21e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Marseille, 27—29 janvier 2017 identifier les signaux de réponse immune au cours des différents stades de la carcinogenèse bronchique. Résultats Les altérations géniques étaient groupées en 4 stades moléculaires successifs. Sur base de leur comportement à travers ceux-ci, 8 modules de gènes avec des profils d’évolution différents ont été observés avec une expression modifiée de manière précoce ou aux stades plus tardifs ou bien de manière linéaire ou bien biphasique, c’est-à-dire d’abord diminuée puis augmentée ou inversement. Des gènes indiquant la présence de lymphocytes T CD8 activateurs et CD4, ainsi que des lymphocytes B mémoire sont progressivement et linéairement augmentés à travers les stades de la carcinogenèse. Lors de la transition vers les dysplasies de haut grade, les modifications d’expression génique les plus significatives concernent des gènes de réponse inflammatoire et immune, indiquant une réponse immune adaptative très forte (lymphocytes T, principalement Th1 et T régulateurs et cellules dendritiques). Par ailleurs, des signaux immunosuppresseurs, correspondant aux molécules co-inhibitrices apparaissent également aux stades de dysplasie de haut grade. Conclusion La réponse adaptive immune CD4/CD8 commence aux stades les plus précoces de la carcinogenèse bronchique (métaplasie). Des modifications significatives de gènes de réponse immune sont associées aux lésions de haut grade, suggérant que le microenvironnement joue un rôle majeur, surtout via les lymphocytes T de type Th1 et T régulateurs. Mais également, et ce avant que la tumeur ne traverse la membrane basale, une réponse immunosuppressive de la tumeur contre l’hôte est mise en évidence. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.111 100
KBP-2010-CPHG : évolution de la survie à 5 ans des cancers bronchiques primitifs D. Debieuvre 1,∗ , C. Lemonnier 2 , J.M. Marcos 3 , M. D’arlhac 4 , S. Vuillermoz-Blas 5 , D. Renault 6 , E. Maëtz 7 , H. Mahmoud 8 , M. Figueredo 9 , C. Bernier 10 , M. Grivaux 11 1 Service de pneumologie, groupe hospitalier régional Mulhouse Sud-Alsace (GHRMSA), hôpital Émile Muller, Mulhouse, France 2 Service de pneumologie, centre hospitalier d’Auxerre, Auxerre, France 3 Service de pneumologie, centre hospitalier de Libourne, Libourne, France 4 Service de pneumologie, centre hospitalier de Niort G.-Renon, Niort, France 5 Service de pneumologie, centre hospitalier St-Joseph-St-Luc, Lyon, France 6 Service de pneumologie, centre hospitalier des Pays-de-Morlaix, Morlaix, France 7 Service de pneumologie, centre hospitalier de Douai, Douai, France 8 Service de pneumologie, centre hospitalier intercommunal d’Evreux, Evreux, France 9 Service de pneumologie, centre hospitalier de Grasse, Grasse, France 10 Service de pneumologie, centre hospitalier René-Pleven, Dinan, France 11 Service de pneumologie, centre hospitalier de Meaux, Meaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Debieuvre) Introduction Le collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG) a initié à 10 ans d’intervalle deux études épidémiologiques prospectives (KBP-2000-CPHG et KBP-2010-CPHG) ayant pour
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objectif principal d’évaluer la survie des patients 5 ans après un diagnostic de cancer bronchopulmonaire primitif (CBP). Méthodes En 2000 et 2010, tous les nouveaux cas de CBP primitif diagnostiqués histologiquement ou cytologiquement entre le 1er janvier et le 31 décembre et suivis dans l’un des services de pneumologie d’un centre hospitalier général (CHG) participant respectivement à KBP-2000-CPHG et KBP-2010-CPHG ont été inclus. La date du diagnostic de CBP était la date du prélèvement ayant permis le diagnostic. Le statut vital a été recueilli plus de 6 ans après le début de chaque étude et, en cas de décès, la date de décès était enregistrée. Le taux de survie à 5 ans en 2010 sera comparé à celui de l’étude KBP-2000-CPHG. Les courbes de survie à 5 ans en 2010 seront tracées pour l’ensemble des CBP et en fonction du type de cancer (cancer bronchopulmonaire à petites [CBPC] ou non à petites cellules [CBNPC]). Une analyse multivariée sera réalisée afin de déterminer les facteurs de risque de mortalité à 5 ans, en 2010, pour les CBP, les CBPC et les CBNPC. Les variables incluses dans le modèle sont les caractéristiques du patient et de la tumeur au diagnostic. Résultats En 2000 et 2010, respectivement 137 et 104 centres ont participé à l’étude et inclus 5567 et 7051 nouveaux cas de CBP. Les statuts vitaux à 5 ans de 5447 patients (97,1 %) en 2000 et 6781 (96,2 %) en 2010 étaient connus ; le taux de survie à 5 ans en 2000 était de 10,4 % (4880 patients décédés ; temps moyen de survie : moyenne ± écart-type = 11,0 ± 11,6 mois ; facteurs de risque de mortalité : âge, sexe, performance status, type histologique, et stade du cancer). Les analyses et résultats finaux pour l’étude KBP-2010-CPHG seront disponibles au courant de septembre 2016. Conclusion Les études KBP-CPHG sont les seules permettant d’évaluer en situation réelle sur de très larges populations l’évolution à 10 ans d’intervalle en France de la survie des patients atteints de CBP et les facteurs pronostiques de mortalité au diagnostic. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.112 101
Évaluation de l’interaction entre immunothérapie et radiothérapie dans le cancer bronchique non à petites cellules S. Chaléat ∗ , M. Grangeon , J. Pignon , M. Boucekine , R. Nouar , J. Bermudez , C. Fournier , L. Greillier , F. Barlési , C. Mascaux , P. Tomasini Service d’oncologie multidisciplinaire et innovations thérapeutiques, AP—HM, Aix-Marseille université, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Chaléat) Introduction L’immunothérapie a une place grandissante dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC). Des études précliniques suggèrent une augmentation des effets secondaires et une augmentation d’efficacité (effet abscopal) de l’immunothérapie après radiothérapie. Cependant, les données cliniques manquent. Cette étude observationnelle a pour but d’analyser l’interaction entre immunothérapie et radiothérapie en termes de toxicité et de tolérance. Méthodes Dans cette étude observationnelle, les patients traités par inhibiteur de point de contrôle immunitaire (anti-PD1, anti-CTLA4 ou anti-PD-L1) ont été sélectionnés. Les données démographiques, cliniques, biologiques et de survie ont été extraites du dossier médical informatisé, après signature d’un consentement d’exploitation des données à des fins de recherche. Les modèles statistiques utilisés sont le modèle de Cox, l’estimateur de KaplanMeier et la régression logistique.
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Résultats Au total, parmi les 87 patients ayant rec ¸u une immunothérapie, 42 ont rec ¸u un traitement antérieur par radiothérapie. La survie globale des 87 patients étudiés était de 13 mois. Il n’y avait pas de différence significative entre les patients ayant rec ¸u une radiothérapie et les patients n’ayant jamais rec ¸u d’immunothérapie en termes de taux de réponse objective (28,2 % versus 21,4 % respectivement ; HR = 1,44 [0,52—3,97], p = 0,48), survie sans progression (2 mois versus 1 mois respectivement ; HR = 0,91 [0,53—1,58], p = 0,75) ou de survie globale (12 mois versus 16 mois respectivement ; HR = 0,92 [0,45—1,88] p = 0,82). Il y avait une tendance à une augmentation de la toxicité spécifique à l’immunothérapie après radiothérapie (50 % versus 35,6 % sans radiothérapie), sans que cette différence ne soit significative (HR = 1,81 [0,77—4,28], p = 0,17). Le délai entre la réalisation de la radiothérapie et l’immunothérapie n’a pas d’influence sur l’efficacité ni la tolérance de l’immunothérapie. Conclusion Dans cette étude, la radiothérapie n’influenc ¸ait pas l’efficacité ou la tolérance de l’immunothérapie chez les patients atteints de CBNPC. Il y avait toutefois une tendance à l’augmentation de la toxicité spécifique à l’immunothérapie chez les patients ayant eu de la radiothérapie. L’interaction entre immunothérapie et radiothérapie devra être confirmée dans des études prospectives de plus grands effectifs. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.113 102
Rendement des biopsies en vue d’analyses pangénomiques dans le cancer bronchique non à petites cellules P.H. Aussedat ∗ , P. Tomasini , C. Mascaux , L. Greillier , F. Barlesi Service d’oncologie multidisciplinaire, hôpital Nord-Marseille, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P.H. Aussedat) Introduction Les nouvelles techniques d’analyses moléculaires (next generation sequencing, CGH array) nécessitent un pourcentage élevé de cellules tumorales pour permettre une analyse fiable. Notre étude a pour objectif d’étudier le rendement des prélèvements réalisés en vue d’analyses moléculaires pangénomiques dans le cancer bronchique non à petites cellules. Méthodes Nous avons étudié le rendement de prélèvements selon l’organe, la technique de prélèvement et le statut mutationnel. Il s’agissait de rebiopsies faites chez des patients porteurs d’un cancer bronchique non à petites cellules de stade IV. On considérait un prélèvement comme rentable si l’analyse pangénomique pouvait être réalisée. Résultats Sur les 72 patients inclus entre mai 2014 et janvier 2016, 67 biopsies ont été réalisées. Les prélèvements ont été réalisés par ponction sous scanner (29 cas), fibroscopie (19 cas) et par abord chirurgical (19 cas). Les organes prélevés étaient le poumon (n = 39), des adénopathies (n = 14), le foie (n = 7) ou un autre organe (n = 7). Le rendement était de 45 % pour les ponctions sous scanner, 63 % pour la fibroscopie et 79 % pour les biopsies par techniques chirurgicales. Parmi toutes les techniques, la neurochirurgie et la médiastinoscopie avaient le meilleur rendement (100 %). À l’inverse, la ponction pulmonaire transpariétale sous contrôle scannographique et le prélèvement ganglionnaire par fibroscopie n’ont été contributifs que dans 42 % et 25 % des cas respectivement. Sur l’ensemble des prélèvements réalisés, l’analyse pangénomique a pu être réalisée chez 68 % des patients. La non-contributivité d’un prélèvement était essentiellement due à la nécrose tumorale ou à une quantité tissulaire insuffisante. Un arbre décisionnel a pu être réalisé en se basant sur ces différentes données.
Conclusion Lorsqu’une analyse pangénomique est envisagée, les prélèvements tissulaires par voie chirurgicale ont le meilleur rendement, devant la fibroscopie et enfin la ponction sous scanner. Le choix de la lésion à biopsier est, dès que possible, à discuter de fac ¸on pluridisciplinaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.114 103
ESCAP-2011-CPHG : stratégies thérapeutiques chez les patients opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules F. Pinquié 1,∗ , F. Goupil 2 , J.P. Oster 2 , R. Riou 3 , A. Dixmier 4 , P.A. Renault 5 , A. Lévy 6 , J.P. Mathieu 7 , N. Paillot 8 , F. Goutorbe 9 , P. Masson 10 , O. Molinier 1 , D. Debieuvre 11 , M. Grivaux 12 1 Service de pneumologie, centre hospitalier du Mans, le Mans, France 2 Service de pneumologie, hôpitaux civils de Colmar, hôpital Pasteur, Colmar, France 3 Service de pneumologie, centre hospitalier général de Valence, Valence, France 4 Service de pneumologie, centre hospitalier d’Orléans, hôpital de la Source, Orléans, France 5 Service de pneumologie, centre hospitalier général de Pau, Pau, France 6 Service de pneumologie, centre hospitalier Jacques-Cœur, Bourges, France 7 Service de pneumologie, centre hospitalier de la Côte-Basque, Bayonne, France 8 Service de pneumologie, centre hospitalier régional de Metz-Thionville, Metz, France 9 Service de pneumologie, centre hospitalier général de Béziers, Béziers, France 10 Service de pneumologie, centre hospitalier de Cholet, Cholet, France 11 Service de pneumologie, hôpital Emile-Muller, Mulhouse, France 12 Service de pneumologie, centre hospitalier de Meaux, Meaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Pinquié) Introduction ESCAP-2011-CPHG est une étude ancillaire de KBP2010-CPHG, dont le protocole a été publié [1]. Son objectif est de décrire le traitement du cancer bronchique primitif (CBP) en pratique quotidienne, s’inscrivant ainsi dans les objectifs du plan cancer en matière d’évaluation des pratiques professionnelles. Nous rapportons ici les stratégies thérapeutiques utilisées chez les patients opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC). Méthodes Il s’agit d’une étude de cohorte prospective, menée dans 53 hôpitaux généraux franc ¸ais. Pour tout patient majeur avec un CBP diagnostiqué cytologiquement ou histologiquement en 2010, un formulaire standardisé était rempli au diagnostic puis à chaque changement de stratégie thérapeutique, et ce pendant les 2 ans suivant le diagnostic. Résultats Au total, 3418 des 3943 patients inclus dans ESCAP avaient un CBNPC. Sept cent quarante et un ont été opérés à visée curatrice (soit 21,7 % ; stade 0-II, IIIA, IIIB, et IV : 65 %, 27 %, 3 % et 5 %), ils changeaient moins souvent de stratégie thérapeutique et leur durée médiane de suivi était de 23,3 mois (ET : 9,3) versus 10,4 mois (ET : 9,5) pour les non-opérés. La proportion de fumeurs ou ex-fumeurs était plus importante chez les patients opérés que non opérés (91,6 % vs 87 %, p < 0,001), les épidermoïdes représentaient 35,8 % des cas contre 28,4 % pour les non-opérés (p < 0,001). Parmi les opérés en première stratégie (92,6 % des opérés), 56,9 %