91e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 102 (2016) S73–S190
Méthodes Cent vingt-cinq patients (176 pieds) nés entre 2006 et 2010 et traités dans notre centre pour un PBVE idiopathique ont été inclus. Les angles talo-naviculaires (TN) et équins (Eq) ont été rétrospectivement mesurés à partir des échographies réalisées aux âges de 6, 9 et 12 mois, en gardant au final la valeur la plus péjorative sur les 3 mois pour chaque angle (MaxTN et MinEq). Toute réapparition d’une déformation du pied après l’âge de un an définissait une récidive tardive. Résultats Parmi les 176 pieds des patients remplissant nos critères d’inclusion, 43 (24 %) ont récidivé. Les valeurs de MaxTN et MinEq étaient significativement différentes entre les groupes récidive et pas de récidive, avec des valeurs de MaxTN plus élévées et de MinEq plus basses dans le groupe récidive. Les valeurs seuils déterminées par les courbes Roc étaient 4 pour MaxTN (Se = 60 %, Sp = 71 %) et 70 pour MinEq (Se = 60 %, Sp = 73 %), p < 0,001. Une valeur MaxTN supérieur ou égal à 4 est corrélée à une augmentation du risque de récidive tardive (OR = 3,8, 95 % CI = [1,8–7,8]), de même pour une valeur MinEq inférieur ou égal à 70 (OR = 5,7, 95 % CI = [2,6–12]), p < 0,05. Discussion Peu d’études ont évalué des données échographiques comme facteurs pronostiques de récidive dans cette pathologie. Les résultats obtenus ne sont pas optimaux comme test pronostique, possiblement en rapport avec certaines limites de l’étude, mais cependant des différences significatives apparaissent entre les groupes récidive et pas de récidive. Conclusion Nous avons montré qu’une valeur élevée de MaxTN (supérieur ou égal à –4) ou une valeur basse de MinEq (inférieur ou égal à 70) étaient associées à une augmentation du risque de récidive tardive chez les patients ayant un PBVE idiopathique traité par la méthode de Ponseti. Cette information pourrait aider le chirurgien à définir un groupe à risque nécessitant une surveillance plus rapprochée voire une modification de prise en charge. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.028 33
Évaluation tridimensionnelle de l’ostéotomie d’Evans pour pied plat de l’enfant à propos de 13 cas. Incidences techniques 3D evaluation of Evans osteotomy for flat feet in children. 13 cases, technical consequences Franc¸ois Bonnel ∗ , Federico Canavese , Alain Dimeglio Service orthopédie, clinique Beau-Soleil, 119, avenue de Lodève, 34070 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Bonnel) L’ostéotomie d’allongement du calcaneus selon Evans est une technique pratiquée dans le cadre du traitement d’un pied plat. Elle n’a pas fait l’objet d’évaluation tridimensionnelle sur les rapports du trait d’ostéotomie avec les surfaces articulaires du calcaneus. Notre objectif était de préciser son anatomie chez l’enfant par référence à la classification de Bunning (1963). Matériel et méthodes Notre étude reposait sur l’analyse de 13 cas, 10 garc¸ons, 3 filles, âge moyen de 13 ans (9 16) opérés pour pieds plats dont 7 bilatéraux au recul de 16 mois avec pour chacun des 20 pieds un bilan radiographique et tomodensitométrique post opératoire. Sur chaque examen, il était procédé à l’analyse exclusive de la tomodensitométrie avec description des surfaces articulaires, du siège de l’ostéotomie, sa direction, sa distance par rapport à l’articulation calcanéo-cuboïdienne et son effet sur l’angulation du calcaneus dans le plan horizontal. Résultats La répartition des surfaces articulaires selon Bunning étaient de type A1 (4), A2 (2), B1 (3). La distance du trait d’ostéotomie par rapport à l’articulation calcanéo-cuboïdienne
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était en moyenne de 12 mm (5 19). Son orientation était oblique en proximal (12 cas), parallèle (2) et distal (6). L’allongement latéral était en moyenne de 11 mm (6–17) et l’angle du calcaneus en varus de 160◦ C (144◦ C-175◦ C). Discussion Les pourcentages de types des surfaces articulaires étaient comparables avec celle de Bunning. La topographie du trait d’ostéotomie par rapport à l’articulation calcanéo-cuboîdienne était très variable ainsi que sa direction. Dans tous les cas, le trait d’ostéotomie intéressait l’articulation antérieure. Dans 2 cas, il existait une subluxation des articulations talo-naviculaire et calcanéo-cuboîdienne. Nous n’avons pas retrouvé dans la littérature de travaux précisant le type d’articulation selon Bunning chez des enfants avec pieds plats et les atteintes du trait d’ostéotomie sur les surfaces articulaires. Conclusion La technique d’ostéotomie d’allongement d’Evans objectivait de nombreuses variations lors de sa réalisation. Les améliorations reposeraient sur un bilan préopératoire par tomodensitométrie pour préciser le type articulaire et en peropératoire, la réalisation de l’ostéotomie sous contrôle tomodensitométrique. Les atteintes par le trait d’ostéotomie de la surface antérieure de l’articulation devraient faire l’objet d’une évaluation clinique à long terme pour valider ce type d’ostéotomie. Déclaration de liens d’intérêts Cours, formations : oui [AMEROC]. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.029 34
Résultats à long terme des arthrodèses de cheville chez les jeunes hémophiles Long-term results of ankle bones fusion in young hemophilic patients Nicolas de L’Escalopier ∗ , Alina Badina , Christophe Glorion , Philippe Wicart , Jean-Paul Padovani , Chantal Rothschild Service de chirurgie orthopédique et de traumatologie infantile, hôpital Necker-enfants malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. de L’Escalopier) Introduction L’arthrodèse de cheville est un traitement reconnu de l’arthropathie hémophilique évoluée. Il n’existe pas de série concernant les résultats à long terme sur des patients opérés pendant l’enfance. L’objectif de notre étude est de rapporter les résultats fonctionnels à long terme d’une série de patients hémophiles opérés d’une arthrodèse de cheville pour arthropathie hémophilique au cours de l’enfance. Matériel et méthodes Nous avons revu rétrospectivement tous les patients opérés dans notre service entre 1980 et 2005. L’arthrodèse était réalisée à ciel ouvert selon la technique de Méary chez des patients ayant les physes fermées. Le niveau fonctionnel des patients était évalué à l’aide du score AOFAS auquel nous avions enlevé les items concernant la mobilité. Un bilan radiographique permettant d’analyser la bonne fusion de l’articulation et l’axe était réalisé. Résultats Nous avons revus 22 chevilles chez 17 patients hémophiles avec un recul moyen de 19 ans (10–35). L’âge moyen au moment de l’opération était de 15,2 ans (11–20). Le score AOFAS moyen (calculé sur 78 et ramené à 100) était de 83 (84–100). Le bilan radiographique n’a pas montré de problème de fusion ou d’axe. Un patient a bénéficié d’une arthrodèse sous-talienne complémentaire 6 ans après. Discussion L’arthrodèse de cheville assure un résultat fonctionnel satisfaisant à long terme chez les patients hémophiles, avec une morbidité péri-opératoire limitée. Il est donc un traitement de choix de l’arthropathie hémophilique évoluée chez l’enfant. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.030