Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2016;77:372-404 accidente´s et celle du ligament croise´ ante´rieur chez 20 % d’entre eux. L’amyotrophie du quadriceps et la limitation du secteur de mobilite´ e´taient les se´quelles les plus fre´quentes et pre´sente´es par 61 patients (44,9 %) chacune. La dure´e moyenne d’arreˆt de travail e´tait de 265 226 jours avec un maximum de 1279 jours et une me´diane de 189,5 jours. Le taux moyen d’IPP accorde´ aux victimes e´tait de 17,66 17,62 %. Plus de la moitie´ (63,2 %) des accidente´s avaient garde´ le meˆme poste soit 86 patients, tandis que 15,4 % (soit 21 patients) avaient change´ de poste de travail. Par ailleurs, 3 cas de perte d’emploi et 7 cas d’invalidite´ ont e´te´ note´. Au terme de l’e´tude analytique multivarie´e, seuls le taux d’IPP (p 10 3) et la qualification professionnelle (p = 0,003) avaient une relation statistiquement significative avec le devenir professionnel. Conclusion Les traumatismes du genou repre´sentent une cause fre´quente d’handicap physique permanent avec de lourdes conse´quences socioprofessionnelles d’ou` l’importance de la mise en place d’une strate´gie de pre´vention dans laquelle le me´decin du travail joue un roˆle capital. Mots cle´s Impact socioprofessionnel ; Accident de travail ; Traumatisme du genou De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.076 T1-P051
Dormir sous l’oce´an malgre´ une isolation comple`te de l’environnement, les sousmariniers nucle´aires maintiennent des rythmes veille-sommeil stables pendant une mission de 70 jours sous la mer Damien Leger1,*, Marion Trousselard2, Pascal Van-Beers2, Olivier Coste3, Arnaud Vicard4, Julien Pontis4, Sylvain-Nicolas Crosnier4, Mounir Chennaoui2 1 Hoˆtel Dieu, AP–HP, Paris, France 2 Institut de recherche biome´dicale des arme´es (IRBA), unite´ Stress, Bre´tigny, France 3 HIA Desgenettes, Lyon, France 4 Escadrille des sous-marins lanceurs d’engins (SNLE), service me´dical de l’ESNLE, Brest, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Leger) Introduction La se´curite´ des sous marins en mission intercontinentale de´pend de hautes technologies, mais aussi de facteurs humains incluant les rythmes veille-sommeil des e´quipages qui sont expose´s a` de longues pe´riodes de travil poste´ et de nuit et a` une isolation prolonge´e (70 jours) du monde re´el (avec pas d’acce`s te´le´phonique ou par Internet avec la famille ou les amis). Dans le but de mesurer ces rythmes veille-sommeil, nous avons re´alise´ l’enregistrement a` bord du sommeil dans un groupe de 19 sous-mariniers volontaires en mission, travaillant sur un rythme de 3 24 heures au cours d’une mission de routine d’un sous marin nucle´aire lanceur d’engin (SNLE). Me´thode Enregistrements polysomnographiques (PSG) a` j21 et j51, mesure de cortisole´mie apre`s le sommeil, et mesure subjective du sommeil, de la somnolence, de l’humeur et de l’anxie´te´ (POMS) au cours des meˆmes j21 et j51. La lumie`re et la tempe´rature a` bord ont e´te´ aussi mesure´s. Re´sultats L’analyse des PSG montre que le sommeil ne varie pas en longueur (Temps de sommeil total) ou en qualite´ durant la mission. Les marins rapportent subjectivement un sommeil, une somnolence, une humeur et une anxie´te´ non significativement diffe´rente a` J51 qu’a` J21. Le score de confusion est plus e´leve´ a` J51. Les niveaux de cortisole´mie ne varient pas significativement. Conclusion Ces re´sultats montrent que des hommes vivant dans un environnement isole´ pour plus de deux mois peuvent pre´senter des rythmes veillesommeil maintenus lorsqu’ils suivent un rythme de travail re´gulier, sans contact avec l’exte´rieur et avec lumie`re et tempe´rature controˆle´es.
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Mots cle´s Travail de nuit ; Sommeil ; Sous-marins De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.077 T1-P052
Les revers d’un reclassement face aux ale´as de l’investissement Anne Affre, Be´atrice Bie´-Raix*, Martine Auzou, Patricia Frot, Ve´ronique Sode Inserm, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Bie´-aix) A partir du cas clinique d’une zootechnicienne affecte´e dans une animalerie de recherche, cette communication vise a` apporter un e´clairage sur les impasses rencontre´es lors de son reclassement sur un poste administratif suite a` la reconnaissance en maladie professionnelle de ses tendinites des membres supe´rieurs. Cet exemple s’attachera a` montrer que, outre les contraintes biome´caniques caracte´rise´es, d’autres facteurs en lien avec l’ensemble de l’organisation du travail sont implique´s aussi bien dans le de´veloppement de la pathologie que dans l’e´chec du reclassement sur le poste propose´. L’inte´reˆt est de chercher a` les inte´grer d’emble´e dans la de´marche pour ame´liorer la prise en charge et pre´venir l’e´ventualite´ d’une de´sinsertion professionnelle. Il s’agit donc d’une jeune femme tre`s investie mais qui ne se retrouve plus dans le me´tier qu’elle avait pourtant choisi et elle exprime diverses plaintes : elle vient travailler « a` contre cœur », il existe peu d’entraide entre colle`gues et un sentiment d’injustice domine. Son corps va exprimer ce qu’elle ne peut dire des obstacles a` la qualite´ de son travail, des contradictions entre l’investissement dans son me´tier et la re´alite´ de sa pratique, de la perte des solidarite´s. On sait qu’au-dela` de la re´alisation du but, le geste est porteur de sens et d’un contenu relationnel participant ainsi a` la construction de l’identite´ et de la sante´. Cette articulation travail-identite´ permet aussi d’expliquer l’e´chec partiel du reclassement. Si les plaintes somatiques ont effectivement re´gresse´ apre`s le changement de poste, s’installe a` leur place un sentiment de de´valorisation dans ces taˆches administratives subies avec un ve´cu d’insatisfaction ge´ne´ralise´e compromettant son reclassement et portant le risque d’une bascule dans une autre somatisation ou dans une de´compensation psychique. S’il est primordial d’agir pour soustraire l’individu aux contraintes physiques, on ne doit jamais perdre de vue le roˆle central du travail dans les processus de sante´ en fonction de son ade´quation avec les aspirations du sujet. Travailler cette question avec le salarie´ lui-meˆme et les diffe´rents acteurs de la sante´ (me´decin traitant, DRH,. . .) pour construire le changement constitue un apport essentiel a` la re´ussite du reclassement. Mots cle´s De´sinsertion ; Identite´ ; Organisation du travail ; Reclassement De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.078 T1-P053
Apport de l’analyse ergonomique dans le maintien dans l’emploi des ouvriers d’une entreprise de recyclage des de´chets textiles en Tunisie Irtyah Merchaoui*, Moufida Ben Amor, Ines Rassas, Charfeddine Amri, Adnene Henchi, Mohamed Akrout, Neila Chaari CHU FB Monastir, Monastir, Tunisie *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Merchaoui)