Brucellose aiguë avec incubation inhabituellement longue

Brucellose aiguë avec incubation inhabituellement longue

Lettres 2 Karbassi M, Raizman MB, Schuman JS. Herpes zoster ophthalmicus. Sut-v Ophtkalmol 1992:36:395-410 3 Volpe NJ, Shore JW. Orbital myositis asso...

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Lettres 2 Karbassi M, Raizman MB, Schuman JS. Herpes zoster ophthalmicus. Sut-v Ophtkalmol 1992:36:395-410 3 Volpe NJ, Shore JW. Orbital myositis associated with herpes zoster. Arch Ophthulmol 1991; 109:471-2 4 Guidetti D, Gabbi E, Motti L. Ferrarini G. Neurological complications of herpes zoster. lral J Neural Sci 1990; I 1:559-65 Rev M&d Interm

(I 995) 16.792-793

Brucellose aiguC avec incubation inhabituellement longue M Kianzowa*,

F Mossa, M Imler

Service de nz~decine intune, CHU Hnutqkrre, 67098 Strasbourg Ceda, France (ReFu le 25 novembre

BP 49,

1994 : accept6 le 23 juin 1995)

La brucellose est une anthropozoonose caract&isCe par un kservoir de germes animal, essentiellement le betail, et s’observe surtout dans les professions exposees et en milieu rural. 11existe divers modes de contamination de I’homme. Le plus souvent, il s’infecte au contact d’un animal malade. Le contage direct par voie cutankomuqueuse est le plus frkquent. La contagion indirecte par voie digestive par ingestion de lait ou de fromages frais contamitks, de crudit& au d’eau souillke est t&s rCpandue. La contamination interhumaine d’origine vCnCrienne est signalCe dans la IittCrature. Classiquement, la pkriode d’incubation varie de 5 & 2 1 jours. Nous rapportons une observation de brucellose qui s’est singulariske par une duke prolongee de la pCriode d’incubation. Observation

Un patient, BgC de 58 ans, d’origine algkienne, ayant v&u longtemps en France est rentrC en 1992 en Algkrie. Dans ses ant&dents, on note une prothkse totale de hanche gauche en 1988 non compliquke. L’apparition debut 1993 d’une instabilit6 d’origine mkanique de cette prothke avec des difficult& importantes a la marche justifie une kintervention chirurgicale pour laquelle il revient en France en novembre 1993. Le 15 dkembre 1993, la prothtse est changCe avec des suites simples et le patient est transfer6 dCbut janvier 1994 dans un Ctablissement de Sducation oh il prksente d&but mars 1994 des pousskes fkbriles importantes bien tolCrCes cliniquement & I’exception de sueurs profuses h prkdominance nocturne. II est ainsi transf&C dans notre service le I4 mars 1994 et se plaint B I’admission de frissons nocturnes, de myalgies diffuses et d’une importante asthknie avec anorexie globale. II n’existe pas de notion d’kpisodes similaires durant son skjour en AlgCrie et avant son transfert au centre de Sducation. A l’examen clinique, I’Ctat gCnCral n’est pas aIt&& la tem-

*Correspondance Strasbourg.

: M Kianzowa,

rue du Ban de la Roche.

67000

B la redaction

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pkrature est B 39°C et il existe un testicule et un Cpididyme droits douloureux et nettement augment& de volume. II n’y a pas de signes infectieux cliniques apparents au niveau de la hanche gauche et les consultations chirurgicales postopkratoires n’ont d&elk aucune anomalie de la prothkse. Le bilan biologique met en Cvidence un hkmogramme normal en dehors d’une disc&e lymphopknie B 900/mm3, un syndrome inflammatoire (vitesse de skdimentation : 69 mm/h, fibrinogbne : 4,99 g/l ; CRP 259 mgll), une lkgttre cytolyse hkpatique (TGO : 97 WI, TGP : I32 WI), une cholestase anictkrique (@T : 393 UI/l. phosphatase alcaline : 345 WI). II n’y a pas d’infection urinaire, mais le s&odiagnostic des brucelloses est positif au l/l 280 par agglutination, au l/320 par immunofluorescence et au l/3 072 par la rkaction de dkviation du complkment ; les hkmocultures r&blent la prksence de Brucella melitensis biovar 3. I\ I’interrogatoire. la notion de contact du patient avec des animaux susceptibles de transmettre la maladie n’est dCcelCe que pendant son sejour en AlgCrie en 1992 et 1993. En revanche, l’enqu&te sur les conditions du sgjour en France depuis le retour en novembre 1993 ne rCv&le aucun Clement en faveur d’une possible contamination, que ce soit avant I’hospitalisation en chirurgie, durant celle-ci ou au tours du skjour en centre de r&ducation. En particulier dans le service de chirurgie en dkcembre 1993, il n’ y avait ni fibvre ni syndrome inflammatoire, aussi bien en pCriode prC- que postoptkatoire. L’kvolution sous antibiothkrapie par tktracycline et rifampicine est favorable avec rkgression progressive des anomalies cliniques et biologiques. Discussion

Des obser\;ations de brucellose avec incubation prolongke ont rarement Cte signalkes. Les mkanismes responsables de la prolongation de la duke d-incubation ne sent pas d&finis. La quantitk de germes inocules, le mode de transmission, I’Ctat nutritionnel et de dkfense immunitaire de I’hbte pourraient constituer des klkments qui. en partie, influenceraient le temps d’incubation. Georghiou et Young [I] ont rapport6 un cas de brucellose aiguk? 2 Brucelh melitensis avec contamination accidentelle dans un laboratoire hospitalier et apparition des manifestations cliniques 10 mois plus tard. Une incubation prolong&e de brucellose, Cgalement & Brucellu melittxsis, a CtCsignalie chez un couple sukdois qui avait s&journC 2 semaines dans le sud de I’Espagne [2]. Quatorze semaines aprbs le retour en Suitde, I’homme a present& une fibvre rtmittente asxociCe par la suite B une arthrite du genou droit et B une Cpididymite droite, le diagnostic de brucellose a ktk affirm6 sur des arguments cliniques et skrologiques sans isolement de Rr~~ella aux htmocultures en raison d’un traitement antibiotique pkalable. Chez la femme, ce n’est que 9 mois apr& le retour d’Espagne qu’est survenue une fikvre sudoroalgique avec leuconeutropknie et la brucellose a &Z confirmke par hCmocultures. Cette infection a et6 attribuke au voyage du couple en Espagne. l’homme ayant CtCle premier atteint avec possibilite de contamination interhumaine, Cventuellement par voie sexuelle, de la conjointe. Dans la IittCrature. deux observations de brucellose j Bm

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Let&es A la redaction

ceilu abortus hovis dont la duree d’incubation a atteint respectivement 4 et 7 mois, sent encore decrites [3,4]. Chez notre patient, la duree d’incubation n’a pas pu Ctre fixee avec prCcision, mais on peut affirmer que la contamination a eu lieu au moins 4 mois avant le debut de la symptomatologie en AlgCrie ou il vivait en milieu rural avec de frequents contacts avec des moutons et des chevres et une consommation reguliere de prod&s laitiers de ces animaux. L’intCret de cette observation de brucellose aigue est de rappeler la possibilite d’une incubation prolong&e pouvant atteindre plusieurs mois. Ce qui signifie, en d’autres termes, qu’une longue periode d’incubation ne permet pas d’eliminer une infection par Brucella melitensis ou abortus bovis qui

peut se manifester plusieurs mois apres un sejour en pays d’endemie. 1 Georghiou PR, Young EJ. Prolonged incubation in brucellosis. Luncet 1991;337:1543 2 Lindberg J, Larsson P. Transmission of Brucrlla melitensis. Luncet 1991;337:848-9 3 Grunenberger F. Liegeon MN, Minck R, Schlienger JL, Imler M. Une brucellose caractCriste par une incubation prolongCe, one thrombopinie et une hyponatrkmie. Sent H@ Paris 1992;68:784-5 4 Spink WW. The nature of brucellosis. Minneapolis : University of Minnesota Press, 1956: 148 Rev M&l lnterrzr

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