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Poster 138
Hemophagocytose au cours de la dengue O. Gisserot, S. Cremades, T. Boye, G. Menard, J.P. de Jaureguiberry La thrombopEnie est une manifestation hEmatologique bien connue au cours de la dengue. Elle s'associe plus rarement h d' autres cytop6nies sanguines et exceptionnellement ~t une hEmophagocytose comme dans l'observation suivante. Une femme de 40 ans Etait hospitalisEe pour cEphalEes fEbriles au retour d'un sEjour de deux mois au Cameroun. L' examen retenait une splEnomEgalie et l'absence de syndrome mEningE (PL normale). Une pancytopEnie Etait retrouvEe : 1 400 GB/mm 3(252 polynucl6aires neutrophiles/mm3), hEmoglobine : 11,.4 g/dL et 75 000 plaquettes/mm 3. L'haptoglobinEmie Etait normale et le test de Coombs globulaire nEgatif. Une cytolyse hEpatique Etait notEe au quatri~me jour. Un paludisme Etait 6cart6 et les hEmocultures sent revenues stEriles. Le myElogramme ne retrouvait pas de L e i s h m a n i e s mais des signes d' hEmophagocytose dans une moelle de type rEactionnel. Les sErologies VIH, EBV, CMV, parvovirus, h6patites A et B, n'6taient pas contributives. Une sErologie positive pour l'hEpatite C Etait dEcouverte de faqon fortuite.
Le diagnostic de dengue Etait finalement retenu devant la positivitE de la sErologie avec presence d'IgM en immunocapture. L'Evolution Etait rapidement favorable avec normalisation de 1'hEmogramme en quinze jours. Les cytopEnies sanguines observEes au cours de la dengue ont des mEcanismes dEbattus et variEes, sans doute souvent associEs et principalement pEriphEriques (immunologiques, CIVD...). Une origine centrale, mEdullaire, est rarement documentEe : il peut s' agir d' une hypoplasie des cellules hEmatopo~'Etiques avec arr~t de maturation par effet direct de la replication virale ou d'un syndrome hEmophagocytaire dent un cas a dEj~tEl6 rapport6 (Am J Hematol 1991 ; 38 : 339-40). La dengue peut ainsi faire partie des Etiologies ~ rechercher devant une hEmophagocytose, avec ou sans syndrome complet d'activation macrophagique, chez un sujet revenant de zone d'endfmie. Service de medecine interne-oncologie, HIA Sainte-Anne, 83800 Toulon Naval, France
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Une encephalite due ta la dengue & Djibouti C. Rapp, T. Debord, P. Imbert, R. Roue La dengue (FD) est une arbovirose tropicale en expansion. Les complications neurologiques dEcrites dans les formes hEmorragiques sont inhabituelles chez l'adulte au cours des FD classiques. Nous rapportons un cas de FD rEvE16e par un accEs maniaque, au retour de Djibouti. Un militaire de 21 ans, sans antEcEdent, 6tait admis le leravril 1998 pour des troubles du comportement constatEs par son entourage depuis son retour le 15 mars d'un s~jour d'un an ~ Djibouti. L'interrogatoire retrouvait la notion debut mars ~ Djibouti d'un syndrome pseudo-grippal associ6 h une thrombopEnie, rEsolutif en sept jours. Le patient signalait une mauvaise observance de sa chimioprophylaxie antipalustre par l'association chloroquine et proguanil, des rapports sexuels non protEgEs un mois auparavant et la consommation de cannabis. I1 se plaignait d'insomnie et de cEphalEes matinales avec vomissements. ,~ l'examen, il 6tait amaigri de 10 kg, agit& logorrhEique, on notait une tachypsychie avec fuite des idEes. I1 n'y avait pas de signes mEningEs, le reste de 1' examen neurologique 6tait normal. Le bilan blologique 6tait normal, il n'y avail pas d'argument pour un paludisme ou une primo-infection VIH. La ponction lombaire montrait une mEningite h liquide clair lymphocytaire (60 ElEments dont 80 % de polynuclEaires) sans anomalie biochimique. L'IRM cErEbrale 6tait normale. La presence d'IgG ~t un titre 61eve significatif sur deux prEl~vements sEriques et d'IgM spEcifiques de la dengue (sErotype 2) permettait de rattacher ces sympt6mes h une dengue.
L'Evolution 6tait favorable avec guErison sans sEquelle au deuxi~me mois. C o m m e n t a i r e s : Notre observation illustre la difficult6 de la prise en charge de troubles psychiatriques aigus au retour d'un sEjour tropical. La recherche d'une cause curable, organique ou mEdicamenteuse est imperative. Parmi les causes infectieuses, le neuropaludisme, une primo-infection VIH et les encEphalites tropicales doivent 6tre EvoquEs en prioritE. Les formes neurologiques de la FD sent rares chez l'adulte, et le neurotropisme des virus de la dengue discutE. L'expression neurologique de la FD est polymorphe avec possibilitE de troubles psychiatriques. Une mEningite lymphocytaire est retrouvEe dans 30 % des cas. Le diagnostic est facilitE par les techniques biologiques modernes (amplification gEnomique, cultures virales et immunohistochimie). Trois mEcanismes physiopathologiques sent suggErEs : encEpbalopathie par dEsordres hEmodynamiques ou mEtaboliques ; encEphalite spEcifique et exceptionnellement encEphalite postvirale de mEcanisme auto-immun, hypothbse retenue dans notre observation. Le pronostic est favorable avec possibilitE de sEquelles neuropsychiatriques contrastant avec la reputation de bEnignitE de la FD classique. C o n c l u s i o n : Les atteintes neuromEningEes sent rares au cours de la FD. I1 faut Evoquer le diagnostic devant toute encEpbalite inexpliquEe au retour d'une zone d'endEmie. Service do maladies infectiouses et tropicales, h6pita[ militairo Begin, 69, avenue de Paris, 94162 Saint-Mand6, France
Rev MEd Interne 2000 ; 21 Suppl 4