Abstracts / Cancer/Radiothérapie 15 (2011) 573–640
Conclusion.– Les germinomes du système nerveux central sont de pronostic favorable. La radiothérapie permet la guérison de ces tumeurs. L’association d’une chimiothérapie permet une limitation de dose et de volume. doi:10.1016/j.canrad.2011.07.214 P180
À propos de deux cas de paragangliome cervical traités par irradiation exclusive
T. Chekrine ∗ , H. Eddekkaoui , Z. Bouchbika , N. Benchakroun , H. Jouhadi , N. Tawfiq , S. Sahraoui , A. Benider CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. E-mail:
[email protected] (T. Chekrine).
Les tuméfactions latérocervicales constituent un motif assez fréquent de consultation en ORL, dont le paragangliome peut être la cause. C’est une tumeur nerveuse très vascularisée composée d’amas de cellules paraganglionnaires dérivant de la crête neurale. Le traitement est chirurgical. Nous rapportons deux observations de paragangliome cervical inextirpable traités par irradiation exclusive. Un homme de 70 ans a consulté pour une tuméfaction de la région parotidienne et rétromandibulaire gauche, non douloureuse, évoluant depuis deux ans. La tomodensitométrie cervicofaciale a mis en évidence une masse latérocervicale gauche bien limitée de 80 × 70 mm, hypervascularisée, se rehaussant rapidement après injection de produit de contraste. Une biopsie a été réalisée. L’examen histopathologique a mis en évidence un paragangliome. Devant l’impossibilité de la chirurgie, une radiothérapie externe de 60 Gy a été réalisée avec un bon contrôle local et l’absence de toxicité notable après un suivi de dix ans. Une femme de 56 ans, a consulté pour une masse latérocervicale droite non douloureuse associée à une paralysie des nerfs crâniens mixtes droits. La tomodensitométrie et l’imagerie par résonnance cervicales ont mis en évidence une masse de l’espace rétrostylien droit étendue à la fosse cérébelleuse postérieure en faveur d’un paragangliome. Compte tenu de l’étendue de la lésion et son extension basi-crânienne, la patiente a rec¸u une radiothérapie externe de 54 Gy, permettant un contrôle local maintenu avec un recul de deux ans. La radiothérapie externe est une alternative efficace à la chirurgie pour les paragangliomes cervicaux inextirpables. doi:10.1016/j.canrad.2011.07.215 P181
Expérience du centre tunisien dans la prise en charge du cancer de l’endomètre de stade I
N. Said ∗ , N. Ben Sayd , N. Bouzid , S. Belajouza , N. Bouauoina Service de radiothérapie, hôpital Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. E-mail:
[email protected] (N. Said).
Objectifs.– Rapporter l’expérience du centre tunisien dans la prise en charge du cancer de l’endomètre de stade I. Méthodes.– Étude rétrospective sur 50 patientes, traitées pour un cancer de l’endomètre de stade I, colligées dans les deux services de radiothérapie du Centre tunisien (centre hospitalier universitaire Farhat-Hached et centre médical Ibn-Khaldoun) entre1996 et 2010. Résultats.– L’âge moyen des patientes était de 57 ans. Quatrevingt dix pourcent des patientes ont eu un curetage biopsique de l’endomètre, qui a confirmé le diagnostic. L’IRM pelvienne, systématique à partir de 2004, a été réalisée chez 22 % des patientes. Toutes les patientes ont été opérées, par hystérectomie extrafaciale, avec annexectomie bilatérale chez 84 % d’entre elles. La lymphadénectomie pelvienne n’a été réalisée que dans 38 % des cas. Une seule patiente a eu un curage lomboaortique. L’adénocarcinome endométrioïde était de loin le type histologique le plus fréquent (70,8 % des
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cas). Dans 53 % des cas, l’invasion du myomètre dépassait les 50 % de l’épaisseur. Le grade I était le plus fréquent (52 %), puis les grades 2 (32 %) et 3 (10 %). Une radiothérapie postopératoire à visée curative a été délivrée chez 48 patientes, à la dose de 50 Gy en étalement et fractionnement classiques. Les deux patientes non irradiées, en raison de récidives vaginales extensives, ont rec¸u une chimiothérapie. Sur le plan évolutif, 68 % des patientes sont en rémission avec un recul moyen de 34,7 mois. Cinq patientes ont été atteintes de métastases après un délai moyen après radiothérapie de 10,4 mois, trois d’entre elles en sont décédées. Onze patientes ont été perdues de vue, dont trois en mauvais état. Conclusion.– Découvert précocement, le cancer de l’endomètre a un pronostic généralement favorable. L’évaluation des facteurs pronostiques est essentielle pour proposer le traitement optimal à chaque sous-groupe de patientes. Le traitement de référence de ces formes localisées est de loin la chirurgie. La radiothérapie reste le traitement adjuvant principal. Les traitements médicaux ont une place réduite mais de plus en plus grandissante. doi:10.1016/j.canrad.2011.07.216 P182
Cas rapporté d’une toxicité de grade 3 après traitement d’une métastase hépatique par CyberKnife®
A.S. Baumann ∗ , H. Taste-George , V. Marchesi , I. Buccheit , V. Beckendorf , D. Peiffert Centre Alexis-Vautrin, Vandœuvre-lès-Nancy, France ∗ Auteur correspondant. E-mail: anneso
[email protected] (A.S. Baumann).
L’objectif de ce travail était de décrire la dosimétrie d’un plan de traitement d’un patient irradié à plusieurs reprises par CyberKnife® dans le foie et atteint d’une toxicité de grade 3 à type d’ulcère de l’antre gastrique. Le logiciel multiplan utilisé pour les plans de traitements par CyberKnife® ne nous permet pas, en cas de plusieurs traitements, de réaliser une dosimétrie cumulée. Nous avons essayé d’utiliser le logiciel Aquilab pour réaliser a posteriori une dosimétrie cumulée d’un patient traité en deux courses pour trois métastases hépatiques situées respectivement dans les segments V et VIII pour la première course et dans le segment III pour la seconde. Lors de la deuxième course de traitement, la dose maximale délivrée à l’estomac était de 46,6 Gy contre 17 Gy lors de la première course. Le V21 (volume recevant 21 Gy) était de plus de 5 cm3 . L’ulcère antral a été diagnostiqué huit mois après le premier traitement et deux mois après le second. Il a nécessité la mise en place d’une alimentation parentérale et un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons à double dose pendant six mois. Les multiples biopsies réalisées n’ont pas retrouvé de lésion cancéreuse à ce niveau. Les contraintes de dose aux organes à risque doivent être scrupuleusement respectées dans le cadre des traitements hypofractionnés car les effets secondaires peuvent être graves et difficiles à traiter. Alors que si elles sont respectées, la radiothérapie stéréotaxique par CyberKnife® est très bien tolérée. doi:10.1016/j.canrad.2011.07.217 P183
Revue de la littérature à propos de dix cas de rhabdomyosarcome orbitaire
K. Nouni ∗ , K. Hassouni , T. Kebdani , N. Benjaafar , B. Elgueddari Service de radiothérapie, Institut national d’oncologie, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. E-mail:
[email protected] (K. Nouni).
Objectifs.– Le rhabdomyosarcome est la tumeur orbitaire maligne primitive la plus fréquente chez l’enfant. Son pronostic est amélioré grâce aux progrès de la chimiothérapie. L’objectif de ce travail
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était de rapporter notre expérience dans la prise en charge de ces tumeurs et nos résultats thérapeutiques. Méthodes.– Étude rétrospective de 10 cas de rhabdomyosarcome orbitaire colligés dans le service de radiothérapie de l’Institut national d’oncologie de 2000 à 2007. Résultats.– L’âge médian était de six ans (extrêmes 1–13). Le délai moyen de consultation était de trois mois. Le diagnostic, suspecté devant le tableau clinique et l’imagerie (scanographie, IRM), a été confirmé par la biopsie : il était embryonnaire dans huit cas et alvéolaire dans deux. Tous les patients ont rec¸u une chimiothérapie, en moyenne six cures. En première intention, les médicaments principalement utilisés étaient la vincristine, l’ifosfamide et l’actinomycine D. Quatre patients ont été irradiés à la dose moyenne de 50 Gy. Avec un suivi médian de 36 mois, il a été observé trois récidives locales, dont deux associées à des métastases pulmonaires. Les autres patients étaient en situation de contrôle de la maladie. Conclusion.– Le rhabdomyosarcome est une tumeur hautement maligne. Le traitement doit être effectué sans tarder, car le pronostic est fortement lié au délai diagnostique et thérapeutique. doi:10.1016/j.canrad.2011.07.218 P184
Résultats d’une étude rétrospective de chimioradiothérapie dans les cancers du col utérin localement évolués M. Ayad ∗ , S. Mesli , K. Rabahi , K. Boualga Centre anticancer, Blida, Algérie ∗ Auteur
correspondant. E-mail:
[email protected] (M. Ayad).
Objectifs.– Le cancer du col utérin est le deuxième cancer féminin et pose un problème de santé publique ; il est souvent découvert alors qu’il a évolué. L’objectif de cette étude était d’analyser le profil épidémiologique, thérapeutique et évolutif de cette catégorie de patientes. Patientes et méthodes.– Entre janvier 2003 et décembre 2005, 285 patientes ont été prises en charge. Les critères d’inclusion étaient un cancer du col utérin prouvé histologiquement et localement évolué, soit de stades IIA-IVA, soit de stades IB2-IIA, mais de diamètre au moins égal à 5 cm (6 cm en médiane), ou avec une atteinte ganglionnaire pelvienne. Résultats.– L’âge médian était de 51 ans (extrêmes 27–71). Le délai de consultation moyen était de sept mois. Les métrorragies étaient le principal motif de consultation dans 86 % des cas. La tumeur mesurait de 3 à 9 cm. Il s’agissait d’un carcinome épidermoïde dans 94 % des cas. Une scanographie abdominopelvienne a été réalisée dans 78 %, des cas, une IRM dans 22 %. Dans 19 %, 12 %, 23 %, 5 %, 34 %, et 7 % des cas, les cancers étaient respectivement de stades IB2, IIA, IIB, IIIA, IIIB et VIA ; il y avait 25 % d’atteintes ganglionnaires pelviennes. Le traitement rec¸u était une radiothérapie externe pelvienne de 45 Gy en 5 semaines, associée à une chimiothérapie hebdomadaire par 40 mg/m2 de cisplatine et suivie d’une dose complémentaire dans les paramètres et les ganglions de 20 Gy, ou d’une curiethérapie de bas débit de dose de 20 à 24 Gy. Trentehuit pourcent des patientes atteintes d’un cancer de stade IB2 à IIB ont pu bénéficier d’une chirurgie. La durée médiane de surveillance était de 5,8 ans. Le taux de contrôle local était de 56,3 %. Le traitement a été relativement bien toléré. Le taux de survie globale était de 69,5 %, celui de survie sans maladie de 65,2 %, de récidive pelvienne de 16 % et celui de dissémination métastatique de 18 %. La différence de taux de survie était plus grande chez les patientes dont la tumeur était de stades Ib-IIA que chez celles dont la tumeur était de stades III–IVa. Conclusion.– Les cancers localement évolués du col utérin restent encore fréquents. La chimioradiothérapie allonge la survie,
augmente le taux de contrôle local et diminue celui de dissémination métastatique, cela sans accroître la toxicité tardive. doi:10.1016/j.canrad.2011.07.219 P185
Revue de la littérature à propos de 13 cas de tumeur d’Askin
A. Naim ∗ , N. Taoufiq , S. Mansouri , Z. Bouchbika , N. Benchekroun , H. Jouhadi , S. Sahraoui , A. Benider , S. Zamiati CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc ∗ Auteur
correspondant. E-mail:
[email protected] (A. Naim).
Objectifs.– La tumeur d’Askin est une tumeur neuroectodermique primitive de la région thoracopulmonaire, décrite par Askin pour la première fois en 1979. Son pronostic est sombre avec un taux de survie à deux ans de 38 %. L’objectif était d’étudier le profil épidémiologique, clinique, thérapeutique et évolutif de la tumeur d’Askin dans le centre de radiothérapie et d’oncologie de Casablanca. Méthodes.– Notre étude rétrospective a porté sur 13 cas de tumeurs d’Askin colligés dans le centre de radiothérapie et d’oncologie de Casablanca entre janvier 1998 et décembre 2007. Résultats.– L’âge moyen des patients était de 20,1 ans (extrêmes 7–41) et le sex-ratio hommes/femmes de 2,25. Le délai moyen de consultation était de 7,5 mois (extrêmes 1–24). La symptomatologie clinique était dominée par la douleur thoracique. La scanographie thoracique a objectivé une masse pariétale avec lyse costale chez sept patients, un épanchement pleural chez quatre et des calcifications punctiformes chez deux. La ponction biopsie transpariétale a confirmé le diagnostic. Tous les patients de notre série, excepté deux qui ont été perdus de vue après la première consultation, ont rec¸u une chimiothérapie dont le protocole était le Memphis dans huit cas. La chirurgie a été réalisée chez six patients, d’emblée chez deux. Cinq patients ont été irradiés à la dose de 45 Gy avec un complément en cas de résidu tumoral jusqu’à 65 Gy. Avec un recul moyen de 18,9 mois, quatre patients étaient en situation d’échec thérapeutique, deux patients ont été perdus de vu en cours de traitement et un en fin de traitement, trois patients été atteints de métastases et un était en situation de rémission partielle. Conclusion.– Les principaux facteurs pronostiques sont l’existence de métastases, le volume tumoral et la réponse histologique à la chimiothérapie. La prise en charge demeure non codifiée vu leur rareté, d’où l’intérêt des essais multicentriques. doi:10.1016/j.canrad.2011.07.220 P186
Prise en charge sur dix ans du cancer de la prostate dans l’Est algérien N. Ferdi ∗ , R. Djekkoun , E. Aouati , A. Chirouf , S. Aouati CHU de Constantine, Constantine, Algérie ∗ Auteur
correspondant. E-mail:
[email protected] (N. Ferdi). Objectifs.– L’objectif principal était de faire apparaître la fréquence des formes évoluées de ce cancer d’une part, et d’étudier le profil épidémiologique, diagnostique et thérapeutique du cancer de la prostate dans l’Est algérien d’autre part. Méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers de 582 patients traités de janvier 1999 à décembre 2010 pour un cancer de la prostate prouvé histologiquement. Le traitement a consisté en une radiothérapie externe classique à visée curative dans 28,4 % des cas, à la dose de 65 Gy en étalement et fractionnement classiques, une radiothérapie à visée décompressive ou antalgique a été préconisée chez des patients en même temps qu’une hormonothérapie.