GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33
Préservation du parenchyme pancréatique
A Dedieu (1), A Rault (1), D Collet (1), B Masson (1), A Sa Cunha (2) (1) Pessac ; (2) Bordeaux.
But : Les séquelles fonctionnelles après duodénopancréatectomie céphalique et pancréatectomie gauche diminuent la qualité de vie des malades opérés pour tumeurs présumées bénignes du pancréas. Les résections préservant le parenchyme pancréatique permettent théoriquement de diminuer les séquelles fonctionnelles à long terme. Le but de cette étude était d’évaluer les résultats postopératoires et à long terme des résections préservant le parenchyme pancréatique. Patients et Méthodes : Analyse rétrospective de données recueillies prospectivement dans une base de données. De septembre 1999 à juin 2008, 37 malades consécutifs ont eu une énucléation, une pancréatectomie médiane et une résection de l’uncus, respectivement chez 27, 8 et 2 malades. Résultats : Les tumeurs pancréatiques étaient localisées dans la tête, l’isthme, le corps et la queue pancréatique chez respectivement 11, 10, 11, et 5 malades. La taille moyenne des lésions était de 25 mm (± 18). L’intervention était réalisée sous laparoscopie chez 29 (78 %) malades, une conversion en laparotomie étant nécessaire chez 3 d’entre eux. La durée opératoire moyenne était de 165 minutes (± 95). Les pertes sanguines moyennes étaient de 100 mL (± 150). En postopératoire un malade est décédé suite à un infarctus mésentérique, une complication postopératoire est survenue chez 15 (40 %) malades, il s’agissait chez 12 (32 %) d’entre eux d’une fistule pancréatique (Stade A : 8, Stade B : 2, Stade C : 2). Trois malades ont nécessité une reprise chirurgicale. La durée moyenne d’hospitalisation était de 13 jours (± 8). Les tumeurs kystiques et les tumeurs endocrines représentaient 86 % des indications. A l’histologie définitive 2 malades présentaient une lésion maligne (métastase de cancer du rein, adénocarcinome in situ). Avec un suivi médian de 46 mois ; aucun malade ne présentait d’insuffisance pancréatique endocrine ou exocrine. Conclusion : Chez les malades ayant des tumeurs présumées bénignes du pancréas, les interventions préservant le parenchyme du pancréas permettent de conserver une fonction pancréatique normale à long terme.
P.346
Enucléation laparoscopique des tumeurs pancréatiques : une alternative raisonnable pour des malades sélectionnés
B Gayet (1), Z Shafaee (1), C Christidis (1), H Levard (1), JB Gayet (1), F Mal (1) (1) Paris.
Introduction : Dans notre Département chirurgical, depuis 1992, les énucléations pancréatiques ont été réalisées par laparoscopie chez des malades sélectionnés. Cette attitude avait pour but de réduire le risque d’insuffisance pancréatique exocrine et endocrine secondaire aux résections pancréatiques tout en réduisant le traumatisme par un abord mini invasif. Ce choix thérapeutique était mis en balance avec le risque de résection insuffisante et celui d’une augmentation du taux de fistules. Le but de ce travail rétrospectif était de présenter les résultats précoces de cette stratégie. Matériels et Méthodes : 28 opérés ont eu une énucléation de tumeur pancréatique ; 21 fois cette énucléation a été tentée par laparoscopie. Les données pré, per et postopératoires étaient saisies prospectivement dans le dossier informatisé des malades. Résultats : Il y a eu 21 laparoscopies chez 15 femmes et 6 hommes, d’âge moyen 56 ans (34 - 74) et d’IMC moyen 24,6 (18 - 35). Le diagnostic des tumeurs était 7 fois une tumeur endocrine (TE), 6 fois un cystadénome mucineux, 5 fois une TIPMP et 3 fois une métastase de cancer du rein. Deux énucléations ont été jugées insuffisantes pendant l’intervention (9 %) - extemporanée positive - et converties en résection limitée (pancréatectomie centrale et pancréatectomie céphalique inférieure). Trois laparoscopies ont été converties en laparotomie (14 %) par impossibilité de trouver précisément la lésion, par la situation céphalique gauche postérieure non prévue et par la découverte de métastases hépatiques pour une des TE. Lors de la même laparoscopie, il a été réalisé une hépatectomie droite (n = 1) et une œsophagectomie (n = 1). La durée opératoire moyenne était de 193 minutes (60 450), la perte sanguine moyenne de 72,5 mL (0 - 500), aucun des opérés n’a été transfusé dans les 48 premières heures. La morbidité globale était de 57 % (hémorragie postopératoire 3, fistule pancréatique 3 et collection asymptomatique 2, fistule biliaire 2, épanchement pleural 1). Les hémorragies ont dues être réopérées, les autres complications ont été traitées médicalement. La mortalité à 3 mois était nulle. Tous les patients ayant eu une énucléation étaient asymptomatiques à 1 an sans diabète apparu de novo. Conclusion : L’approche laparoscopiques peut être proposée à 75 % des énucléations. Elle est une alternative raisonnable à l’approche ouverte, même si la morbidité reste malheureusement comparable. A moyen terme, les premiers résultats montrent que, quand elle est possible, l’énucléation peut être proposée avec de bons arguments en terme de bénéficerisque face à une résection réglée.
VENDREDI 20 MARS 2009
P.345
A221