Communications orales du dimanche 14 octobre But de la présentation.— Chez les implantés cochléaires, les tests de perception verbale sont insuffisants pour évaluer l’impact de leur surdité sur leurs activités quotidiennes et les interactions sociales. Les instruments couramment utilisés pour évaluer leur qualité de vie sont les questionnaires Nijmegen, APHAB (diagnostic et retentissement de la surdité) et GBI (apport de la réhabilitation auditive). Ces questionnaires sont intéressants mais leur passation est fastidieuse, certains domaines restent peu explorés et, surtout, ils ne semblent pas assez sensibles pour détecter de faibles améliorations/détériorations, lors d’un changement de processeur par exemple. L’objectif de cette étude est de créer et de valider un questionnaire de qualité de vie spécifiquement destiné aux patients adultes présentant une atteinte auditive, permettant d’évaluer rapidement l’impact de la surdité, puis de la réhabilitation auditive, sur leur qualité de vie. Matériels et méthodes.— Le questionnaire auto-administré ERSA comprend quatre sous-domaines abordant la qualité de vie en général, la vie personnelle, la vie sociale et la vie professionnelle. Chaque domaine comprend cinq questions, notées de 1 à 10, soit un score global noté sur 200 pour les actifs (150 pour les inactifs). Les questions ont été formulées pour que les patients répondent à l’instant présent, sans référence à leur situation antérieure. La cohérence interne et la validité par rapport à l’APHAB et aux tests orthophoniques ont été mesurées chez 122 patients candidats à l’implantation cochléaire. La fiabilité test/retest et la sensibilité au changement par rapport au GBI et aux tests orthophoniques ont été mesurées chez 36 patients implantés avec un délai de six à 12 mois. Résultats.— La cohérence interne était satisfaisante pour ERSA (coefficient alpha de Cronbach = 0,9) et l’analyse des corrélations des questions entre elles a montré une bonne validité de construction interne. Les corrélations entre d’une part ERSA et APHAB, et d’autre part ERSA et les performances verbales étaient significatives. La fiabilité test/retest était très satisfaisante pour ERSA (r = 0,95), ainsi que la sensibilité au changement après implantation cochléaire. Chez les patients implantés, le score ERSA était significativement corrélé aux tests orthophoniques mais pas au GBI. Conclusion.— L’information apportée par ERSA vient compléter celle fournie par les tests orthophoniques et par l’APHAB. Il est en cela un outil supplémentaire, simple, fiable et rapide d’utilisation, pour l’évaluation du bénéfice de l’implantation cochléaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2012.07.128 126
Évaluation auditive dans une cohorte de patients atteints d’obésité morbide I. Mosnier a,b,∗ , C. Meyer-Bisch a , O. Sterkers a,b Hôpital Beaujon, AP—HP, Clichy, France b Hôpital Louis-Mourier, AP—HP, Colombes, France ∗ Auteur correspondant.
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But de la présentation.— L’obésité morbide s’associe à de nombreux facteurs de risque cardiovasculaires. Les travaux recherchant un lien entre ces comorbidités et l’existence d’une surdité neurosensorielle dans la population générale donnent des résultats variables entre les études. L’objectif était d’évaluer la prévalence des surdités neurosensorielles dans une cohorte de patients obèses sévères. Matériels et méthodes.— Une étude épidémiologique transversale d’observation a été réalisée chez 301 patients obèses sévères (index de masse corporelle : IMC ≥ 35 kg/m2 ) inclus entre mars 2006 et avril 2009. Cent quatre-vingt quatorze patients ont accepté de faire un bilan audiométrique. Quarante-quatre patients ont été exclus en Une étude épidémiologique transversale d’observation a été réalisée chez 301 patients obèses sévères (index de masse corporelle : IMC ≥ 35 kg/m2 ) inclus entre mars 2006 et avril 2009. Cent quatre-vingt-quatorze patients ont accepté de faire un bilan audiométrique. Quarante-quatre patients ont été exclus en raison d’antécédents familiaux de surdité, d’exposition au bruit, de prise
A49 de médicaments ototoxiques, de pathologies de l’oreille moyenne et interne ou de seuil auditif asymétrique. L’audiométrie de haute résolution fréquentielle a été réalisée avec un Audioscan (balayage fréquentiel à niveau constant). Compte tenu de la rigueur de sélection des patients (sujets « otologiquement sains »), il est possible d’utiliser une référence externe reposant sur les mêmes standards. Ainsi, les seuils auditifs de chaque côté ont été ajustés sur l’âge et le sexe en utilisant les médianes des valeurs données par la norme ISO EN Afnor 7029 pour les fréquences classiques. Les données de l’audiométrie ont été corrélées à certaines variables recueillies dans l’étude. Résultats.— L’âge moyen était de 40 ans [18—59 ans] (127 femmes, 23 hommes). L’IMC était de 43,7 ± 3,6 kg/m2 . Si les populations d’obèses et de référence ne diffèrent pas sur le critère audiométrique, la moyenne des seuils ajustés devrait être proche de zéro dB pour chaque fréquence. En réalité, les seuils ajustés étaient plus bas dans la population d’obèses pour toutes les fréquences chez la femme (0,25 kHz : —10,5 ± 0,4 dB ; 0,5 kHz : —8,3 ± 0,4 dB ; 1 kHz : —6 ± 0,3 dB ; 2 kHz : —5,6 ± 0,4 dB ; 4 kHz : —8,2 ± 0,5 dB) et chez l’homme (0,25 kHz : —9,7 ± 1 dB ; 0,5 kHz : —9,4 ± 1,1 dB ; 1 kHz : —7,1 ± 1 dB ; 2 kHz : —5,5 ± 0,9 dB ; 4 kHz : —6 ± 1,1 dB). Aucune corrélation n’a été retrouvée entre les seuils auditifs ajustés et l’IMC. Conclusion.— Les seuils auditifs des patients atteints d’obésité morbide sont plus bas que ceux de la population générale appariée en fonction de l’âge et du sexe. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2012.07.129 127
L’état de l’audition chez les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR). Étude cas-témoins A. El Ayoubi a,∗ , I. Rkain a,∗ , F. El Ayoubi a , H. Rkain b , T. Dakka c , N. Hajjaj Hassouni b , L. Essakalli a , M. Kzadri a a Hôpital des spécialités, Rabat, Maroc b Hôpital El Ayachi, Rabat, Maroc c Faculté de médecine, Rabat, Maroc ∗ Auteurs correspondants. But de la présentation.— Décrire le profil de l’audition chez les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde et comparer les données de l’exploration de l’audition avec celles d’un groupe témoin. Matériels et méthodes.— Après avoir exclu tous les sujets ayant une ou plusieurs anomalies à l’examen otoscopique, ont été inclus consécutivement 30 patients souffrant de PR (durée médiane d’évolution de la PR de 41 mois) et 17 témoins sains indemnes de toute pathologie pouvant altérer l’audition. Les deux groupes étaient appariés par le sexe (p : NS) et par l’âge (p : NS). L’exploration de l’audition a été réalisée en utilisant l’audiométrie tonale liminaire et l’impédancemétrie. L’activité de la PR était évalué par le DAS 28 (disease activity score) Les paramètres obtenus ont été comparés entre les deux groupes. Résultats.— L’interrogatoire retrouve les symptômes suivants : acouphènes, vertige, hypoacousie et otalgie dans respectivement 59,1, 54,5, 50 et 9,1 % des sujets suivis pour PR. En l’absence de différences des résultats entre l’oreille droite et gauche chez les deux groupes, nous avons choisi de comparer l’état de l’audition de l’oreille droite entre les deux groupes. Les patients souffrant de PR comparés aux sujets sains ont des prévalences plus élevées d’hypoacousie (22,7 vs 0 % ; p = 0,05) et d’absence du réflexe stapédien (27,2 vs 0 % ; p = 0,02). Le Rinne audiométrique était également plus élevé dans le groupe PR que chez les témoins (8,8 vs 4,1 ; p < 0,001). Il n’existait pas d’autres différences significatives entre les deux groupes. Conclusion.— Ce travail montre que l’audition est perturbée chez les patients souffrant de PR. Un lien de causalité ne pourrait être retenu étant donné le caractère transversal de notre étude. Nous suggérons d’explorer l’audition dans les PR débutante et de suivre