Incidence et facteurs de risque de survenue de complications respiratoires périopératoires en chirurgie pédiatrique : résultats d’une étude préliminaire

Incidence et facteurs de risque de survenue de complications respiratoires périopératoires en chirurgie pédiatrique : résultats d’une étude préliminaire

Communications libres Communications libres ∗ R015 Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Codorniu) Introduction L’a...

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Communications libres

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R015

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Codorniu)

Introduction L’amygdalectomie est l’une des chirurgies les plus fréquemment réalisée en France chez l’enfant. L’indication principale est le syndrome d’apnée obstructive du sommeil. La principale complication est l’hémorragie qu’elle soit précoce ou tardive liée à la chute d’escarre (taux 3,2 % [1]). Le retrait de l’AMM de la codéine chez l’enfant de moins de 12 ans et les controverses sur le rôle favorisant des AINS et des corticoïdes sur l’hémorragie [2] nous ont amené à concevoir cette étude pour déterminer les facteurs de risques de saignement précoce (< 96 heures) après amygdalectomie. Matériel et méthodes Après accord du comité d’éthique local, nous avons rétrospectivement étudié tous les cas de reprises chirurgicales pour hémorragies post-amygdalectomies précoces (< 96 heures) survenues entre janvier 2011 et janvier 2015 dans notre institution. Nous avons comparé ces cas à des patients n’ayant pas eu de reprise chirurgicale tirés au hasard sur la même période. Les facteurs étudiés étaient l’indication chirurgicale, les antécédents, les facteurs de risque de saignement (drépanocytose, antécédents hémorragiques, bilan préopératoire anormal), l’analgésie intra et postopératoire, la prévention des nausées et vomissements. Les statistiques ont été faites par une analyse de X2 (ou test exact de Fisher) et par test de Mann-Whitney. Résultats Sur la période d’étude, il y a eu 1728 amygdalectomies dont 54 ont été reprises pour saignement postopératoire (incidence comparable environ 3 %). Vingt-quatre reprises ont eu lieux dans les 96 heures après la première chirurgie. Ces reprises ont été comparées à 104 témoins. Les facteurs significativement associés à une reprise chirurgicale précoce étaient : le poids inférieur à 18 kg, l’injection de kétamine en peropératoire. Les facteurs protecteurs étaient la prise d’antiémétiques en postopératoire (SSPI) et notamment d’ondansetron. L’indication chirurgicale, l’administration de corticoïdes ou d’AINS en periopératoire n’étaient pas associées à une augmentation du risque de saignement précoce (Tableau 1). Discussion Sous réserves des limites méthodologiques de notre étude, les corticoïdes et les AINS n’étaient pas associés à une augmentation du risque de saignement précoce après amygdalectomie. L’association de la kétamine à une augmentation du risque de saignement et l’ondansétron à une baisse de ce dernier pourrait être l’indicateur indirect du rôle des NVPO dans cette complication. De plus amples études seraient nécessaires pour approfondir cette hypothèse. Tableau 1 Groupe reprise n = 24 Poids < 18 kg Indication SAOS Kétamine intraopératoire Corticoïdes intraopératoire AINS intraopératoire Prise antiémétique SSPI Prise ondansétron postopératoire

11 (46 %) 19 (79 %) 11 (46 %) 21 (88 %) 2 (8 %) 1 (4 %) 1 (4 %)

Témoins n = 104 24 (23 %) 86 (83 %) 10 (9,6 %) 83 (80 %) 10 (9,6 %) 23 (22 %) 21 (20 %)

p 0,02 0,44 0,001 0,29 0,65 0,042 0,047

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Clin Otolaryngol 2014. [2] Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2014;78:1813—27.

Incidence et facteurs de risque de survenue de complications respiratoires périopératoires en chirurgie pédiatrique : résultats d’une étude préliminaire Wassim Ben Ameur , Sofiene Saada ∗ , Fedi Dhaouadi , Slim Akrout , Mariem Tounsi , Afef Ben Brahim , Amjed Hassen Fekih , Sonia Ben Khalifa Anesthésie-réanimation, hôpital d’Enfants de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : soufiene [email protected] (S. Saada) Introduction Les complications respiratoires périopératoires sont à l’origine d’une augmentation de la morbi-mortalité en pédiatrie. Néanmoins, plusieurs données dans la littérature proviennent d’études rétrospectives, et ne prennent pas en compte les facteurs de risque de survenue de ces complications. Pour cela nous avons mené une étude prospective afin de déterminer l’incidence des incidents respiratoires périopératoires (IRP) lors d’une intervention chirurgicale pédiatrique élective et d’identifier les facteurs de risques de survenue de ces événements. Matériel et méthodes Après l’accord du comité d’éthique et le consentement éclairé des parents, nous avons inclus tous les enfants devant être opérés à froid, étaient exclus de l’étude les patients se présentant dans un contexte d’urgence et ceux présentant une infection des voies aériennes supérieures (IVAS) avec l’un des signes suivants : râles sibilants, fièvre > 38 ◦ C, rhinite purulente et syndrome grippal ou bronchique aigu de durée inférieure à 48 h. Nous avons recueilli par un questionnaire d’éventuels facteurs de risque de survenue des IRP (asthme, eczéma, rhinite allergique, infection des voies aériennes supérieures, asthme chez les parents, allergie chez les parents, tabagisme passif, problèmes obstructifs de sommeil). Nous avons également recueilli le protocole anesthésique périopératoire ainsi que le moment et la survenue des IRP. Les variables ont été saisies par le logiciel SPSS 18 et analysées selon le test Chi2 de Pearson pour les variables qualitatives et selon le test de Student pour les variables quantitatives. Une association de variables était considérée comme statistiquement significative si p < 0,05. Résultats Cent vingt patients étaient inclus dans l’étude, 18 % ont présenté des IRP (laryngospasme : 0,9 %, obstructions des VAS : 2,7 %, bronchospasme : 3,6 %, quinte de toux : 5 %, désaturation : 3,8 %). Les facteurs identifiés augmentant le risque de survenue d’IRP dans notre étude étaient : les IVAS : p = 0,045 ; l’allergie : p = 0,049 ; la notion de ronflements nocturnes : p = 0,04 et l’analgésie périopératoire par des morphiniques sans bloc : p = 0,039. Discussion Cette étude a permis de montrer que malgré la généralisation des recommandations pour la prise en charge anesthésique en pédiatrie, l’incidence de survenue d’IRP reste élevée et que certains facteurs de risques pourraient augmenter l’incidence des IRP mais la finalisation de l’étude s’avère nécessaire pour en tirer des conclusions définitives. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.016

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http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.015

tome 1 > supplément 1 > septembre 2015