S152 90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258
Le but de cette étude était d’étudier rétrospectivement les résultats cliniques et radiologiques d’une série continue de pseudarthrose itérative. L’objectif secondaire était de mettre en évidence les facteurs d’échecs des tentatives de consolidation. De 2014 à 2014 une série continue monocentrique de 16 PSI a été rétrospectivement analysée. Il s’agissait de 10 femmes et 6 hommes de 49,8 ans en moyenne avec 5 fois des facteurs prédisposants de non consolidation. Le traumatisme initial était 8 fois à haute énergie, avec une ouverture 3 fois, et un traumatisme nerveux 4 fois (2 paralysies radiales et 2 plexulaires). Les foyers étaient 10 fois simples (dont 7 transversaux), 5 à coin et 1 comminutif fixés initialement par 11 embrochages, 4 plaques et 1 enclouage. Chaque patient avait été opéré au moins une fois d’une pseudarthrose avérée, 10 fois dans un autre établissement et 6 fois par notre équipe. La fixation avait été faite par 1 embrochage, 2 clous et 13 plaques latérocorticales. Les erreurs potentielles rendant compte de l’échec initial étaient mécaniques (2 vis dans le foyer, 2 contacts interfragmentaires insuffisants, 5 absences de greffe) et/ou la présence d’une infection (3 à staphylocoque doré, 2 à staphylocoque coagulase négative, 1 à streptocoque et 1 à Pseudomonas). Notre prise en charge a été assurée en 2 temps, 4 fois avec dépose du matériel puis fixateur, et secondairement plaque et autogreffe. Douze fois la PSI a été traitée en un seul temps par autogreffe iliaque et 10 plaques latérocorticales et 2 plaque et clou. Trois de ces 12 patients ont été réopérés pour un nouvel échec par la même association plaque et autogreffe. À 1 an de recul minimum on déplore deux échecs, l’un par récidive septique et l’autre par un énième démontage – ces deux patients sont perdus de vue. Quatorze patients ont consolidé – en tenant compte de la mobilité du coude et de l’épaule leur résultat se décline en très bons 4 fois, 6 bons et 4 moyens. L’analyse de l’ostéosynthèse fracturaire initiale ou du primo traitement de la pseudarthrose a mis en évidence les mêmes facteurs – instabilité mécanique, réduction incomplète, infection torpide et l’absence d’autogreffe, toutes conditions à respecter dans la prise en charge à venir de ce type de complication. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.035 61
Pseudarthroses de l’humérus résistantes ou à risque traitées par RhBMP7 – évaluation monocentrique avec un recul minimum de 2 ans
Laurent Obert ∗ , Sébastien El Rifai , Franc¸ois Loisel , Antoine Adam , Daniel Lepage Boulevard Fleming, 25030 Besanc¸on, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Obert) Objectif La pseudarthrose diaphysaire de l’humérus est rare, les séries publiées sont courtes (moins de 30 cas). Dans ces cas, l’association d’une ostéosynthèse plus stable avec ou sans autogreffe permet d’obtenir un taux de consolidation proche de 95 %. Cependant, rien n’est publié en cas d’échec après 2 interventions (pseudarthrose résistante) ou en cas de facteurs de risque manifestes présents lors du traitement de la fracture (tabac, diabète, paralysie – pseudarthrose à risque). Patients et méthode Seize patients d’âge moyen 49 ans (24–71) ont été suivis de fac¸on prospective avec une évaluation finale par un opérateur indépendant. Ces 16 fractures n’ont pas consolidé à 9 mois et 9 d’entre elles ont été réopérées au moins une fois par technique classique (changement de moyen d’ostéosynthèse, décortication, greffe cortico-spongieuse ou alésage) avant de recevoir le facteur de croissance (pseudarthrose résistante) et 7 d’entre elles d’emblée avec adjonction du facteur de croissance (pseudarthrose à risque). Sept montages initiaux étaient instables, 2 patients présentaient une pseudarthrose d’un autre os, 2 étaient
diabétiques, 3 étaient fumeurs > 10 PA. Au moment du traitement par facteur de croissance, la durée d’évolution depuis la fracture était de 24,4 mois (6–103) et 2 interventions (1–6). Il existait 13 pseudarthroses atrophiques, 1 eutrophique, 2 hypertrophiques. Trois pseudarthroses étaient considérées septiques avec documentation. Cinq patients avaient déjà rec¸u une greffe osseuse. La BMP utilisée (RhBMP7) était positionnée dans le foyer avivé, décortiqué et fixé par une ou deux plaques après reperméabilisation du fût diaphysaire. La consolidation radiologique était définie par la continuité de 4 corticales deux plans orthogonaux (radio ou scanner). Résultats Tous les patients étaient revus avec un recul minimum de 24 mois. Aucune complication neurologique n’est rapportée. Un échec est à déplorer chez un patient indocile avec pseudarthrose septique et 4 procédures préalables. Les 15 autres patients ont consolidé avec un délai de 12,7 mois (6–14) avec arrêt complet des procédures et resocialisation. Les 3 cas septiques ont été résolus. Conclusion L’échec de la prise en charge fracturaire initiale (fixation instable, défaut osseux postopératoire) reste la principale cause de survenue de la pseudarthrose. Si l’autogreffe demeure le traitement de référence dans la prise en charge d’une pseudarthrose, rien n’est publié en cas d’échec de celle-ci dans les pseudarthroses de l’humérus. Dans cette utilisation de recours (échec d’autogreffe préalable), et dans cette indication où la greffe structurale n’est pas indispensable (l’humérus peut être raccourci), une fixation stable et un facteur de croissance apporté ont permis d’obtenir la consolidation osseuse. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.036 62
Traumatologie osseuse routière en pratique expertale – 1256 dossiers en 20 ans d’exercice
Amine Hamza ∗ , Farouk Hamza 74, lotissement Errahma, Dely-Brahim, 16320 Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Hamza) Introduction Tout comme de nombreux pays, les accidents de la route sont un problème de santé publique en Algérie. Notre étude aura pour objectif de préciser les dommages corporels induits par la traumatologie osseuse routière en pratique expertale en évaluant la durée de l’incapacité totale temporaire (ITT), le taux d’incapacité partielle permanente (IPP), le pretium doloris et le préjudice esthétique. Matériel et méthode Étude rétrospective comprenant 1256 expertises médicales en dommage corporel relevant de la traumatologie osseuse routière, ordonnées par les instances judiciaires attachées à la cours de Tizi-Ouzou (Algérie) et de ces environs + s’étalant sur une période de 20 ans de 1994 à 2014. Nous préciserons l’âge, le sexe, le type d’accident, la nature et siège de la lésion, le traitement instauré, la durée de l’incapacité totale temporaire (ITT), le taux d’incapacité partielle permanente (IPP), le pretium doloris et le préjudice esthétique. Résultats La moyenne d’âge est de 36 ans, 38 % des patients avaient entre 20 et 40 ans, 74 % d’hommes touchés. Les accidents de la voie publique représentent 61 % des cas contre 39 % d’accidents de la circulation. Le taux d’ITT moyen est de 5 mois. Le taux d’IPP moyen de 19 %. Le pretium doloris moyen est de 3,6 sur une échelle de 7. Le dommage esthétique moyen est de 1,1 sur une échelle de 7. Discussion La pratique expertale en traumatologie routière reflète les répercussions des accidents routiers touchant le plus souvent des adultes jeunes, les hommes plus que les femmes. Cinq mois de convalescence sont en moyenne nécessaires et bien