14e Congrès Francophone d’Allergologie – CFA 2019 / Revue française d’allergologie 59 (2019) 242–307
Allergènes Aller-01-ePoster
Pru p 7 et allergie à la pêche : distribution géographique, implications cliniques et lien avec la pollinose au cyprès C. Klingebiel 1,∗ , Y. Chantran 2 , R. Arif-Lusson 3 , A. Ehrenberg 4 , J. Östling 4 , C.A.R.O. Poisson 5 , V. Liabeuf 6 , C. Agabriel 6 , J. Birnbaum 7 , F. Porri 8 , A. Sarrat 9 , P.A. Apoil 10 , M. Vivinus 11 , L. Garnier 12 , A.M. Chiriac 13 , D.P. Caimmi 13 , J.L. Bourrain 13 , P. Demoly 13 , S. Guez 9 , F. Boralevi 9 , B. Lovato 14 , C. Palussière 15 , S. Leroy 16 , T. Bourrier 17 , L. Giovannini-Chami 17 , M. Gouitaa 18 , A. Aferiat-Derome 19 , D. Charpin 6 , T. Sofalvi 18 , I. Cabon-Boudard 6 , Y.P. Massabie 19 , B. Hofmann 20 , N. Bonardel 21 , M. Dron-Gonzalvez 22 , B. Sterling 19 , A. Carsin 23 , S. Vivinus 16 , B. Poitevin 24 , L. Nicolau 25 , G. Lieutard 26 , S. Mezouar 3 , I. Annesi-Maesano 27 , J.L. Mege 3 , J. Lindholm 4 , J. Vitte 3 1 Laboratoire Synlab Provence, Marseille, France 2 Inserm UMRS 938, Sorbonne, hôpital Saint-Antoine, Paris, France 3 IRD, IHU méditerranée infection, MEPHI, Aix-Marseille université, Marseille, France 4 Thermo Fisher Scientific, Uppsala, Suède 5 Hôpital Saint-Joseph, Marseille, France 6 Hôpital de la Timone, AP–HM, Marseille, France 7 Centre hospitalier Pays-d’Aix, Aix-En-Provence, France 8 Hôpital Saint-Joseph, Marseille, France 9 GH Pellegrin, CHU, Bordeaux, France 10 Hôpital Purpan, CHU, Toulouse, France 11 Hôpital de Larchet, CHU, Nice, France 12 CHU de Lyon-Sud, Lyon, France 13 Hôpital Arnaud de Villeneuve, CHU, Montpellier, France 14 Cabinet médical, Mérignac, France 15 Cabinet médical, Cenon, France 16 Hôpital Pasteur, CHU, Nice, France 17 Hôpital Lenval, CHU, Nice, France 18 Hôpital Nord, AP–HM, Marseille, France 19 Cabinet médical, Marseille, France 20 Cabinet médical, Carpentras, France 21 Cabinet médical, Avignon, France 22 Cabinet médical, Martigues, France 23 Hôpital de la Timone, AP-HM, Marseille, France 24 Cabinet médical, Bormes-Les-Mimosas, France 25 Cabinet médical, Perpignan, France 26 Cabinet médical, Soliès-Pont, France 27 Inserm UMRS 1136, Sorbonne, IPLESP, team EPAR, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Klingebiel) Introduction L’allergie alimentaire à la pêche est fréquente, par réaction croisée pollens-aliments ou comme allergie alimentaire primaire. Au Japon et dans la région de Marseille, la sensibilisation à Pru p 7 a été proposée récemment comme marqueur de gravité de l’allergie à la pêche. Nous avons étudié la distribution et les caractéristiques cliniques de la sensibilisation à Pru p 7 dans la moitié Sud de la France. Méthodes Nous avons inclus 316 patients suspects d’allergie à la pêche (198 allergies confirmées). Les dosages d’IgE ont été effectués par méthode ImmunoCAP. Les données polliniques ont été obtenues à partir du RNSA. Résultats Parmi les résultats statistiquement significatifs concernant la sensibilisation à Pru p 7 : gradient Sud-Nord, association à 99 % (170/171) avec une sensibilisation au pollen de cyprès, fréquence plus élevée chez les patients allergiques que chez ceux tolérant la pêche (62 vs 41 %), association avec les réactions systémiques (78 %) et corrélation inverse avec les réactions de faible gravité, association avec la présence de cofacteurs, monosensibilisation apparente (absence d’IgE détectable vis-à-vis de Pru p 1, Pru p 3, Pru p 4) plus fréquente chez les patients allergiques que chez les tolérants (54 % vs 17 %), titres d’IgE Pru p 7 plus élevés chez les patients allergiques que chez les tolérants (médiane 3,4 vs 0,3 kUA/L), corrélation entre la gravité des réactions cliniques induites par la pêche et la concentration d’IgE Pru p 7. Les tests d’inhibition des
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IgE entre Pru p 7 et le pollen de cyprès suggèrent une sensibilisation primaire au pollen de cyprès. Conclusion Pru p 7, précédemment ignoré en raison de l’absence d’outils biologiques, se révèle être un allergène majeur et sévère de la pêche. La physiopathologie de la sensibilisation à Pru p 7 en lien avec l’exposition aux pollens de Cupressacées reste à décrire. Compte tenu de la large distribution des pollens de Cupressacées dans le monde entier, Pru p 7 et ses homologues pourraient être impliqués dans des allergies potentiellement sévères à de nombreux aliments d’origine végétale. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.030 Aller-02
Le chlorhydrate d’Isothipendyl, un photoallergène méconnu
C. Berthin ∗ , M. Avenel-Audran , J. Delaunay Dermatologie, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Berthin) Introduction Le chlorhydrate d’isothipendyl (CITP) est un antihistaminique de la famille des phénothiazines, très utilisé en topique contre piqûres d’insectes ® ® et prurit (Apaisyl gel, Sédermyl ). Un cas d’allergie (Takashima, 1983) [1] et un de photoallergie (Bibas et al., 2012) [2] ont été rapportés. La fréquence de cette allergie est vraisemblablement sous-estimée par défaut de diagnostic ou de publication. Nous rapportons ce nouveau cas pour attirer l’attention sur ce photoallergène classique mais mal connu. Méthodes Une femme de 59 ans consultait en juillet 2018 pour une éruption vésiculo-bulleuse des zones photoexposées. Elle avait une histoire d’atopie et ® d’eczéma de contact. L’éruption était survenue après application d’Apaisyl gel sur des piqûres de moustiques. Il n’y avait aucune prise médicamenteuse. Des patch-tests (PT) étaient réalisés à distance ainsi que des photopatch-tests (PPT) ® avec la batterie médicaments photoallergènes et l’Apaisyl , exposés en UVA 2 à 5 J/cm . Ils se révélaient positifs pour Ni, Co, résine PBF et budésonide en PT, de pertinence ancienne, le gel utilisé (PT + + / PPT + + +) et la prométhazine ® (PT -, PPT + + + ). Deux autres cas de photoallergie à l’Apaisyl préalablement diagnostiqués dans le service étaient retrouvés. ® Discussion Nous rapportons un cas d’eczéma photoaggravé à l’Apaisyl ® confirmé par les PT et PPT. L’Apaisyl gel est un topique antihistaminique très utilisé en France, en vente libre, dont le principe actif est le CITP. Le seul cas similaire publié ne reflète pas la réalité, même si 10 cas ont été déclarés à la pharmacovigilance franc¸aise entre 1993 et 2010 [2]. Nombre de cas ne sont pas publiés, comme nos précédents cas, ou ne sont même pas diagnostiqués. Les patients omettent de signaler l’utilisation de ces topiques qu’ils jugent anodins. C’est parfois, du fait d’une allergie croisée, comme pour le seul cas publié, un PPT positif à une autre phénothiazine qui fait évoquer le diagnostic [2]. Dans notre cas, le PPT à la prométhazine était aussi positif. Moreau et al. (1995) ont aussi démontré expérimentalement la phototoxicité du CITP. Conclusion Cette observation rappelle l’importance de l’enquête et des PPT devant un eczéma en zone photoexposée. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.031 Aller-03
Présence et pertinence de Fel d 4 dans la sensibilisation aux squames de chat
V. Leduc ∗ , C. Aparicio , K. Lièvre ALK RD, Varennes-En-Argonne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Leduc)
Introduction Huit allergènes moléculaires du chat sont connus (Fel d 1 à Fel d 8) et trois disponibles en diagnostic in vitro : Fel d 1 (uteroglobuline), Fel d 2 (albumine), et Fel d 4 (lipocaline). Fel d 1 est l’allergène dominant et
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Fel d 2 un allergène mineur, capable de réactions croisées avec les albumines de mammifères. L’importance de Fel d 4, décrit en 2004 et potentiellement croisant avec les lipocalines du chien (Can f 2), est moins connue. Un article récent montre que Fel d 4 est concentré dans la salive, moins dans les poils et absent des urines. La prévalence et concentrations des IgE anti-Fel d 1 - 2 - 4 et la détection par ELISA de Fel d 4 dans les extraits sont étudiées. Méthodes Les IgE contre Fel d 1 - 2 et 4 de 150 sérums ont été analysés par ® ISAC . Le dosage de Fel d 4 par ELISA sandwich (mAb5F3/polyclonal anti-Fel d 4) a été testé sur les matières premières chat et chien et extraits de référence. Résultats Sur 97 sérums présentant des IgE positifs contre Fel d 1, Fel d 2 ou Fel d 4, 98 % ont montré des IgE pour Fel d 1 (mean = 25,6 ISU/mL [range 0–199]) ; 22,7 % pour Fel d 2 (m = 6,6 ISU/mL [0–189]) et 40,2 % pour Fel d 4 (m = 8,0 ISU/mL [0–85]). Seuls 2 sérums ont des IgE monospécifiques de Fel d 4 (< 5 ISU/mL), et 52 sérums (54 %) sont monospécifiques de Fel d 1 (aucun pour Fel d 2). Aucune corrélation n’est vue entre IgE Fel d 4 et Fel d 1 (y = 0,14 x - r2 = 0,08), et entre Fel d 4 et Can f 2 (y = 0,50 x - r2 = 0,38). Par contre, la corrélation entre les IgE anti-Fel d 2 et Can f 3 est vérifiée (y = 1,02 x r2 = 0,96). Dans les extraits « chat », Fel d 4 est détectable dans tous les lots testés, et indétectable dans le chien. Les données montrent une cohérence de la teneur en Fel d 4 dans les matières premières chat et dans les références internes. Conclusion Comparé à Fel d 1, allergène dominant du chat, Fel d 4 est, dans cette étude, un allergène moyennement sensibilisant, de par sa fréquence de reconnaissance (< 50 %) et de la teneur en IgE induites. Il est, néanmoins, plus fréquemment reconnu que Fel d 2. Fel d 4 ne montre pas de réactivité croisée systématique avec Can f 2. Fel d 4 est présent dans les extraits allergéniques au chat, produits par le laboratoire. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.032 Aller-04
Anaphylaxie aux urgences pédiatriques et adultes nic¸oises P.V. Verdoire 1,∗ , S.L. Leroy 1 , T.B. Bourrier 2 Consultation pneumologie et allergologie, CHU de Nice, Nice, France 2 Consultation d’allergologie pédiatrique, hôpitaux pédiatriques de Nice, CHU-Lenval, Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P.V. Verdoire) 1
Introduction Il existe depuis 30 ans une augmentation de l’incidence des allergies. Les formes sévères anaphylactiques sont multipliées par cinq. L’objectif de notre étude est d’analyser l’épidémiologie et la prise en charge pré, per et post hospitalière des patients via les urgences pédiatriques et adultes de Nice ces sept dernières années. Méthodes Étude rétrospective, bi-centrique au sein des services d’urgences pédiatriques et adultes nic¸ois. Sur une période de sept ans en utilisant les codes CIM-10, nous avons colligé les dossiers d’anaphylaxie. Des données épidémiologiques, de prise en charge médicale et de suivi ont été analysées. Résultats Au total, 460 anaphylaxies sont retrouvées avec une moyenne de 26 cas/an en pédiatrie et 45 cas/an en adulte. En pédiatrie, le nombre de cas a été multiplié par un facteur trois. Le principal allergène en pédiatrie reste l’aliment alors qu’il s’agit pour l’adulte du médicament. Malgrè une clinique plus sévère chez l’adulte, l’adrénaline n’est utilisée que dans 45 % des cas. La tryptase reste rarement dosée dans les 2 groupes (20 %). Le délai de surveillance de 6 h en structure hospitalière n’est pas toujours respecté chez l’adulte. La prise en charge post-urgence impose une consultation d’allergologie pour prouver l’allergène et assurer une prise en charge spécifique. Ce suivi fait défaut aux populations adultes alors que l’exhaustivité est presque atteinte en milieu pédiatrique. Conclusion Ce travail illustre le parcours d’un patient enfant ou adulte atteint d’anaphylaxie en région nic¸oise. La qualité de la prise en charge pédiatrique est exceptionnelle au regard des données similaires franc¸aises. Celle de l’adulte tend à se conformer aux recommandations en vigueur sur les quatre dernières années. Des procédures adaptées et acceptées par tous doivent être formalisées. La coordination entre urgentistes et allergologues doit ainsi aboutir à un parcours de soins individualisé.
Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.033 Aller-05
Un allergène inattendu ! J. Flament 1,∗ , A. Kuntz 2 , F. Tetart 3,∗ Clinique dermatologique du CHU de Charles-Nicolle, Rouen, France 2 Centre de consultation de pathologie professionnelle, Rouen, France 3 Centre Erik-Satie, Allergologie et nutrition, Rouen, France ∗ Auteurs correspondants. Adresses e-mail : fl
[email protected] (J. Flament), fl
[email protected] (F. Tetart) 1
Introduction Les patients arrivent parfois en consultation d’allergologie, certains de l’allergène « coupable » de leurs symptômes. Le clinicien doit être attentif au discours du patient mais aussi rester systématique. Méthodes Un manutentionnaire de 48 ans, sans antécédent notable, consultait pour un eczéma sévère du visage et des mains, rythmé par le travail, qu’il attribuait aux produits issus de la pétrochimie qui étaient utilisés dans son entreprise. Un eczéma du visage, de la nuque et des faces dorsales des mains était noté à l’examen clinique. L’étude du poste de travail de ce cariste mettait en évidence la manipulation de blocs de polymères bleus et blancs et de palettes avec des gants de manutention. Résultats Une exploration allergologique comprenant une batterie standard, les ajouts du GERDA, caoutchoucs et méthacrylates, des tests semi-ouverts avec des morceaux de polymère, et les 2 faces d’un gant était réalisée : les tests positifs à 72 H étaient le chrome, la colophane et la face externe du gant usagé. Après reprise de l’interrogatoire, une allergie aux poussières de bois de palette était évoquée chez ce patient manipulant les palettes avec ses gants de manutention. Une seconde exploration allergologique avec des tests semi-ouverts à un gant non usagé et aux poussières de bois était réalisée : seul le test aux poussières de bois humidifiées était positif. L’analyse de ces poussières par la CARSAT confirmait la présence de colophane. Le diagnostic de dermite aéroportée et manuportée à la colophane contenue dans les poussières de bois était retenu. Une franche amélioration était constatée la réaffectation du salarié dans un autre secteur. Discussion L’utilisation de la colophane, contenue dans les bois de pin ou sapin, est très répandue pour ces propriétés collante, émulsifiante, et décapante. La prévalence de l’eczéma de contact à la colophane est estimée entre 0,7 et 3 % selon les études. Cet allergène est parfois retrouvé dans des professions inattendues du fait de son utilisation ubiquitaire. Conclusion Ce cas illustre l’importance d’un raisonnement systématique dans l’exploration des dermatoses professionnelles. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Fiche n◦ 65 de l’INRS. Dermatoses professionnelles à la colophane. MarieNoelle Crépy. https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.034 Aller-06
Anaphylaxie de contact à la teinture capillaire avec allergie croisée aux curares : 1er cas décrit P. Pralong 1,∗ , M. Pernollet 2 , N. Schneider 3 , M.T. Leccia 1 , T.L. Nkashama 4 , C. Chatain 1 1 Clinique universitaire de dermatologie, allergologie et photobiologie, CHU de Grenoble-Alpes, Grenoble, France 2 Laboratoire d’immunologie, CHU de Grenoble-Alpes, Grenoble, France 3 Allergologie, cabinet médical, Meylan, France 4 Unité d’allergo-anesthésie, CHU de Grenoble-Alpes, Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Pralong)