Manifestations vasculaires et VEGF au cours du Poems syndrome : à propos de 10 cas

S354

Abstracts / La Revue de médecine interne 30S (2009) S323–S384

Introduction.– Les gammapathies monoclonales de signification indéterminée (GMSI) et le myélome indolent (SMM) sont deux stades précoces du myélome multiple (MM), asymptomatiques et caractérisés, entre autre, par l’absence d’atteinte osseuse. En revanche, des lésions lytiques osseuses sont fréquentes dans le MM. L’IRM avec séquence de diffusion mesure les mouvements browniens de l’eau, sensibles à la cellularité lésionnelle (donc à l’infiltrat médullaire) et à la néovascularisation. Cette séquence fournit des informations qui complètent les données morphologiques des séquences IRM habituelles. Notre objectif était d’étudier l’apport de l’IRM avec séquence de diffusion pour l’évaluation de l’infiltration médullaire dans le MM, les SMM et les GMSI. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique. Tous les patients ayant bénéficiés d’une IRM corps entier dans le cadre du bilan d’un MM, d’un SMM ou d’une GMSI ont été inclus. Trois séquences d’IRM complémentaires ont été effectuées : T1, STIR et diffusion. Le degré d’infiltration médullaire était évalué sur le rachis. Résultats.– Soixante-dix patients ont été inclus : 9 GMSI, 19 SMM et 42 MM. L’âge médian était 64 ans (36–89 ans). Des lésions focales étaient visibles chez 31 des 42 MM. L’évaluation de l’infiltrat médullaire sur le rachis a permis d’identifier 4 groupes de patients : – groupe 1 (20 patients – 28,6 %) : signal médullaire normal ; – groupe 2 (19 patients – 27,1 %) : hypersignal diffus en séquence Stir ou diffusion, mais signal normal sur les 2 autres séquences ; – groupe 3 (25 patients – 35,7 %) : hypersignal diffus en séquences Stir et diffusion mais signal normal en T1 ; – groupe 4 (6 patients – 8,6 %) : hypersignal diffus sur les 3 séquences. Le degré d’infiltration en IRM n’était pas corrélé au stade de Salmon et Durie, à la taille du pic ou à la plasmocytose médullaire. Parmi les 42 MM, 7 (16,7 %) étaient classés dans le groupe 1, 12 (28,6 %) dans le groupe 2, 18 (42,9 %) dans les groupes 3 et 5 (11,9 %) dans le groupe 4. Il n’y avait pas de corrélation entre le nombre de lésions focales et le degré d’infiltration. La répartition des 28 GMSI/SMM dans les 4 groupes était respectivement 13 (46,4 %), 7 (25 %), 7 (25 %) et 1 (3,6 %). Ainsi, 53,6 % des GMSI/SSM avaient un aspect d’infiltration médullaire asymptomatique. Conclusion.– L’IRM avec séquence de diffusion combinée aux séquences classiques (T1 et Stir) permet de distinguer 4 groupes de patients avec des degrés d’infiltration médullaire différents. Des études prospectives sont nécessaires pour (1) étudier l’éventuel impact pronostique de ces anomalies sur l’évolution des MM (2) évaluer l’impact des infiltrats asymptomatiques sur le risque de transformation maligne des GMSI/SMM. doi:10.1016/j.revmed.2009.10.083 CO082

Manifestations vasculaires et VEGF au cours du Poems syndrome : à propos de 10 cas J. Connault a , C. Durant a , B. Hervier b , M.R. Andreu c , P. Godmer d , J.M. Brisseau a , M. Hamidou a , Z. Amoura b , J. Haroche b a Service de médecine interne, centre hospitalier universitaire, Nantes, France b Service de médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, Paris, France c Service de médecine interne, centre hospitalier de Cholet, Cholet, France d Service de médecine interne, centre hospitalier Bretagne Atlantique, Vannes, France Introduction.– Le Poems syndrome (acronyme anglais de l’association Polyneuropathy, Organomegaly, Endocrinopathy, Mprotein, Skin changes) est associé à une élévation du Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF) mais il n’a pas été décrit de manière évidente de conséquences vasculaires symptomatiques de cette production accrue de VEGF. Patients et méthodes.– Analyse rétrospective multicentrique des atteintes vasculaires associées à un syndrome Poems. Résultats.– Nous avons recensé 10 patients présentant un Poems (5 femmes et 5 hommes), d’âge moyen 64 ans, avec une durée d’évolution moyenne du Poems de 5 ans. La gammapathie monoclonale était le plus souvent de type IgA (6 cas), de type IgG (5 cas) et IgM (1 cas), avec 7 types lambda et 5 Kappa. Les patients étaient traités par autogreffe (5 cas), alexanian (3 cas), lenalidomide (2 cas) et 1 par endoxan. Un acrosyndrome de novo ou brutalement aggravé était décrit chez 4 patients. Les manifestations macrovasculaires étaient présentes

à type d’artériopathie des membres inférieurs (4 cas), d’accidents vasculaires cérébraux (3 cas), d’infarctus de myocarde (2 cas). Le terrain vasculaire est à faible risque avec 4 patients présentant des antécédents personnels et des facteurs de risque (3 dyslipidémies, 3 hypertensions, 3 tabagismes et un diabète). Le VEGF a été dosé dans 5 cas, toujours élevé au diagnostic et une correction concomitante de la réponse clinique du Poems avec stabilité ou amélioration de l’atteinte vasculaire sous traitement dans 4 cas. On notait chez 3 patients une reprise évolutive du Poems responsable d’une augmentation du taux de VEGF, s’accompagnant d’aggravation des symptômes vasculaires. Sept patients étaient traités par anti-agrégants plaquettaires, 4 par IEC et statines et 1 patient traité par anti-VEGF. Discussion.– Le monitoring du VEGF est utile au suivi des Poems syndrome car ses variations sont corrélées à l’activité de la maladie. Le rôle pathogénique du VEGF n’est pas totalement identifié, mais sa responsabilité dans la survenue des atteintes vasculaires symptomatiques est supposée. Le dosage du VEGF semble évoluer de manière parallèle aux atteintes vasculaires. Le taux du VEGF semble être prédictif de l’évolution du Poems mais aussi de celle des manifestations vasculaires. Chez des patients avec des facteurs de risque, les manifestations micro- et macrovasculaires doivent être recherchées et traitées. Conclusion.– La corrélation du VEGF avec des atteintes vasculaires symptomatiques graves au cours des Poems syndromes, y compris en l’absence de terrain particulier, fait évoquer une responsabilité directe du VEGF. Le dosage du VEGF doit être réalisé au diagnostic et au cours de l’évolution du Poems. Les atteintes vasculaires doivent être recherchées, dépistées et traitées précocement, particulièrement en cas de facteurs de risque cardiovasculaires. doi:10.1016/j.revmed.2009.10.084 CO083

Intérêt du Macrophage-Colony Stimulating factor en tant que marqueur de l’atteinte osseuse au cours du myélome multiple M. Gressier a , V. Salle b , S. Blanpain c , J. Schmidt b , A. Smail b , F. Betsou d , P. Duhaut b , S. Kamel a , J.P Ducroix b a Service de biologie médicale, CHU Nord, Amiens, France b Service de médecine interne, CHU Nord, Amiens, France c Service de radiologie, CHU Nord, Amiens, France d Service de biobanque de Picardie, CHU Sud, Amiens, France Introduction.– L’atteinte osseuse représente le principal facteur de morbidité au cours du myélome multiple (MM) et résulte d’une hyper résorption osseuse. Le Macrophage-Colony Stimulating Factor (M-CSF), facteur de croissance hématopoïétique et cytokine nécessaire à la différenciation des ostéoclastes, est retrouvé de fac¸on élevée dans les sérums de patients atteints de cancer pouvant s’accompagner de métastases osseuses. L’objectif de cette étude est de comparer les concentrations sériques de M-CSF entre des sujets atteints de MM, de gammapathie monoclonale de signification indéterminée (GMSI) et des témoins, puis d’établir un lien entre ce paramètre et l’atteinte osseuse au cours du MM. Patients et méthodes.– Nous avons inclus rétrospectivement 57 patients présentant un MM, 40 patients une GMSI et 59 témoins. L’atteinte osseuse a été évaluée à partir de l’analyse des radiographies du squelette entier, réalisées lors du bilan initial. Les concentrations de M-CSF ont été mesurées dans les sérums par une méthode Elisa. Pour l’analyse statistique, les valeurs ont été normalisées puis le test t de Student a été utilisé pour étudier la différence entre les groupes (p < 0,05 est considéré comme significatif). Les variables sont exprimées en moyenne ± erreur standard. Résultats.– Les concentrations sériques de M-CSF sont significativement plus élevées dans le groupe MM (956,3 pg/mL ± 145,5) comparativement au groupe GMSI (377,5 pg/mL ± 31,0) (p < 0,001) et au groupe témoin (493,1 pg/mL ± 15,8) (p = 0,009). Une atteinte osseuse était observée chez 42 patients atteints de MM, les autres sujets n’en présentant pas. Une différence significative est mise en évidence entre ces 2 sous-groupes : les patients sans lésion lytique ont des taux circulants relativement bas (439,9 pg/mL ± 52,4) alors que ceux ayant des radiographies anormales présentent des concentrations plus de 2 fois supérieures (1140,8 ± 189,0) (p = 0,014). Par ailleurs, l’augmentation du taux de ␤2microglobuline (> 3,5 mg/L) serait liée à des concentrations