réponse. Conclusion Les LG-MALT ont un polymorphisme clinique et endoscopique ce qui rend le diagnostic parfois difficile. Leur prise en charge est actuellement codifiée et souligne l’importance d’une surveillance rigoureuse. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.03.213 CA123
Lymphome gastrique du MALT : à propos d’une expérience Tunisienne N. Bellil 1,∗ , R. Jouini 2 , F. Khanchel 2 , M. Sabbah 1 , D. Trad 1 , O. Asma 1 , K. Wafa 2 , N. Bibani 1 , B.B. Ehsen 2 , E. Hela 1 , D. Aschraf 2 , D. Gargouri 1 1 Service de gastro-entérologie, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie 2 Service d’anatomopathologie, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Bellil)