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Quand on cherche, est-ce que l’on trouve ? Étude observationnelle sur l’intérêt de réaliser un Holter prolongé ambulatoire (15 jours) dans une population d’AVC cryptogéniques
Patricia Bernady ∗ , Julia Potenza De Saulty , Olivier Flabaut , Guillaume Ballan , Stéphanie Bannier , Emmanuel Ellie Neurologie, centre hospitalier de la Côte Basque, Bayonne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Bernady) Introduction Les AVC sont entre 15 et 30 % cryptogéniques après le bilan initial. Certains sont suspects d’être cardioemboliques. Quel est le rendement de l’ECG prolongé chez ces patients ? Objectifs L’objectif est d’évaluer grâce à l’enregistrement holter prolongé (15 jours) en ambulatoire le taux de fibrillation auriculaire (FA) paroxystique (épisode > 30 s) chez nos AVC cryptogéniques. Patients et méthodes Entre décembre 2013 et novembre 2015, nous avons étudié les résultats de 59 enregistrements holter prolongés (Spider Flash) chez nos patients cryptogéniques. Tous ont bénéficié d’un bilan étiologique initial standard comportant un bilan biologique, une IRM cérébrale et ARM des troncs supra-aortique, un ECG, un monitoring cardiaque de 48 h, une échographie cardiaque. Résultats La population globale de 59 patients a pour âge moyen 58 ans (56 % H, 44 % F). Le délai moyen de pose du Spider Flash est de 44 jours. Six enregistrements ont retrouvé une FA paroxystique soit 10,1 % de la population globale. La moyenne d’âge est de 66 ans pour le groupe FA et de 56 ans pour le groupe nonFA. Le caractère secondairement hémorragique de l’AVC est de 10,1 % dans la population globale pour 16,7 % dans le groupe FA et 9,4 % dans le groupe nonFA. Discussion L’utilisation de ce dispositif d’enregistrement est bien tolérée. Le résultat de 10 % de détection de FA reste en accord avec la littérature évaluant environ à 11,6 % avec un enregistrement sur 15 j. Notre délai moyen de pose de l’enregistrement (44 j) est long mais ne diffère pas entre les deux groupes. Dans le groupe FA, le caractère secondairement hémorragique(16,7 %/9,4 %) était plus fréquent et la population plus âgée (66 ans/56 ans). Conclusion Si le Holter des 24 h reste le gold standard dans la détection de la FA, il faut persévérer par un enregistrement de longue durée. Le traitement sera différent, quand on sait que le taux de nouvelles lésions à l’imagerie à 3 mois est de 14 % après un AVC cryptogénique. Mots clés FA ; Holter prolongé ; AVC Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2016.01.168 R36
Infarctus médullaire aiguë : à propos de 2 cas
Sun Son Well Born Bompangue Kanga ∗ , Mohamed Amine Mnaili , Youssouf Benmoh , Nabil Abida , Yahya Hsaini , Ahmed Bourazza Neurologie, hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Son Well Born Bompangue Kanga) Introduction L’ischémie médullaire aiguë est une entité rare souvent évoquée par un faisceau d’arguments. Elle a
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bénéficié des progrès de l’imagerie diagnostique non invasive et notamment de l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Observation Cas no 1 : patient de 62 ans, diabétique, hospitalisé pour une lourdeur des 2 membres inférieurs (MI) d’installation brutale, survenue 48 h avant. L’examen clinique trouva une tétraparésie flasque. L’IRM médullaire montra un hypersignal en aspect de snake eyes dans le territoire de l’artère spinale antérieure en rapport avec un AVCI traité par antiagrégants plaquettaires(AAP), la rééducation fonctionnelle et insuline. La récupération motrice fut satisfaisante. Cas no 2 : patiente de 60 ans, diabétique et porteuse d’un carcinome hépatocellulaire dont l’indication de la chimioembolisation fut posée. Au décours de ce geste, la patiente présenta de fac¸on brutale une faiblesse des 2 MI et des douleurs rachidiennes, une rétention aiguë d’urines. L’examen clinique révéla une paraparésie flasque avec un signe de Babinski présent à gauche, un niveau sensitif D10–D12 et un globe vésical. L’IRM objectiva des hypersignaux médullaires étendues de D10 à D12 avec une image de lyse vertébrale en regard évoquant un infarctus médullaire. La patiente a été traitée par oxygénothérapie hyperbare, AAP et rééducation fonctionnelle. Discussion Les principaux aspects cliniques concernent les atteintes des artères spinales antérieures et postérieures. La radiologie est polymorphe et non spécifique. Les étiologies sont diverses. Son pronostic est généralement sombre avec une mortalité entre 10 et 20 % et des séquelles fonctionnelles lourdes de l’ordre de 30 à 50 %. Conclusion L’ischémie médullaire aiguë est un évènement neurologique rare dont l’intérêt est croissant du fait des progrès considérables en matière de diagnostic et de prise en charge par des moyens radiologiques. Mots clés Infarctus médullaire ; Imagerie par résonance magnétique ; Artères cérébrales Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2016.01.169 R37
Le syndrome de Claude : à propos de 3 cas
Naima Sghaier 1,∗ , Mouna Aissi 1 , Mokni Narjes 1 , Samia Younes 2 , Ayed Mahbouba Frih 1 1 Neurologie, CHU Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie 2 Neurologie, EPS Tahar Sfar, Mahdia, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Sghaier) Introduction Le syndrome de Claude est un syndrome rare qui comporte une paralysie de la troisième paire crânienne et un syndrome cérébelleux. La lésion en cause est encore un sujet controversé. Observation Nous rapportons les cas de 3 patients : un jeune âgé de 23 ans et deux autres âgés respectivement de 72 ans et 77 ans. Le motif de consultation était commun : instabilité à la marche avec des troubles visuels (ptosis, diplopie) d’installation aiguë avec un examen neurologique qui montrait un syndrome cérébelleux statique et cinétique d’un côté et une atteinte extrinsèque de troisièmes paires crâniennes de l’autre côté. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale chez chaque patient était en faveur d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique mésencéphalique paramédian de même côté que l’ophtalmoplégie. Le bilan étiologique était en faveur de l’athérosclérose pour les deux patients âgés alors que pour le patient jeune le bilan étiologique était négatif. La conduite était de mettre tous les patients sous antiagrégants plaquettaires avec contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires. L’évolution était