Congrès
Kinesither Rev 2009;(85-86):19-92
Des évidences scientifiques à la pratique clinique Quel rôle en France pour le kinésithérapeute dans la prise en charge des lombalgies reliées au travail ? J EAN -B APTISTE F ASSIER (1, 2)
L
e rôle des kinésithérapeutes en France dans la prise en charge masso-kinésithérapique de la lombalgie commune a été délimité par la Haute Autorité de Santé en 2005 sur la base des données scientifiques disponibles quant à l’efficacité démontrée des différentes modalités thérapeutiques [1]. Ce rapport concluait à la nécessité d’une meilleure communication et coordination avec le médecin traitant. Il appelait également à développer le rôle du médecin du travail et la place de l’ergonomie. L’évolution de la lombalgie commune est caractérisée par trois phases : aiguë (les 4 premières semaines), subaiguë (2e et 3e mois d’évolution) et chronique (évolution supérieure à trois mois). À chacun de ces stades correspondent des modalités de prise en charge différentes, modalités dans lesquelles le kinésithérapeute occupe un rôle particulier en regard du rôle tenu par les autres intervenants, plus particulièrement le médecin traitant, le médecin conseil et le médecin du travail. Il n’existe pas en France de recommandations ni de mesures spécifiques pour la prise en charge des lombalgies en lien avec le milieu de travail, contrairement à d’autres pays qui ont développé ce type de recommandations [2, 3]. Cette absence de recommandations est un facteur limitant le développement d’une collaboration structurée entre les différents intervenants de la prise en charge. Cette collaboration est également marquée par la complexité du cadre médico-légal qui encadre le rôle des différents médecins dans la prise en charge (médecin traitant ; médecin conseil ; médecin du travail) avec des notions telles que l’inaptitude, l’invalidité, l’incapacité et le handicap qui sont régulièrement une source de confusion tant pour les patients que pour les professionnels eux-mêmes [4]. Ce manque de collaboration est un obstacle à la qualité de la prise en charge [5] de même que les croyances inappropriées des patients et de certains médecins envers les causes et les significations de la douleur [6-8].
MOTS CLÉS
Kinésithérapeute Lombalgie Travail
rents médecins dans les problématiques de santé au travail en France, et b) de situer le rôle du kinésithérapeute par rapport aux autres intervenants aux différents stades évolutifs de la lombalgie commune. La méthode utilisée est celle d’un cas clinique retraçant la trajectoire d’un patient depuis l’accident initial ayant provoqué la lombalgie jusqu’au stade chronique lorsque la prise en charge aux stades aigu et subaigu n’a pas pu empêcher l’évolution vers la situation de handicap au travail. Cette présentation est l’occasion de rappeler de façon pratique les 5 choses à faire et les 5 choses à ne pas faire dans la prise en charge d’un patient lombalgique. RÉFÉRENCES
[1]
HAS, Prise en charge masso-kinésithérapique dans la lombalgie commune : modalités de prescription, 2005.
[2]
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[3]
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[4]
Fassier JB. Les troubles musculosquelettiques liés au travail. La Douleur : des recommandations à la pratique (n°5), 2008 (Institut UPSA de la douleur).
[5]
Chenot JF et al. Acceptance and perceived barriers of implementing a guideline for managing low back in general
Buts et méthodes Cette présentation a pour objectifs a) de rappeler les notions juridiques de base qui encadrent le rôle des diffé-
practice. Implementation Science 2008;3:7. [6]
Coudeyre E et al. General practitioners’ fear-avoidance beliefs influence their management of patients with low back pain. Pain 2006; 124: 330-7.
[7]
Poiraudeau S et al. Fear-avoidance beliefs about back pain in patients with subacute low back pain. Pain 2006; 124:305-11.
(1) Service de médecine et santé au travail, Université Claude Bernard Lyon 1, France. E-mail :
[email protected] (2) CAPRIT (Centre d’action en prévention et réadaptation de l’incapacité au travail), Université de Sherbrooke, Canada
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[8]
Poiraudeau S et al. Outcome of subacute low back pain: influence of patients’ and rheumatologists’ characteristics. Rheumatology 2006; 45: 718-23.