Etude des cellules cytotoxiques par hybridation in situ et immunohistochimie dans les biopsies musculaires de polymyosites et dermatomyosites. P. CHERiN*,**, M.CI. CREVON**, J.J. HAUW***, P. GALANAUD**, S. HERSON*, D. EMILIE**
Cytotoxic cells can kill target cells by secretion of several proteases, sedne esterase B (SE-B), perforin (PF) and protein TIA-1. We analysed the presence of cytotoxic cells expressing the SE-B and PF genes by in situ hybridization and expression of TIA-1 by immunohistochimical study from muscular biopsies of 13 patients with inflammatory myopathies ; compared to those from 11 subjects control. We found expression of PF in 9 patients, SE-B gene in 10 and liberation of TIA-1 in 12 out of the 13 muscular biopsies tested, supporting the role of cytotoxic cells in pathogeny of inflammatory myopathies.
Les polymyosites (PM) et dermatomyosites (DM) sont des maladies musculaires inflammatoires d'origine dysimmunitaire. Les cellules cytotoxiques [lymphocytes T CD8+ (CTL) et natural killer (NK)] semblent jouer un rSle primordial dans la pathogenie des myopathies inflammatoires, notamment des PM. Les 2 principales voies de cytotoxicite de ces cellules tueuses sont d'une part la liberation de proteines, notamment perforine (PF) et serine esterase (SE), & partir de leurs granules cytoplasmiques et qui aboutissent & la lyse osmotique de la cellule cible, d'autre part la liberation de la proteine TIA-1, responsable de la mort de la cellule cible par fragmentation de I'ADN (apoptose). Dans le but d'explorer les mecanismes physiopathogeniques des PM/DM, nous avons etudie I'expression des marqueurs d'activation lytique des cellules cytotoxiques (PF et SE-B) par hybridation in situ, et la fixation de I'anticorps monoclonal anti TIA-1 en immunohistochimie, sur des coupes histologiques de biopsies musculaires dans 13 cas de myopathies inflammatoires (11 PM et 2 DM) et chez 11 sujets temoins. Nous avons mis en evidence la presence de cellules cytotoxiques exprimant le gene de la PF dans 9 cas sur 13, et celui de la SE-B chez 10 des 13 patients atteints de myopathie inflammatoire. La fixation de I'anticorps anti TIA-1 a ete mis en evidence chez 12 des 13 patients alors qu'il n'etait retrouve faibiement positif que chez un sujet temoin porteur d'une pathologie neurogene. Les cellules cytotoxiques positives observees etaient d'abondance variable, en regle moderee, dans le tissu musculaire. Ces cellules cytotoxiques etaient situees au contact des cellules musculaires, soit isolees, soit le plus souvent regroupees au sein d'infiltrats inflammatoires intraparenchymateux. Les 2 DM etaient faiblement positives pour I'expression des genes de la PF et de la SE-B, ainsi que pour la presence de la proteine TIA-1. Ces resultats suggerent le rSle des cellules T cytotoxiques dans la physiopathogenie des PM/DM et notamment dans le processus de destruction des cellules musculaires par I'intermediaire de leurs 2 voies de cytotoxicite : liberation des proteines PF et SE-B d'une part, et expression de la proteine TIA-1 d'autre part. Les cortico'ides et la ciclosporine A inhibent les molecules de cytotoxicite, PF et SE-B suggerant de nombreux mecanismes d'action de ces therapeutiques dans les PM/DM.
* Service de Medecine Inteme; HSpital de la Salp#triere ; 47, boulevard de I'HSpital; 75651 PARIS Cedex 13. ** Unit6 INSERM ; U 131 d'lmrnunologie et Immunopathologie virale ; 132, rue des Carnets ; 92140 CLAMART. ~** Service de Neuropathologie ; HSpital de la Salp#tri#re ; 47, boulevard de I'HSpital ; 75651 PARIS C#dex 13.
1993 - T o m e Num6ro 6
XIV
493