G Model
AMEPSY-2791; No. of Pages 8 Annales Me´dico-Psychologiques xxx (2019) xxx–xxx
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Me´moire
Facteurs associe´s au burn-out chez les techniciens supe´rieurs d’anesthe´sie re´animation dans un centre hospitalo-universitaire au centre tunisien Burnout Syndrome and its associated factors among Anesthesia Technicians in a Teaching Hospital in the central region of Tunisia Houda Kalboussi a,b, Asma Chouchane a,b,*, Fehmi Ferhi c, Lamis Nsiri c, Maher Maoua a,b, Sana El Guedri a,b, Haifa Aroui d, Ime`ne Kacem a,b, Aicha Brahem a,b, Souheil Chatti a,b, Olfa El Maalel a,b, Khaled Ben Jazia c, Nejib Mrizak a,b a
Service de me´decine du travail et de pathologies professionnelles, CHU de Farhat-Hached, 4002 Sousse, Tunisie De´partement de me´decine du travail et pathologies professionnelles, faculte´ de me´decine Ibn-El-Jazzar, universite´ de Sousse, Sousse, Tunisie c Service d’anesthe´sie et de re´animation, CHU de Farhat-Hached, 4002 Sousse, Tunisie d Service de me´decine du travail, hoˆpital Ibn-El-Jazzar, 3100 Kairouan, Tunisie b
I N F O A R T I C L E
R E´ S U M E´
Historique de l’article : Rec¸u le 10 mai 2019 Accepte´ le 15 juin 2019
Introduction. – Le burn-out (BO) est un e´tat chronique cause´ par un niveau de stress e´leve´. L’anesthe´sie re´animation est une discipline me´dicale stressante qui expose a` l’e´puisement professionnel. Objectifs. – De´terminer la pre´valence du BO chez une population de techniciens supe´rieurs d’anesthe´sie re´animation (TSAR) et identifier les diffe´rents facteurs qui y sont associe´s. Mate´riel et me´thodes. – E´tude transversale descriptive mene´e sur les trois derniers mois de l’anne´e 2015, aupre`s des TSAR exerc¸ant au Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) Farhat Hached de Sousse. La collecte des donne´es socio-professionnelles s’est base´e sur un auto-questionnaire anonyme. L’e´valuation du stress e´tait faite par des instruments de mesures valide´s, a` savoir les questionnaires de Siegrist et de Karasek et l’e´valuation du BO par le Maslach Burnout Inventory. Re´sultats. – Notre e´tude a concerne´ 46 TSAR, dont 41 % e´taient en e´tat de job-strain. Par ailleurs, 23,9 % des TSAR pre´sentaient un de´se´quilibre effort/re´compense. La pre´valence du BO dans sa forme se´ve`re et comple`te e´tait de l’ordre de 8,7 % et dans sa forme incomple`te de l’ordre de 39,1 %. Les TSAR du bloc ope´ratoire de gyne´co-obste´trique e´taient les plus concerne´s par le BO. En e´tude univarie´e, aucun facteur personnel ni professionnel n’e´tait significativement associe´ a` la survenue du BO. Conclusion. – Nos re´sultats rejoignent ceux des e´tudes ante´rieures confirmant le taux de pre´valence non ne´gligeable du BO aupre`s de TSAR. Par conse´quent, il s’ave`re important de prendre en conside´ration les facteurs qui y sont associe´s vu leur retentissement sur le bien-eˆtre des anesthe´sistes et sur la qualite´ des soins fournis pour les patients.
C 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve´s.
Mots cle´s : Anesthe´sie re´animation E´puisement professionnel Centre hospitalier universitaire Personnel hospitalier Pre´valence
A B S T R A C T
Keywords: Anesthesia and intensive care unit Anesthesia technicians Burnout Prevalence Teaching hospital
Background. – Burnout syndrome (BO) is a major psychosocial problem caused by chronic stress in the work environment. It is reaching epidemic levels in the medical population. Anesthesiology is among the most stressful medical disciplines which expose to BO. In fact, anesthesia technicians face frequent clinically challenging scenarios, which are an inevitable source of stress. Aims. – To identify the prevalence of BO among anesthesia technicians, and its associated factors. Methods. – A cross-sectional study conducted for a period of 3 months in 2015 among anesthesia technicians in Farhat Hached Teaching Hospital in the central region of Tunisia. The survey covered all
* Auteur correspondant. Service de me´decine du travail et de pathologies professionnelles, CHU Farhat-Hached, 4002 Sousse, Tunisie. Adresse e-mail :
[email protected] (A.C.). https://doi.org/10.1016/j.amp.2019.08.005 C 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve´s. 0003-4487/
Pour citer cet article : Kalboussi H, et al. Facteurs associe´s au burn-out chez les techniciens supe´rieurs d’anesthe´sie re´animation dans un centre hospitalo-universitaire au centre tunisien. Ann Med Psychol (Paris) (2019), https://doi.org/10.1016/j.amp.2019.08.005
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anesthetists in the operating room of gynecologist-obstetrics, visceral surgery, otolaryngology and ophthalmology. Data collection was based on a self-administered questionnaire with validated tools assessing burn-out (Maslach Burnout Inventory) and stress (Siegrist and Karasek). The data were analyzed using SPSS 23.0 software. A descriptive analysis was performed, also univariate analysis was performed calculating p values and OR. The significance level was set at 5%. Results. – Among 53 anesthesia technicians from 4 operating rooms, 46 anesthetists completed the survey indicating a response rate of 88%. According to the ‘‘Job Content Inventory’’, 41% of technicians were in job-strain. Overall, 52.2% anesthetists indicated high levels of emotional exhaustion, 34.8% indicated high levels of depersonalization, and 43.5% showed low personal accomplishment. According to the Siegrist model, 23.9% of cases had an effort/reward imbalance. The results show that 8.7% of participants suffered from high levels of overall BO, while 39.1% experienced medium levels. A rate of 39.1%, 65.2%, and 56.5% of respondents scored in ‘‘high’’ or ‘‘moderate’’ risk of burn out (emotional exhaustion, depersonalization and personal accomplishment, respectively). The technicians of the operating room of gyneco-obstetrics were most at risk of BO. There was no significant relationship between BO and socio-demographic evaluated characteristics (age, gender, marital status, having children, poor relationship with family members and marital conflicts). Also, none of the occupational evaluated characteristics (work station, more than 20 years of seniority at work, break time at work, the last rest of 2 consecutive days dates back to more than 15 days, number of free weekends in the last 3 months, lack of rest compensator guard post, low social support and high degree of effort and overinvestment) were significantly associated with BO. Conclusions. – Our results are in accordance with those of previous studies confirming the high prevalence rate of BO among anesthesia technicians. No significant association, between BO and sociodemographic or occupational characteristics, was found in the present study. In spite of our results, some associated factors to BO should be taken into consideration because of their impact on the well-being of anesthesiologists and the quality of care provided to patients.
C 2019 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
1. Introduction
2. Me´thodologie
Les importantes pressions et contraintes que subissent certains sur leur lieu de travail peuvent ge´ne´rer un e´puisement appele´ commune´ment « Burn-out » (BO) ou encore « syndrome d’e´puisement professionnel ». Ce syndrome, qui re´sulte d’un e´tat de stress chronique, est caracte´rise´ par une fatigue physique et psychique intense, ge´ne´re´e par des sentiments d’impuissance et de de´sespoir [1]. Les trois principales dimensions du BO sont l’e´puisement e´motionnel, la de´personnalisation et la diminution de l’accomplissement personnel au travail [2]. Loin d’eˆtre un proble`me the´orique, il s’agit d’un vrai proble`me social qui s’est globalise´ au fur et a` mesure que les socie´te´s changeaient. Apre`s les E´tats-Unis, il a e´te´ de´crit dans les pays d’Europe, au Royaume-Uni, en Hollande, en Belgique et dans les pays nordiques et s’e´tend maintenant en Afrique, en Chine et dans le continent indien ou` les changements de socie´te´ sont tre`s rapides [3]. Le BO inte´resse surtout les professions a` fortes sollicitations mentales, e´motionnelles et affectives ; en l’occurrence, les professions me´dicales [4,5]. En effet, le personnel d’anesthe´sie re´animation est re´pute´ eˆtre parmi le personnel de la sante´ le plus touche´ vu qu’il est expose´ a` des e´ve´nements traumatisants qui, tout en augmentant leur niveau de stress, peuvent eˆtre la cause de proble`mes psychologiques et e´motionnels, lesquels peuvent conduire a` l’e´puisement professionnel [1,6]. En Tunisie, le milieu de re´animation est impacte´ car c’est l’une des spe´cialite´s les plus stressantes et les plus a` risque de BO. Les techniciens supe´rieurs repre´sentent une cate´gorie professionnelle vulne´rable sujette a` l’installation de ce syndrome. Les quelques e´tudes tunisiennes publie´es sur ce sujet ont concerne´ de jeunes me´decins internes et re´sidents, toutes spe´cialite´s confondues [7,8]. Toutefois, les connaissances sur ce sujet restent tre`s he´te´roge`nes, surtout en termes de pre´valence et de facteurs de´terminants [9]. C’est dans ce cadre que nous avons mene´ cette e´tude en ayant comme objectifs de de´terminer la pre´valence du BO chez une population de techniciens supe´rieurs d’anesthe´sie re´animation (TSAR) et d’identifier les diffe´rents facteurs qui y sont associe´s.
C’est une e´tude transversale descriptive mene´e entre le 1er octobre et le 31 de´cembre 2015, aupre`s des TSAR exerc¸ant au Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) Farhat Hached de Sousse, au sein des blocs ope´ratoires de gyne´cologie-obste´trique, de chirurgie visce´rale, d’oto-rhino-laryngologie et d’ophtalmologie. Le CHU de Sousse employait, lors de la re´alisation de l’enqueˆte, 55 TSAR. Nous avons exclu de l’e´tude trois techniciens qui e´taient en conge´ de longue dure´e de plus de trois mois, et ceux en arreˆt de travail pour pathologie psychiatrique. L’enqueˆte a e´te´ mene´e par un me´decin qui s’est de´place´ dans les services concerne´s et a explique´ aux techniciens les diffe´rents volets du questionnaire. Il leur a livre´ les copies en main propre. Les copies ont e´te´ remplies sous couvert d’anonymat et collecte´es dans une boıˆte couverte avec un de´lai de 48 heures au maximum. L’autoquestionnaire comprenait deux parties : la premie`re partie concernait les donne´es socioprofessionnelles (genre, aˆge, statut matrimonial, lieu d’exercice, anciennete´ professionnelle, charge de travail, nombre de malades pris en charge par jour, conditions de travail. . .) et la deuxie`me partie concernait les conse´quences possibles du BO telles que les troubles du sommeil, l’usage de psychotropes. . . Dans le but d’une e´valuation globale et comple`te du stress professionnel, qui est un important facteur se rapportant au BO, nous avons utilise´ deux questionnaires valide´s : le mode`le demande-controˆle de Karasek [10] et le mode`le effort-re´compense de Siegrist [11]. Le questionnaire de Karasek permet d’explorer trois dimensions psychosociales : la demande psychologique, la latitude de´cisionnelle et le soutien social au travail. Il stipule qu’une situation de travail est ge´ne´ratrice de stress si elle associe une demande psychologique e´leve´e, une autonomie de´cisionnelle faible et un soutien social faible de la part de l’e´quipe de travail ou de la hie´rarchie. La combinaison d’une faible latitude de´cisionnelle et d’une forte demande psychologique de´finit le Job strain (tension au travail). En croisant autonomie et demande, on de´finit quatre grandes cate´gories de travailleurs : de´tendu (faible demande,
Pour citer cet article : Kalboussi H, et al. Facteurs associe´s au burn-out chez les techniciens supe´rieurs d’anesthe´sie re´animation dans un centre hospitalo-universitaire au centre tunisien. Ann Med Psychol (Paris) (2019), https://doi.org/10.1016/j.amp.2019.08.005
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grande autonomie), passif (faible demande, faible autonomie), actif (forte demande, grande autonomie) et stresse´ (forte demande, faible autonomie). Le questionnaire de Siegrist, utilise´ le plus souvent en comple´ment du questionnaire de Karasek, e´value le rapport entre les efforts extrinse`ques lie´s au travail (les contraintes et les exigences lie´es au travail a` la fois sur le plan psychologique que physique) et les re´compenses (salaire, estime, controˆle de son propre statut professionnel). Dans notre e´tude, la version courte du questionnaire a e´te´ utilise´e. Cette version comporte 23 items re´partis sur 3 e´chelles : e´chelle efforts (5 items plus 1 item sur la charge physique), e´chelle re´compenses (11 items) et e´chelle surinvestissement (6 items). Tous les items sont cote´s sur une e´chelle de Likert en 5 points de « Pas du tout d’accord » a` « tout a` fait d’accord ». Un score est calcule´ pour chaque e´chelle. Plus le score des efforts extrinse`ques est e´leve´, plus les efforts sont perc¸us comme importants. Plus le score des re´compenses est e´leve´, plus les re´compenses sont perc¸ues comme nombreuses. Afin d’e´valuer le de´se´quilibre entre les efforts fournis et les re´compenses, un ratio est calcule´. Une valeur qui est e´gale a` 1 traduit un e´quilibre entre efforts et re´compenses, par contre un rapport supe´rieur a` 1 indique un de´se´quilibre renvoyant vers des efforts e´leve´s et des re´compenses faibles. Par ailleurs, afin d’e´tudier la fre´quence du BO dans notre population, le Maslach Burnout Inventory (MBI), dans sa forme franc¸aise, a e´te´ utilise´ [12]. C’est un questionnaire auto-administre´, valide´, le plus utilise´ dans la litte´rature [13]. Il permet d’e´valuer l’atteinte psychologique au travail en e´tudiant les conse´quences du stress chronique. Sa forme originale est compose´e de 22 items qui permettent d’explorer 3 dimensions : l’e´puisement e´motionnel (EE) (9 items), la de´personnalisation (DP) ou de´shumanisation (5 items) et l’accomplissement professionnel (8 items). Les re´ponses de chaque dimension sont donne´es sur une e´chelle de fre´quence en 7 points, de « jamais » a` « tous les jours ». Un score pour chaque dimension est ainsi obtenu et permet une cotation en degre´ de se´ve´rite´ (bas, mode´re´, e´leve´). L’e´puisement professionnel est conside´re´ comme bas si le score est infe´rieur a` 17, mode´re´ si le score est compris entre 18 et 29, et e´leve´ si le score est supe´rieur a` 30. Pour l’item de´personnalisation, cette dernie`re est conside´re´e comme basse si le total est infe´rieur a` 5, mode´re´e pour un total compris entre 6 et 11, et e´leve´e pour un total supe´rieur a` 12. Enfin, l’alte´ration du sentiment d’accomplissement personnel est bas pour un score supe´rieur a` 40, mode´re´e pour un score compris entre 34 et 39, et e´leve´e pour un score infe´rieur a` 33. Un score e´leve´ d’e´puisement e´motionnel ou de de´personnalisation, ou un score bas d’accomplissement professionnel, suffit a` de´finir le BO. Ce dernier est dit « faible » si l’une des trois dimensions est pathologique, « moyen » si deux des trois dimensions sont pathologiques et « e´leve´ » si les trois dimensions sont pathologiques. Dans notre e´tude, nous avons conside´re´ comme professionnellement e´puise´es les personnes ayant au moins une dimension pathologique. Le BO est conside´re´ comme e´leve´ (ou se´ve`re) si l’e´puisement e´motionnel et la de´personnalisation sont e´leve´s avec un accomplissement professionnel bas. Les donne´es recueillies ont e´te´ saisies et traite´es au moyen du logiciel SPSS dans sa version 23. Le seuil de signification retenu a e´te´ de 0,05.
3. Re´sultats Sur les 53 anesthe´sistes recense´s dans les quatre blocs ope´ratoires, 46 ont re´pondu au questionnaire, soit un taux de participation de 88 %. Le genre fe´minin e´tait majoritaire (41 femmes soit 89,1 %) avec un sex-ratio de 0,12. L’aˆge e´tait compris entre 29 et 57 ans, avec une moyenne de 43,76 7,74 ans. Plus de 90 % des techniciens e´taient marie´s. Un technicien sur cinq a de´clare´ avoir une
3
Tableau 1 Re´partition des TSAR selon les trois dimensions du questionnaire de Karasek. Dimensions Demande psychologique Faible (Score 21) Forte (Scor > 21) Latitude de´cisionnelle Faible (Score 70) Forte (Score > 70) Soutien Social Faible (Score 21) Forte (Score > 21) Type de travail Travail stresse´ (Job strain) Travail passif Travail actif Travail de´tendu
Nombre
Pourcentage (%)
27 19
58,70 41,30
46 00
100 00
30 16
65,20 34,80
19 27 00 00
41 59 00 00
tre`s lourde charge familiale. Les effectifs des anesthe´sistes aux blocs ope´ratoires de chirurgie ge´ne´rale, de gyne´cologie obste´trique, d’otorhino-laryngologie et d’ophtalmologie e´taient de 15, 14, 9 et 8 respectivement. L’anciennete´ professionnelle de notre population d’e´tude e´tait en moyenne de 17,5 9,35 ans. En termes de charge horaire du travail, les techniciens travaillaient en moyenne 41,3 4,7 heures par semaine (avec un minimum de 22 heures et un maximum de 50 heures) et 6 0,2 heure par jour (avec des extreˆmes de 5 et 7 heures). Le nombre moyen de malades pris en charge par jour e´tait de 6,13 4,07 malades. Le tiers des TSAR (34,8 %) n’arrivaient pas a` avoir un temps de pause durant une journe´e de travail. La charge de travail e´tait juge´e comme importante dans 54,4 % des cas. Concernant les habitudes de vie, quatre techniciens seulement e´taient tabagiques et un seul consommait de l’alcool. La consommation d’excitants tels que le cafe´, le the´ ou bien les boissons e´nergisantes pendant la garde e´tait rapporte´e dans 23 cas (50 %). Deux (4,3 %) techniciens de´claraient utiliser des antide´presseurs. Huit participants de´claraient avoir une qualite´ de sommeil mauvaise ou tre`s mauvaise. Concernant l’e´valuation du stress, en appliquant le Job Content Questionnaire de Karasek, une forte demande psychologique e´tait note´e chez 41,3 % avec une faible latitude de´cisionnelle chez 100 % des techniciens. Un soutien social faible e´tait note´ chez 65,2 % des participants. Ainsi, 41 % de notre population e´taient en e´tat de job strain et 59 % e´taient des travailleurs passifs. Les travailleurs les plus stresse´s e´taient pre´sents au bloc de gyne´co-obste´trique (78 % des cas), comme l’illustre le Tableau 1. L’e´valuation du stress par le questionnaire de Siegrist a montre´ que 23,9 % des TSAR avaient pre´sente´ un ratio efforts/re´compenses supe´rieur a` 1 renvoyant a` un de´se´quilibre entre des efforts e´leve´s et des re´compenses faibles. Le pourcentage le plus e´leve´s de de´se´quilibre e´tait de l’ordre de 36 % note´ chez les techniciens du bloc de gyne´co-obste´trique alors qu’il e´tait de 12 % chez les techniciens du bloc ORL. Les niveaux de surinvestissement les plus e´leve´s e´taient e´galement note´s au sein du bloc de gyne´coobste´trique et les niveaux les plus faibles e´taient enregistre´s chez les techniciens du bloc d’ORL (Tableau 2). Tableau 2 Re´partition des TSAR en fonction de leur perception de « de´se´quilibre efforts/ re´compenses ». Bloc ope´ratoire
Bloc gyne´co-obste´trique Bloc ORL Bloc chirurgie ge´ne´rale Bloc ophtalmologie Total
Ratio « efforts/re´compenses » 1 n (%)
>1 n (%)
9 (19,6) 8 (17,5) 12 (26) 6 (13) 35 (76,1 %)
5 (10,9) 1 (2,2) 3 (6,5) 2 (4,3) 11 (23,9 %)
Pour citer cet article : Kalboussi H, et al. Facteurs associe´s au burn-out chez les techniciens supe´rieurs d’anesthe´sie re´animation dans un centre hospitalo-universitaire au centre tunisien. Ann Med Psychol (Paris) (2019), https://doi.org/10.1016/j.amp.2019.08.005
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Fig. 1. Description des niveaux de burn-out et de ses composantes.
L’e´valuation du BO par Maslach Burnout Inventory a permis de constater que parmi les 46 TSAR inclus dans l’e´tude, 18 (39,1 %) pre´sentaient un syndrome d’e´puisement professionnel de niveau mode´re´ chez 14 d’entre eux (30,4 %) et de niveau se´ve`re chez 4 techniciens (8,7 %). Vingt-quatre techniciens (52,2 %) avaient un niveau e´leve´ d’EE, alors que 16 (34,8 %) avaient un score mode´re´ et 6 (13 %) n’exprimaient pas d’EE. La DP touchait a` un niveau e´leve´ 16 techniciens (34,8 %), a` un niveau mode´re´ 14 participants (30,4 %), et e´pargnait 16 techniciens (34,8 %). L’accomplissement professionnel e´tait e´leve´ chez 11 techniciens (23,9 %), mode´re´ chez 15 (32,6 %) et bas chez 20 (43,5 %) d’entre eux (Fig. 1). Parmi les techniciens du bloc de gyne´cologie-obste´trique, 21 % pre´sentaient un niveau e´leve´ de BO. Ce taux e´tait de 7 % chez les techniciens du bloc de chirurgie ge´ne´rale et il e´tait nul chez les TSAR d’ORL et d’ophtalmologie. L’analyse univarie´e n’a permis de retenir aucun facteur comme significativement associe´ a` la survenue du BO. En effet, les facteurs e´tudie´s n’avaient aucune influence sur le risque d’apparition d’un BO (Tableau 3).
4. Discussion Le taux de re´ponse dans notre e´tude (88 %) est satisfaisant, compare´ a` ceux des autres e´tudes nationales et internationales qui de´passent a` peine les 50 % [2–7]. Au terme de cette e´tude, la pre´valence du BO chez les TSAR du CHU de Sousse e´tait de 39,1 %. Dans 8,5 % des cas le BO e´tait juge´ se´ve`re. Nos re´sultats sont en conformite´ avec les e´tudes qui ont de´montre´ que l’e´puisement professionnel est un proble`me e´mergent pour le personnel de la sante´, particulie`rement pour le personnel travaillant dans le domaine des urgences, des soins intensifs et d’anesthe´sie-re´animation ou` il se trouve face a` des situations de souffrance humaine [14,15]. De ce fait, plusieurs e´tudes e´pide´miologiques se sont inte´resse´es a` e´valuer l’ampleur du BO chez le personnel soignant. Les taux de pre´valence variaient entre 25 et 60 % et ont meˆme avoisine´ 80 % chez des jeunes me´decins [5,8,16,17]. Le taux d’e´puisement professionnel chez le personnel d’anesthe´sie-re´animation e´tait de 70 % selon une e´tude multicentrique mene´e au Maroc [5] et de 94,71 % des participants selon une e´tude tunisienne multicentrique [18]. Des taux de BO encore plus e´leve´s ont e´te´ re´cemment rapporte´s dans une e´tude tunisienne multi-
centrique re´alise´e au sein de sept CHU et qui a inte´resse´ 283 TSAR ou` l’on a constate´ que 94,71 % des participants avaient au moins une dimension pathologique et 39,5 % avaient au moins deux dimensions pathologiques [18]. Cette variabilite´ des re´sultats s’expliquerait par les diffe´rences me´thodologiques, dont la de´finition du BO se´ve`re et socioprofessionnelles des populations e´tudie´es (charge familiale, culture, mode de vie, re´mune´ration, conditions de travail, spe´cialite´ e´tudie´e, etc.) [8]. Dans l’e´tude multicentrique tunisienne de M’hamdi et al. et qui a concerne´ les TSAR, les auteurs ont rattache´ les taux e´leve´s de la pre´valence du BO a` l’instabilite´ e´conomique et administrative ve´cue en Tunisie depuis le de´but du printemps arabe et qui a alte´re´ le bon fonctionnement des structures hospitalie`res, rendant ainsi la taˆche du personnel hospitalier beaucoup plus difficile [18]. L’implication du genre dans l’induction du BO a e´te´ largement e´tudie´e dans la litte´rature et a abouti a` des re´sultats tre`s divergents. Contrairement a` nos re´sultats, certaines e´tudes ont montre´ que le genre fe´minin est un facteur de vulne´rabilite´ au BO, en admettant que les femmes sont plus fragiles et plus confronte´es a` l’e´puisement professionnel [19,20]. En revanche, l’e´tude d’Amamou et al. [21] a montre´ que les hommes sont plus touche´s par le BO que les femmes. Cette divergence dans les re´sultats pourrait eˆtre explique´e par la variation de dimension de BO mesure´e. Cela dit, si les femmes sont moins a` risque de de´personnalisation de la relation d’aide que les hommes [22–24], elles restent beaucoup plus sujettes a` l’e´puisement e´motionnel se´ve`re [25,26]. Plus encore, la femme semble eˆtre plus expose´e au cumul de facteurs de stress extra-professionnels [5]. D’autres auteurs conside`rent que les femmes ont des attitudes plus e´motionnelles et plus empathiques que les hommes qui ont plutoˆt des attitudes plus instrumentales [25]. Concernant l’effet de l’aˆge sur la survenue du BO, les re´sultats de la litte´rature sont sujets de controverses. Certaines e´tudes ont mis en e´vidence une association significative [26,27] et ont conclu que l’aˆge peu e´leve´ est associe´ a` une de´personnalisation plus importante et donc un taux plus important de BO ce qui a e´te´ explique´ par le fait que les jeunes n’ont pas encore acquis suffisamment d’expe´rience ou de recul sur leur profession et sont plus fragiles et donc de´shumanisent plus la relation [28]. D’autres auteurs ont rapporte´ que plus les soignants sont jeunes, plus ils sont a` risque de fatigue au travail [29] et que plus on vieillit, plus les me´canismes d’adaptation au stress seraient efficaces [8]. Cependant, aucune
Pour citer cet article : Kalboussi H, et al. Facteurs associe´s au burn-out chez les techniciens supe´rieurs d’anesthe´sie re´animation dans un centre hospitalo-universitaire au centre tunisien. Ann Med Psychol (Paris) (2019), https://doi.org/10.1016/j.amp.2019.08.005
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Tableau 3 E´tude des facteurs associe´s a` la survenue du burn-out dans la population e´tudie´e. Facteurs e´tudie´s ˆ ge A < 40 ans 40 ans Genre Fe´minin Masculin Statut matrimonial Marie´(e) Divorce´(e) Nombre d’enfants a` charge <2 2 Mauvaise relation avec ses proches Oui Non Proble`mes familiaux Oui Non Poste de travail Bloc gyne´co-obste´trique Bloc chirurgie ge´ne´rale Bloc oto-rhino-laryngologie Bloc ophtalmologie Anciennete´ dans le poste < 20 ans 20 ans Pause au travail Oui Non Volume horaire important Oui Non Charge de travail e´leve´e Oui Non Dernier repos de 2 jours conse´cutifs datant de Plus de 15 jours Moins de 15 jours Nombre de weekends libres durant les 3 derniers mois <4 4 Absence de restauration de sommeil apre`s la garde Oui Non
BO absent (n = 28)
BO pre´sent (n = 18)
p
08 20
07 11
0,466
26 02
15 03
0,365
24 04
18 00
0,144
11 17
03 15
0,104
02 26
06 12
0,059
05 23
06 12
0,397
08 09 09 02
06 05 01 06
12 16
10 08
0,400
12 16
07 11
0,790
15 13
08 10
0,546
16 12
09 09
0,635
19 08
12 06
0,793
08 18
06 12
04 23
05 13
OR [IC 95 %] 0,62 [0,18–2,20]
0,38 [0,05–2,36]
0,57 [0,44–0,74]
3,23 [0,75–13,83]
6,5 [1,14–37,04]
2,3 [0,58–9,11]
0,80 [0,22–2,87] 0,732
0,6[0,18–1,97]
0,84 [0,25–2,83]
0,69[0,21–2,27]
0,75[0,22–2,46]
0,84 [0,23–3,03]
0,88 [0,24–3,21] 0,858 0,45 [0,10–1,98] 0,494
BO : Burn-out.
corre´lation n’est retrouve´e entre l’aˆge et le BO dans certaines e´tudes nationales [21] et internationales [30,31] et ceci rejoint nos re´sultats. Plus encore, notre e´tude n’a pas objective´ une liaison significative entre les proble`mes familiaux et le BO, ce qui est discordant avec plusieurs autres e´tudes montrant que l’interaction re´ciproque ne´gative entre la vie prive´e et le travail est l’un des principaux facteurs extraprofessionnels qui pourrait engendrer du stress au travail et est souvent lie´ au BO [8,32,33]. Toutefois, avoir des enfants e´tait conside´re´ comme le facteur le plus protecteur contre le BO [2]. Tenant compte de certains facteurs professionnels, il ressort de notre e´tude que la pre´valence du BO complet et se´ve`re la plus e´leve´e e´tait note´e chez les TSAR du bloc ope´ratoire de gyne´co-obste´trique mais sans relation statistiquement significative. Ces re´sultats pourraient eˆtre explique´s, d’une part, par la charge de travail e´leve´e au bloc de gyne´co-obste´trique de´finie par le nombre d’acte le plus e´leve´ de tous les blocs du CHU Farhat Hached, et d’autre part, par l’importance des interventions qui devraient eˆtre effectue´es en urgence dans ce bloc et qui surviennent le plus souvent de fac¸on impre´visible chez des patientes sans ante´ce´dents pathologiques et qui s’attendaient a` vivre un e´ve´nement heureux. Ces situations font que l’exercice dans le bloc de gyne´co-obste´trique exposerait a` plus de risque d’e´puisement professionnel. Contrairement a` cela, une
e´tude faite par Nakhli et al. a prouve´ que le lieu d’exercice dans un CHU en particulier n’exposerait pas a` plus de risque d’eˆtre e´puise´, ˆ pitaux n’ont pas la meˆme charge meˆme s’il est e´tabli que tous les ho de travail ni les meˆmes ressources humaines ou techniques [28]. Cela a e´te´ retrouve´ dans l’enqueˆte mene´e par G. Mion en 2009 et qui s’est inte´resse´e aux anesthe´sistes-re´animateurs et n’a pas objective´ de lien entre le fait de travailler dans un bloc ope´ratoire ou bien en unite´ de re´animation et le risque de survenue de BO [34]. Le de´se´quilibre entre de fortes contraintes et une faible latitude de´cisionnelle qui caracte´rise le « job strain » a e´te´ retrouve´ chez 50 % de notre population d’e´tude. En effet, le manque d’autonomie comme le manque de responsabilisation sont associe´s a` une augmentation de l’insatisfaction au travail ainsi qu’a` une augmentation du niveau de BO. J.-E. Lemoine et al. trouvent que ceci est valable pour tous les secteurs d’activite´ et en particulier pour celui de la sante´ [35]. De surcroıˆt, les re´sultats d’Hasson et Arnetz indiquent que le manque de de´veloppement des compe´tences des personnels soignants pourrait eˆtre a` l’origine d’insatisfaction au travail et par conse´quent de BO a` la longue [36]. Toutefois, certaines e´tudes ont re´ve´le´ que, chez les anesthe´sistes re´animateurs, les facteurs de stress les plus de´terminants sont le manque de controˆle, les relations professionnelles, la surcharge de travail, la privation de sommeil
Pour citer cet article : Kalboussi H, et al. Facteurs associe´s au burn-out chez les techniciens supe´rieurs d’anesthe´sie re´animation dans un centre hospitalo-universitaire au centre tunisien. Ann Med Psychol (Paris) (2019), https://doi.org/10.1016/j.amp.2019.08.005
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chronique et la pression croissante exerce´e par la responsabilite´ manage´riale [20]. D’autre part, il a e´te´ de´montre´ que le cumul de fortes contraintes, d’un faible controˆle et d’un faible soutien social e´tait significativement lie´ a` l’apparition d’un e´puisement professionnel accompagne´ de troubles musculo-squelettiques, de pathologies cardiovasculaires, de troubles anxio-de´pressifs et d’une addiction [37]. De meˆme, les symptoˆmes de´pressifs ont e´te´ rapporte´s, par plusieurs e´tudes, pour eˆtre associe´s au BO et il a e´te´ sugge´re´ qu’ils peuvent eˆtre lie´s a` la perte de l’emploi [38]. Parmi les autres facteurs professionnels ave´re´s eˆtre lie´s au BO dans certaines autres e´tudes, on retrouve l’anciennete´ dans le poste de travail. Les longues anne´es d’expe´rience ne paraissent pas eˆtre un facteur protecteur de l’e´puisement professionnel tel que de´montre´ par l’e´tude de Molenda et Ducrocq qui estiment que le BO s’installe de manie`re sournoise et insidieuse sans que les titres et l’expe´rience professionnelle jouent un ve´ritable roˆle protecteur [39]. D’autre part, une tre`s courte dure´e d’exercice, dans un milieu professionnel, ne semble pas eˆtre protectrice contre le BO comme cela est de´crit dans l’e´tude de Mion et al. qui a re´ve´le´ que le BO s’installe en deux a` cinq ans de stress chronique [34]. Ailleurs, les re´sultats d’une autre e´tude mene´e par Mion et al. ont montre´ que 40,4 % des anesthe´sistes souffraient d’e´puisement e´motionnel et que le taux le plus e´leve´ e´tait note´ chez les jeunes me´decins, particulie`rement au cours de leur premie`re anne´e d’exercice ou` ils se sentaient en manque d’habilete´ [40]. Nos re´sultats n’ont pas montre´ de relation statistiquement significative entre le BO et les longues anne´es d’expe´rience. En revanche, le BO e´tait moins fre´quent parmi les TSAR qui exerc¸aient depuis plus de vingt ans. L’absence de pause au cours du travail et l’installation du BO n’e´taient pas associe´es dans notre e´tude. De surcroıˆt, nous n’avons pas prouve´ que le fait d’avoir des moments de pause au travail est un facteur protecteur de ce syndrome. Cela pourrait eˆtre explique´ par le fait que la lourde charge de travail ne peut pas eˆtre soulage´e par les quelques minutes de pause, ou bien par le fait que le stress exerce´ en milieu professionnel ne pourrait avoir fin qu’apre`s avoir quitte´ les lieux du travail et rompu avec les colle`gues, les supe´rieurs et meˆme les patients. En re´ponse a` ceci, selon F. Ducrocq, le BO engendre chez l’individu l’apparition d’un sentiment d’eˆtre litte´ralement « vide´ », « au bout du rouleau », cet e´tat de fatigue n’e´tant pas ame´liore´ par le repos. Ainsi le BO apparaıˆt comme une forme particulie`re de stress professionnel qui se distingue des autres manifestations de stress chronique tant par ses causes que par la manie`re dont il s’exprime. En effet, au cours de l’exercice de sa profession, chaque personne peut vivre des moments de forte pression. Bien souvent, un temps de repos de dure´e variable suffit pour permettre une reprise professionnelle dans de bonnes conditions, une e´volution favorable qui ne se constate pas en cas de BO [39]. En plus des facteurs socio-professionnels cite´s supra, des e´tudes ont montre´ qu’une interruption du sommeil et/ou une alte´ration du rythme circadien chez les travailleurs de nuit constituent bien un facteur de risque d’installation de BO [16,41]. Certaines e´tudes se sont inte´resse´es au nombre d’heures de sommeil et ont montre´ qu’avoir moins de cinq heures de sommeil par nuit aboutit a` l’installation de BO [42]. Notre e´tude avait certaines limites qui doivent eˆtre pre´cise´es. Premie`rement, la taille limite´e de l’e´chantillon nous a empeˆche´s de re´aliser une e´tude analytique multi-varie´e qui aurait pu aboutir a` des corre´lations plus significatives. Deuxie`mement, la pre´valence du BO dans notre population pourrait eˆtre sous-estime´e, vu que nous n’avons pas inclus dans la pre´sente e´tude les techniciens qui e´taient en conge´ de longue dure´e de´livre´s par des me´decins psychiatres ainsi que les re´ponses non se´rieuses et incomple`tes qui pourraient s’accorder avec une irritabilite´ psychologique extreˆme, un e´tat de stress, une de´personnalisation voire un ve´ritable e´tat d’e´puisement professionnel. Enfin, l’absence de versions arabes
valide´es en Tunisie des diffe´rents questionnaires internationaux d’e´valuation du stress et du BO auxquels nous avons eu recours a fait que nous avons utilise´ des versions franc¸aises, ce qui pourrait influencer la re´ponse d’un certain nombre de techniciens constituant un biais informationnel. Toutefois, notre e´tude pre´sente certains points forts. Tout d’abord, elle traite un sujet d’actualite´ en Tunisie et plus particulie`rement dans le secteur de la sante´. De plus, notre population d’e´tude e´tait homoge`ne puisqu’elle a inte´resse´ les TSAR exerc¸ant dans la meˆme structure hospitalie`re. De surcroıˆt, notre enqueˆte s’est de´roule´e pendant une pe´riode de deux mois correspondant a` la fin de l’automne/de´but de l’hiver, loin des vacances et des pe´riodes de conge´, ce qui a augmente´ le taux de participation des TSAR a` notre enqueˆte. Enfin, des e´chelles valide´es ont e´te´ utilise´es dans l’e´valuation du stress et du BO. 5. Conclusion Les re´sultats de cette e´tude confirment que les TSAR font partie d’un groupe a` haut risque de de´velopper l’e´puisement professionnel. Aucune caracte´ristique personnelle ni professionnelle n’e´tait significativement associe´e a` l’apparition du BO. L’identification des facteurs de risque du BO constitue une e´tape incontournable de la prise en charge pre´ventive de ce fle´au essentiellement dans le secteur de la sante´. A` l’avenir, il serait inte´ressant d’ame´liorer les conditions du travail des TSAR, de participer a` des formations continues ainsi que de de´velopper le travail collaboratif afin, d’une part, de pre´venir le de´veloppement du BO et, d’autre part, de combattre ses conse´quences graves. Contribution Tous les auteurs ont lu et approuve´ la version finale du manuscrit. ˆ ts De´claration de liens d’inte´re Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. Re´fe´rences [1] Tchaou AB, Djidonou A, Tchegnonsi N’venonfon CF, Gbogblenou GTA, Gandaho P. Burn-out chez le Personnel soignant des unite´s de soins intensifs de l’hoˆpital universitaire de Parakou au Be´nin. Eur Sci J 2018;14:1857–81. [2] Sanfilippo F, Noto A, Palumb GJ, Ippolito M, Mariapia G, Scarlata M, et al. Burnout in cardiac anesthesiologists: results from a national survey in Italy. J Cardiothorac Vasc Anesth 2018;32:2459–66. [3] Kovess-Masfety V, Saunderb L. Burnout: history, measurement and controversies. Arch Mal Prof Enviro 2017;78:16–23. [4] Lesagea FX, Berjotb S, Altintas E, Ajroud R, Maladry P, Razafindranaly J, et al. L’e´puisement professionnel chez les me´decins du travail. Arch Mal Prof 2012;73:366–9. [5] Massou S, Doghmi N, Belhaj A, Aboulaala K, Azendour H, Haimeur CH, et al. Enqueˆte sur le syndrome d’e´puisement professionnel chez les personnels d’anesthe´sie re´animation de quatre hoˆpitaux universitaires marocains. Ann Med Psychol 2013;171:538–42. [6] Bakshi SG, Divatia JV, Kannan S, Myatra SN. Work-related stress: a survey of Indian anesthesiologists. J Anaesthesiol Clin Pharmacol 2017;33:86–91. [7] Kacem I, Kalboussi H, Ayoub N, Brahem A, Maoua M, Boughattas W, et al. Burnout chez les jeunes me´decins : e´tude re´alise´e dans la re´gion de Sousse. Ann Med Psychol 2017;175:332–8. [8] Ben Zid A, Homri W, Ben Romdhane I, Bram N, Labbane R. Burnout chez les re´sidents en me´decine tunisiens : a` propos de 149 cas. Encephale 2018;44:337–42. [9] Kansoun Z. Le burnout des me´decins en France : Me´ta-analyse (2000–2017). Aix Marseille Universite´, Faculte´ de me´decine; 2017 [Me´moire en Sciences du Vivant, https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01876633]. [10] Karasek R. Job demands, job decision latitude, and mental strain: implications for job redesign. Adm Sci Q 1979;24:285–308. [11] Niedhammer I, Siegrist J, Landre MF, Goldberg M, Leclerc A. E´tude des qualite´s psychome´triques de la version franc¸aise du mode`le du De´se´quilibre Efforts/ Re´compenses. Rev Epide´m et Sante´ Publ 2000;48:419–37. [12] Maslach C, Jakson S, Leiter M. Maslach burnout inventory manual. Palo Alto: CCPP; 1996.
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