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20e congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Lille, 29—31 janvier 2016
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Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Palot)
Introduction Programme régional d’organisation de la filière respiratoire (PROFIL R ) a été développé dans le but de sensibiliser les professionnels de santé (PS) au repérage d’une maladie respiratoire chronique. Des médecins généralistes (MG), pharmaciens et masseurs-kinésithérapeutes ont administré pendant 1 journée le questionnaire HAS (adapté du GOLD) de repérage des patients à risques de BPCO auprès de patients de 40 ans et plus, fumeurs actifs ou anciens. Méthodes L’évaluation du programme a comporté 2 volets : — quantitatif réalisé à partir de fiches patients reconstituant leur parcours de soins et remontées par 174 PS participants ; — qualitatif auprès des PS en recueillant leur ressenti sur l’apport du programme. Résultats Neuf cent quatre-vingt-trois patients ont été questionnés, 399 (41 %) ont été positifs au repérage : 69 (17 %) ont consulté un pneumologue puis 50 (72 %), soit 5 % des patients vus, ont été diagnostiqués d’une maladie respiratoire dont 41 d’une BPCO. Selon les 158 PS enquêtés, le programme est facile à mettre œuvre et renforce leur sensibilisation au repérage de la BPCO. Des freins au parcours diagnostique ont été identifiés : l’orientation vers le MG ou le pneumologue moyennement ou peu acceptée (1 patient sur 2) et le refus d’un sevrage tabagique. Les PS paramédicaux estiment les échanges entre PS insuffisants pour permettre une bonne prise en charge des patients. Conclusion Le questionnaire HAS de repérage des patients à risques de BPCO est un moyen simple de repérer les patients à risque de BPCO par les PS mais son rendement est limité par la difficulté à motiver les patients vers une démarche de diagnostic et de prise en charge. Une démarche concertée est nécessaire pour ancrer le repérage de la BPCO dans la pratique quotidienne et réduire le fort taux d’attrition. Les pistes d’amélioration doivent porter sur la coordination entre PS, l’efficacité de la communication envers le patient et son suivi après repérage. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2015.10.640 58
TSPO, nouvelle cible d’anti-inflammatoire pour la BPCO ? R. Jean 1,∗ , E. Bribes 2 , L. Knabe 1 , A. Fort-Petit 1 , I. Vachier 1 , P. Chanez 3 , A. Bourdin 1 1 Service de pneumologie, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier, France 2 Université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique 3 Service de pneumologie, AP—HM, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Jean) Introduction La BPCO est caractérisée par une réponse inflammatoire. La protéine « 18 kDa translocator » (TSPO), également connue comme le récepteur périphérique aux benzodiazépines, est impliquée dans la régulation des processus inflammatoires. Les benzodiazépines, pourtant largement utilisées dans cette pathologie, apparaissent délétères augmentant le nombre d’exacerbations et d’hospitalisations. Leur impact sur le TSPO reste inconnu. Dans ce travail, nous avons évalué l’expression du TSPO dans les voies aériennes de patient BPCO et établi un modèle in vitro pour y explorer son rôle dans l’inflammation. Méthodes Les échantillons étaient obtenus lors de chirurgie thoracique de fumeurs sains et de BPCO. L’expression du TSPO a été évaluée par immuno-histochimie et quantifiée par morphométrie. Des ligands spécifiques du TSPO, décrits comme agoniste (Ro5-4864) et antagoniste (PK-11195) ont été testés sur la lignée cellulaire NCIH-292 et des épithélia reconstitués en interface air—liquide (ALI)
obtenus par culture primaire à partir de biopsies bronchiques de patients. L’expression cellulaire du TSPO a été évaluée (RTqPCR et immunofluorescence). L’inflammation induite par extrait de cigarette (CSE) a été quantifiée par dosage de l’interleukine-8 (IL-8). Résultats Le TSPO était principalement exprimé par les cellules épithéliales avec une surexpression épithéliale bronchiolaire dans la BPCO par rapport aux fumeurs (p = 0,012), sans différence sur la consommation déclarée de benzodiazépines. Les NCIH-292 et les épithélia en ALI exprimaient le TSPO. L’IL-8 induite par CSE était significativement diminuée par l’effet antagoniste du PK-11195 (10—9 M) dans les cultures de NCIH-292 (−45 % ; p = 0,026 ; n = 6) et ALI (−25 % ; p = 0,01 ; n = 10). Conclusion Le TSPO est surexprimé dans la BPCO. L’antagoniste PK-11195 a montré un effet protecteur sur l’inflammation induite par le CSE sur les cellules bronchiques humaines. Le TSPO apparaît comme une cible thérapeutique potentielle qui justifiera des études complémentaires. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2015.10.641 59
Première hospitalisation pour exacerbation de BPCO et hospitalisation inaugurale du diagnostic de BPCO M. Abelleira ∗ , M. Patout , E. Artaud-Macari , L. Molano , J.F. Muir , A. Cuvelier Service de pneumologie, unité de soins intensifs respiratoires, CHU de Rouen, UPRES EA 3830, université de Rouen, Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Abelleira) Introduction Peu d’études se sont intéressées aux caractéristiques cliniques et au profil évolutif des patients pour lesquels la BPCO n’était pas connue lors de la première hospitalisation pour exacerbation. Peu d’entre elles comparent les données cliniques et le profil évolutif selon le mode de découverte de la maladie (précédente hospitalisation inaugurale pour exacerbation ou découverte de la BPCO à l’état stable). Méthodes Tous les patients consécutifs hospitalisés pour exacerbation de BPCO entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2009 dans le service ont été inclus. Le groupe 1 était les patients hospitalisés pour une 1re exacerbation de BPCO et chez qui le diagnostic de BPCO a été fait à l’occasion de cette hospitalisation (hospitalisation inaugurale). Le groupe 2, ceux hospitalisés pour la 1re fois pour une exacerbation de BPCO diagnostiquée à l’état stable. Résultats Ont été analysés 52 patients diagnostiqués lors d’une hospitalisation inaugurale et 73 à l’état stable. Les patients des groupes 1 (n = 16) et 2 (n = 27) avaient les mêmes caractéristiques cliniques et spirométriques, le même nombre d’hospitalisations et un taux de survie identique après cette 1re hospitalisation (50 % de survie à 5,8 ans). L’acidose hypercapnique était significativement plus fréquente à l’admission parmi le groupe 1 (pH = 7,29) que le groupe 2 (pH = 7,39, p = 0,0048). À partir du diagnostic de BPCO, 50 % des patients diagnostiqués à l’occasion d’une hospitalisation inaugurale étaient décédés après 7,3 ans et 50 % des patients diagnostiqués à l’état stable étaient décédés après 17 ans (p < 0,0001). L’âge au moment du diagnostic de la BPCO n’était pas différent (62 vs 59 ans, p = 0,1522). Conclusion Les patients diagnostiqués BPCO lors d’une 1re hospitalisation pour exacerbation ont une survie globale plus courte que les patients diagnostiqués à l’état stable. La première hospitalisation pour exacerbation est un tournant dans l’évolution de la maladie BPCO.
Affiches discussion Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
A33 Les auteurs déclarent ne pas avoir
http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2015.10.642 60
Évaluation de la survie de patients traités par oxygénothérapie de longue durée au CHU de Liège, recherche de facteurs prédictifs de mortalité H. Van Cauwenberge ∗ , A. Thonnard , M. Nguyen , V. Heinen , J. Corhay , R. Louis Pneumologie, CHU de Liège, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Van Cauwenberge) Introduction L’oxygénothérapie de longue durée améliore la survie des patients BPCO avec hypoxémie sévère. Les données scientifiques datent du début des années 1980. Les dispositifs médicaux d’oxygénothérapie ont évolué et la prise en charge globale des insuffisants respiratoires chroniques. Méthodes Étude rétrospective de 400 patients bénéficiant, selon les critères belges, d’une oxygénothérapie de longue durée au CHU de Liège en 2014. L’âge moyen est de 69 ± 11 ans, 56 % de femmes, 87 % avec antécédents tabagiques, 79 % de BPCO, VEMS post-dilatation de 44 ± 17 %, DLCO de 36 ± 15 %. Nous évaluons la survie globale de ces patients (Kaplan-Meier) et cherchons des facteurs prédictifs (analyses multivariées) pouvant influencer la survie. Nous avons également évalué l’évolution de la proportion de patients BPCO hospitalisés pour exacerbation dans l’année précédant puis suivant l’instauration de l’oxygénothérapie de longue durée selon le test de McNemar. Résultats La durée de vie moyenne des 400 patients après l’instauration de l’oxygénothérapie de longue durée est estimée à 71,2 ± 4,5 mois. La survie à 1 an est de 90,5 % (IC95 % : 88,9—92,1 %). La mortalité augmente, comme attendu, avec l’âge. L’analyse de l’impact de nombreuses comorbidités et indices fonctionnels respiratoires est réalisée. Après ajustement à l’âge, seuls les patients avec ostéoporose ont une moins bonne survie (p = 0,036). La probabilité de décès est 2 fois supérieure (HR = 2,0). Enfin, nous observons une diminution significative de la proportion de patients BPCO hospitalisés pour exacerbation si l’on compare l’année précédant et suivant l’instauration du traitement de 45 % à 31 % (p = 0,0016). Conclusion La survie dans notre population sous oxygénothérapie de longue durée est excellente à 1 an. La survie moyenne estimée est supérieure à 5 ans. Toutefois, l’ostéoporose est un facteur significatif de mauvais pronostic. Le risque d’hospitalisation pour exacerbation (BPCO) après initiation d’une oxygénothérapie de longue durée diminue de 31 %. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2015.10.643 61
La tuberculose pulmonaire chez les BPCO traités par les corticostéroïdes inhalés au long cours I. Bachouch ∗ , R. Fessi , S. Fenniche , F. Chermiti , S. Taktak Pavillon 4, hôpital A. Mami, Ariana, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Bachouch) Introduction L’utilisation des corticostéroïdes inhalés (CSI) peut être associée à une augmentation du risque de pneumopathie infectieuse chez les patients (pts) BPCO. Le risque d’autres infections respiratoires telles que les mycobactérioses est de plus en plus
problématique en particulier pour la tuberculose pulmonaire (TBC) dans les pays à forte endémicité. Méthodes Afin d’identifier le profil des pts BPCO sous CSI qui sont à risque de développer une TBC, nous avons mené une étude rétrospective sur les deux dernières années des dossiers de pts suivis pour BPCO. Nous avons étudié les pts ayant développés une TBC et ceci en surveillant les recherches de Mycobacterium Tuberculosis (MT) dans les crachats. Résultats Nous avons inclus 102 pts BPCO, tous tabagiques avec un âge moyen de 66 ans. La BPCO était classée : GOLD A (6 %), B (7 %), C (17 %) et D (70 %). Dans 96 % des cas, les pts recevaient une forte dose de CSI pendant une durée moyenne de 4 ans. En plus des CSI, uniquement 61 % des pts recevaient des bronchodilatateurs de longue durée d’action (LDA). Au cours du suivi, MT était isolé chez 23 pts (22,5 %) qui n’avaient pas des signes cliniques ni radiologiques de TBC : examen direct positif (5 pts) et culture positive (23 pts). Les pts qui ont présenté une TBC avaient une BPCO sévère : GOLD C (8 pts), GOLD D (15 pts). Deux pts avaient une TBC dans leurs antécédents. La durée moyenne de traitement par les CSI pour ces pts était 4,7 ans. Le traitement antituberculeux durant 6 mois était prescrit chez ces pts. Chez les pts tuberculeux, on n’a pas trouvé une modification significative de la sévérité de la BPCO dans les 3 mois suivant la fin du traitement dans 97 % des cas. Conclusion Les CSI restent largement prescrit chez les pts BPCO, d’autant plus que les bronchodilatateurs LDA ne sont pas disponibles dans les hôpitaux des pays en voie de développement. Ces pts présentent un risque élevé de TBC particulièrement dans les pays à endémicité élevée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2015.10.644 62
Faisabilité d’un programme de téléréadaptation en oncologie pulmonaire D. Saey 1,∗ , V. Coats 1 , H. Moffet 2 , C. Vincent 2 , F. Maltais 1 , L. Tremblay 1 1 IUCPQ, Québec, Canada 2 CIRRIS, Québec, Canada ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Saey) Introduction Bien que la réadaptation puisse contribuer au maintien ou à l’amélioration de la tolérance à l’effort, de la fatigue et de la qualité de vie des patients atteints d’un cancer du poumon, l’accessibilité à cette stratégie d’intervention reste très limitée. La téléréadaptation, une application de la télésanté qui utilise les technologies de télécommunications, est une nouvelle approche prometteuse qui pourrait améliorer l’accessibilité et l’adhérence à cette intervention. L’objectif de cette étude était d’étudier la faisabilité d’un programme de téléréadaptation (TELE RP) chez les patients sous chimiothérapie pour un cancer pulmonaire et d’en explorer les effets sur leur capacité fonctionnelle. Méthodes Cinq patients (3 hommes) de 62 ± 7 ans ont suivi un TELE RP de 8 semaines. L’intervention incluait des sessions d’entraînement musculaire et cardiovasculaire supervisées (15) et non supervisées (9) réalisées à raison de 3 fois par semaine. Des épreuves de marche six minutes (6MWT), time up and go (TUG) et Timed stair test (TST) ont été réalisées avant et après le TELE RP, pour évaluer la capacité fonctionnelle des patients. L’adhérence au TELE RP (nombre de sessions réalisées) et la convivialité (questionnaire) de la plateforme technologique ont aussi été analysées. Résultats Les patients ont complété 15 ± 0 sessions supervisées et 9 ± 2 sessions non supervisées et aucun événement indésirable n’est survenu au court de l’intervention. La satisfaction globale face à la plateforme technologique était très bonne avec un score