Posters formes cliniques les plus fréquentes sont les myiases sous-cutanées (myiases furonculoïdes, hypodermoses), les myiases cavitaires, et les myiases accidentelles des plaies qui sont dues à divers agents appartenant sous nos climats aux espèces Calliphora (« mouche bleue »), Musca (« mouche domestique ») ou Lucilia (« mouche verte »). L’ivermectine orale a été utilisée avec succès dans des cas de myiases cavitaires orbitaires et orales. À notre connaissance, nous rapportons pour la première fois l’essai et l’efficacité de ce composé dans un cas de myiase opportuniste des plaies, avec un bénéfice rapide et très appréciable sur le confort du malade. Conclusion.— L’ivermectine orale peut être envisagée dans le traitement des myiases opportunistes des plaies. Déclaration d’intérêt.— Aucun. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.512 P344
Shewanella spp. en Martinique, des bactéries responsables d’infections cutanées N. Vignier a , M. Barreau a,∗ , C. Olive b , E. Baubion c , R. Théodose b , P. Hochedez a , A. Cabié a a Maladies infectieuses, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, France b Bactériologie, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, France c Dermatologie, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Infection cutanée ; Martinique ; Mer ; Shewanella Introduction.— Shewanella spp. sont des bacilles à Gram négatif flagellés saprophytes et rarement pathogènes. Ils sont présents dans les sols, les produits laitiers, les viandes, les poissons, mais aussi dans les eaux douces et salées. Ces germes peuvent être responsables de rares infections, le plus souvent en zone tropicale. Les formes cliniques les plus fréquentes sont les infections cutanées et des tissus mous, les infections digestives et les otites externes. Ces infections n’ont jamais été décrites aux Antilles. Patients et méthodes.— Nous avons analysé de 1997—2012 tous les isolats humains de Shewanella spp. observés au CHU de Fort-de-France. Nous avons recueilli les données démographiques, médicales, biologiques et bactériologiques des patients concernés. Observations.— Sur les 21 isolats cliniques, 16 ont été considérés comme pathogènes. La majorité des cas étaient des dermohypodermites (11) survenant chez des patients atteints de comorbidités (9/11). Certaines étaient compliquées d’abcès (3), d’ostéoarthrite (1) ou de bactériémie (3). Une porte d’entrée a été trouvée dans 9 cas : ulcères veineux (4), ulcères post-traumatiques (2), autres plaies (3). Les autres infections étaient des surinfections de fracture ouverte (3), une pneumopathie et une péritonite stercorale. Shewanella spp. a également été isolée dans le liquide gastrique et l’anus d’un nouveau-né admis en réanimation pour détresse respiratoire. Le reste des isolats correspondaient à de probables colonisations. Trois patients avaient été exposés au milieu marin. Le taux de létalité était de 18,8 %. Discussion.— Le spectre clinique des infections à Shewanella spp. en Martinique confirme la fréquence des atteintes des tissus mous et l’existence d’infections digestives. Ces infections surviennent souvent chez des patients ayant des comorbidités et présentent un taux de létalité non négligeable. L’exposition à l’eau de mer expose au risque d’infection par Shewanella. La pathogénicité des infections à Shewanella est maintenant bien démontrée même si celles-ci sont fréquemment polymicrobiennes. Si l’utilisation de piperacilline, de ceftazidime ou de ciprofloxacine semble être efficace sur les souches isolées en Martinique, il est important d’élargir l’antibiogramme aux pénicillines standards qui gardent fréquemment une efficacité au prix d’un moindre spectre.
S589 Conclusion.— Les infections à Shewanella spp. sont présentes aux Antilles et peuvent être responsables d’infections cutanées. On les rencontre lors d’une exposition à l’environnement marin ou chez des patients souffrant d’ulcères chroniques ou de pathologies digestives. Elles sont potentiellement graves, avec un taux de mortalité élevé. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.513 P345
Dermohypodermites bactériennes et facteurs de risque à Dakar : étude cas-témoins multicentrique B.-A. Diatta ∗ , F. Ly , M. Diallo , M. Ndiaye , A. Diop , S.-O. Niang , M.-T. Dieng , A. Kane Dermatologie, hôpital Aristide Le Dantec, Dakar, Sénégal ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Cas-témoins ; Dermohypodermite bactérienne ; Facteurs de risque Introduction.— Une recrudescence des dermohypodermites bactériennes (DHB) a été notée en Occident. L’existence de facteurs de risque locorégionaux a été incriminée par plusieurs auteurs comme responsable des modifications du profil épidémiologique des DHB. Peu d’études sont disponibles en Afrique portant sur les facteurs de risque de DHB. L’objectif de notre étude était d’identifier les facteurs de risque des DHB et de déterminer leurs aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs. Patients et méthodes.— Une étude cas-témoins multicentrique a permis de recenser tous les cas de DHB hospitalisés de janvier 2012 à février 2012 dans 4 CHU de dermatologie et de médecine interne à Dakar. Les témoins étaient appariés selon l’âge et le sexe. Résultats.— Nous avons recensé 300 malades, soit 150 cas et 150 témoins. Le sex-ratio était de 0,42 (45 hommes—105 femmes), avec un âge moyen de 51,3 ans (extrêmes 24 à 82 ans). Le délai de consultation était de 5 à 14 jours dans 54,7 % des cas (n = 82). Un antécédent d’érysipèle était trouvé dans 12 cas. Une prise d’antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) aggravait les symptômes dans 28 cas. Un érysipèle était trouvé dans 84 % des cas (n = 126), une DHB nécrosante dans 10 % (n = 15) et une fasciite nécrosante dans 6 % (n = 9). Un décollement bulleux était noté dans 46 % des cas (n = 69). Les DHB siégeaient aux membres inférieurs dans 94 % des cas (n = 141). Aucun streptocoque n’était isolé. L’évolution était favorable dans 96 % des cas (n = 144) sous pénicilline G et débridement chirurgical de toutes les DHB nécrosantes. Le lymphœdème (OR 10,7 — IC95 % = 1,3—84,8) et les varices des membres inférieurs (OR 3 — IC95 % = 0,3—29,4) étaient associés à un risque de DHB. L’obésité (OR 5,1 — IC95 % = 2,7—9,4), la dépigmentation artificielle (OR 4,3 — IC95 % = 2,1—8,2) et le diabète (OR 3,7 — IC95 % = 2—6,7) étaient les principaux facteurs de risque généraux associés aux DHB. Les complications étaient à type de sepsis sévère dans 4 cas et de myosite infectieuse dans 2 cas. Un décès était noté dans 6 cas. Conclusion.— Notre étude a montré une modification du profil épidémiologique des DHB avec une prédominance féminine et une localisation élective aux membres inférieurs. En analyse multivariée l’existence d’une porte d’entrée, le lymphœdème et l’insuffisance veineuse semblent jouer un rôle indéniable dans la survenue de ces DHB. Des études cas-témoins antérieures ont montré la place prépondérante des facteurs locaux au cours des DHB. Cependant au Sénégal la dépigmentation artificielle est un autre facteur qui concoure à la recrudescence de ces DHB. Dieng avait rapporté dans une étude descriptive 60 cas associés à cette pratique dépigmentante. Notre étude confirme ce rôle de la dépigmentation artificielle avec un OR à 4,3 (IC95 % = 2,1—8,2). Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.514