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70e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Paris (La Villette), 10–12 décembre 2014 / La Revue de médecine interne 35S (2014) A16–A95
macrophages) montre que, dans tous les cas de DM MDA5 + (hormis un cas), il existe une forte expression musculaire de NOS2 alors qu’aucun cas de DMc ne présente de fibre NOS2 positive. Conclusion Les DM MDA5+ sont associées à une formule histologique très distincte des DMc, même si elles partagent une signature IFN commune. L’expression musculaire de NOS2 est spécifique des DM MDA5+ et pourrait, dans ce contexte, avoir un rôle protecteur. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.029 CO013
Marqueurs immunologiques sériques dans une cohorte de 89 patients atteints de myosite à inclusions L. Gallay 1,∗ , K. Mariampillai 2 , J.L. Charuel 3 , B. Hervier 4 , S. Herson 4 , L. Musset 5 , O. Benveniste 2 1 Département de médecine interne et immunologie clinique, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris 2 Médecine interne et immunologie clinique 1, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 3 Département d’immunologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 4 Département de médecine interne et d’immunologie clinique, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 5 Service d’immuno-biochimie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Gallay) Introduction La myosite à inclusions est la myopathie inflammatoire la plus fréquente après 50 ans. Si sa physiopathologie reste discutée, deux phénomènes pathologiques sont identifiés : l’inflammation et la dégénérescence. L’objectif de ce travail était l’identification des marqueurs immunologiques sériques dans une large cohorte de patients atteints de myosite à inclusions (IBM). Patients et méthodes Nous avons inclus tous les patients répertoriés dans la base de données « Myosites » (960 patients, référence CNIL 1739552) en septembre 2014 associant les critères d’IBM selon Benveniste [1] (n = 228) et ayant bénéficié d’un bilan immunologique large (n = 89). Résultats Il s’agissait de 46 hommes, 43 femmes, l’âge moyen était de 69,4 ans [44–88]. Cinquante-sept patients (64 %) présentaient à au moins une reprise des anticorps antinucléaires (ANA) positifs (≥ 1/80). La répartition des titres d’ANA était la suivante : 1/80 = 38,6 %, 1/160 = 28,1 %, 1/320 = 15,8 %, 1/640 3,5 %, supérieur ou égal à 1/1280 = 14 %. L’aspect de l’immunofluorescence était majoritairement mouchetée (n = 43, 75,4 %), ou parfois nucléolaire (n = 7, 12,3 %). Isolément, d’autres aspects étaient notés : granuleux, filamenteux, golgien, ou de type NOR90. Parmi tous les anticorps anti-antigène soluble du noyau testés, seuls les anti-SSA ont été retrouvés positifs chez 12 patients. Dans une moindre mesure, différentes spécificités étaient également rencontrées : anticorps anti-gangliosides (n = 11, 19,3 %), antithyroïdiens (n = 7, 12, » %), anti-Actine et pANCA (atypiques) dans 1 cas chacun (1,1 %). Une cryoglobulinémie a été retrouvé dans 2 cas, dont un en association a une hépatite C très réplicante. Par ailleurs, 44 patients présentaient une anomalie dans les gammaglobulines (77,2 %). Il s’agissait d’une gammapathie monoclonale de signification indéterminée (n = 14, 24,6 % des 89 patients de la cohorte), d’hypogammaglobulinémies (n = 4, 7 % de la cohorte), ou hypergammaglobulinémies polyclonales (n = 27, 47,4 % de la cohorte). Conclusion Des stigmates biologiques d’auto-immunité ont été retrouvés chez 2/3 des patients de cette cohorte. Cette proportion est plus importante qu’attendue dans la population générale de plus de 70 ans (19,2 %) [2]. Par ailleurs, nous observons une fréquence plus élevée de gammapathies monoclonales chez les patients IBM que dans la population générale de la même tranche d’âge (24,6 % vs 3,7 %). Cette étude suggère donc une participation immunologique à la physiopathologie de la maladie et plaide pour
la recherche d’auto-anticorps spécifiques des IBM comme les anti5 -nucléotidase cytosolique récemment décrits. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Benveniste O, Hilton-Jones D. International Workshop on Inclusion Body Myositis held at the Institute of Myology, Paris, on 29 May 2009. Neuromuscul Disord 2010;20(6):414–21. [2] Satoh M, et al. Prevalence and sociodemographic correlates of antinuclear antibodies in the United States. Arthritis Rheum 2012;64(7):2319–27. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.030 CO014
Mise au point d’un test de dosage et caractérisation des anticorps anti-TIF1gamma au cours des dermatomyosites paranéoplasiques A. Aussy 1,∗ , L. Drouot 1 , O. Benveniste 2 , L. Musset 3 , J.L. Charuel 4 , F. Jouen 1 , I. Marie 5 , O. Boyer 1 1 Immunologie, 22, boulevard Gambetta, Rouen 2 Médecine interne et immunologie clinique 1, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 3 Service d’immuno-biochimie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 4 Département d’immunologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 5 Médecine interne, 1, rue de Germont, Rouen ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Aussy) Introduction Le pronostic des dermatomyosites (DM) paranéoplasiques est celui du cancer associé. L’auto-anticorps (aAc) anti-TIF1␥ (ou anti-p155) a un intérêt majeur lors du diagnostic de DM, puisque sa présence multiplie par 27 le risque de cancer associé. Cependant, leur rôle dans la survenue ou le maintien de la DM n’est pas connu. L’objectif de cette étude était de caractériser le profil biologique des aAc anti-TIF1␥ et le profil clinique associé, grâce à la mise au point d’un test de dosage par la technique Luminex. Patients et méthodes La technique Luminex consiste à mesurer une moyenne d’intensité de fluorescence (MIF) de billes couplées à la protéine recombinante TIF1␥ en cytométrie de flux. Après incubation des billes avec les sérums, les anticorps fixés sur les billes sont révélés par streptavidine-PE, dont la fluorescence est proportionnelle à la quantité d’aAc. Les sérums de 82 malades atteints de DM, 100 témoins sains et 152 malades porteurs d’autres maladies auto-immunes, provenant des collections biologiques du CHU de Rouen et de la Pitié-Salpêtrière, ont été analysés. La sensibilité et la spécificité analytiques du test ont été évaluées à l’aide d’un anticorps anti-TIF1␥ commercial et de tests d’inhibition par la protéine recombinante TIF1␥. Des sérums positifs pour l’anticorps antiTIF1␥ ont été analysés en immunofluorescence indirecte (IFI) sur cellules Hep2 (n = 12) et par immunoprécipitation (n = 4). L’affinité des aAc a été estimée à l’aide du test Luminex, par élution à concentration croissante de thiocyanate d’ammonium après fixation des aAc sur les billes. La réactivité de l’anti-TIF1␥ sur la peau et le muscle humains a été évaluée par IFI à partir de déchets opératoires obtenus du service de chirurgie orthopédique et plastique du CHU de Rouen, avec le consentement du patient. Résultats Le test Luminex permet de détecter une concentration d’anticorps très faible (0,8 ng/mL). Les billes couplées à la protéine TIF1␥ ne détectent que les anticorps correspondant. La présence de TIF1␥ sous forme libre inhibe la fixation des anticorps sur les billes, validant la spécificité de la technique. Le seuil de positivité du test a été établi à 4 UA/mL avec une zone critique entre 2 et 4 UA/mL. La sensibilité et la spécificité du test sont respectivement de 100 et 97 %. Sur les 82 sérums de DM analysés, 15 (18,3 %) étaient positifs (dont 3 enfants) avec un taux allant de 12 à 258 UA/mL. Les aAc anti-TIF1␥ étaient d’isotype IgG1 (11/12), rarement associé à des