LES ANTICORPS PRECIPITANTS EN ALLERGIE Par J. BIGUET
(Lille)
La question ,des anticorps pr4cipitants en a l l e r g i c - et nous entendons ici par allergic, les manifestations pathologiques qui sont attribuables en totalit6 ou pour une large part aux r4actions d'hypersensibilitfi - - soulhve des probl~mes assez nomhreux que nous consid4rerons sous trois rubriques successives : la pr4sence des anticorps pr6cipitants en allergic, leur signification et, enfin, l'int4r4t diagnostique de leur mise en 6vidence. I. - -
LA PRESENCE DES ANTIC, ORPS PRF-CIPITANTS EN ALLERGIE
A . - - D~FINITION DES ANTICORPS PRECIPITANTS ET CONSEQUENCE PRATIQUE DE CETTE DElVlNITION.
Discuter la prdsence des anticorps prdcipitants en allergie nous incite d'abord 5 les d6finir. Or, la propri4tfi de former des complexes insolubles dans des conditions d'4quilibre convenable en pr4senee de l'antig~ne homologue n'est pas caract&istique d'un type partieulier d'anticorps se rattachant 5 telle ou telle cl~isse d'immunoglobuline. T o u s l e s anticorps humoraux sont vraisernblablement pr4cipitants 5 des degr6s divers, mais parfois - - et c'est sans doute le cas des r4agines - - ]cur extr4me dilution suffit 5 masquer cette propri4t4. Nous lhverons eette difficult4 pr4alable en r6servant le nom de pr4cipitines aux anticorps IgG et IgM dont le pouvoir pr6cipant est r6v414 par la raise en oeuvre des techniques d'immunodiffusion en substrat g6lifi4 qui sont devenues banales de nos jours. La pr4sence ou t'absence de pr4cipitines est done en d4finitive sous la d4pendance de la sensibilit4 de la technique et des mo,dalit6s de son application. B. - -
ANTICORPS PRIICIPITANTS ET IMPREGNATION DE L'ORGANISME EN ANTIGENES.
I n d @ e n d a m m e n t des capacitds rdactionnelles propres 5 chaque individu, il est 4vi,dent que l'4laboration d'antieorps prfcipitants h un niveau dfteetable par nos techniques d@endra de ]a masse antigdnique introduite dans l'organisme.
Rev. franG AllergoI., 1970, 10 (1), 35-45
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BIGUET
Plusieurs 6ventualitds peuvent se produire : 1) L'imprdgnation de l'organisme sera gdn&alement tr~s insuffisante pour induire cette 6laboration ,d'anticorps prdcipitants chez les sujets atopiques souffrant d'un asthme classique. En 196o, PEPYs [13] , qui a rant apport~ h la connaissance et au diagnostic des pneumoconioses, 6crivait que ,dans les r6actions allergiques, des prdcipitines avaient dt6 raises en dvidence contre des champignons pathog&nes et non pathog~nes avec une fr~quence inattendue et consid~rable (1). En fair, il devait apparaltre, le temps passant, que cette proposition etait excessive et eoncernait essengellement des esp~ces fongiques susceptibles de cultiver dans l'organisme (Aspergillus fumigatus, Candida albicans par exemple). Au cours ,de notre expdrience personnelle nous n'avons rencontr~ que des ~checs dans nos tentatives d'objectiver des pr&ipitines dfins le s&um des sujets atteints d'asthmes classiques ob~ 6tait invoqude une sensibilisation fongique (z). Au demeurant, il n'est ~videmment pas impossible que chez terrains asthmatiques l'inhalation .de spores fongiques soit de temps 5 autre suf[isante pour que les antig~nes lib6r6s par leur lyse provoquent la formation de pr6cipitines sdriques dfcelables. Cependant, leur dis cr6tion rendra souvent malais6e leur caract~risation par rapport aux pr6cipit6s aspdcifiques et, a tortiori, emp~chera de les rapporter avec certitu.de ~ l'esp~ce fongique avec laquelle le s~rum des patients est confrontal en raison des communaut~s antig6niques varides qui peuvent exister entre les organismes les plus divers; certaines de ces communaut6s expriment la parent~ qui les relient, elle est phylog6nique, les autres correspondent 5 une simple rencontre de hasard. z) L'imprdgnation antigdnique de l'organisme sera par eontre suffisante pour entralner au cours de certains syndromes allergiques la production de pr~cipitines en quantit~ non n~gligeable dans les 6ventualit~s suivantes : a) si l'antig~ne est introduit par voie parent~rale, comme par exemple lors de sdroth~rapie ou de s6roprophylaxie ou dans un traitement insulinique; b) si l'antig~ne est inhald de fa9on massive et r6pdtfe, comme cela se pr6sente dans les pneumoconioses par poussi~res organiques ; c) si l'antig~ne est lib~r6 de fa~on continue (ou discontinue mais en quantit6 suffisante) par un organisme vivant, tel qu'un champignon dans certains asthmes
(1) II IIous prdeisait, d a n s le m 6 m e t r a v a i l , que ehez de I I o m b r e u x sujets a s t h m a t i q , nes sensihilis~s a u x s p o r e s de e h a m p i g n o n s , l a rdaetion p a p u l e i i s e de t y p e i r n m d d i a t p r o v o q u e e p a r le p r i c k test 6tait s u i v i e 3 h 12 h e u r e s apr~s sa d i s p a r i t i o n totale d ' u n e rdaetioii t a r d i v e . Cette d e r n i ~ r e dtait earact~ris~e m a c r o s e o p i q u e m e n t p a r u n 0ed~me p u t s u n e i n d u r a t i o n qui a t t e i g n a i t son m a x i m i i m en 24 h e u r e s , et m i e r o s c o p i q u e m e n t p a r nile i n f i l t r a t i o n i n t e n s e d ' 6 o s i n o p h i l e s . Elle ne se e o i i f o n d a i t p a s a v e e u n e r6aetion de t y p e t u b e r e u l i u i q u e , d ' a p p a r i t i o n p l u s t a r d i v e , maximnale en 48 h e u r e s , et s ' a c c o m p a g n a n t d ' u n e i n f i l t r a t i o n v a s e u l a i r e de l y m p h o e y t e s . E n r a i s o n de ses c a r a c t ~ r e s m a c r o s c o p i q u e s et m i e r o s e o p i q n e s , la r~aetion t a r d i v e des s u j e t s sensibilis~s a u x s p o r e s de c h a m p i g n o n s se r a t t a c h a i t a u t y p e A r t h u s qui est sous la ddpeiidance des p r 6 e i p i t i n e s . (2) E n 1966 n o u s a v i o n s e r u m e t t r e en ~vidence des p r d e i p i t i n e s s~riques ehez des sujets sensibiUsds a u x A l t e r n a r i a ; s a n s d o u t e a v o n s - n o u s h l ' d p o q u e i n a n q u d d ' e s p r i t c r i t i q u e : il s ' a g i s s a i t v r a i s e n l b l a b l e m e i i t de prdcipitds asp6cifiques, c a r nos t e c h n i q u e s se p e r f e c t i o n IIant nous IIfavoiis j a m a i s did c a p a b l e s de r e t r o u v e r p a r e i n e s r6actions p a r la suite ehez des m a l a d e s sensibilis6s p a r les esp~ces se r a t t a c h a n t h ce genre.
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ANTICORPS
PRECIPITANTS
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compliqu& d'4osinophilie puhnonaire, ou qu'un helminthe au tours de divers syndromes (dosinophilie pulmonaire tropieale, syndrome de Loeffler, visceral larva migrans, etc.). II, - -
S I G N I F I C A T I O N DES A N T I C O R P S PRI~CIPITANTS EN ALLERGIE
La d6monstration .de la pr6sence d'anticorps pr&ipitants dans un syndrome allergique ne signifie pas pour autant qu'ils l'expliquent ou m4me interviennent dans sa pathog4nie : les pr6cipitinesantifongiques (anti-Aspergillus ~umigatus, antiCladosporium herbarum) si souvent observ&s en Grande-Bretagne ehez les patients atteints de ,< Poumon de Fermier ,, [2o] sont seulement les t4moins de la ~ensibilisation de sujets par les actinomyc&es thermophiIes. I1 est 6galement tr6s vraisemblable que les anticorps pr6cipitants qui ont pu 4tre objectives dans l'allergie h l'insuline n'en sont guhre les responsables. D'autres fois, au contraire, des arguments puissants sugghrent que les pr&ipitines aient un r61e pathog4nique. Mais avant de tenter d'appr6cier ce rhle dans divers syndromes allergiques, un bref regard pr6alable s'impose sur quelques faits exp6rimentaux. Classiquement et tr6s sch6matiquement, deux types d'hypersensibilit4 de type imm~diat sont provoqu4s par les anticorps pr&ipitants : a) l'anaphylaxie d&ermin& par anticorps pr4eipitants et non pr4cipitants h affinit4 cellulaire et qui fait iutervenir dans son m&anisme un m4diateur chimique dont l'histamine est le plus important ; b) le ph6nom6ne de Arthus dont seuls les anticorps pr6cipitants sont responsables et sur lequel les antihistaminiques sont sans influence. Dans la r4alit4 les faits sont complexes. On notera en particulier les r4sultats exp&imentaux suivants : a) En ce qui concerne l'anaphylaxie, il existe chez le cobaye deux formes d'IgG : ia premihre, classique (7Sw), permet la transmission passive cutan'e h des esp4ces animales h4t6rologues ; la seeonde (7Svl), ~ ehalne lourde diff4rente dont le comportement dvoque celui des r4agines puisqu'elle est seulement susceptible de provoquer l'anaphylaxie cutan4e passive chez des animaux .de la mdme esp&e. I1 n'est pas impossible que les IgG humaines n'aient pas encore livr4 tous Ieurs secrets et qu'une analyse plus fine ne les scinde ult&ieurement en sous-ctasses dou&s de propri6t4s physiologiques diff4rentes. b) En ce qui eoneerne le ph6nomhne de Arthlls, il se d&oulerait pour MIA~LAgD et VOISlN [12] en deux &apes successives : clans un premier temps les 7Svl. absorb4s h la surface des mastocytes provoqueraient en r4agissant avec l'antighne l'6clatement des mastocytes et la lib&htion d'histamine. Les modifications vasculaires locales qui s'en suivraient seraient responsables du deuxihme temps; elles permettraient la diffusion dans les tissus, d'une part, de 7S~/1 en plus grande quantit4 qui d6termineraient, peut-&re par l'interm6diaire d'un m4diateur chimique, ]'ced6me du ph6nomhne de Arthus, .d'autre part, de 7S~2 qui seraient la cause des h6morragies qui l'accompagnent.
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De leur c6t6, NIQUEIRA et BIER [22], BIER et coll. [a], ont montr6 que la r4action de Arthus se produisait au site sensibilis6 par l'injection intradermique d'anticorps pr4cipitants lorsque deux heures plus tam on injectait h l'animal un m4lange d'un complexe antig~ne-anticorps h6t6rologue et de l'antighne homologue (t). Cet ensemble de travaux met donc l'accent sur le r61e que peuvent jouer les ph4nomhnes d'hypersensibilit4 de type imm4diat provoqu4s par des anticorps affinit4 cellulaire et agissant par .des m4diateurs chimiques 5 la fois dans le m~canisme m4me des r4actions de Arthus et sur leur localisation dans l'organisme. Devant la complexit4 d'interpr4tation des faits exp4rimentaux d6lib6r4ment provoqu4s et 5 propos desquels tousles moyens d'investigation sont autoris6s, comment s'4tonner de la confusion des faits cliniques et d e la difficult4 de leur compr4hension ? Iei, en effet, les divers types d'hypersensibilit6 vont s'intriquer souvent ,d'une telle fa~on que leur analyse s'av4rera trhs ardue, en sorte que les rapports existants entre le ph4nom~ne observ6 et les anticorps circulants et plus pr4cis4ment les anticorps pr6eipitants seront pour une bonne part hypothdtiques. Mais avant de poursuivre, dressons suivant GEnL et COOMBS (1963) [8] la liste des principales affections dans la pathogfinie desquelles un ph4nomhne de Arthus interviendrait de fa~on certaine ou seulement probable. Jadis une r4aetion de Arthus, s4vhre et g6n4ralis4e, toute pareille 5 celle qui peut 4tre d4clench6e exp6rimentalement, s'observait ~ la suite de l'administration r4p4t6e de s6rums. Aujourd'hui cette forme grave de la maladie s6rique est devenue exceptionnelle ; elle peut toutefois se voir encore ehez des sujets ayant regu prdalablement 5 l'injection d4clenchante quelques injections de s6rums de cheval antit4tanique ou lorsqu'on a affaire 5 ces patients diab4tiques depuis longtemps trait6s par l'insuline, mais actuellement la maladie s4rique est de manifestation plus discrhte. Seule sa forme typique retard4e peut 4tre attribu6e aux pr4cipitines; la r4action imm4diate est une manifestation atopique sous la d6pendance des r6agines. Les pneumoconioses par inhalation de poussi~res v4gfitales ou organiques, poumon de fermier, pontoon des 4leveurs d'oiseaux, bagassose et autres constituent un cadre d'affections tr6s homoghnes qui sont 4galement imputables ~ des rdactions de Arthus (z). Ces derni6res seraient encore 5 l'origine de nombreuses allergies par sensibilisation m4dicamenteuse, en particulier lorsque la p4nicilline et les sulfonamides sont coneern4s. Enfin, pour des raisons de similarit4 des 16sions .de la maladie s6rique et de celles de diverses affecfidns, il est sugg4r6 que des r6actions de Arthus jouent un r61e dans la pathog4nie de eertaines n6phrites, dans le lupus 4ryth6mateux, la polyartdrite noueuse, l!arthrite rhumatismale, etc. R4cemment, HALP~RN et coll. (~967) [9], 4mettaient l'hypoth6se que la physiopathologie du rhumafisme articulaire aigu (1) L ' a n n g ~ n e h o m o l o g u e r 6 a g i t a v e c l ' a n t i c o r p s q u i a s e n s i b i l i s 6 le d e r m e p o u r p r o d u i r e u n e r ~ a c t i o n d ' a n a p h y l a x i e p a s s i v e . L a r ~ a c t i o n de A r t h u s est p r o v o q u ~ e p a r le c o m p l e x e h~t~rologue. I1 f a u t n o t e r q u e l ' i n j e c t i o n i n t r a d e r m i q u e d ' h i s t a m i n e o u d ' h i s t a m i n o - l i b ~ r a t e u r s n e s u f f i s e n t p a s & l o c a n s e r l a r 6 a c t i o n de A r t h u s . P o u r BreR et coll. [2], le p h ~ n o m ~ n e , q u i r e s t e ol)scur, r e q u i e r t l ' i n t e r v e n t i o n de f a c t e u r s a d j u v a n t s d ' o r i g i n e e e U u l a i r e o u h u m o r a l e . (2) L a lime d e ces a f f e c t i o n s a dt~ r ~ c e m m e n t p r o d u i t e p a r C g A ~ P ~ (1968) [6].
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ANTICORPS
PRECIPITANTS
EN
ALLERGIE
s'explique par des anticorps pr~cipitants produits contre des antighnes communs au streptocoque h4molytique A e t aux tissus des malades (valvules, aorte, cartilage). De cet ensemble d'affections, nous ne retiendrons que les pneumoconioses par poussihres organiques pour discuter de ]a signification des pr4cipitines dans les allergies. Les pneumoconioses, en effet, parce qu'elles ont dt4 trhs syst4matiquement et tr6s soigneusement 6tudi4es par P~PYs et ses collaborateurs [lo, 11, 14 5 zl], nous paraissent fournir une s4rie d'exemples dont l'analyse et l'interpr4tation conduisent 5 une conception d'ensemble coh6rente et, nous semble-t-il, en accord avec la seconde sfrie de faits exp&imentaux auquels nous avons fair allusion plus haut. Consid&ons d'abord deux cas extr4mes, relativement simples, en apparence du moins : 1) Le cas des sujets atopiques souffrant d'un asthme classique par sensibilisation une poussifire organique inhal4e (pollen par exemple) et celui des sujets nonatopiques atteints d'un , poumon de fermier ,, typique. Dans la premihre 6ventualitG les m4canismes immunologiques qui provoquent 1'asthme sont sous la d4pendance des r4agines et le lieu de la r4action est ]a muqueuse bronchique, sihge d'un ced6me qui entralne une obstruction d'expiration. Si des anticorps pr4cipitants pouvaient 4tre 4ventuellement mis en 4vidence, ils seraient seulement en quantit6 trhs discrhte et tout incite 5 penser qu'ils ne constitueraient que des t6moins d'une eertaine imprfgnatlon de l'organisme par l'antighne sensibilisant. Dans la seconde 4ventualit4, les pr6cipitines sont responsables d'une r4action interstitielle entralnant une diminution de l'4lasticit~ pulmonaire et de la diffusion des gaz. L'intervention des rfagines peut 4tre exclue. Celle d'une traction associ4e d'hypersensibilit4 retard~e ne peut pas ~tre d4finitivement 4liminfe, mais les arguments p6remptoires en sa faveur font jusqu'ici d4faut. Cependant, l'interpr6tation du r61e des pr4cipitines sera beaucoup plus malais4 dans l'asthme fongique compliqu4 d'4osinophilie pulmonaire, e'est-h-dire compliqu4 d'infiltrations pulmonaires fugaces avec 6osinophilie sanguine. Aspergillus fumigatus est responsable de ce syndrome. Les sujets sont ici des sujets atopiques r4agissant habituellement, lots des explorations cutanfes, 5 de nombreux allerg6nes. Lorsque l'intradermor4action est pratiqu4e avec AspergiIlus tumigatus 5 la r4action r6aginique de type I qui est forte succhde g4n4ralement, 3 5 4 heures plus tard, une r4action de Arthus (type III des auteurs anglosaxons) [14]. Des pr~cipitines sont presque syst4matiquement objectiv4es dans le s4rum de ces malades encore qu'elles soient, suivant PEPYS, g4n&alement beaucoup moins abondantes que dans l'aspergillose pulmonaire [14]. Le test d'inhalation provoque dans l'aspergillose broncho-pulmonaire 5 4osinophiles une 4nergique r~action imm6diate de type asthmatique; cinq ~ six heures plus tard, la r4action bronchique se r6phte ou s'aggrave; elle s'accompagne d'une 614vation de temperature. Comment interpr4ter ici la r4action pulmonaire en fonction de l'existence des pr4cipitines ?
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Plusieurs hypoth&ses sont ~ envisager : a) La premihre accorde aux anticorps prdcipitants un r61e d4terminant essentiel. Les deux rdactions bronchiques, l'imm6diate et la retard4e, r4sultent d'une r6action de type Arthus qui se d6velopperait dans la bronche autour des cultures myc4liennes lib6rant leurs antighnes au contact des muqueuses. Dans cette hypoth~se et compte tenu des fairs exp4rimentaux, iI n'est pas interdit de penser qu'une r4action r4aginique pr@are le terrain de la r6action de Arthus. b) La seconde hypoth~se rend les rdagines responsables de l'ensemble des phdnom~nes observds. La r&ction tardive des tests d'inhalation ne constituerait qu'une prolongation de la r&ction immfdiate. c) La troisihme hypothhse fait intervenir successivement les rdagines qui dEclencheraient la reaction de type immEdiat puis les prdcipitines qui provoqueraient Ies rdactions locales et g4ndrales diff6rdes. I1 est bien difficile, faute d'arguments .d6cisifs, de trancher entre ces diverses possibilit& ; la seconde toutefois n'apporte aucune explication aux images radiologiques qui compliquent l'asthme. La dernRre hypoth~se serait peub4tre celle qui expliquerait le plus grand nombre des faits observds, qu'ils soient cliniques, radiologiques, ou qu'ils rfsultent ,des tests cutands et de provocation. Certes, on pourrait objecter que ]'inhibition des rdactions locales et gdn& rales tardives aussi bien que la r6action immddiate par l'inhalation prdalab]e au test de provocation, de chromoglycate disodique parle en faveur d'un mfcanisme purement r4aginique. Mais nous avons signal4 h propos des faits expdrimentaux ]es interfdrences qui existent entre les tractions 5 mfdiateur ehimique et Ie phdnomhne de Arthus, les premiers formant en quelque s'orte le lit du second qu'elles localisent. Et dans ces-conditions, il n'est pas irrationnel de penser Xcec PEPYs [17] que l'inhibition des reactions asthmatiques retarddes chez les malades est la consdquence bdnEfique de celle des tractions immddiates. Un argument suppldmentaire en faveur de cette hypothhse repose dans l'absence habituelle de r4action de type interstitiel chez les sujets porteurs d'aspergillose sauf lorsqu'ils sont en m4me temps des asthmatiques, en ddpit de leurs pr4cipitines s&iques ; l'exc~s de eelles-ci ne nous paralt pas pouvoir constituer, comme le pense PEPYs [15] , u n e explication valable du phEnom6ne, car tousles intermfdiaires existent entre ]es sujets qui 41aborent plus .de prdcipitines sdriques qu'un lapin hyperimmunis4 et ceux chez qui leur detection par Ies mdthodes usuelles s'av~re impossible (*). Au demeurant, il n'est pas sans int4r~t d'Evoquer maintenant le cas des maladies par sensibilisation des 41eveurs d'oiseaux; ces sujets sensibilis6s par les excreta et par les fractions s4riques des oiseaux (perruches, pigeons, canards) sont tant6t des sujets polysensibilis4s, tantSt des sujets sans pr4disposition constitutionnelle 4vidente 5 l'asthme.
(*) Cette e x p l i c a t i o n nous p a r a l t d ' a u t a n t p l u s d i f f i c i l e m e n t a c c e p t a b l e q u ' i l existe a s t h m e s a s p e r g i l l a i r e s ~ dosinophiles o1:1 les p r 6 c i p i t i n e s s4riques sont a b o n d a n t e s .
~0
des
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ANTICORPS P R E C I P I T A N T S
EN
ALLERGIE
Ghez les premiers qui se pr4sentent ctiniquement et radiologiquement eomme des asthmatiques, les tests d'inhalation provoquent une rdaetion bronchique imm4diate, suivie seulement d'une r&ction tardive lorsque les pr4eipitines s4riques sont abondantes. Chez les secondsl malades non-atopiques, qui se pr4sentent cliniquem e n t e t radiologiquement comme des pneumoconiotiques typiques avec des pr4cipitines s4riques 4videntes, l'inhalation de l'antighne provoque une r4action tardive qui est soit de type bronchique, asthmatique et r4versible par lqsopr4naline, soit de tyi~e parenchymateux et interstiffel. Chez tous ces sujets, quelles que soient les modalit4s de la r4action pulmonaire tardive, eette dernihre est aecompagn6e d'une r4aetion g4n6rale qu'objeetive 1'415vation de la temp6rature. Gette analyse des travaux de PEPYS nons incite h eonclure que les modalit6s rdactionnelles de l'organisme ~ l'inhalation de poussibres organiques d4pendent de faeteurs multiples inter-r6agissant de fa~on eomplexe les uns sur les autres ; les plus 4vidents de ces faeteurs nous semblent 4tre : le nombre, la qualit6 et la quantit6 relative des fractions antig4niques des poussihres organiques, le rapport (et 4ventuellement la nature) des anticorps pr4cipitants et des anticorps r6aginiques, la r4activit4 propre du terrain de chaque patient aux ph4nombnes de sensibilisation dont chaque type d'anticorps peut 4tre responsable. Et d'une fa~on plus g4n&ale, on serait tent4 de croire que, dans de nombreuses affections allergiques o6 les pr~cipitines interviennent par le biais d'une r4aetion de Arthus, l'action des antieorps pr&ipitants n&essite souvent (peut-4tre toujours) l'intervention pr4alable ou coneomitante d'antieorps de type anaphylaetique faisant intervenir les m6diateurs chimiques. Parmi ees derniers anticorps, les r4agines joueraient chez l'homme un r61e primordial, mais pas n6cessairement exclusif. III. - -
INTI~R[:T DIAGNOSTIQUE DE / A MISE EN ilVIDENCE DES PRECIPITINES
Que les prdcipitines soient l'614ment d4terminant d'un syndrome allergique ou qu'elles en soient seulement le t4moin, leur d~monstration peut constituer un argument diagnostique de pr4cision, ~ condition du moins que le biologiste soit parfaitement au fair ,des embfiehes des techniques d'immunodiffusion ; car il convient, en effet, de prendre garde aux pr4cipitds de nature non-immunologique mais insolubles dans les solutions de citrate trisodique qui 61imine les arcs substance C prot4ine anti-C ; de tels pr4cipitds sont produits de fa~on tr6s fr6quente tout sp4eialement lorsque les s4rums suspects sont confrontds avec des antigbnes fongiques. Une seconde cause d'erreur non n6gligeable est introduite par les pr4cipit6s qui correspondent ~ des eommunaut4s antig6niques de hasa~d. L'interpr~tation des r4sultats de prdcipitation obtenus en g41ose ndcessite, lorsque la r4action est discrhte, une parfaite connaissance de l'antighne et de ses fractions remarquables et signifieatives. Ce pr4alable posG nous rappellerons que dans l'4tat actuel de la sensibilit6 de nos techniques et dans le cadre de notre exp&ience concernant essentiellement les
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patients fran~ais ( Q , l'4tiologie des bien exceptionnellement 61ucid6e sp4cifiques. Par contre, la rnise en instructive pour le diagnostic d'un brihvernent en revue :
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asthrnes classiques m4rnes fongiques ne sera que par la d4monstration de pr6cipitines s6riques 4vidence des pr4cipitines sera particulihrernent certain nombre d'affections que nous passerons
1) L' asthrne aspergillaire avec ~osinophilie puhnonaire. I1 est provoqu4 par Aspergillus furnigatus. On sait que la r4v41ation des pr4cipitines anti-aspergillaires est rendue particulihrernent pr4cise par la possibilitd d'identifier des activitds enzyrnatiques chyrnotrypsique et catalasique [3-z4] au niveau des fractions les plus rernarquablernent antigdniques. En mati6re d'aspergillose, nous estirnons cependant ~ lo p. cent le hombre des rdactions faussernent n4gatives ; il est vraisernblable qu'un pourcentage d'4checs an rnoins 6gal concerne le diagnostic de l'asthrne aspergillaire bronchique. Cette affection sernble assez rare en France.
~) Les pneurnoconioses par inhalation de poussi&es protdiques. I1 s'agira surtout en France du ~ pournon de fermier ,, et du ~, pornnon de l'61eveur d'oiseaux ,,. En ce qui concerne la prerni6re affection, nous nous sornrnes efforc6s d'apporter quelques perfectionnernents ~ la technique d&rite par les auteurs anglo-saxons [1819] et quelques pr4cisions au diagnostic imrnunologique. Nons avons, en particulier, montr4 t'intdr~t d'un arc de pr6cipitation correspondant ~ une fraction spdcifique de l'antig~ne TherrnopoIyspora polyspora situ4e dans Ia zone des arcs [A] des irnrnuno-dlectrophor6grarnrnes et dou6e d'une activit6 chyrnotrypsique [4-27]. I1 est encore difficile de se faire une idde pr6cise de la fr4quence de l'affection en France. D'ores et d4j~, elle n'apparalt pas rare en Bretagne et clans le centre de la France (depuis ~968 nous avons eu 40 fois au rnoins l'occasion d'apporter la confirmation irnmunologique de ce diagnostic (2). Lorsqu'un s&urn nous est envoy6 avec suspicion de ~ pournon de ferrnier ,,, il est syst4rnatiquernent confrontal non seulernent avec les antighnes produits par les actinornychtes therrnophiles, rnais dgalernent contre les antig~nes, s4rurns et d4jections d'oiseaux [1-7-11-~3-z5]. Sur 7 cas fran~ais au total dont nous avons eu l'exp4rience en 1 5 rnois (5 certains, 2 probables), six furent d6pist6s par cette rn4thode. 3) Le choc
anaphylactique de l'hydatide rornpue.
Ce choc est selon toute vraisernblance h attribuer aux r6agines. Cependant la coexistence de pr6cipitines sp4cifiques perrnet de le rattacher ~ sa cause exacte. Le diagnostic irnmuno-41ectrophor6tique de l'hydatide est, en effet, un des plus satisfaisants et des plus pr6cis qui ait 4t6 mis au point dans notre service [5]. (1) I1 n ' e s t p a s i m p o s s i b l e que des p a t i e n t s d ' a u t r e s n a t i o n a l i t 6 s ou d ' a u t r e s races, plac6s clans u n eontexte c l i m a t i q u e diff6rent, sensibilis~s p a r e x e m p l e p a r des souches locales et p a r t i e u l i 6 r e m e n t a n t i g d n i q u e s de e h a m p i g n o n s , p r 6 s e n t e n t darts l e u r s a n g c i r c u l a n t des pr4cip i t i n e s a v e e u n e f r 6 q u e n e e p l u s 41evde et en q u a n t i t 4 n o t a b l e m e n t s u p 6 r i e u r e /~ ce q u i s ' o b s c r v e chez nous. (2) Nous s o m m e s t o u j o u r s tr6s r6tieents p o u r a p p o r t e r eette c o n f i r m a t i o n l o r s q u e n o u s ne r d u s s i s s o n s p a s h r e t r o u v e r en i m m u n o - 4 1 e e t r o p h o r ~ s e les a r c s r6v616s p a r u n e r 6 a e t i o n d ' O u e h t e r l o n y . L ' a n t i g 6 n e T. polyspora est en effet l ' u n de ceux qui n o u s est a p p a r u c o r n m e le p l u s s u s c e p t i b l e de d 6 t e r m i n e r des p r 6 e i p i t a t i o n s n o n i m m u n o l o g i q u e s .
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ANTICORPS
PRECIPITANTS
EN
ALLERGIE
4) Les pneumopathies h 6osinophiles et h infiltrats fugaees ou chroniques d'origine parasitaire. Ce cadre abrite des syndromes de gravit6 variable qui vont du syndrome de Loeffler ~ certaines 4osinophilies tropicales. Les helminthes sont g6n~ralement responsables de ces pneumopathies, soit qu'il s'agisse de parasites animaux dgards chez l'homme (larves d'ascaridds dont l'esphce la plus frdquemment en cause est Toxocara canis, larves d'ankylostomid4s, etc.), soit de parasites pour lesquels l'homme eonstitue l'h6te normal (Filaire de Bancroft, Tdnias par exemple) ou limite (Faseiola hepatica). Le taux des pr4cipitines est trhs variable dans ces pneumopathies et sans doute augmentera avec les chances de confirmation immunologique du diagnostic elinique si l'on met en oeuvre une technique plus sensible d'h6magglutination ou d'immunofluorescence. Mais fr4quemment, on ne dispose d'aucune information sur l'4tiologie vermineuse pr4cise vraisemblable (1). Dhs lors, il est opportun d'utiliser une technique qui permette une confrontation rapide du s4rum du suspect avec des antighnes multiples (2). Seules les techniques d'immunodiffusion de type Ouchterlony satisfont aetuellement une telle exigence et en fin de compte cet avantage confirme statistiquement leur moindre sensibilit6. CONCLUSION
Ce bref tour d'horizon des multiples problhmes concernant les rapports entre anticorps prdcipitants et maladies par sensibilisation nous conduit ~ un optimisme mesur4. Nous sommes optimistes, en effet, dans la mesure off un certain hombre de solutions h c e s problSmes se ddgagent progressivement d'investigations cliniques et biologiques pouss6es dont l'interprdtation bdndficie de l'apport d'une recherche fondamentale et exp4rimentale .de plus en plus pr6cise. Toutefois, les rdsultats acquis restent pour l'instant limit,s h u n nombre restreint d'affections allergiques et tout sp4cialement h celles qui sont ~ manifestations pulmonaires. De plus, la complexit6 de facteurs qui entrent en jeu dans le m6canisme pathog6nique des maladies considdr4es et la difficult6 de leur analyse sont telles qu'fls ne permettent pas d'exclure la possibilit4 de profonds remaniements ult6rieurs des conceptions qui aujourd'hui nous apparaissent comme convenablement cohdrentes. [Travail du L a b o r a t o i r e de P a r a s i t o l o g i e de la Facult~ m i x t e de M~decine et de P h a r m a c i e de L i l l e , place de V e r d u n , 59-Lille].
(1) I1 a r r i v e 6 g a l e m e n t q u e le c l i n i c i e n s o u p ~ o n n e u n p a r a s i t e q u i n e soit p a s le v d r i t a b l e r e s p o n s a b l e . Le b i o l o g i s t e a p r e s q u e t o u j o u r s int6r4t, darts les p n e u m o p a t h i e s h 6 o s i n o p h i l e s , h ne p a s l i m i t e r les i n v e s t i g a t i o n s h u n e s c a l e esp6ce p a r a s i t a i r e . (2) U n e x e m p l e p a r m i d ' a u t r e s i l l u s t r e r a l ' i n t 6 r ~ t de l a t e c h n i q u e . N o t r e e o l l a b o r a t e u r , l e P r o f e s s e u r A. CnPRo•, r e c e v a n t le s 6 r u m d ' u n p a t i e n t s u s p e c t de d i s t o m a t o s e , p o u s s e l ' e x p l o r a t i o u i m m n n o l o g i q u e p l u s a v a n t e o m p t e t e n u de l ' o r i g i n e c h i n o i s e d n m a l a d e . I1 est a i n s i c o n d u i t h i n f i r m e r le d i a g n o s t i c de d i s t o m a t o s e et h p r o p o s e r c e l u i d ' h y d a t i d o s e et de f i l a r i o s e a s s o c i d e s . Cette d o u b l e p r o p o s i t i o n d e v a i t ~tre v6rifi4e u l t 4 r i e n r e m e n t .
TOME 10,
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l ' BIGUET
RI~SUM~ Aprbs avoir rappeld que la dffinition d'anticorps pr6cipitants est plus life k une notion de quantit6 (done de technique de d4teetion), qu'~ un type particulier d'immunoglobuline, bien qu'il s'agisse surtout d'IgG et d'IglVf, l'auteur montre, par quelqnes exemples cliniques, sous qa~-lles conditions apparaissent les pr4cipitines. Evoquant ensuite les deux types d'hypersensibilit6 de type immddiat provoqn4s par les antieorps pr4eipitants, anaphylaxie et ph6nomane d'Arthus, ii souligne avec quelle prudence il rant accepter le r61e pathog4nique de ces derniers et concevoir leurs relations avec les r6agines et les m6diateurs chimiques qu'elles lib~rent. Apr~s avoir 4vit4 lea embfiches s4rieuses des techniques d'immunodiffusion, on peut en attendre des renseignements diagnostiques dans diverses affections : asthme aspergillaire avee 6osinophilie pulmonaire, pneumoeonioses par inhalation de poussi~res prot4iques (poumon de fermier et poumon des 41eveurs d'oiseaux), choc anaphylactique de l'hydatide rompue, et surtout les pneumopathies ~ 4osinophiles et k infiltrats, fugaces et chroniques, d'origine parasitaire off la recherche de pr6eipitines peut certes confirmer un diagnostic, mats parfois aussi orienter vers un parasite non soup~onn4 par la clinique.
SUMMARY PRECIPITATING ANTIBODIES IN aLLERGY After recalling that the definition of precipitating antibodies is linked more to the idea of quantity (hence the technique for detecting them) than to a particular type of immunoglobulin, even though it is mostly a question of IgG and IgM, the author shows, by means of a few clinical examples, the conditions under which the precipitins appear. :Recalling next the two types of immediate hypersensitivity provoked by the precipitating antibodies, anaphylaxis and the Arlhus phenomenon, he stresses that their pathogenic role and their relationship with the reagins and chemical mediators they liberate should only be considered with the greatest caution. With the serious pitfalls of immunodiffusion techniques avoided, one can expect to obtain diagnostic data on various diseases : aspergillar asthma with pulmonary eosinophilia, pneumokonioses due to inhalation of proteinic dust (farmer's and birdrearer's lung), anaphylactie shock of a ruptured hydatid, and particularly pneumopathies with cosinophils and infiltrates, transiellt or chronic, of parasitic origin in which the discovery of precipitins would certainly confirm a diagnosis, but also sometimes focus the attention on a parasite of which clinical examination gave no hint.
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