1S122
Ann Pathol 2004 ; 24 : 1S122-1S124
Lundi 15 novembre 2004
17 h 00 - 18 h 00 (Grand Amphithéâtre)
COMMUNICATIONS ORALES (FOIE) Les adénomes hépatocellulaires : corrélations morphologie et mutation du gène HNF1α. Étude multicentrique française de 79 cas BIOULAC-SAGE P (1), JEANNOT E (2), SCOAZEC JY (3), GUETTIER C (4), TRAN VAN NHIEU J (5), PARADIS V (6), LETEURTRE E (7), WENDUM D (8), FABRE M (9), MICHALAK S (10), DE MURET A (11), ZUCMAN-ROSSI J (2) (1) Services d’Anatomie Pathologique CHU ; Pellegrin-Bordeaux, (2) INSERM U434, Paris, (3) E. Herriot, Lyon, (4) P. Brousse, Paris, (5) H. Mondor-Créteil, (6) Beaujon-Clichy, (7) Lille, (8) Saint-Antoine-Paris, (9) Bicêtre, Paris, (10) Angers, (11) Tours. Les adénomes hépatocellulaires (AH) présentent dans environ 50 % des cas des mutations bi-alléliques inactivatrices du gène TCF1/ HNF1_, le plus souvent somatiques, rarement constitutionelles [1]. But : Rechercher si les AH présentent des caractéristiques morphologiques liées au caractère muté ou non du gène HNF1_. Matériel et méthodes : Une série multicentrique de 79 cas de tumeurs hépatocytaires initialement diagnostiquées AH (unique, multiples ou adénomatose) était étudiée. Pour chaque cas, des fragments congelés d’une ou plusieurs tumeurs et du foie non tumoral étaient analysés à la recherche de mutations HNF1_ par séquençage de l’ensemble des exons codants et par RT-PCR. Sans connaître les résultats de l’analyse moléculaire, chaque cas faisait l’objet d’une relecture au microscope multitête selon une grille consensuelle de 22 items. Résultats : Il n’y avait pas de corrélation entre le caractère muté (38/79) ou non (41/79) et la taille, la présence ou non de capsule, le caractère unique ou multiple des tumeurs. Les AH mutés étaient significativement plus stéatosiques (p = 0,007), avec des contours festonnés, sans réaction inflammatoire (p < 0,005) et dans ce groupe, l’agrément diagnostique entre les observateurs était bon (p < 0,02). Les AH non mutés présentaient plus souvent des zones hémorragiques/péliotiques (p < 0,002), de nombreux vaisseaux, souvent dystrophiques (p < 0,02), des anomalies cytologiques (p < 0,0005) et une désorganisation de la réticuline (p < 0,04). Conclusion : 1 – Les AH mutés HNF1_ représentent un groupe morphologiquement reconnaissable et homogène ; le lien entre stéatose et inactivation du gène HNF1_ mérite d’être approfondi. 2 – Les AH non mutés HNF1_ sont plus hétérogènes, de diagnostic plus difficile ; la recherche d’autres altérations génétiques pourrait aider à mieux les caractériser.
Références [1] Bluteau et al. Nature Genetics 2002, 32 : 312-5.
Expression de l’E-cadhérine, de la béta-caténine et de la cycline D1 dans les carcinomes hépatocellulaires VINCENSINI JF (1), PARAF F (1), DURAND-FONTANIER S (2), POMMEPUY I (1), ROBERT S (1), VALLEIX D (2), DESCOTTES B (2), LABROUSSE F (1) (1) Service d’Anatomie Pathologique. Service de Chirurgie Viscérale et Transplantation, (2) CHU Dupuytren. 87042 Limoges Cedex. Introduction : L’E-cadhérine et la béta-caténine interviennent dans les processus d’adhérence cellulaire et participent à la voie de transmission du signal Wnt/béta-caténine dont la cycline D1 est un des gènes cibles. Ces protéines sont potentiellement impliquées dans l’oncogenèse des carcinomes hépatocellulaires (CHC). Les objectifs
de notre travail étaient de préciser leur rôle dans l’oncogenèse de ces tumeurs et leur valeur pronostique. Matériels et méthodes : Sur une série de 39 patients opérés d’un CHC, l’expression de ces protéines a été étudiée par immunohistochimie sur coupes en paraffine. Les résultats ont été analysés rétrospectivement en fonction des données cliniques, biologiques, virologiques et anatomo-pathologiques. Résultats : La moyenne de survie était de 33,5 mois. Une taille tumorale supérieure à 5 cm était le seul facteur indépendant de mauvais pronostic (p = 0,0071). Une surexpression cytoplasmique et une accumulation intranucléaire de béta-caténine ont été observées dans respectivement 54 % et 15 % des cas. Ces aspects étaient significativement plus fréquents dans les tumeurs dont la taille dépassait 5 cm. Une surexpression cytoplasmique de béta-caténine était associée à la présence d’embols tumoraux. Aucune corrélation n’a été mise en évidence entre l’expression de l’E-cadhérine, de la béta-caténine et de la cycline D1. Les étiologies les plus fréquentes étaient une intoxication éthylique (56 % des cas) et une infection par le virus de l’hépatite C (VHC ; 36 % des cas). En analyse univariée, les CHC liés au VHC avaient un plus mauvais pronostic, un taux de récidive plus élevé, se développaient moins fréquemment sur foie cirrhotique et surexprimaient plus souvent la béta-caténine. Conclusion : Nos résultats indiquent que la surexpression de bétacaténine est un événement tardif dans l’oncogenèse des CHC, qu’elle pourrait intervenir dans la dissémination tumorale et que la cycline D1 ne paraît pas être le gène cible de la voie Wnt/béta-caténine. L’oncogenèse des CHC liés au VHC semble différente de celle des CHC associés à une intoxication alcoolique.
SOS (Syndrome d’Obstruction des Sinusoïdes) après chimiothérapie pour métastases de cancers colo-rectaux : poursuite d’un coupable AUDARD V (1), RUBBIA-BRANDT L (2), SARTORETTI P (2), ROTH A (3), BREZAULT C (5), LE CHARPENTIER M (1), DOUSSET B (6), MOREL P (4), SOUBRANE O (6), CHAUSSADE S (5), MENTHA G (4), TERRIS B (1) (1) Service d’Anatomie Pathologique, (2) Service de Pathologie Clinique, (3) Service d’Oncologie, (4) Service de Chirurgie Digestive, Hôpital Universitaire, Genève, Suisse. (5) Service de Gastroenterologie, (6) Service de Chirurgie Digestive, Hôpital Cochin, Paris. Buts du travail : Avec environ 34 000 nouveaux cas par an, le cancer colorectal (CCR) est le cancer digestif le plus fréquent dans la population française. Le risque de survenue de métastase est élevé avec au premier rang les métastases hépatiques. La chimiothérapie systémique néo-adjuvante représente un des traitements les plus prometteurs pour augmenter le succès de la chirurgie des métastases hépatiques des CCR. Si cliniquement, l’efficacité de nouveaux cytotoxiques comme l’oxaliplatine ou l’irinotécan dans le traitement des métastases hépatiques de CCR a été démontrée, une éventuelle toxicité de ces derniers n’a pas été analysé au niveau du foie non tumoral. Méthodes : Nous avons étudié rétrospectivement l’aspect morphologique du foie non tumoral de 153 résections de métastases hépatiques de CCR effectuées entre Janvier 1994 et Décembre 2002 à l’hôpital Cochin et à l’hôpital de Genève. Quatre vingt sept malades avaient été préalablement traités par chimiothérapie avant la résection chirurgicale. Différents critères ont été évalués comme l’architecture hépatique, la stéatose et la présence de lésions vasculaires. Une étude en microscopie électronique du foie non tumoral a également été effectuée dans 3 cas. Résultats : Des dilatations sinusoïdales centro-lobulaires, d’intensité parfois marquée, étaient observées chez 44 des 83 malades (51 %)
© Masson, Paris, 2004