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JDP 2019
MSE représentaient des couples dans 88 % des cas. Le sexe oral était pratiqué dans 82 % des MSE, toujours sans préservatif. Le port de préservatif lors de rapports vaginaux et anaux était de 5,5 et 6,6 % respectivement dans les MSE HSF et de 25 % dans les rapports anaux HSH (p = 0,006). Une éjaculation d’un partenaire sur l’autre était visible sur 60 % des MSE, avec contact avec la muqueuse buccale (28 %) et éjaculation interne sans préservatif (11 %). Discussion Notre étude montre qu’en 2019 la grande majorité des MSE les plus populaires diffuse des actes sexuels non protégés (RS oral, vaginal ou anal). L’usage du préservatif reste plus fréquent dans les vidéos HSH que dans les vidéos HSF dans l’absolu. Les effets de l’exposition aux MSE et les risques de RS non protégés ont surtout été étudiés au sein de la communauté des HSH. La question se pose cependant de fac ¸on plus large chez tous. Ainsi, chez les adolescents, l’exposition aux MES est associée avec l’intention d’avoir des RS. L’exposition à des MES est corrélée à un plus grand nombre de partenaires, une consommation d’alcool ou d’autres substances lors du RS, et également des RS non protégés. Les limites de notre étude incluent le faible nombre de vidéos visualisées comparé au volume total de vidéos. Conclusion En 2019, entre 82 et 95 % des RS anaux et vaginaux sont non protégés sur les vidéos pornographiques les plus populaires. L’exposition à ces vidéos joue possiblement un rôle dans la prise de risque des spectateurs. Mots clés Infections sexuellement transmissibles ; Internet ; Pornographie Déclaration de liens d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Il n’existe pas de recommandation thérapeutique. La plupart des patients ont bénéficié d’antifongiques (voriconazole, posaconazole ou itraconazole) et 5/12 ont eu une chirurgie complémentaire. Ces médicaments sont à manier avec précaution en raison de l’inhibition du CYP3A4 majorant les taux de certains immunosuppresseurs. Conclusion L’infection à cœlomycète doit être évoquée chez les sujets transplantés ayant séjourné en zones tropicales, même des années avant les symptômes. Mots clés Immunodépression ; Phaehyphomycose ; Medicopsis romeroi
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C. Bertin 1,∗ , E. Sitterlé 2 , A. Scemla 3 , S. Fraitag 4 , S. Delliere 5 , S. Guegan 6 , S. Leclerc-Mercier 4 , C. Rouzaud 5 , F. Lanternier 5 , M.-E. Bougnoux-Andremont 2 1 Laboratoire de microbiologie 2 Laboratoire de parasitologie-mycologie 3 Transplantation rénale 4 Anatomopathologie 5 Maladies infectieuses et tropicales, hôpital Necker, AP—HP 6 Dermatologie, hôpital Cochin, AP—HP, Paris, France
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Mycétome à cœliomycète chez un greffé rénal夽 N. Jacob 1,∗ , F. JeddiI 2 , L. Muguet Gueno 3 , M. Giral 4 , C. Paugam 1 Dermatologie 2 Parasitologie et mycologie, CHU de Nantes 3 Dermatologie, CHU Fort-de-France 4 Transplantation, CHU de Nantes, France
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Introduction Les phaehyphomycoses sont des infections fongiques dont l’inoculation se fait généralement par voie cutanée post-traumatique en pays tropicaux. Ces affections surviennent essentiellement chez les patients immunodéprimés, greffés d’organe solide ou sous corticothérapie orale prolongée. Nous rapportons le cas d’un patient ayant développé une infection souscutanée à Medicospsis romeroi et discutons des cas rapportés dans la littérature. Observations Un patient de 28 ans originaire de Guinée, en France depuis 2012 et greffé rénal depuis 2015 était adressé pour l’apparition d’une lésion hyperkératosique de l’hallux droit évoluant depuis 2016. L’histologie mettait en évidence un infiltrat histiolymphocytaire dermique et des filaments mycéliens visualisés à la coloration de PAS et de Grocott. La culture mycologique trouvait en six jours un champignon noir identifié Medicopsis romeroi par séquenc ¸age de la zone ITS 1/4 (internal transcribed spacer). Un bilan comprenant un scanner thoracique et des sinus permettait d’écarter un foyer fongique profond. La rémission complète était obtenue après trois mois de traitement par voriconazole, associé à une chirurgie d’exérèse. Discussion Une revue publiée en 2019 a rapporté à l’échelle mondiale 12 cas d’infection à M. romeroi chez des sujets greffés. Les patients étaient originaires d’Afrique (4/12), d’Inde, Pakistan, Bangladesh (4/12) et Chine (1/12). Neuf sur 12 était transplantés rénaux, 2/12 greffés hépatiques et 1 greffé cardiaque. L’aspect clinique était celui de nodulo-kystes (9/12), de lésions verruqueuses (2/12) et d’ulcère (1/12). Deux patients ont présenté une forme disséminée de l’infection.
Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.459. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.459.
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Mycoses cutanées et sous-cutanées chez 19 patients transplantés rénaux : un challenge diagnostique et thérapeutique夽
Introduction Les mycoses cutanées et sous-cutanées (MCSC) sont des infections du derme et des tissus sous-cutanés survenant souvent suite à l’inoculation d’un agent fongique. Chez les transplantés d’organe solide les infections fongiques invasives (IFI) représentent jusqu’à 5 % des infections. Chez les transplantés rénaux (TR), les infections à champignon filamenteux représentent 7 % des IFI. Nous décrivons les caractéristiques de ces MCSC chez les TR. Matériel et méthodes Cette étude rétrospective (2011—2019) monocentrique a inclus les TR ayant une infection fongique dermo-hypodermique prouvée (extension dermique à l’histologie et documentation mycologique). Les caractéristiques clinicobiologiques, histologiques, et mycologiques ont été recueillies, ainsi que le bilan d’extension, le traitement antifongique (ATF) et/ou chirurgical et leur efficacité et tolérance. Résultats Dix-neuf patients TR de 49 à 75 ans ont été inclus. Le traitement immunosuppresseur comprenait systématiquement un anti-calcineurine et des corticoïdes (10 mg/j en moyenne) ± un antimétabolite (n = 18). Les comorbidités étaient fréquentes : diabète (n = 13), néoplasie (n = 4), VIH (n = 1). Dans 59 % des cas une tumeur (carcinome épidermoïde n = 6, lymphome n = 1) ou une maladie de Kaposi (n = 5) étaient suspectées. Les lésions étaient uniques dans 47 % des cas, souvent nodulaires (74 %) et atteignant uniquement les membres, majoritairement sans fièvre ni altération de l’état général (89 %). À l’histologie, on observait une hyperplasie épidermique (100 %), un infiltrat inflammatoire (84 %) principalement dermique (88 %) et à prédominance d’histiocytes (63 %) et/ou de PNN (42 %). Les champignons étaient visibles dans 89 % des cas sous forme de filaments ou de vésicules (84 % des cas respectivement). L’examen mycologique de la biopsie a montré des filaments mycéliens à l’examen direct dans 84 % des cas (n = 16/19). L’identification
Posters par culture et/ou biologie moléculaire, retrouvait 11 espèces fongiques différentes (phaehyphomycètes n = 13, hyphomycètes n = 4, dermatophyte n = 1, et mucorales n = 1). Le bilan d’extension était toujours négatif. La recherche de bêta-D-glucanes était toujours positive. Le traitement ATF par azolés (posaconazole n = 13, voriconazole n = 3) ou ambisome IV (n = 2) durant 10 mois en moyenne a été associé à la chirurgie dans 11 cas. Les effets secondaires étaient constants, principalement un surdosage en immunosuppresseurs (61 %) ou une dégradation de la fonction rénale (89 %). Discussion Ce travail souligne la grande diversité de filamenteux responsables de MCSC chez les TR. La documentation mycologique, indispensable, a permis d’adapter le traitement ATF selon leur spectre de sensibilité. Les interactions médicamenteuses entre ATF et immunosuppresseurs nécessitent un monitorage adapté. Conclusion Devant une lésion cutanée chez un TR il faut savoir évoquer une infection fongique et réaliser des biopsies profondes à visée mycologique et anatomopathologique. Mots clés Champignon filamenteux ; Mycose sous-cutanée ; Transplantation d’organe Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.460. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽
Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.460. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.460
A283 rapeutiques de ce syndrome sont discutés. En fait, il est important de reconnaître les premiers signes cutanés comme l’onychopathie unilatérale afin de prévenir les troubles trophiques et la surinfection bactérienne comme dans le cas de notre patiente. Elle n’a pas été améliorée malgré une antibiothérapie bien adaptée par voie parentérale, ceci pouvant s’expliquer par la mauvaise diffusion tissulaire du traitement par hypoperfusion sanguine en aval da la fistule. En effet, seule une prise en charge chirurgicale adaptée permet de guérir l’infection et d’éviter le stade des complications ischémiques irréversibles nécessitant une amputation plus ou moins étendue. Conclusion Le syndrome de vol vasculaire compliquant une fistule de dialyse peut avoir des conséquences graves. Sa sémiologie précoce est importante à connaître au vu de la simplicité et de l’efficacité de son traitement à ce stade. Il existe plusieurs stades cliniques pouvant aboutir à des ulcérations cutanées et nécroses digitales avec un risque infectieux non négligeable mettant en jeu le pronostic vital devant la fragilité du terrain et l’absence de réponse au traitement médical. Mots clés Hémodialyse ; Panaris ; Syndrome de vol vasculaire ; Ulcérations digitales Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.461. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽
Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.461. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.461
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Panaris multiples et résistants révélant un syndrome de vol vasculaire夽 M. Bouchaala 1,∗ , F. Smaoui 2 , S. Ben Hmida 2 , M. Koubaa 2 , C. Marrakchi 2 , H. Turki 1 , M. Ben Jemaa 2 1 Dermatologie et vénéréologie 2 Maladies infectieuses, CHU Hedi-Chaker, Sfax, Tunisie Introduction Le syndrome de vol vasculaire est une complication ischémique, secondaire à la création d’un hyperdébit au niveau d’une fistule artério-veineuse, responsable d’une hypoperfusion distale. Nous rapportons l’observation d’une femme ayant eu des troubles trophiques des doigts liés à un syndrome de vol vasculaire compliqué de multiples panaris pulpaires. Observations Une femme de 62 ans ayant pour principal antécédent une insuffisance rénale chronique secondaire à une néphroangiosclérose, hémodialysée depuis 8 mois. Elle a présenté depuis 5 mois un acrosyndrome douloureux et une onychopathie de tous les doigts de la main gauche. L’examen des ongles a montré une leuconychie avec onycholyse distale et une hyperkératose sous unguéale. Elle a développé des ulcérations pulpaires et sous unguéales de ces doigts avec issue de pus à la pression des phalanges distales. Les signes cliniques étaient présents uniquement du côté de la fistule d’hémodialyse. L’examen bactériologique du pus a montré la présence de deux bactéries : Proteus mirabilis et Enteroccocus feacalis. L’examen mycologique des ongles a été négatif. L’échographie-doppler artériel a montré un flux rétrograde diastolique de l’artère radiale, sans sténose de celle-ci, objectivant un syndrome de vol vasculaire secondaire à la fistule. La patiente a été traitée par tazocilline et gentamicine sans amélioration notable puis elle a été adressée en chirurgie cardiovasculaire pour complément de prise en charge chirurgicale. Discussion Le syndrome de vol vasculaire est une complication des fistules d’hémodialyse. La physiopathologie, les facteurs de risque aggravants, les manifestations cliniques et les modalités thé-
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Phénomène de Lucio révélant une lèpre due à une souche de Mycobactérium leprae résistante à la dapsone aux Antilles夽 P. Musson 1,∗ , L. Flumain 2 , Y. Negesse 3 , T. Muller 3 , S. Guyomard 3,4 , N. Cordel 5 , I. Fabre 5 1 Maladies infectieuses et tropicales/dermatologie 2 Maladie infectieuses et tropicales/dermatologie 3 Anatomopathologie, CHU de Guadeloupe 4 Laboratoire mycobactéries, institut Pasteur-Guadeloupe 5 Maladies infectieuses et tropicales/dermatologie, CHU de Guadeloupe, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe Introduction La maladie de Hansen n’est plus un problème de santé publique aux Antilles mais elle n’est pas éradiquée. Nous rapportons un cas de lèpre lépromateuse révélée par un phénomène de Lucio. Cette vasculite nécrotique considérée comme un état réactionnel de type II est habituellement observée en Amérique centrale. Observations Suite à l’évolution défavorable d’une plaie posttraumatique de la cheville droite, une femme de 72 ans subissait un débridage chirurgical. Le lendemain, elle développait un purpura extensif des membres inférieurs puis supérieurs avec livédo nécrotique. L’analyse histologique initiale montrait une vascularite leucocytoclasique intense. Cependant le facies léonin, la madarose, la présence de nodules sur les oreilles et l’hypoesthésie des extrémités amenaient à rechercher une lèpre, hypothèse confirmée par la présence de bacilles de Hansen 4+ au niveau des lobes d’oreilles. La présence des BH dans les lésions de livédo nécrotique authentifiait un phénomène de Lucio au cours d’une lèpre multi-bacillaire (MB). Une polychimiothérapie (PCT) MB associant dapsone, rifampicine, lamprène était instaurée associée à du thalidomide pendant 7 semaines par analogie avec le traitement des états réactionnels de type II. À 6 mois du début de la PCT, l’identification de la souche