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Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 31 (2012) 376–436
Le TAM moyen des doigts longs était de 165◦ (55–260), avec selon la classification de Strickland et après exclusion des échecs, 17 % de résultats excellents, 22 % bons, 32 % moyens, 27 % mauvais et selon la classification de BuckGramcko, 50 % de résultats excellents, 11 % bons, 21 % moyens et 16 % mauvais. Le score moyen de 400 points était à 72 %. La greffe de Hunter était un succès technique dans 80 % des cas. Nous considérions comme échecs les patients ayant eu un geste palliatif ou une dépose de la tige de hunter dans un contexte septique sans nouvelle chirurgie programmée. En fonction du doigt concerné, nous constations 14 % d’échecs techniques pour le pouce, 16 % pour l’index, 7 % pour le majeur, 25 % pour l’annulaire et 25 % pour l’auriculaire. Parmi nos complications, nous retrouvions sept cas de sepsis au cours des différentes étapes avec 50 % d’échecs parmi ceux-ci, un lâchage de pull-out, un migration de tige et une rupture tendineuse. Dans 11 % des cas, un geste chirurgical palliatif était réalisé : trois arthrodèses, deux ténoraphies, un ténodèse et une amputation. Discussion.– Nos données sont conformes à celles de la littérature en termes de résultats fonctionnels et de complications et démontrent la difficulté de cette technique. Le recul de nos patients à la fin du suivi de rééducation correspond à une situation stabilisée mais une revue à distance permettrait de contrôler la pérennité de ces résultats. La technique de reconstruction tendineuse en deux temps de Hunter est une procédure difficile aux complications fréquentes et aux résultats modestes. Elle nécessite par ailleurs une rééducation longue et spécialisée. Cette technique est à réserver aux patients motivés. En présence d’un tendon fléchisseur superficiel fonctionnel, les solutions palliatives doivent donc aussi être discutées. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.005 CP005
Avulsions digitales complètes par bague (Ring Finger stade 4), bilan d’un centre SOS mains sur 15 ans
C. Hemon ∗ , B. Barbato , P. Roure Urgences mains Val-de-Seine, centre hospitalier privé de Montgardé, Aubergenville, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Hemon)
Mots clés : Ring injury ; Finger amputation ; Replantation digitale Soixante-seize cas d’amputation digitale complète par avulsion avec une bague ont été pris en charge dans notre centre depuis 1998. La moyenne d’âge était de 23 ans au moment de l’accident. Dans sept cas, le segment amputé n’a pu être récupéré. Dans deux cas, la replantation n’a pas été tentée : une fois, le délabrement du fragment était trop important, une autre, il existait une luxation IPP associée à une avulsion du FCS. Soixante-sept ont été replantés, 38 ont été des succès micro-chirurgicaux, soit 56,7 %, tous opérateurs confondus. Les niveaux lésionnels osseux étaient les suivants : 35 trans-IPD, 20 trans-P2, sept trans-P3, cinq trans-P3 compliqués d’une fracture de la base de P2. La technique chirurgicale a fait appel à un greffon veineux dans la majorité des cas (54), avec un taux de succès de 64,8 %. Douze fois a été pratiquée une suture directe, avec un taux de succès de 16,6 %. Pour un patient, la technique initiale a été la suture directe, reprise à 24 heures par un greffon veineux, avec succès. La technique de transfert d’une artère collatérale d’un doigt adjacent n’a jamais été utilisée. L’application d’une technique standardisée, utilisant un greffon veineux, augmente le taux de succès. La série ne retrouve que huit amputations basi-métacarpiennes, sept après échec de la replantation et une fois seulement pour un doigt replanté jugé gênant. Tous ces patients se sont montrés satisfaits du résultat final. Les résultats fonctionnels des doigts replantés avec réussite, ont été côtés de moyens à excellents (Quick Dash, ROM et Weber), résultats d’autant meilleurs que le patient était jeune au moment de l’accident. L’intolérance au froid et le manque de sensibilité n’ont jamais été une motivation pour une amputation secondaire. Aucun patient ne regrette la tentative de replantation.
Selon notre expérience toutes les amputations digitales par bague méritent d’être replantées. L’amputation basi-métacarpienne d’emblée chez ces sujets jeunes nous parait dogmatique. Elle pourra avantageusement se discuter à distance de la prise en charge initiale micro-chirurgicale. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.006 CP006
Doigts d’alliance partiels : description des lésions induites par des bagues fragilisées, à propos de huit cas cliniques A.S. Matheron a , S. Gouzou b , F. Lebailly b , P. Liverneaux b,∗ , S. Facca b SOS mains, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Illkirch, France b Service de chirurgie de la main, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Illkirch, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Liverneaux)
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Mots clés : Ring finger ; Alliance ; Doigt d’alliance Les lésions dites de « doigt d’alliance », entraînent souvent des lésions complexes par dégantage, et sont une urgence micro-chirurgicale en cas d’amputation. L’agent vulnérable est toujours une bague. De nombreuses études confrontent les résultats fonctionnels des doigts d’alliance avec avulsion complète après traitement chirurgical par amputation contre réimplantation. Peu d’études, en revanche, analysent avec précisions les aspects lésionnels des doigts d’alliance partiels. Le but de notre étude est d’analyser les types de lésions par mécanisme de doigts d’alliance en dehors des avulsions et d’apprécier la récupération fonctionnelle. Notre série comportait huit patients, d’âge moyen 33 ans, avec des extrêmes de 13 et 82 ans. On notait un seul homme âgé de 24 ans. Aucun des patients n’était travailleur manuel. La plupart des patients avaient moins de 30 ans (4/6). Dans tous les cas l’agent vulnérant était une bague fragilisée. Sur le plan lésionnel, le côté dominant était autant atteint que le côté non dominant ; on notait une atteinte de la première phalange, sauf pour un cas où il y avait atteinte de la 3ème phalange ; la lésion la plus grave était une luxation ouverte de l’interphalangienne proximale ; il y avait une suture nerveuse ; les autres atteintes ne touchaient pas les éléments nobles. Au dernier recul, l’ensemble des patients avaient retrouvé une main fonctionnelle comparable à l’état d’avant l’accident. Aucun n’avait nécessité un arrêt de travail. La durée de suivi moyenne était de 8 semaines avec une absence de douleur et un Quick-Dash égal à zéro au terme du suivi. D’après nos résultats, les bagues fragilisées permettent certes d’éviter une avulsion complète du doigt mais sont à l’origine de lésions graves et complexes, qui nécessitent une prise en charge spécialisée. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.007 CP007
Évaluation du taux de réussite des réimplantations digitales dans un centre hospitalier universitaire
V. Mas ∗ , V. Beauthier Landauer , N. Robert , A. Hariri , L. Doursounian , J.-R. Werther SOS mains, hôpital Saint-Antoine, Paris 12, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Mas) Mots clés : Réimplantation ; Digitale ; Centre hospitalo-universitaire Introduction.– La réimplantation digitale reste un challenge chirurgical même si les techniques de réimplantations suivent aujourd’hui des protocoles bien établis. De nombreux centres spécialisés ont publié des résultats avec des taux de réussite dépendant du mécanisme du traumatisme. Le but de notre étude est d’évaluer le taux de réussite des réimplantations digitales dans un service hospitalo-universitaire et de le comparer à ceux retrouvés dans la littérature. Matériel et méthodes.– Une étude rétrospective exhaustive entre 2003 et 2011, dans le centre SOS main de l’hôpital Saint-Antoine, a été réalisée concernant les réimplantations digitales. Les amputations ont été classées en deux groupes : les amputations de bon pronostic avec un mécanisme de section et les amputations de mauvais pronostic avec un mécanisme d’écrasement ou d’arrachement dont