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Caractéristiques de l’hypertension artérielle (HTA) au cours des phéochromocytomes M. Akrout , B. Ben Nacer , W. Ben Saâda , M. Mnif , M. Abid Service d’endocrinologie et diabétologie, CHU Hedi Chaker, Sfax, Tunisie Objectif.– Préciser la particularité de l’HTA au cours des phéochromocytomes, et apprécier l’évolution après le traitement chirurgical. Patients et méthodes.– Étude rétrospective portant sur 21 cas de phéochromocytome colligés au service d’endocrinologie diabétologie du CHU Hédi Chaker sur 15 ans. Résultats.– L’âge moyen était de 44 ans. Sex-ratio (F/H) 0,6. Parmi les patients, 85,7 % étaient hypertendus. La circonstance de découverte du phéochromocytome était l’HTA chez 81 %, un incidentalome surrénalien chez 14 % et une encéphalopathie hypertensive chez un patient. L’HTA était permanente avec accès paroxystiques, paroxystique pure et permanente pure chez respectivement 48 %, 29 % et 14 %. La triade de Ménard était dans 53 %. L’HTA était sévère avec complication oculaire, cardiaque, rénale dans 62 % des cas. Une quadrithérapie était nécessaire dans 2 cas, une trithérapie dans 4 cas, avec bon équilibre tensionnel chez 89 % des cas. Dix-neuf patients étaient opérés. En peropératoire, 4 avaient présenté une poussé hypertensive, compliquée d’état de choc cardiogénique chez un patient. En postopératoire 13 patients avaient normalisé leurs chiffres tensionnels, avec une monothérapie dans 6 cas, une bithérapie dans 3 cas et une trithérapie dans 2 cas. À un an postopératoire, parmi 16 patients, 10 patients étaient guéris ; 9 avaient un profil tensionnel correcte. Un patient était mal équilibrée sous-trithérapie. Onze patients avaient bénéficié d’un suivi moyen de 5 ans. L’HTA a persisté chez 18 % patients. Conclusion.– Le phéochromocytome est une cause curable d’HTA secondaire. Les signes cliniques résultants de l’hyperadrénergie ne sont pas spécifiques, mais ils disparaissent après la chirurgie qui reste le seul traitement curatif. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.503 P2-356
Mode de révélation rare d’une tumeur neuroendocrine. À propos d’un cas L. Boutaoua a,∗ , M. Benaziza a , N. Dammane Debih b , D. Lounis b a Hôpital central de l’armée, Alger, Algérie b HCA, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Introduction.– Les tumeurs neuroendocrines sont des Tumeurs rares, moins de 1 % des tumeurs malignes, développées à plus de 70 % au niveau du tube digestif, divisées en : – tumeurs fonctionnelles, sécrétant des peptides biologiquement actifs, définies par des symptômes cliniques spécifiques ; – non fonctionnelles (souvent syndrome tumoral, découverte au stade métastatique). Le plus souvent sporadiques, parfois intégrées dans un syndrome héréditaire prédisposant. Observation.– Un homme de 64 ans hospitalisé pour ascite chyleuse. La tomodensitométrie objectivait 4 lésions parenchymateuses pulmonaires et 2 lésions hépatiques, ainsi qu’une thrombose de la veine mésentérique supérieure et une ascite de grande abondance associée à des adénopathies rétropéritonéale et mésentérique. La laparotomie exploratrice retrouvait une tumeur localisée au niveau du grêle. L’analyse histologique révélait un carcinome endocrine bien différencié de bas grade de malignité. Les anticorps antichromogranine et antisynaptophysine étaient positifs en immunomarquage. Discussion.– L’association TNE et ascite chyleuse est inhabituelle. Dans une revue de littérature anglaise en 2002 seulement 15 cas ont été identifiée ; en 2005 un autre cas a été reporté. Pour en savoir plus McCarthy SM, Stark DD, Moss AA, Goldberg HI. Computed tomography of malignant carcinoid. J Comput Assist Tomogr 1984;8:846–850. Warner RRP, Croen EC, Zaveri K, Ratner L. A carcinoid tumor associated with chylous ascites and elevated tumor markers. Int J Colorectal Dis 2002;17:156–160.
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Makridis C, Oberg K, Juhlin C, Rastad J, Johansson H, Lorelius LE, et al. Surgical treatment of mid-gut carcinoid tumors. World J Surg 1990;14:377–385. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.504 P2-357
Cibles moléculaires mitochondriales du mitotane : nouvelles approches thérapeutiques du corticosurrénalome S. Hescot a,∗ , S. Trabado a , L. Amazit a , A. Seck b , A. Paci b , A. Lombès c , E. Baudin d , M. Lombès a a Inserm U693, Le-Kremlin-Bicêtre, France b SIPAM, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France c UMRS 1016, institut Cochin, Paris, France d Oncologie endocrinienne, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France ∗ Auteur correspondant. Le mitotane (o,p’DDD), seul ou en association, garde une place majeure dans le traitement des corticosurrénalomes, bien que son mécanisme d’action reste mal élucidé. Nous avons récemment montré que le mitotane induit un déficit sélectif de la chaîne respiratoire mitochondriale dans les cellules humaines corticosurrénaliennes H295R. Notre objectif est d’identifier les cibles moléculaires du mitotane et de préciser sa spécificité d’action cellulaire. Nous avons évalué l’impact mitochondrial du mitotane (50 M, 48 h) sur différentes lignées corticosurrénaliennes ou extrasurrénaliennes humaines. Nous montrons par dosage HPLC que plus de 50 % du mitotane est sélectivement capté par les cellules, presque exclusivement dans le compartiment mitochondrial. Les métabolites op’DDE et op’DDA ne sont pas détectés, excluant un métabolisme dans ce modèle cellulaire. La fragmentation morphologique du réseau mitochondrial ainsi que l’induction de l’expression des gènes codant pour OPA1 ou DRP1, impliqués dans la fission/fusion mitochondriale démontrent un déséquilibre de la dynamique mitochondriale sous-mitotane. La production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) est induite par le mitotane et s’accompagne d’une augmentation des transcrits de la superoxyde dismutase, en faveur d’un stress oxydatif. En revanche, nous n’observons pas d’apoptose cellulaire dans ces conditions expérimentales. La cinétique d’apparition des anomalies moléculaires et l’étude d’autres lignées cellulaires humaines devraient permettre de mieux appréhender la spécificité surrénalienne de l’action cytotoxique. L’identification des cibles moléculaires mitochondriales du mitotane reste une étape clé pour prédire l’efficacité de cette molécule et améliorer la prise en charge des patients atteints de corticosurrénalome. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.505 P2-358
Insulinorésistance et cancer : étude du HOMA dans une cohorte de patients atteints de cancer S. Hescot a,∗ , J.P. Durand b , E. Kuhn a , J. Alexandre b , F. Goldwasser b a Inserm U693, Le-Kremlin-Bicêtre, France b Oncologie, hôpital Cochin, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Des études épidémiologiques ont montré un lien entre survenue de cancer et obésité, syndrome métabolique et plus récemment insulinorésistance. La metformine aurait un rôle préventif sur la survenue de cancer chez les patients insulinorésistants mais également une place dans le traitement du cancer. L’objectif était de caractériser l’insulinorésistance avec l’index HOMA dans une cohorte de patients atteints de cancer. Nous avons inclus 101 patients, dont 54 hommes et d’âge médian 59 ans (20–89). Les diabétiques et patients souscorticoïdes ont été exclus. Le HOMA médian était 2,1 (IC95 : 2,15–2,72) et significativement plus bas chez les 11 patients en longue rémission (1) en comparaison aux 10 patients en situation adjuvante (2,25) et aux 80 patients avec une maladie active (2,2 ; p = 0,015 et 0,001 respectivement). Chez les patients avec
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maladie active, 26 % avaient un syndrome métabolique et aucune corrélation n’a été retrouvée entre le HOMA et le tour de taille, le BMI, la CRP, la localisation du primitif ou la présence de métastases hépatiques. Le HOMA était corrélé au NRI, paramètre évaluant la dénutrition, expliquant une amélioration de l’insulinorésistance aux stades les plus avancés de cancer. Enfin, parmi les 20 patients ayant un HOMA dans le quartile supérieur (HOMA > 3,275) seulement 3 (15 %) avaient un syndrome métabolique. Cette étude montre que ces patients n’ont pas le profil habituel de l’insulinorésistant, suggérant que l’état inflammatoire lié au cancer pourrait induire une insulinorésistance. Un dépistage de l’insulinorésistance est donc nécessaire pour sélectionner les patients atteints de cancer pouvant bénéficier de la metformine. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.506 P2-359
Néoplasie endocrinien multiple de type IIA : génétique et prophylaxie (à propos d’une famille) K. Sifi a,∗ , N. Abadi a , E.K. Lezzar b , K. Boudaoud b , N. Nouri b , K. Benmohammed b , K. Benmebarek a , C. Benlatreche c a Laboratoire de biochimie, laboratoire de recherche de biologie et de génétique moléculaire, faculté de médecine, université Mantouri de Constantine, CHU de Constantine, Constantine, Algérie b Service d’endocrinologie, Constantine, Algérie c Laboratoire de recherche de biologie et de génétique moléculaire, faculté de médecine, université Mantouri de Constantine, Constantine, Algérie ∗ Auteur correspondant. Introduction.– Les mutations germinales du proto-oncogène RET sont bien connues pour être la cause génétique du cancer médullaire de la thyroïde familial (CMTF) et des NEM2. Elles peuvent être identifiées par un criblage génétique. Le CMT familiale représente l’exemple de cancer bénéficiant du dépistage génétique. L’efficacité de ce dépistage justifie d’ailleurs qu’il soit préconisé chez l’enfant et l’adulte ou un traitement préventif sera possible. Objectif du travail.– Rechercher des mutations ponctuelles dans le protooncogène RET chez 1 cas index NEM2A et chez ses apparentés du premier degré. Patients et méthodes.– Notre travail a porté sur une famille de NEM 2A dont 1 cas index présentant un CMT et un phéochromocytome, et 13 apparentés du premier degré. La recherche de mutations dans le proto-oncogène RET a été réalisée par séquenc¸age. Résultats.– Nous avons caractérisé la mutation germinale C634Y de l’exon 11 de RET chez le cas index NEM2A et chez 7 de ses 13 apparentés du premier degré. L’haplotype G691S/S904S de RET à l’état homozygote a été retrouvé chez les apparentés mutés. Discussion.– Dans différentes populations, les mutations germinales du codon 634 sont plus fréquentes dans les NEM2A. De plus les risques de phéochromocytome et/ou d’hyperparathyroïdie sont clairement associés à la présence de la mutation du codon 634 ce qui concorde avec nos résultats. L’haplotype G691S/S904S de RET à l’état homozygote suggère que celui ci aurait un effet modificateur sur l’âge de début du CMT des NEM2A. Conclusion.– Tous nos apparentés ayant présenté une mutation ont pu bénéficier de thyroïdectomies prophylactiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.507 P2-360
Sécrétion extra-gestationnelle de ßHCG révélatrice d’un carcinome trophoblastique épithélioïde pulmonaire primitif : l’analyse des polymorphismes génétiques permet d’incriminer le transfert maternel de cellules fœtoplacentaires 4 ans auparavant
P. Fénichel a,∗ , C. Butori b , C. Rouzier c , P. Chevallier d , A. Thyss e , A.G. Poullot f , C. Paul f , P. Panaïa-Ferrari g , J. Mouroux h a Inserm U1065, service d’endocrinologie et reproduction, CHU de Nice, Nice, France b Labo pathologie clinique, CHU de Nice, Nice, France c Service de génétique médicale, laboratoire de biologie moléculaire, CHU de Nice, Nice, France d Imagerie médicale, CHU de Nice, Nice, France e Hématologie - oncologie médicale, CHU de Nice, Nice, France f Service d’endocrinologie et reproduction, CHU de Nice, Nice, France g Laboratoire de biochimie, CHU de Nice, Nice, France h Service de chirurgie thoracique, Nice, France ∗ Auteur correspondant. La sécrétion extra-gestationnelle de ßHCG pose un problème diagnostic difficile lorsqu’il n’existe pas de pathologie trophoblastique préalable. Nous rapportons l’observation d’une femme ayant accouché normalement d’une fille à l’âge de 25 ans. Après 4 ans d’estro-progestatifs contraceptifs, des nausées font découvrir un taux modéré et stable de ßHCG plasmatique malgré l’absence de grossesse utérine ou extra-utérine. La progression lente des ßHCG à 100 UI/L en un an va conduire à une ovariectomie unilatérale pour tumeur sécrétante en fait kyste fonctionnel bénin. Les taux augmentant progressivement à 300 UI/L, un bilan d’imagerie avec scanner thoraco-abdominal-pelvien et IRM pelvienne confirme l’absence de lésions ovarienne, utérine ou surrénalienne et révèle une image ronde de 10 mm sous-pleurale du lobe supérieur gauche, fixant le 18FDG. Cela conduit à une lobectomie droite retrouvant un carcinome trophoblastique épithélioïde extra-utérin pulmonaire primitif. Les ßHCG baissent à 40, mais leur négativation totale et persistante, nécessite une chimiothérapie de type EP-EMA utilisée dans les tumeurs trophoblastiques. Une insuffisance ovarienne précoce s’installe (aménorrhée, FSH 90 UI/L, AMH indosable). Un traitement hormonal substitutif est initié. Entre temps, une grossesse spontanée évolutive survient. L’analyse des marqueurs microsatellites portant sur différents loci de la tumeur maternelle et de l’ADN des parents, permet d’attribuer l’origine de la tumeur au passage maternel de cellules fœtoplacentaires, 4 ans auparavant, avant leur transformation maligne. Ce type de tumeur est exceptionnel illustrant les difficultés diagnostiques en cas de sécrétion extra-gestationnelle de ßHCG et la possibilité après migration de cellules fœtoplacentaires chez la mère de transformation maligne à distance. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.508 P2-361
Mutation somatique du gène HIF2A chez une patiente présentant un phéochromocytome bilatéral, des paragangliomes abdominaux multiples et une polyglobulie néonatale D. Taïeb a,∗ , C. Yang b , B. Delenne c , Z. Zhengping b , A. Barlier d , S. Frédéric a , K. Pacak b a CHU Timone, Marseille, France b NIH, Bethesda, France c Hôpital Aix-en-provence, Aix-en-provence, France d Hôpital Conception, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Les paragangliomes sont héréditaires dans plus de 30 % des cas. Récemment, 4 cas de paragangliomes extrasurrénaliens associés à des polyglobulies congénitales ont été rapportés chez des femmes jeunes (avec des somatostatinomes duodénaux dans 3 cas). Dans tous les cas, il s’agissait de mutations somatiques du gène HIF2A aboutissant à une stabilisation du facteur HIF2alpha. Nous rapportons une nouvelle observation avec pour la première fois des phéochromocytomes bilatéraux. Chez cette patiente, comme dans les précédents cas, les tumeurs étaient multiples, récidivantes et sans signe de malignité. La TEP à la 18F-FDOPA avait permis d’identifier les tumeurs et les récidives. La stratégie de dépistage de ces affections est discutée. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.509