Choc toxique staphylococcique menstruel : apport du PMSI à la surveillance ?

Choc toxique staphylococcique menstruel : apport du PMSI à la surveillance ?

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Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S1–S3

20es Journées Nationales d’Infectiologie

Communications orales libres : infections bactériennes

COL01-01

Génotypes emm et facteurs de virulence du SGA dans les infections invasives et non invasives chez l’enfant : Étude prospective multicentrique J. Gaschignard 1 , P. Bidet 1 , C. Levy 2 , F. Dubos 3 , J. Toubiana 4 , Y. Gillet 5 , E. Grimprel 6 , S. Bonacorsi 1 , C. Picard 4 , A. Faye 4 1 CHU R. Debré, Paris, France 2 ACTIV, Saint-Maur, France 3 CHU R. Salengro, Lille, France 4 CHU Necker, Paris, France 5 Hospices Civils de Lyon, Bron, France 6 CHU A. Trousseau, Paris, France Introduction Le streptocoque du groupe A (SGA) est associé à un large spectre de manifestations cliniques allant des infections bénignes courantes à des infections invasives (IISGA) sévères. De plus une même souche de SGA peut entraîner une infection plus ou moins sévère suggérant un rôle de l’immunité de l’hôte. L’objectif principal de cette étude était de comparer la fréquence et la répartition des génotypes emm et des facteurs de virulence du SGA chez des enfants ayant une IISGA ou une infection non invasive à SGA (INISGA). Matériels et méthodes Tous les enfants ≤ 15 ans hospitalisés pour une IISGA dans un des 19 centres hospitaliers participants ont été inclus de janvier 2015 à décembre 2018 dans une étude prospective. Deux groupes ont été définis : avec ou sans facteur de risque (FDR) connu pour les IISGA, tels que la varicelle, la corticothérapie prolongée ou une immunodépression/suppression connue. Toutes les souches ont été analysées par génotypage emm et PCR des gènes de virulence (speA, speB, speC, ssa, sic, smeZ). Elles ont été comparées aux souches isolées chez des enfants ayant une INISGA diagnostiquée dans un réseau ambulatoire pédiatrique après appariement sur l’âge et la période d’inclusion. Résultats Cent sept enfants hospitalisés pour une IISGA ont été inclus dont 37 (34,6 %) avaient un FDR d’IISGA. Le génotypage emm a été réalisé pour 94 souches d’IISGA. Les génotypes emm-1 (36 %), 4 (12 %), 12 (11 %), et 3 (10 %) étaient prédominants. Chez les enfants ayant une INISGA (N = 56), les génotypes les plus fréquents étaient emm-89 (25 %), 4 (16 %), 12 (14 %) et 1 (13 %). Parmi les souches des enfants ayant une IISGA, la diversité des génotypes emm mesurée par l’indice de Shannon était significativement plus importante dans le groupe FDR− (2,22) que dans le groupe FDR+ (1,66), p = 0,009. Le gène de la toxine superantigènique speA était plus fréquemment retrouvé chez les souches d’IISGA (44/94, 47 %) que chez les souches d’INISGA (10/56, 18 %). Conclusion La fréquence des génotypes associés aux IISGA semble comparable aux données de la littérature avec une prédominance du génotype emm-1 et de la toxine SpeA comparativement au groupe contrôle des souches d’INISGA. La plus grande diversité des génotypes emm chez les enfants ayant une IISGA sans FDR pourrait suggérer une implication de l’immunité de l’hôte. Le séquenc¸age du génome des souches associées à une IISGA FDR− et des investigations immunologiques approfondies permettront de mieux évaluer l’impact de la virulence et de l’immunité de l’hôte dans ces infections.

0399-077X/

Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.022 COL01-02

Choc toxique staphylococcique menstruel : apport du PMSI à la surveillance ? M. Colomb-Cotinat 1 , J. Durand 1 , A. Descamps 1 , A. Billon 2 , E. Moutengou 1 , F. Vandenesch 2 , A. Berger-Carbonne 1 1 Santé publique France, Saint-Maurice, France 2 CNR des Staphylocoques, Lyon, France Introduction En 2017 les médias se sont inquiétés d’une recrudescence des chocs toxiques staphylococciques (CTS) d’origine menstruelle, liés à l’utilisation de tampons. Les données du CNR des Staphylocoques ne montrent pas d’augmentation du nombre de cas entre 2011 et 2017. Le Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) a été exploré en complément, afin d’estimer l’évolution du nombre de séjours pouvant correspondre à des hospitalisations pour CTS menstruels (code A48,3 « syndrome du choc toxique »). Matériels et méthodes Les séjours de patientes entre 14 et 55 ans nonenceintes avec un code A48,3 en diagnostic principal (DP) ou diagnostic associé (DA) ont été extraits du PMSI court séjour 2010–2017. Les variables analysées sont : âge, sexe, DP, DA, région de domiciliation, passage en unité de réanimation et mode de sortie pour identifier les décès intra-hospitaliers (imputabilité non connue). Résultats Sur l’ensemble de la période, 567 séjours correspondaient aux critères de sélection, avec une diminution du nombre annuel de séjours (106 en 2010, 61 en 2017). L’incidence des séjours diminue fortement entre 2010 et 2012 puis se stabilise autour de 0,37 séjours pour 100 000 femmes de 14 à 55 ans non enceintes. La proportion annuelle de séjours avec décès diminue de 20 % et 2 % ; celle des séjours avec un passage en réanimation diminue de 64 % à 51 %. La proportion de séjours pour lesquels le code A48.3 est le DP est variable selon l’année (36 % en 2010, 70 % en 2015). Une analyse restreinte aux séjours sélectionnés pour l’étude, et pour lesquels le code A48.3 est le DP rapporte un nombre annuel de séjour stable autour de 39 séjours. La proportion annuelle de séjours rapportant un décès parmi cette sous-catégorie varie entre 16 % et 0 %, avec une tendance à la diminution ; celle des séjours avec un passage en réanimation diminue de 63 % à 41 %. Conclusion Entre 2010 et 2017, on observe une tendance à la diminution du nombre de séjours avec un code A48.3 chez des patientes non enceintes de 14 à 55 ans. Ces données sont cohérentes avec la non-augmentation observée par le CNR. Les variabilités observées de certaines caractéristiques des séjours (proportion de décès, de passage en réanimation, part des séjours où le code A48.3 est le DP) font cependant suspecter un changement du périmètre des pathologies codées avec le code A48.3 sur la période d’étude. Une étude pilote du CNR avait ainsi montré que sur 100 patients hospitalisés aux HCL entre 2010–2015 avec le code A48.3, 15 étaient des CTS menstruels. Un retour au dossier du patient sur un échantillon de séjours à plus grande échelle permettrait

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20es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S1–S3

d’affiner encore l’algorithme de sélection des séjours afin de cibler au mieux les CTS menstruels. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.023 COL01-03

Impact clinique de l’antibiogramme rapide MHR-SIR (i2a) directement à partir des urines B. Pilmis , O. Jiang , M. Thy , S. Defarge , A. Le Monnier , J.-C. Nguyen Van Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph, Paris, France Introduction Le diagnostic d’infection urinaire nécessite en général un délai en microbiologie de 48 h afin d’obtenir l’antibiogramme. Dans le contexte de la multirésistance bactérienne, la réduction du délai d’obtention des résultats de l’antibiogramme (ATB) constitue un enjeu essentiel pour éviter les échecs thérapeutiques. Dans une étude précédente, nous avons démontré que l’ATB rapide peut être obtenu directement à partir d’échantillons d’urines testés sur MHR-SIR (Rapid Mueller-Hinton) avec une excellente corrélation à la méthode standard dans un délai de 8 h (Eur J Clin Microbiol Infect Dis 2019 Jan ;38(1):185–189. doi: 10,1007/s10096-018-3413-5). L’objectif de ce travail est d’évaluer l’impact clinique de cette pratique. Matériels et méthodes Les prélèvements urinaires ont été sélectionnés sur les deux critères suivants : leucocyturie significative > 5,104/mL et présence uniquement de bacilles à Gram négatif à l’examen direct. La cytologie urinaire était réalisée par cytométrie de flux sur automate Sysmex UF-500i (bioMérieux, France). Les ECBU ont été réalisés en ensemenc¸ant une gélose MHR-SIR (i2a, France) à l’écouvillon directement à partir de l’urine selon les recommandations de la British Society for Antimicrobial Chemotherapy et la lecture a été effectuée sur le système SIR scan 2000 Automatic system (i2a, France). Résultats Un total de 107 patients présentant une infection urinaire ont été inclus L’âge moyen des patients était de 70 ans [52–80], sexe ratio F :H 2,1 avec une CRP médiane de 104 [39–145] et un score de Charlson de 3 [1–5,5] Les ECBU montraient une leucocyturie médiane de 380/mm3 [192–1497] et une bactériurie médiane de 106 UFC/ml [105 –107 ]. Le traitement antibiotique a été instauré pour 65 % des patients en utilisant majoritairement les céphalosporines de 3e génération (33), les fluoroquinolones (15), les inhibiteurs de bêta-lactamases (7), la fosfomycine (5), la nitrofurantoïne (5). Le temps moyen d’obtention des résultats était de 7,2 heures (± 1,6 heures). L’adaptation au MHR-SIR a été réalisée pour 29 patients (27 %) avec une escalade dans 7 % et une désescalade dans 20,7 % et un relais précoce par voie orale dans 72,3 % des cas. Le gain de temps du MHR-SIR par rapport à la technique standard était de 42,6 h. Conclusion Cette étude montre que les résultats d’antibiogramme rapide par la technique MHR-SIR directement à partir des urines peuvent être obtenus 40 heures plus tôt par rapport à la technique standard et démontre un impact clinique important sur le choix et la réduction du spectre de l’antibiothérapie. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.024 COL01-04

Efficacité et tolérance d’un antibiocycle hebdomadaire dans la prévention des infections urinaires sur vessie neurologique : essai contrôlé randomisé A. Dinh 1 , M. Hallouin-Bernard 2 , B. Davido 1 , F. Bouchand 1 , C. Duran 1 , A. Lemaignen 2 , F. Bruyère 2 , N. Grall 3 , E. Tavernier 2 , L. Bernard 2 1 CHU R.-Poincaré, Garches, France 2 CHU Tours, Tours, France 3 CHU Bichat, Paris, France Introduction L’infection urinaire (IU) est la principale cause de morbidité et d’hospitalisation chez les sujets blessés médullaires porteurs de vessie neu-

rologique. Actuellement, l’efficacité de la prophylaxie antibiotique dans cette population n’est pas bien démontrée. La méthode de l’antibiocycle (prise unique hebdomadaire alternée de 2 antibiotiques) pourrait être une option efficace avec possiblement moins de conséquence écologique. Nous avons évalué les bénéfices, mais aussi l’émergence de résistance bactérienne de cette stratégie pour la prévention d’IU récurrentes dans cette population. Matériels et méthodes Nous avons réalisé un essai randomisé ouvert multicentrique (5 centres) en 2 groupes parallèles (1 :1). Les patients inclus étaient des patients blessés médullaires avec vessie neurologique, sous auto-sondage avec déconnexion pharmacologique du détrusor, souffrant d’IU récurrentes (au moins 3/an). Les patients étaient randomisés dans le bras prophylaxie par antibiocycle versus traitement itératif des IU pendant 6 mois. Le critère de jugement principal était le nombre d’IU symptomatiques sur les 6 mois de suivi. L’émergence de bactéries multi-résistantes (BMR) urinaires et digestives était évaluée comme critères de jugement secondaire. L’essai PACHIU est enregistrée sur clinicaltrial.gov, n◦ NCT01388413. Résultats Au total, 45 patients ont été inclus entre le 2 août 2011 et le 1er janvier 2016, dont 23 (51,1 %) patients randomisés dans le bras antibiocycle et 22 (48,9 %) dans le bras contrôle. La médiane du nombre d’IU symptomatiques traitées par antibiothérapie dans les 6 mois de suivi était de 1,0 [IQR 0,5 ; 2,5] vs 2,5 [IQR 1,2 ; 4,0] (p = 0,0241) dans le bras antibiocycle et bras contrôle, respectivement. Concernant les IU fébriles, aucun cas n’a été observé dans le bras antibiocycle, contre 9 (45,0 %) (p < 0,001) dans le bras contrôle. La consommation médiane d’antibiotiques additionnels (hors antibiocycle) était de 0,0 [IQR 0,0 ; 2,0] vs. 3,0 [IQR 2,0 ; 5,0] (p = 0,004) dans le bras antibiocycle et bras contrôle, respectivement. La prophylaxie était bien tolérée, avec 23 événements indésirables mineurs, en particulier des épisodes de diarrhées (n = 9) et asthénie (n = 9). De plus, la résistance bactérienne retrouvée dans les microbiotes urinaire et digestif était moindre dans le bras antibiocycle que dans le bras contrôle durant le suivi de l’étude. Conclusion La prophylaxie par antibiocycle est efficace et permet de diminuer la fréquence des IU chez les patients blessés médullaires avec vessie neurologique, souffrant d’IU récurrentes. Elle est bien tolérée, et son absence d’effet sur les flores urinaire et digestive présente un intérêt majeur. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.025 COL01-05

Faut-il garder la prescription de la procalcitonine sérique (PCT) dans les services des urgences (SU) ? I. Bukreyeva , H. Prié , N. Fortineau , M. Raphael , A. Barrail-tran , P. Therond , L. Escaut CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France Introduction La PCT est un biomarqueur l’infection bactérienne qui pourrait aider à la décision d’initier l’antibiothérapie, dans un algorithme bien établi. Sa prescription dans les SU semble se banaliser et faire partie du bilan systématique sans pour autant influencer la décision thérapeutique. Aussi son coût est élevé, responsable de dépenses importantes. Objectif Étudier la juste prescription de la PCT dans les SU et son influence sur la décision de l’antibiothérapie. Matériels et méthodes Étude rétrospective monocentrique. Les dosages de PCT dans le SU entre le 1 mars et 31 mai 2018 ont été recueillis. Nous avons évalué les dossiers sur les indications d’utilisation de la PCT dans la littérature. Le diagnostic retenu dans le SU, la valeur de la PCT, la prescription d’antibiotiques ont été recueillis. Nous avons stratifié les valeurs de la PCT : < 0,25 ␮g/L prédictive d’absence d’infection (antibiothérapie déconseillée), 0,25–1 ␮g/L infection possible (antibiothérapie conseillée) et > 1 ␮g/L infection probable (antibiothérapie fortement conseillée). Les dossiers incomplets ont été exclus. Résultats Dans la période étudiée 1198 PCT ont été demandés. Nous avons retenu 867 dossiers. La PCT était < 0,25 ␮g/L dans 626 (72 %) cas, entre 0,25 et 1 ␮g/L dans 128 (15 %) cas, > 1 ␮g/L dans 113 (13 %) cas. Un syndrome fébrile était retrouvé dans 252 (29 %) cas. Nous avons analysé ces dossiers. Dans 118 (47 %) cas la PCT était < 0,25 ␮g/L. Une antibiothérapie avait été prescrite dans