Résumés des communications La ligamentoplastie pratiquée est sélective qui consiste en une réfection anatomique capsulo-ligamentaire (RCL) (talo-crurale et/ou subtalienne) pour rétablir la « proprioception » de la cheville associée à une plastie de renfort sélective selon le type de l’instabilité : — instabilité type 0 : ostéotomie calcanéennede valgisation (OCV) ; — instabilité type 1 : RCL talo-crurale + plastie de renfort avec un lambeau au périoste fibulaire ; — instabilité type 2 : RCL sub-talienne + plastie de renfort avec un lambeau au frodiforme ; — instabilité type 3 : RCL talo-crurale et sub-talienne + plastie de renfort tendineuse type « hemi-castaing » + ostéotomie calcanéenne de valgisation (3B). L’ostéotomie calcanéenne de réaxation (selon la technique de Dwyer) de correction d’un varus de l’arrière-pied reste un geste primordial dans la prise en charge d’une instabilité antérolatérale de la cheville ; cette ostéotomie de réaxation calcanéenne reste le meilleur garant pour un résultat fonctionnel durable de toute ligamentoplastie latérale de la cheville. Cette étude nous a permis de classer les instabilités latérales de la cheville en quatre types anatomocliniques : — type 0 : instabilité potentielle (appréhension antérolatérale sur un varus calcanéen sans lésion capsulo-ligamentaires vraies) ; — type 1 : instabilité talo-crurale pure, avec lésion du LTFA (LCF peut être distendu) ; — type 2 : instabilité subtalienne isolée, avec lésion du ligament talo-calcanéen interosseux (LIO TC) (LCF). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.216 258
Résultats du traitement arthroscopique des conflits antérieurs de la cheville selon l’état articulaire tibio-tarsien
Didier Guignand ∗ , Julien Mayer , Jean-Manuel Poircuitte , Rémi Belleville , Vincent Seivert , Laurent Galois , Didier Mainard Service de chirurgie orthopédique, traumatologique et arthroscopique, avenue de Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France ∗ Auteur
correspondant. Introduction.— Le traitement du conflit antérieur osseux de cheville par arthroscopie est maintenant bien établi et permet une amélioration fonctionnelle significative. La recherche de lésions cartilagineuses associées est nécessaire puisqu’elles constituent un élément pronostique majeur. Le but de cette étude est de rechercher les limites du traitement arthroscopique des conflits osseux antérieurs de cheville par l’évaluation des résultats en fonction de l’état arthrosique de l’articulation tibio-talienne. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective de 28 cas concernant 26 patients présentant un conflit antérieur osseux symptomatique de cheville traité sous arthroscopie entre décembre 2004 et janvier 2010. Chaque cas a été évalué cliniquement de manière subjective puis selon le score de l’AOFAS et d’OgilvieHarris. L’étude radiographique repose sur la classification de Von-Dijk qui tient compte de l’état arthrosique tibio-talien. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement médical premier puis en cas d’échec, d’une résection des ostéophytes tibiotaliens sous arthroscopie. Résultats.— Le recul moyen est de 36 mois. On retrouve 13 cas de stade 1, 9 de stade 2 et 6 de stade 3 selon la classification de Von-Djik. Le score AOFAS a progressé de 62 à 81/100. On note que 79 % des patients sont satisfaits ou très satisfaits. Les résultats sont jugés bons ou excellents dans 64 % des cas selon Ogilvie-Harris. Discussion.— Les excellents et bons résultats du traitement arthroscopique varient entre 57 et 92 % dans les principales séries. Le
S327 taux de complications atteint parfois 18 %. Nous rapportons 64 % d’excellents et bons résultats avec un taux de complications de 3,5 %. Von Djik a proposé une classification (4 stades) tenant compte, en plus des ostéophytes antérieurs, du pincement articulaire tibio-talien. Cette étude confirme une différence significative de pronostic en fonction du stade. Ainsi, pour le groupe 3 (arthrose avancée), on ne constate aucun bon résultat selon Ogilvie-Harris mais 83 % des patients sont améliorés. Deux arthrodèses et 2 arthroplasties ont été réalisées au recul moyen de 22 mois. Conclusion.— Cette étude confirme les excellents et bons résultats du traitement arthroscopique des conflits antérieurs osseux de cheville de stade 1. Dans un contexte d’arthrose tbiotalienne le débridement arthroscopique associé à la résection des ostéophytes antérieurs, lorsque les douleurs antérieures sont au premier plan, semble bénéfique et permet de reculer l’échéance de l’arthroplastie ou de l’arthrodèse. De plus, c’est une technique qui présente une faible morbidité péri- et postopératoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.217 259
Arthrodèses tibiotaliennes sous contrôle arthroscopique : retentissement à long terme
Frédéric Eloy ∗ , Loïc Milin , Rémi Charvet , Daniel Molé , Henry Coudane , Didier Mainard , Nicola Vendemmia. Service ATOL, hôpital Central, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La technique d’arthrodèse arthroscopique de l’articulation tibiotalienne est devenue une technique de choix pour le traitement des chevilles arthrosiques. Le but de cette étude est de présenter les résultats cliniques et radiographiques à long terme d’une série de 45 arthrodèses tibiotaliennes réalisées sous arthroscopie. Patients et méthodes.— Notre étude porte donc sur 45 arthrodèses réalisées chez 48 patients, avec un âge moyen au moment de l’intervention de 52,2 ans. Le recul moyen est de 9 ans et 8 mois. Nous avons utilisé la cotation de Duquennoy pour apprécier le retentissement fonctionnel. Chaque patient a bénéficié d’un bilan radiographique permettant d’évaluer le degré d’arthrose des articulations sous-jacentes et la position de fusion de l’arthrodèse. Le type de fixation a également été étudié séparant le vissage tibiotalien pur et le double vissage fibulo- et tibiotalien. Résultats.— Le taux de fusion est de 93,75 %, le délai de fusion est en moyenne de 10 semaines. Le résultat subjectif global est bon avec 86,7 % de patients satisfaits ou très satisfaits de leur intervention. Le résultat objectif global retrouve un score de Duquennoy moyen de 70,7 points. Discussion.— Le taux de fusion ainsi que le délai de fusion sont comparables aux données de la littérature. La position de l’arthrodèse est primordiale, l’équin étant significativement corrélé avec un résultat global moins bon. Il existe une détérioration radiologique des articulations sous-talienne et médiotarsienne mais avec un retentissement clinique limité. L’étiologie est importante, la polyarthrite rhumatoïde étant corrélée avec un résultat global moins long. La fusion de la gouttière malléolaire latérale est plus souvent obtenue en utilisant la fixation tibio- et fibulotalienne. Ainsi, le vissage tibio- et fibulotalien nous semble la technique actuelle la plus adaptée, même s’il n’existe pas de preuve statistique de sa supériorité. Conclusion.— L’arthrodèse tibiotalienne sous arthroscopie est une technique fiable et élégante donnant de bons résultats dans le long terme. Cette étude corrobore les données de la littérature actuelle, elle n’étudie malheureusement que des déformations pré-