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Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 8 (2012) 296–337
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Prévalence et facteurs de risque de survenue des crampes musculaires en hémodialyse chronique I. Karimi , R. El Harraqui , N. Benabdellah , N. Khanfri , Y. Bentata , I. Haddiya Néphrologie-hémodialyse, hôpital Al-Farabi (CHU), Oujda, Maroc Introduction.– Les crampes musculaires représentent une expérience douloureuse pouvant altérer le déroulement de l’hémodialyse chronique (HDC). De ce fait, elles peuvent avoir un retentissement sur la qualité de vie et le ressenti émotionnel du patient dialysé. Le but de notre étude est de déterminer la prévalence et les facteurs de risque de survenue de crampes chez nos patients HDC. Patients et méthodes.– Nous avons réalisé une étude transversale au centre d’hémodialyse de l’hôpital Al Farabi d’Oujda, incluant toutes les séances d’hémodialyse de mai 2011 à novembre 2011. Nous avons relevé les paramètres démographiques, clinico-biologiques et dialytiques de nos patients ainsi que la survenue de crampes musculaires. L’analyse statistique était réalisée par un logiciel 11,5. Les facteurs de risque étaient étudiés par régression logistique. Résultats.– Ont été inclus 7056 séances d’hémodialyse et 83 patients hémodialysés chroniques. L’âge moyen est de 47,3 ± 13,2, avec une prédominance masculine. La prévalence des crampes était de 2,3 % de l’ensemble des séances d’hémodialyse. Les facteurs de risque de survenue de crampes en analyse multivariée étaient : la prise de poids interdialytique (PPID) supérieure à 3 kg, l’hypotension intradialytique, la durée d’hémodialyse inférieure à 12 mois. À l’inverse, l’usage des profils de conductivité et d’ultrafiltration, l’ancienneté en hémodialyse étaient des facteurs protecteurs. Discussion et conclusion.– Les crampes musculaires constituent une complication qu’il convient de prévenir afin d’améliorer la qualité de vie du patient HDC. Cela passe impérativement par la connaissance des facteurs de risque de leur survenue. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.239 AD 57
Troubles du métabolisme minéral et osseux dans une population d’hémodialysés chroniques : évaluation de l’adhésion aux recommandations KDIGO et K/DOQI N. Benabdellah , R. El Harraqui , I. Karimi , N. Khanfri , Y. Bentata , I. Haddiya Néphrologie-hémodialyse, hôpital Al-Farabi (Chu), Oujda, Maroc Introduction.– Les troubles phosphocalciques sont fréquents en hémodialyse chronique (HDC). Leurs conséquences justifient une prévention et un traitement adaptés aux recommandations des sociétés savantes. L’objectif de notre étude est de déterminer le statut phosphocalcique de nos patients hémodialysés chroniques et l’évaluation des taux de conformité des indicateurs par rapport aux recommandations K/DOKI et KDIGO 2009. Patients et méthodes.– Notre travail est une étude transversale incluant les HDC du centre d’hémodialyse de l’hôpital Al Farabi d’Oujda. Nous avons analysé les données épidémiologiques et biologiques de nos patients, notamment la calcémie, phosphorémie, le produit phosphocalcique, la parathormone intacte (PTHi), la 25 OH vitamine D sérique, les phosphatases alcalines (PAL). Résultats.– Notre population comptait 66 patients hémodialysés chroniques de sexe ratio 32 F/34H et d’une moyenne d’âge 49,8 ± 15,6 ans. L’ancienneté moyenne en dialyse étaient de 89 ± 54 mois. Tous les patients étaient dialysés par un dialysat à 1,75 mmol de calcium/L. Quatre patients (6 %) ont présenté des fractures pathologiques, six patients (9 %) ont des calcifications valvulaires à l’échocardiographie, trois patients (4,5 %) ont eu une parathyroïdectomie subtotale. La PTHi moyenne était à 508 ± 380 pg/mL, les moyennes de Ca, Ph, (Ca*Ph), vit D, PAL
étaient respectivement de 2,06 ± 0,4 mmol/L, 1,16 ± 0,44 mmol/L, 2,39 ± 0,17 mmol2/l2, 87,8 ± 18nmol/l, 321,4 ± 173,6ui/L. Les patients dans les cibles recommandées par les K/DOKI était de 42,2 %, 46,9 %, 78,1 % et 20,3 % des cas respectivement pour la calcémie, la phosphorémie, le (Ca*Ph), et la PTH. La conformité des indicateurs par rapport aux recommandations KDIGO 2009 est de l’ordre de 71,2 % pour la calcémie, 61 % pour la phosphorémie, 43,1 % pour la PTH. Sur le plan thérapeutique, l’alfacalcidiol était prescrite chez 40,9 % des patients, la vitamine D native était prescrite chez 3 %, les chélateurs de phosphore était à base de carbonate de calcium dans 78,8 % des cas, à base de sevelamer dans 1,5 %, et à base de carbonate de lanthane dans1,5 %. Discussion et conclusion.– La prise en charge des troubles du métabolisme minéral et osseux chez l’HDC est complexe et en constante évolution. Une connaissance de la physiopathologie et des dernières recommandations permet d’appliquer une stratégie thérapeutique individualisée. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.240 AD 58
Évaluation du profil phosphocalcique des patients hémodialysés A. Gbaguidi , C. Agboton , H. Gbaguidi , T. Davodoun , J.M. Dueymes Néphrologie-dialyse, centre hospitalier, Lamentin, Martinique Introduction.– L’appréciation des perturbations de l’homéostasie phosphocalcique se fait grâce à des indicateurs biologiques nécessaires au suivi de ces patients et dont les valeurs cibles sont fixées dans les recommandations KDIGO. Le but de ce travail a été d’évaluer la conformité des données biologiques des patients hémodialysés aux recommandations et d’analyser les prescriptions thérapeutiques associées. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude observationnelle longitudinale sur treize mois. Trois séries de recueil de données ont été effectuées chez tous les patients hémodialysés depuis moins d’un an (patients incidents). Les données essentiellement recueillies sont les indicateurs biologiques du métabolisme phosphocalciques et les indicateurs thérapeutiques. Résultats.– Au total, 43 patients hémodialysés ont été suivis au cours de cette étude. L’âge moyen était de 67,5 ans avec un écarttype de 12,5 ans ; le sex-ratio M/F était de 0,45. Les principales causes de néphropathies étaient le diabète (20 %) et l’HTA (37 %). Les taux moyens de conformité des indicateurs biologiques aux recommandations KDIGO étaient de 57,3 % pour la phosphatémie (1,52 à 1,33 mmol/L), 62,7 % pour la calcémie (2,14 à 2,24 mmol/L), 60,8 % pour la parathormonémie (643 à 542 pg/mL) et de 35,7 % pour la vitamine D avec globalement une tendance vers l’amélioration de ces taux, nettement remarquable pour la calcémie et modérée pour la phosphatémie et la parathormonémie. Les taux de prescriptions médicamenteuses se répartissaient comme suit : 20 % pour le calcium essentiellement sous forme de carbonate de calcium, près de la moitié des patients étaient sous chélateurs de phosphore dont 21 %, 17 % et 10 % respectivement de chlorhydrate de sevelamer, carbonate de sevelamer et carbonate de lanthane. Environ 14 % de notre population d’étude était traité par cinacalcet et 18 % par de la vitamine D (15 % par la vitamine D active et 3 % par la vitamine D native). Discussion et conclusion.– Les taux de conformité des indicateurs biologiques aux recommandations KDIGO diffèrent de fac¸on significative au cours de la période d’étude pour la calcémie et la parathormonémie. Ce qui n’est pas forcément en corrélation avec les prescriptions thérapeutiques qui ont néanmoins été modifiées. Se référer aux recommandations KDIGO permet une prise en charge optimale et une amélioration de la qualité de vie des patients hémodialysés chroniques. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.241