Étude des facteurs de risque d’infection intra-abdominale avec levure au sein d’une unité de chirurgie digestive

Étude des facteurs de risque d’infection intra-abdominale avec levure au sein d’une unité de chirurgie digestive

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A393–A397 non-DA sont la présence de BMR (OR : 3,959 [1,759–9,215], p = 0,001), la prése...

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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A393–A397

non-DA sont la présence de BMR (OR : 3,959 [1,759–9,215], p = 0,001), la présence de bacilles à Gram négatif non fermentants (3,239 [1,171–9,46], p = 0,0261) et une AB probabiliste par monothérapie (2,127 [1,266–8,012], p = 0,014) tandis que les facteurs défavorables à une non-DA (donc associés à une DA) étaient une AB probabiliste par vancomycine (0,355 [0,148–0,815], p = 0,0165) et une AB probabiliste adaptée (0,127 [0,056–0,276], p < 0,0001). Discussion Tout comme dans les pneumopathies acquises sous ventilation mécanique [1], les facteurs limitant la DA sont essentiellement liés à des germes difficiles à traiter comme les BMR et les bacilles à Gram négatif non fermentants. L’AB probabiliste par vancomycine peut être très souvent arrêtée.

Tableau 1 Analyse univariée des facteurs de non-DA. Variables

non-DA (n = 89)

p

23 (20)

50 (56)

AB probabiliste par 14 (12) monothérapie Présence de BGN non 9 (8) fermentants Utilisation de 59 (50) vancomycine AB probabiliste 104 (89) adaptée

31 (35)

< 0,0001 5,239 [2,854;9,875] 0,0001 3,932 [1,969;8,191] 0,002 3,706 [1,648;8,963] < 0,0001 0,303 [0,162;0,551] < 0,0001 0,074 [0,034;0,147]

Présence de BMR

DA (n = 117)

21 (24) 21 (24) 33 (37)

Odds-ratio [IC 95 %]

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(amoxicilline + acide clavulanique ou ceftriaxone + métronidazole) débuté lors de la chirurgie tandis que 46 (83 %) patients ont rec¸u une simple antibioprophylaxie suivant les recommandations de la SFAR (céfazoline) (p = 0,2). L’infection était polymicrobienne dans 82 % des cas et résistante au traitement antibiotique dans 84 % chez les patients porteurs d’EPB vs 60 % dans le groupe des non porteurs d’EPB (p = 0,08). En cas d’angiocholite, les patients présentaient en postopératoire plus d’épisodes de septicémie (24 % vs 5 % ; p = 0,04) et de complications selon la classification de Clavien-Dindo [1] (p = 0,02) (Figure 1). Discussion Le drainage biliaire préopératoire est associé à un risque majeur d’angiocholite au moment de la DPC, exposant elle-même à une morbidité postopératoire plus importante. Les germes retrouvés à la biliculture sont souvent résistants à l’antibioprophylaxie usuelle. Une antibiothérapie probabiliste est rarement débutée en période opératoire et elle est souvent inadaptée à l’antibiogramme des germes retrouvés. L’intérêt pronostique d’une antibiothérapie probabiliste à visée nosocomiale en périopératoire d’une DPC en cas de suspicion d’angiocholite reste à préciser.

Variables exprimées en nombre et proportions. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Rello J, et al. Crit Care Med 2004;32:2183–90. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.674 R605

Épidémiologie et impact des infections biliaires au cours des duodénopancréatectomies céphaliques S. Martellotto 1,∗ , A. Dewitte 2 , G. Luc 1 , C. Fleureau 2 , D. Collet 1 , A. Ouattara 2 , L. Chiche 1 1 Chirurgie Digestive 2 Service d’Anesthésie réanimation II, CHU de Bordeaux, Pessac, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La pose d’une endoprothèse biliaire (EPB) avant la réalisation d’une duodénopancréatectomie céphalique (DPC) est souvent proposée en cas d’ictère important. Ce traitement est cependant controversé car potentiellement pourvoyeur d’infection périopératoire. Les objectifs de cette étude étaient d’analyser la prévalence des angiocholites au cours des DPC, leur l’épidémiologie bactérienne et l’impact pronostique de ces infections des voies biliaires. Matériel et méthodes Étude rétrospective entre 2008 et 2013. Cent trente-cinq patients consécutivement opérés d’une DPC ont été inclus. Les données sont exprimées en pourcentage et comparées par un test exact de Fisher ou un test du Chi2 . Résultats Une biliculture systématique en cours de DPC a été réalisée chez 92 patients, dont 45 (49 %) patients porteurs d’une EPB. Cette biliculture objectivait une angiocholite périopératoire chez 55 (60 %) patients. Les patients porteurs ou non d’une EPB étaient comparables sur l’âge, le sexe, la présence d’un diabète ou d’une insuffisance rénale, et le taux de bilirubine préopératoire mais présentaient significativement plus d’angiocholite périopératoire (87 % vs 34 % ; p < 0,001). Neuf (17 %) patients présentant une angiocholite ont rec¸u une antibiothérapie probabiliste

Fig. 1 Complications postopératoires selon la classification Clavien-Dindo (%). Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Ann Surg 2004;240:205–13. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.675 R606

Étude des facteurs de risque d’infection intra-abdominale avec levure au sein d’une unité de chirurgie digestive M. Scotto ∗ , L. Stecken , A. Quinart , F. Sztark SAR 1, CHU Pellegrin, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant.

Introduction Les infections intra-abdominales avec levure (IAL) sont grevées d’une mortalité importante (38 %) [1]. À ce jour, un traitement antifongique probabiliste n’est pas clairement recommandé lors d’une suspicion d’IAL en l’absence d’un examen direct. Notre objectif était de rechercher les facteurs de risque d’IAL chez les patients opérés dans un service de chirurgie digestive afin d’améliorer la prise en charge anti-infectieuse. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective sur les patients pris en charge dans l’unité de chirurgie digestive du Groupe Hospitalier Pellegrin (CHU de Bordeaux) pour péritonite entre janvier 2010 et janvier 2014. Les données cliniques, biologiques périopératoires ont été analysées en univariée puis en multivariée afin d’identifier des facteurs de risque d’IAL. Les résultats sont exprimés en OR (IC95 %). Résultats Durant ces 48 mois, 118 péritonites ont été étudiées. La mortalité globale au cours de l’hospitalisation était de 22,8 % et de 32,4 % (12/37) parmi les IAL. Les levures identifiées étaient : C. albicans (26), C. glabrata (12), C. krusei (2), C. tropicalis (2), G. candidum (1). En analyse univariée, le sexe féminin, les lésions du grêle, les péritonites dues à une fistule et un état de choc

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périopératoire étaient significativement associés aux IAL. En analyse multivariée, les facteurs de risque indépendants étaient : une lésion du grêle avec un OR 3,69 (1,38–9,9) p = 0,009, une colonisation périopératoire à Candida avec un OR 3,69 (1,02–13,3) p = 0,04, le sexe féminin avec un OR 3,53 (1,32–9,42) p = 0,01. Discussion Au travers de cette étude rétrospective, un traitement antifongique probabiliste est discuté et souvent instauré en présence de ces facteurs de risque. La pathogénie des levures dans ce cadre nosologique est discutée. Il s’agit d’une étude préliminaire. L’efficacité et le choix de la molécule dans cette prise en charge thérapeutique probabiliste restent à être évalués pour valider ces facteurs de risque. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Montravers P, Mira JP, Gangneux JP, Leroy O, Lortholary O, Amar C, et al. A multicentre study of antifungal strategies and outcome of Candida spp. peritonitis in intensive-care units. Clin Microbiol Infect 2011;17(7):1061–7.

considérer comme des traitements par excès, les prélèvements péritonéaux ne retrouvant au final aucune levure. Concernant les scores prédictifs, le Candida Score permettait une prédiction statistiquement significative de la présence de levure en intrapéritonéal (p = 0,007). Pour une valeur seuil > 3, sa sensibilité était de 81,5 % et sa spécificité de 51 % (AUC = 0,716, IC95 % : 0,628–0,793). À l’inverse, la valeur du score de Dupont ne permettait pas une prédiction efficace de prélèvements positifs (p = 0,06). Pour un score > 2, la sensibilité de ce test n’était que de 52 % et sa spécificité de 73,5 % (AUC = 0,665, IC95 % : 0,575–0,747). Les courbes ROC de ces scores sont représentées sur la Figure 1. Discussion Dans notre population, le Candida score permet une prédiction modérément pertinente de la positivité des prélèvements péritonéaux à levures, à la différence du score de Dupont. L’utilisation du Candida score doit toutefois être encouragée afin de guider l’instauration d’un traitement antifongique précoce. Cette stratégie permettrait de réduire les traitements par excès des levures dans ce type de pathologie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.676 R607

L’utilisation de scores prédictifs permet-elle de guider l’instauration d’un traitement antifongique précoce chez les patients admis en réanimation pour péritonite ? T. Geffriaud 1,∗ , A. Grégoire 1 , J. Prothet 1 , C.-E. Ber 1 , J. Crozon-Clauzel 1 , F. Christin 1 , O. Monneuse 2 , A.-L. Bienvenu 3 , B. Allaouchiche 1 , T. Rimmelé 1 1 Service d’Anesthésie Réanimation 2 Service d’Urgences Chirurgicales, Hôpital Édouard Herriot - HCL 3 Service de parasitologie et mycologie médicale, Hôpital de la Croix-Rousse - HCL, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Parmi les étiologies microbiologiques des péritonites graves, les levures sont fréquemment rencontrées. Bien que l’éradication du foyer infectieux soit une urgence, la détection difficile et retardée de ce type de micro-organisme peut différer l’instauration d’un traitement antifongique. Des scores prédictifs de la nature fongique de la péritonite ont été développés afin de permettre l’instauration d’un traitement précoce. C’est le cas du Candida score retenant comme critères de candidose invasive : un contexte chirurgical, une nutrition parentérale, une colonisation multifocale à Candida et un sepsis sévère [1]. Le score de Dupont, développé spécifiquement pour la localisation péritonéale, retient comme critères : un état de choc, l’origine sus-mésocolique de l’infection, le sexe féminin et une antibiothérapie en cours depuis plus de 48 h [2]. L’objectif de ce travail était de comparer la pertinence du Candida score et du score de Dupont dans la prédiction de prélèvements péritonéaux positifs à levures. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective de l’ensemble des patients admis en réanimation pour un tableau de péritonite grave entre 2010 et 2012. Les données démographiques et microbiologiques ont été recueillies. Les scores prédictifs de présence de levures intrapéritonéales (Candida score et score de Dupont) ont été calculés a posteriori et comparées à la réalité fongique dans cette population. Résultats Cent vingt-cinq dossiers de péritonites ont été analysés. Parmi eux, 27 avaient des prélèvements intrapéritonéaux positifs à levures, soit une incidence de 21,6 %. Candida albicans était la principale espèce retrouvée (59 %). Un traitement antifongique était instauré chez 62,4 % des 125 patients, avec une utilisation majoritaire de caspofungine (58 %). Parmi les traitements instaurés, plus de 88 % étaient débutés de fac¸on précoce, sans documentation mycologique. D’après notre analyse, 77 % d’entre eux sont à

Fig. 1 Courbes ROC du Candida score et du score de Dupont pour la prédiction de la positivité à levures des prélèvements péritonéaux.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Crit Care Med 2006;34:730–7. [2] Crit Care Med 2003;31:752–7. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.677 R608

Augmentation des complications des cellulites cervico-faciales par la prise orale de glucocorticoïdes avant l’admission H. Nougué 1,∗ , A.-L. Le Maho 1 , M. Boudiaf 2 , J.-P. Blancal 3 , E. Gayat 1 , M. Le Dorze 1 , F. Vallée 1 , B. Verillaud 3 , J. Mateo 1 , C. Pignataro 1 , P. Herman 3 , D. Payen 1 , A. Mebazaa 1 1 Département d’anesthésie réanimation 2 Département de radiologie 3 Département d’ORL, hôpital Lariboisière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La cellulite est une maladie grave et délabrante, d’autant plus la cellulite cervico-faciale. Elle met en jeu le pronostic vital en l’absence de prise en charge rapide et multidisciplinaire, de par sa diffusion rapide le long des espaces aponévrotiques de la face et du cou, possible jusqu’au médiastin. D’autres complications sont décrites (thrombose jugulaire ou bilatéralisation) mais leur incidence n’est pas connue. De plus, l’effet des traitements pris avant l’admission (AINS, corticoïdes, antibiotiques) pourrait être associé à une augmentation des complications [1]. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’incidence et les facteurs liés aux complications des cellulites cervico-faciales, dont le traitement avant admission. L’examen clé pour rechercher les complications à la phase initiale est le scanner injecté cervico-thoracique.