La reprogrammation sensorimotrice de la région lombaire : une solution d’avenir dans le traitement de la lombalgie chronique ?

La reprogrammation sensorimotrice de la région lombaire : une solution d’avenir dans le traitement de la lombalgie chronique ?

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La reprogrammation sensorimotrice de la région lombaire : une solution d’avenir dans le traitement de la lombalgie chronique ?

L

’objectif de cette étude préliminaire était d’évaluer les effets d’un programme de réentraînement sensorimoteur en cas de lombalgie chronique. Ce type de rééducation est destiné à améliorer la représentation corticale et la maîtrise du contrôle moteur de la région lombaire. Les critères d’inclusion dans l’étude étaient : lombalgie commune (non spécifique), score fonctionnel de Roland Morris < 4, âge compris entre 18 et 60 ans, avoir un tiers dans son entourage susceptible d’encourager à la pratique des exercices recommandés à domicile. Sur 10 candidats potentiels, seulement 3 sujets remplissaient les critères d’inclusion, les 7 autres présentant des critères d’exclusion.

Traitement Le traitement était composé d’une séance (brève) d’information sur la pathologie (au début du traitement), et de 10 semaines consécutives de rééducation sensorimotrice de la région lombaire. La rééducation était répartie en 5 périodes de 2 semaines, avec des exercices destinés à développer la représentation corticale (ou l’image) de la région lombaire, et des exercices destinés à améliorer le contrôle de la motricité lombaire (schéma moteur). Chaque période pouvait être prolongée d’une semaine en fonction des progrès réalisés par les sujets et en fonction du degré de maîtrise des exercices. La durée du traitement était d’une heure la 1re semaine puis de deux heures les semaines suivantes. Parallèlement, des exercices quotidiens devaient être réalisés à domicile,

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et poursuivis après l’arrêt des séances de rééducation. Les indicateurs utilisés pour évaluer l’effet du traitement étaient mesurés chaque semaine avant traitement (sur une période de plusieurs semaines), pendant et à la fin du traitement, et aussi 4 semaines après l’arrêt du traitement. Il s’agissait des indicateurs suivants : – l’intensité de la douleur (score brief pain intensity) comprenant 4  échelles distinctes évaluées suivant l’EVA, chacune caractérisant un aspect particulier de la douleur ; – la répercussion de la douleur sur les activités de la vie quotidienne et sur le vécu du sujet au quotidien (score brief pain intensity) comprenant 7 échelles différentes évaluées suivant l’EVA, et caractérisant des activités particulières de la vie quotidienne ; – l’incapacité fonctionnelle rapportée par les sujets selon l’échelle de Roland et Morris ; – la survenue de toute réaction négative au cours du traitement.

Résultats Les résultats de l’étude montrent : – que les 3 sujets ont pu participer au programme de rééducation jusqu’au bout sans manifestation négative ; – qu’il n’y avait pas de tendance spontanée à l’amélioration ni à l’aggravation avant traitement ; – que tous les indicateurs utilisés étaient améliorés à la fin du traitement ; – que cette amélioration était maintenue 4 semaines après l’arrêt du traitement (répercussion de la douleur

sur la vie quotidienne : comprise entre 2 et 4 pour un sujet et nulle pour les 2 autres, intensité de la douleur et score de Roland Morris < 4 pour les 3 sujets). La compilation des données recueillies, à chaque phase de l’évaluation, permettait de comparer les résultats avant et après traitement, et aussi avant et après arrêt du traitement. Cette comparaison montrait une diminution significative de la douleur et de ses répercussions sur la vie quotidienne, ainsi qu’une amélioration significative des capacités fonctionnelles. Pour conclure, les auteurs mettent en avant que, si ces résultats préliminaires sont positifs, ils doivent être confirmés par d’autres études, puisqu’une simple étude de cas comporte un risque de biais élevé. Q Patrick Colné RÉFÉRENCE

Wand BD, O’Connell NE, Di Pietro F et al. Managing chronic non specific low back pain with a sensorimotor retraining approach: exploratory multiple-baseline study of 3 participants. Phys Ther 2011; 91:535-46.

Kinesither Rev 2012;(122):4-16