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présentaient pas de NTA. La NTA était moins importante chez les patients dont l’évolution était défavorable à court terme (p = 0,043). Discussion et conclusion La BKVAN virus garde un pronostic péjoratif avec des lésions de fibrose interstitielle, d’atrophie tubulaire, d’infiltrat inflammatoire total et de nécrose tubulaire aiguë marquées. L’association entre BKVAN et rejet humoral est exceptionnelle. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.279 AT8
Activité physique chez le greffé rénal
A. Rhair , S. Ait Faqih ∗ , Z. Houmaid Néphrologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Ait Faqih) Introduction La greffe rénale (GR) : une nouvelle vie qui s’ouvre devant tout patient souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale. Les personnes greffées peuvent reprendre une activité physique (AP) : des activités scolaires, professionnelles et sociales tout à fait normales. Les enfants et les adolescents retrouvent une croissance normale. Notre objectif est de décrire la qualité de l’AP des patients greffés rénaux et les principaux facteurs déterminants. Patients et méthodes Une enquête transversale réalisée auprès d’un groupe de 63 patients porteurs d’un greffon fonctionnel depuis au moins un an suivis dans notre service, comparé à un groupe (GH) de 95 patients hémodialysés chroniques. Le recueil des données a été réalisé sur la base du Questionnaire de Baecke : un indice d’activité de travail (IAT), un indice d’activité sportive (IAS) et un indice d’activité de loisir (IAL). Les caractéristique cliniques, biologiques ainsi que démographiques ont été soulevées. Discussion et conclusion Notre étude a inclus 63 patients. L’âge moyen était de 34 ± 13,67 ans, avec une prédominance masculine, sexe ratio, Le recul moyen de la TR était de 33 mois. Tous les patients déclarent avoir repris une AP après la GR. Au total, 85 % des greffés déclarent avoir une AP régulière (activés professionnelles, scolaires, marche, football) contre 16,4 % seulement chez le groupe des hémodialysés. Vingt-quatre pour cent rapportent des difficultés à effectuer des efforts physiques importants (courir, soulever un objet lourd) contre 68 % dans GH, 1 % seulement des greffés sont sédentaires. La diminution de l’activité physique est corrélée de fac¸on significative à l’âge avancée, l’anémie et les affections cardiovasculaires. La pratique d’une activité physique régulière est vivement conseillée après la greffe. Elle contribue à prévenir l’apparition d’une surcharge pondérale et d’accidents cardiovasculaires. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.280 AT9
L’expression d’HNF-1 est dépendante de la calcineurine (phosphatase 2B) épithéliale : implications chez les patients avec mutation d’HNF1B bénéficiant d’une transplantation S. Faguer 1,∗ , L. Esposito 1 , A. Casemayou 2 , Y. Pirson 3 , S. Decramer 4 , C. Cartery 5 , M. Hazan 6 , G. Mourad 7 , G. Roussey 8 , P. Merville 9 , D. Chauveau 1 , L. Rostaing 1 1 Département de Néphrologie et Transplantation d’Organes, CHU Rangueil, Toulouse, France 2 Equipe 12, Inserm U1048-I2Mc, Toulouse, France
3 Service de Néphrologie, Clinique Universitaire de Louvain, Louvain, Belgique 4 Service de Néphrologie-Dialyse-Tansplantation Rénale, Hôpital des Enfants, Toulouse, France 5 Service de Néphrologie, Hôpital Tenon, Paris, France 6 Service de Néphrologie et Transplantation Rénale, CHRU Lille, Lille, France 7 Service de Néphrologie et Transplantation Rénale, CHU Montpellier, Montpellier, France 8 Service de Néphrologie, Hôpital Mère–Enfants, Nantes, France 9 Service de Néphrologie et Transplantation Rénale, CHU Bordeaux-Hôpital Pellegrin, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Faguer)
Introduction Le pronostic des patients porteurs d’une mutation d’HNF1B après transplantation rénale (TR) ou rein/pancréas (TRP) est mal connu. Patients et méthodes Étude rétrospective évaluant le devenir des patients HNF1B bénéficiant d’une TR/TRP. Caractérisation in vitro de l’impact des anticalcineurines (ACN) sur l’expression d’HNF1B. Résultats 15 patients HNF1B ont été inclus (13 TR, 2 TRP ; âge moyen à la greffe 28 ans [5–53]). Avant greffe, 9 patients n’étaient pas diabétiques et 8 n’avaient pas d’anomalies des tests hépatiques. L’immunosuppression était la suivante : induction (n = 10), ACN (tacrolimus [n = 11] ou CsA [n = 4]), MMF (n = 14) ou AZA (n = 1), et prednisone (n = 15). Après un suivi de 73 ± 56 mois [17–180], le DFGe était à 65 ± 29 mL/min/1,73 m2 . Après TR, 5/9 patients (55 %) ont développé un diabète précoce, 4/8 patients (50 %) ont développé des anomalies hépatiques et 2/7 patients ont très nettement aggravé leurs tests hépatiques (choléstase non ictérique en particulier) sans explication à la biopsie hépatique. In vitro, la culture de cellules HK2 en présence d’inhibiteurs de la calcineurine (CsA ou tacrolimus) induit une diminution dose-dépendante de l’expression d’HNF1B et de ses gènes cibles (TMEM27, CDH16, PKD2). L’inhibition de la calcineurine bloque normalement la translocation des facteurs de transcription NFAT dans le noyau. Pour autant, malgré la liaison du facteur de transcription NFATc1 en amont d’HNF1B, l’inhibition sélective des facteurs NFATc1-4 ne s’accompagne pas dans ces cellules de la perte d’expression d’HNF1B. L’impact des ACN sur la ciliogenèse dépendante d’HNF1B dans les cholangiocytes, est en cours de caractérisation. Discussion et conclusion Chez les patients mutés pour HNF1B, un diabète et une choléstase précoces ou sévères sont fréquents après transplantation avec prise d’ACN. Dans un contexte de mutation préexistante d’HNF1, les ACN diminuent l’expression d’HNF1B, et miment les conséquences de la délétion bi-allélique d’Hnf1B chez la souris (dysfonction pancréatique et paucité des voies biliaires). Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.281 AT10
Étude des facteurs de risque de BK virurie significative au cours des trois premiers mois de transplantation rénale T. Lamy 1,∗ , N. Bouvier 1 , T. Lobbedez 1 , J. Dina 2 , V. Chatelet 1 , M. Ficheux 1 , B. Hurault de Ligny 1 1 Néphrologie Dialyse, CHRU Clémenceau, Caen, France 2 Laboratoire de Virologie, CHRU Clémenceau, Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Lamy) Introduction La néphropathie à BK virus est une complication grave en transplantation rénale. La BK virurie précède toujours la néphropathie à BK virus. L’objectif de cette étude est de déterminer les facteurs de risque de BK virurie significative au cours des
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3 premiers mois de greffe rénale, dont l’AUC d’acide mycophénolique (MPA). Patients et méthodes La BK virurie et le dosage de l’AUC MPA ont été réalisés à 1 mois et 3 mois de greffe chez les patients transplantés rénaux au CHU de Caen entre juillet 2006 et juin 2011. La BK virurie significative est déterminée par une charge virale urinaire supérieure à 105 copies/mL. De multiples facteurs de risque ont été recherchés. Résultats 255 patients ont été inclus dans l’étude. Au total, 38 (14,9 %) patients ont une BK virurie significative au cours des trois premiers mois. La valeur seuil d’AUC pour la prédiction d’une BK virurie significative est de 56 h.mg/L (Se 43 %, Sp 82 %). En analyse univariée, les patients ayant une BK virurie significative sont plus souvent des hommes (81,6 vs 62,6 % ; p = 0,02), âgés (54,6 ± 14,3 vs 49,5 ± 13,3 ans ; p = 0,03) avec une AUC MPA plus élevée (54,1 ± 21,1 vs 44,6 ± 20,7 h.mg/L ; p = 0,02). En analyse multivariée, l’âge supérieur à 58 ans (RR 2,6 ; p < 0,02), le sexe masculin (RR 3,1 ; p < 0,02) et une AUC MPA supérieure à 56 h.mg/L (RR 2,8 ; p < 0,001) sont des facteurs de risque de BK virurie significative au cours des 3 premiers mois de greffe. Discussion et conclusion L’exposition à une AUC supérieure à 56 h.mg/L favorise l’apparition d’une BK virurie significative au cours des 3 premiers mois de greffe. Une AUC MPA inférieure à 55 h.mg/L doit probablement être envisagée chez certains patients voire tous les patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus Borni-Duval C et al. Transplantation. 2013 ;95:1498–505. Hirsch HH et al. Am J Transplant. 2013;Suppl. 4:179–88. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.282 AT11
Transplantation rénale et antécédent de maladie psychiatrique T. Kofman 1,∗ , S. El Rharib 2 , N. Kamar 3 , P. Malvezzi 4 , M. Matignon 1 , P. Lang 1 , P. Grimbert 1 1 Néphrologie et Transplantation, Hôpital Henri-Mondor, AP–HP, Créteil, France 2 Néphrologie et Transplantation Rénale, Hôpital Henri-Mondor, AP–HP, Créteil, France 3 Néphrologie et Transplantation d’Organes, CHU Rangueil, Toulouse, France 4 Néphrologie, Hôpital Michalon, Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Kofman) Introduction Aucune donnée n’est disponible sur le devenir des patients greffés d’un rein et ayant pour antécédent une psychose chronique ou un trouble bipolaire. Patients et méthodes Nous avons réalisé une étude multicentrique sur 3 centres franc¸ais rétrospective de 1989 à 2012 avec comme unique critère d’inclusion une transplantation rénale avec pour antécédent une maladie bipolaire (PMD) ou une psychose chronique évolutive. Notre objectif était d’évaluer les résultats de la transplantation et l’évolution de la maladie psychiatrique. Résultats Vingt-trois patients (12 hommes) âgés de 30,0 à 73,0 ans (médiane 51,9 ans) ont été inclus. Six étaient atteints d’une schizophrénie, 2 d’une psychose hallucinatoire chronique (PHC) et 15 PMD. Vingt-deux patients étaient dialysés au moment de la greffe avec un temps médian en dialyse de 2,5 ans (0,8–11,9). Après la greffe, 18 (78,3 %) patients ont présenté au moins une décompensation psychiatrique dont 2 immédiatement après la greffe et 12 (52,1 %) ont été hospitalisés en milieu spécialisé. Douze (66,6 %) de ces patients avaient une PMD et 6 (33,3 %) une schizophrénie ou une PHC. Une tentative de suicide a été rapportée parmi les PMD. L’arrêt du traitement immunosuppresseur a été noté chez quatre (17,4 %) patients (2 PMD et 2 schizophrènes) et pour trois d’entre
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eux cet arrêt a été la cause de la perte du greffon. A la fin du suivi (médiane 5,0 ans (0,2–17,9), 8 patients avaient présenté un épisode de rejet aigu. La survie patient était de 82,6 %, la survie greffon était de 82,6 %. Le DFG estimé médian était de 77,5 mL/min/1,73 m2 (40–120). Discussion et conclusion Pour la première fois nous avons rapporté la faisabilité de la transplantation rénale dans une population atteinte d’une maladie psychiatrique sévère. La greffe rénale se complique souvent de décompensations psychiatriques justifiant d’une évaluation avant la transplantation et d’une surveillance post-transplantation médico-psychiatrique optimale. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.283
Techniques et immunologie AT12
La machine à perfusion rénale en France : devenir d’une série de patients transplantés à un an. Étude rétrospective cas-témoin
A. Colombo ∗ , F. Bridoux , A. Thierry , G. Touchard Néphrologie Dialyse et Transplantation Rénale, CHU de Poitiers, Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Colombo) Introduction La conservation dynamique des greffons rénaux par machine à perfusion (MP) est développée en France depuis 2011 pour les donneurs à critères élargis et vise à limiter les conséquences de l’ischémie-reperfusion. Les bénéfices de cette stratégie restent cependant à évaluer. Nous présentons les résultats d’une étude monocentrique cas-témoin sur les résultats à un an des transplantations rénales réalisées à partir de greffons conservés de fac¸on dynamique par MP. Patients et méthodes Vingt-quatre patients transplantés rénaux ayant rec¸u un greffon perfusé sur machine (MP), ont été inclus et comparés à 48 patients « témoins » ayant rec¸u un greffon après conservation statique (CS). Nous avons évalué la reprise de fonction, la fonction rénale à un an, la survie globale des patients, la survie des greffons et l’incidence du rejet aigu selon la méthode de conservation, statique (groupe CS) ou dynamique (groupe MP). Résultats Les receveurs étaient comparables en termes d’âge (63 ans groupe MP et 61 ans groupe CS), de sexe et de facteurs de risque cardiovasculaires (CV). Les caractéristiques des donneurs (âge, sexe, facteurs de risque CV et causes de décès) étaient comparables dans les 2 groupes. L’incidence des reprises différées de fonction, le débit de filtration glomérulaire estimé au dixième jour et la durée d’hospitalisation n’étaient pas significativement différents. Le débit de filtration glomérulaire estimé était comparable à un an. Les lésions dégénératives du donneur étaient significativement plus fréquentes chez les patients du groupe MP (59 % des biopsies versus 30 %, p = 0,03). L’incidence des rejets aigus prouvés par biopsie, était significativement supérieure dans le groupe MP au cours de la première année (29 % versus 8 %, p = 0,03). Discussion et conclusion Si la fonction rénale à 1 an est similaire entre les deux groupes, un taux supérieur de rejet aigu est observé dans le groupe MP. Ces résultats, potentiellement liés aux modalités d’immunosuppression et à la qualité des greffons, doivent être confirmés dans une étude prospective.