Communications orales T9-CO-1-5
E´tude descriptive sur les troubles musculo-squelettiques dans le secteur de la vente alimentaire au de´tail en France Alexandre Quignette1, Pascal Gillet2, Thomas Despre´aux1, Alexis Descatha1,* 1 UVSQ AP–HP, Inserm, Garches, France 2 Medialane, Maxe´ville, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Descatha) Introduction Dans le cadre d’un plan de pre´vention national des troubles musculo-squelettiques (TMS) dans le secteur de la vente alimentaire au de´tail, une e´tude a e´te´ re´alise´e en partenariat avec diffe´rents organismes implique´s dans la pre´vention des risques professionnels. Le but a e´te´ de de´crire les TMS, les facteurs d’expositions et les contraintes en fonction des types de commerces e´tudie´s, afin de proposer des actions de pre´vention cible´es. Me´thode Une enqueˆte te´le´phonique a e´te´ re´alise´e en 2014 en France sur un e´chantillon de salarie´s du secteur de la vente alimentaire au de´tail constitue´ de 8729 salarie´s tire´s au sort dans un fichier d’adhe´rents fourni par une mutuelle de la branche. Les TMS ont e´te´ recueillis selon un questionnaire « de type nordique », comme les variables sociode´mographiques, les types d’activite´s et d’expositions. Des analyses descriptives portant sur les TMS et les facteurs d’expositions en fonction des types de commerces ont e´te´ re´alise´es. Re´sultats L’e´chantillon e´tait plutoˆt fe´minin (n = 60,8 %, n = 5304), d’aˆge moyen a` 42,5 ans (16-82 ans). Les activite´s repre´sente´es sont les e´piceries (52,9 %, n = 4620), les primeurs (20,8 %, n = 1817), les magasins bio (8,0 %, n = 701), les cavistes (4,7 %, n = 412), les autres types de commerce (11,8 %, n = 1027), avec donne´es manquantes dans 1,7 % des cas (n = 152). Les TMS proximaux (cou/e´paule) intenses ou invalidants ont affecte´ 28,1 % des salarie´s (n = 2456), les TMS distaux (coude/main) intenses ou invalidants 11,6 % des salarie´s (n = 974) et les lombalgies 29,9 % (n = 2607). Les principaux facteurs de risque de TMS intenses ou invalidants ont e´te´ la re´pe´titivite´ des gestes, les postures inconfortables (poignet, tronc) et le port de charge supe´rieur ou e´gal a` 10 kg, en plus de l’aˆge et des ante´ce´dents de TMS, contrairement a` l’alternance de taˆches qui a e´te´ protecteur (p < 0,05). Les cavistes e´taient plus expose´s au port de charge et a` la faible alternance de taches, contrairement aux e´piciers et vendeurs en magasins Bio qui e´taient plus expose´s a` la re´pe´titivite´ et aux postures inconfortables (p < 0,05). Conclusion Dans une large e´tude descriptive du secteur de la vente alimentaire au de´tail, les TMS touchent une grande portion des salarie´s, mais des actions de pre´ventions cible´es en fonction du type de commerce sont possibles. Mots cle´s TMS ; Pre´vention ; Vente au de´tail ; E´pide´miologie De´claration de liens d’inte´reˆts L’auteur de´clare avoir un conflit d’inte´reˆt en lien avec cet article : l’e´tude a e´te´ finance´e par le re´gime de frais de sante´ de la branche professionnelle des commerces alimentaires de de´tail ge´re´e par AG2R La Mondiale ; Pascal Gillet a e´te´ paye´ pour la re´alisation de l’enqueˆte. Les financeurs ne sont pas intervenus dans les analyses ni la pre´sentation des re´sultats. Alexis Descatha est re´dacteur-en-chef des Archives des maladies professionnelles et de l’environnement (Elsevier Masson). http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.395 T9-CO-1-6
Les troubles musculosquelettiques du membre supe´rieur et l’efficience d’une entreprise de confection tunisienne Abada Mhamdi*, Imen Magroun, Imen Youssef, Nesrine Ghliss, Adel Amri, Nizar Ladhari Faculte´ de me´decine de Tunis, Tunis, Tunisie *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Mhamdi)
Le secteur textile-habillement occupe une place de choix dans l’e´conomie tunisienne. Toutefois, ce secteur d’activite´ expose les ope´rateurs a` divers types de contraintes biome´caniques, organisationnelles et psychosociales qui peuvent favoriser l’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS-MS). Ces pathologies repre´sentent actuellement l’une des questions les plus pre´occupantes en sante´ au travail du fait de leur constante augmentation et de leurs impacts socioe´conomiques. But Ce travail a pour objectif d’identifier les contraintes gestuelles et de posture auxquelles sont expose´s les ope´rateurs et de de´terminer l’impact socioe´conomique des TMS-MS sur l’efficience de l’entreprise. Me´thodologie Recueil de donne´es a` travers un questionnaire valide´ et une analyse ergonomique approfondie se basant sur la vide´o-observation. Re´sultats E´tude mene´e dans une entreprise totalement exportatrice employant un effectif de 129 agents. Elle a inte´resse´ 100 ope´rateurs affecte´s dans les postes de coupe, piquage, controˆle, repassage et emballage. Trois hommes et 97 femmes avaient un aˆge moyen de 33 9 ans. Leur anciennete´ e´tait de 10 7,5 ans. Les TMS-MS e´taient de 88 % avec atteinte de la nuque (77 %), des e´paules (58 % pour l’e´paule droit ; 46 % pour l’e´paule gauche), des poignets (48 % pour le poignet droit ; 24 % pour le poignet gauche) et les coudes (8 % pour le coude droit ; 2 % pour le coude gauche). L’analyse ergonomique des postes de confection a re´ve´le´ l’existence de postures et de gestes contraignants : posture assise prolonge´e, dos penche´ en avant avec flexion de la nuque supe´rieure a` 308, abduction des e´paules et prise digitale au poste de piquage ; posture debout prolonge´e, abduction des e´paules et prise digitale au poste d’emballage) et a e´galement souleve´ une cadence assez e´leve´e et dense de travail. L’impact socioe´conomique de ces TMS-MS sur l’efficience de l’entreprise e´tait important : deux maladies professionnelles de´clare´es (syndrome de la coiffe des rotateurs et syndrome du canal carpien), 39 % d’absente´isme au cours des 12 derniers mois, baisse du rendement, baisse de la productivite´ et alte´ration de la qualite´ des produits. Conclusion L’ensemble de ces re´sultats a justifie´ l’application de recommandations pre´ventives de base susceptibles de re´duire le risque de ces pathologies et d’ame´liorer la qualite´ de vie au travail des ope´rateurs ainsi que la qualite´ des produits fabrique´s. Mots cle´s Troubles musculosquelettiques ; Membre supe´rieur ; Efficience d’une entreprise de confection De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.396 T9-CO-2-1
Contribution des facteurs psychosociaux au travail aux ine´galite´s sociales dans les symptoˆmes de´pressifs dans l’enqueˆte nationale SUMER 2010 Isabelle Niedhammer1,*, Thomas Lesuffleur1, Thomas Coutrot2, Jean-Franc¸ois Chastang1 1 Inserm, Paris, France 2 DARES, ministe`re du Travail, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Niedhammer) Objectifs Des ine´galite´s sociales ont e´te´ observe´es pour la sante´ mentale, mais des explications manquent pour expliquer ce phe´nome`ne. Les objectifs de l’e´tude sont d’e´valuer la contribution des facteurs psychosociaux au travail dans l’explication des ine´galite´s dans les symptoˆmes de´pressifs entre groupes professionnels dans la population nationale salarie´e franc¸aise. Me´thode s L’e´tude s’appuie sur les donne´es de l’enqueˆte nationale SUMER 2010 re´alise´e par la DARES et la direction ge´ne´rale du travail (inspection me´dicale du travail) en collaboration avec 2400 me´decins du travail. En 2010, l’e´chantillon comporte 46 962 salarie´s, 26 883 hommes et 20 079 femmes, avec un taux de participation de 87 %. Les facteurs
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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2016;77:525-534 psychosociaux au travail comprenaient : demande psychologique, latitude de´cisionnelle, soutien social (Karasek), re´compenses (estime, perspectives de promotion, se´curite´ de l’emploi – Siegrist), violences au travail (physiques/sexuelles, psychologiques, verbales), temps/horaires de travail et conse´quences d’erreur. Les symptoˆmes de´pressifs ont e´te´ e´value´s a` l’aide de l’e´chelle Hospital Anxiety and Depression scale (HAD) qui a permis d’obtenir un score pour ces symptoˆmes. Les analyses ont e´te´ re´alise´es a` l’aide de mode`les line´aires ponde´re´s, ajuste´s sur l’aˆge et stratifie´s sur le genre. Re´sultats De fortes diffe´rences entre groupes professionnels ont e´te´ observe´es pour les symptoˆmes de´pressifs et l’exposition aux facteurs psychosociaux au travail. Les ouvriers et employe´s pre´sentaient a` la fois des niveaux e´leve´s de symptoˆmes de´pressifs et des pre´valences e´leve´es d’exposition a` la plupart des facteurs psychosociaux au travail. Une faible latitude de´cisionnelle (faible utilisation des compe´tences et faible autonomie de´cisionnelle), un faible soutien social et de faibles re´compenses (faibles estime et perspectives de promotion et inse´curite´) contribuaient a` expliquer les diffe´rences entre groupes professionnels dans les symptoˆmes de´pressifs. La latitude de´cisionnelle jouait un roˆle pre´dominant. Les diffe´rentes formes de violence en milieu de travail contribuaient a` cette explication pour les hommes seulement. Conclusion Des politiques de pre´vention visant les expositions aux facteurs psychosociaux au travail sont susceptibles d’ame´liorer la sante´ mentale au travail et de re´duire les ine´galite´s sociales de sante´ mentale dans les populations salarie´es. Mots cle´s Facteurs psychosociaux au travail ; Sante´ mentale ; Ine´galite´s sociales De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.397 T9-CO-2-2
Gestion et pre´vention des risques psychosociaux Christine Rougeron*, Cecile Zeugin, Celine Geran, Kristel Le Roux CMB, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Rougeron) Les me´decins du travail en collaboration avec leur e´quipe pluridisciplinaire sont de plus en plus confronter aux risques psychosociaux au sein des entreprises. Les situations rencontre´es sont complexes et varie´es. La transformation profonde de l’environnement social et technologique du travail provoque la monte´e du « mal vivre au travail » (e´volutions de l’organisation du travail, de´veloppement des nouvelles pratiques manage´riales base´es sur le stress, individualisation des situations de travail et intensification des rythmes, incertitude quant a` l’avenir. . .). La crise entraıˆne aujourd’hui une intensification et une acce´le´ration des restructurations qui ont un impact direct sur les situations de travail et aggravent les risques psychosociaux. Dans un tel contexte, la pre´vention des risques psychosociaux repre´sente un enjeu majeur pour les acteurs de la pre´vention. Afin de re´pondre a` nos missions, nous avons mis en place une « Cellule de gestion des RPS » avec deux grands axes d’actions : – aider les adhe´rents du service inter entreprise. Proposer des interventions fonde´es sur le travail, la compre´hension de toutes ses dimensions pour la sante´. Visite en entreprise, prise de contact, e´valuation des besoins. Session d’information/sensibilisation. Participation au CHSCT. Aide me´thodologique a` l’inte´gration des RPS au DU et a` la mise en place d’une de´marche de pre´vention RPS. Accompagnement lors des commissions d’enqueˆte CHSCT « harce`lement ». Analyse des pratiques. Me´diation. Gestion de conflit. Participation aux e´quipes pluridisciplinaires de l’entreprise pour des projets
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concernant les RPS. Conduite de changement. E´tude du fonctionnement organisationnel de l’entreprise (approche ergonomique et psychologique). Prise en charge individuelle. Accompagnement d’un e´ve´nement traumatique survenu dans l’entreprise ; – aider les me´decins du travail dans leurs pratiques quotidiennes. Pour la visite me´dicale/et les entretiens infirmiers : savoir de´tecter les situations de souffrance au travail, indicateurs d’alertes, conduite d’entretien avec un salarie´ en situation de souffrance, repe´rage du degre´ d’urgence et d’une crise suicidaire, conseils d’action et pour d’orientation des salarie´s. . . Re´daction : courriers d’alerte, fiche d’aptitude, certificats. Gestion d’e´ve´nement traumatique un nume´ro d’appel au sein du servie en cas d’e´ve´nement grave en entreprise ou d’une demande urgente/salarie´. Questionnaires. Sites/documents de re´fe´rence, Adresses et coordonne´es (CUMP, Consultations souffrance au travail, CMP). Veille documentaire Mise en place d’une « permanence » RPS. Staff de retour de pratique. Mot cle´ Gestion pre´vention des risques psychosociaux De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.398 T9-CO-2-3
Les apports des sciences humaines et sociales en SST : la pratique de l’unite´ psychosociologie de l’APST-BTP RP Thomas Simier*, Pierre-Ce´dric Mermberg APST BTP RP, Bourg la Reine, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Simier) Les re´formes des services de sante´ au travail en 2004 et 2011 ont permis a` des professionnels de diffe´rentes spe´cialite´s d’inte´grer les Services de sante´ au travail. De´sormais des IPRP travaillent au sein des e´quipes pluridisciplinaires de sante´ au travail. En tant que psychosociologues, nous avons inte´gre´ en 2010 l’unite´ de psychosociologie de l’APST-BTP RP. Nous proposons un retour re´flexif sur notre pratique et les diffe´rents types d’actions mene´es aupre`s de plus de 70 entreprises du secteur du BTP. Les entreprises dans lesquelles nous intervenons sont pour la majorite´ issue ou connexe a` ce secteur : entreprises de gros œuvre et second œuvre, de travaux publics et ge´nie civil, d’inge´nierie. . . Nous prenons en compte les caracte´ristiques culturelles, historiques et les re´alite´s socio-organisationnelles propres a` ces activite´s. Nous proposons d’illustrer nos propos d’exemples de situations concre`tes d’interventions. Nous abordons le cheminement me´thodologique, the´orique et pratique qui nous a permis d’e´laborer nos modes d’intervention en sante´ au travail aupre`s des entreprises de ce secteur. Notre de´marche est fonde´e sur une me´thodologie qualitative d’intervention que nous de´ployons au travers d’un dispositif que nous nommons l’e´valuation socio-organisationnelle. Le dispositif d’intervention est e´labore´ selon les principes de la co-construction, de l’implication de l’ensemble des interlocuteurs et d’une action concerte´e avec le CHSCT, quand cela est possible, de manie`re a` respecter le cadre du paritarisme. De meˆme, la recherche de solutions concre`tes d’ame´lioration suit le meˆme processus. Nos expe´riences professionnelles nous ont de´montre´ les difficulte´s ope´ratoires du terme de risque psychosociaux, que se soit dans nos e´changes avec les directions et les salarie´s ou en terme d’analyse. Nous nous sommes de´tache´s de ce terme et privile´gions un centrage sur le travail, l’organisation des activite´s de l’entreprise et les conditions de leurs mises en œuvre en identifiant les facteurs socio-organisationnels sur lesquels peuvent agir les acteurs. Dernie`rement, nous proposons e´galement des actions de me´diation collective dans des organisations/services ou` les conditions de la coope´ration n’e´taient plus re´unies. Ce type d’action s’est re´ve´le´ d’autant plus pertinent pour les entreprises ne posse´dant pas forcement d’instance de repre´sentation et/ou de