Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 331–378
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La glomérulonéphrite membranoproliférative primitive : facteurs pronostiques I. Agrebi 1,∗ , K. Kammoun 1 , H. Feriani 1 , S. Makni 2 , Y. Chaabouni 1 , S. Yaich 1 , M. Kharrat 1 , F. Jarraya 1 , M. Ben Hmida 1 , H. Mahfoudh 1 , T. Boudaouara 2 , J. Hachicha 1 1 Unité de Recherche Ur12Es14, Service de Néphrologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie 2 Laboratoire d’Anatomie Pathologique, CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : ikram
[email protected] (I. Agrebi) Introduction La glomérulonéphrite membranoproliférative (GNMP) est une pathologie qui touche l’adolescent et l’adulte jeune dont l’évolution est généralement défavorable puisque 50 % des patients arrivent au stade terminal après dix ans. L’objectif de notre étude est d’étudier les facteurs prédictifs d’aggravation de la fonction rénale dans notre population. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 16 ans (1996–2011) incluant tous les cas de GNMP primitive chez des patients âgés de plus que 15 ans. Nous avons déterminé les caractéristiques démographiques, cliniques, biologiques et histologiques au moment de la biopsie rénale. Les facteurs prédictifs de survenue d’insuffisance rénale terminale (IRCT) et/ou décès ont été déterminés en analysant les courbes de survie avec test de Log-Rank. Résultats Nous avons colligé 118 cas de GNMP primitive. L’âge moyen était de 44,57 ± 19 ans de sex-ratio à 1,8. Un syndrome néphrotique a été observé dans 51 % des cas et une insuffisance rénale au moment du diagnostic dans 37 % (créatinine moyenne 282 ± 309 mol/L). Après un suivi moyen de 19 mois, l’évolution était marquée par l’amélioration de la fonction rénale dans 15 %, aggravation dans 18 %, hémodialyse chronique (HD) dans 12 % avec un délai moyen de 23 mois et une mortalité de 2,5 %. L’étude des facteurs de risque d’IRT et/ou décès a montré que seulement la présence d’une insuffisance rénale au moment de la PBR était un facteur de mauvais pronostic rénal (p < 0,001), alors que la prescription de BSRA est associée à une meilleure survie rénale mais sans atteindre le degré de significativité (p : 0,09). Discussion et conclusion La GNMP est une maladie de pronostic réservé. Plusieurs facteurs ont été décrits associés à un mauvais pronostic rénal, nous objectivons dans notre série la présence d’une insuffisance rénale. La détermination de ces facteurs pourrait être utile afin d’identifier les patients à risque et guider la conduite thérapeutique. Déclaration d’intérêts tion d’intérêt.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-
http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.162 AN27
Atteinte interstitielle au cours des glomérulopathies
I. Soumeila ∗ , G.C. Gassongo Koumou Néphrologie, CHU Hassan Ii - Fès, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Soumeila) Introduction L’atteinte interstitielle rénale est fréquente au cours des glomérulopathies et peut déterminer le pronostic évolutif de ses dernières. Peu d’études ont été réalisées afin de déterminer la fréquence de cette atteinte au cours des glomérulopathies et de préciser l’atteinte au cours des différentes entités nosologiques. Matériels et méthodes Notre étude est une étude rétrospective ayant pris en compte l’ensemble des biopsies réalisées dans un service de néphrologie entre 2009 et 2013. Une double lecture opérée
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par l’anatomopathologiste et un médecin du service de néphrologie a été effectuée. Nous avons inclus toutes les biopsies ayant au moins 8 glomérules et dont la lecture a montré des atteintes glomérulaires. Nous avons exclu les gloméruloscléroses ainsi que les biopsies artéfactées ou ininterprétables. L’infiltrat inflammatoire et la fibrose ont été définis pour un seuil supérieur ou égal à 10 %. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS® 17.0. Discussion et conclusion Nous avons retenu 429 biopsies sur les 666 colligées soit 64,44 % avec un âge moyen de 37,34 ± 17,54 ans et un sex-ratio (H/F) de 0,81. La néphropathie initiale était dominée par la LGM (26,36 %) et la néphropathie lupique (23,73 %). L’atteinte interstitielle a été retrouvée chez 26,87 % de nos patients avec un infiltrat inflammatoire dans 3,27 % et une fibrose inflammatoire dans 23,60 %. On note par ailleurs une prédominance de la fibrose inflammatoire au cours de glomérulopathies secondaires p (0,001). L’infiltration inflammatoire est plus présente au cours des glomérulopathies secondaires sans atteindre le seuil de significativité p (0,28). Conclusion L’atteinte interstitielle au cours des glomérulopathies est fréquente. La fibrose interstitielle est prédominante au cours des glomérulopathies secondaires et pourrait constituer un facteur prédictif de ses dernières. Ce qui constituera le second volet de notre étude. Déclaration d’intérêts tion d’intérêt.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-
http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.163 AN28
Syndrome oculo-rénal et syphilis J. Albaret 1,∗ , J. Aniort 1 , N. Bonnin 2 , F. Chiambaretta 2 , O. Bons 2 , O. Lesens 3 , J.L. Kemeny 4 , A.E. Heng 1 1 Néphrologie-Dialyse-Transplantation, CHU Clermont-Ferrand, Hôpital G. Montpied, Clermont-Ferrand, France 2 Ophtalmologie, CHU Clermont-Ferrand, Hôpital G. Montpied, Clermont-Ferrand, France 3 Maladies Infectieuses et Tropicales, CHU Clermont-Ferrand, Hôpital G. Montpied, Clermont-Ferrand, France 4 Anatomopathologie et Cytologie, CHU Clermont-Ferrand, Hôpital G. Montpied, Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Albaret) Introduction La syphilis est en recrudescence en France depuis l’année 2000. Avec elle réapparaissent les complications rénales de cette infection. Nous rapportons un cas d’atteinte oculo-rénale. Patients et méthodes Un homme de 43 ans est hospitalisé pour choriorétinite bilatérale confirmée par angiographie à la fluorescéine, avec découverte concomitante d’un syndrome néphrotique pur (protidémie à 52 g/L, l’albuminémie à 15,6 g/L, et la protéinurie de 3,5 g/24 h). Le bilan étiologique objective une syphilis tertiaire (TPHA = 1/5120, VDRL = 1/64, méningite lymphocytaire à culture stérile). Les bilans immunologiques et infectieux complémentaires sont sans particularité (chaînes légères libres sériques, électrophorèse des protéines sériques, fractions C3 et C4 du complément, ANCA, FAN, cryoglobulinémie et anticorps antirécepteur de la phospholipase A2, sérologies VIH 1 et 2, VHB, VHC et PCR Chlamydiae, sérologie de Lyme). L’histologie rénale permet le diagnostic de glomérulonéphrite extra-membraneuse (GEM) de stade 1. Le traitement de la syphilis tertiaire par Pénicilline® G IV 20 MUI/jour permet une rémission partielle du syndrome néphrotique dès la fin du traitement (14 jours) : protidémie = 58 g/L, albuminémie = 22 g/L, protéinurie = 0,7 g/24 h, suivie d’une rémission complète à 3 mois avec une protéinurie à 0,17 g/24 h, parallèlement à la guérison de la syphilis, sans rechute à 6 mois. Sur le plan ophtalmologique, on constate à 6 mois une faible récupération visuelle droite, conséquence d’une atrophie de l’épithélium pigmentaire séquellaire.
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Discussion et conclusion La GEM est l’atteinte rénale la plus fréquente de la syphilis. Son incidence actuelle, inconnue, est de 1 cas sur 51 biopsies de GEM depuis 10 ans dans notre hôpital. Elle est la conséquence de dépôts d’immuns complexes composés d’antigènes tréponémiques et de leurs anticorps. Le mécanisme exact (anticorps plantés ou dépôts de complexes immuns préformés) n’est pas connu, il diffère au niveau ophtalmique où l’épithélium pigmentaire choriorétinien est infecté directement par le tréponème. Notre observation démontre la rapide rémission du syndrome néphrotique avec la guérison de l’infection, rare avant 3 mois dans les GEM primitives. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration d’intérêt. Pour en savoir plus Hruby, et al. Int Urol Nephrol 1992;24:541–7. Tourville, et al. Am J Pathol 1976;82:479–92. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.164 AN29
Polyangéite granulomateuse : une présentation atypique révélée par une atteinte pseudo-tumorale pulmonaire J. Perche 1,∗ , L. Bui Nguyen 1 , S. El Fallah 1 , E. Semjen 2 , T. Guyon 1 , C. Lessoré de Sainte Foy 1 , C. Noël 3 , F. Glowacki 1 1 Néphrologie, CHRU Lille, Lille, France 2 Néphrologie, Clinique de la Louvière, Lille, France 3 Néphrologie et Hémodialyse, CHRU Lille, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Perche) Introduction La polyangéite granulomateuse est susceptible de donner des atteintes pseudo-tumorales ORL ou pulmonaires. Néanmoins, cette présentation atypique constitue rarement le premier symptôme de la maladie. Nous présentons le cas d’une polyangéite granulomateuse de présentation pseudo-tumorale inaugurale sans atteinte rénale fonctionnelle initiale. Patients et méthodes La patiente, âgée de 45 ans, aux antécédents de sinusite ethmoïdale et de tabagisme actif (17 paquets-année), était initialement hospitalisée en pneumologie pour bilan d’une condensation pulmonaire lobaire supérieure gauche, mesurant 5,8 × 9,1 cm, de découverte fortuite. L’examen clinique retrouvait uniquement une rhinite croûteuse. La créatinine était alors à 1,2 mg/dL et la CRP à 21 mg/dL. La fibroscopie bronchique objectivait une infiltration tumorale lobaire supérieure gauche, suggérant macroscopiquement une atteinte néoplasique. Quatre jours après son admission, s’installait une insuffisance rénale aiguë (créatininémie à 8,2 mg/dL, en 6 jours). Elle était alors transférée en néphrologie où étaient objectivées une protéinurie à 1,05 g/L et une hématurie à 106/mm3 . Les cANCA étaient positifs (titre d’anti-PR3 à 81 UI/mL). La biopsie rénale objectivait une glomérulonéphrite extracapillaire pauci-immune. L’analyse de la lésion bronchique montrait d’intenses remaniements inflammatoires sans prolifération tumorale, secondaires à la polyangéite granulomateuse. La prise en charge associait une corticothérapie per os (1 mg/kg), 7 échanges plasmatiques, et du cyclophosphamide intraveineux (500 mg/bolus). L’évolution initiale était spectaculaire, marquée par une nette régression de la masse pulmonaire. Parallèlement, on observait une disparition de la symptomatologie ORL, et une récupération rénale partielle (créatininémie à 21 jours = 5,0 mg/dL). Discussion et conclusion Ce cas clinique rappelle l’existence de la forme atypique de polyangéite granulomateuse, révélée par une masse d’aspect pseudo-tumoral. Dans notre cas, l’atteinte pseudotumorale fut suivie par une atteinte rénale et ORL. La réponse thérapeutique de l’atteinte pseudo-tumorale aux traitements spécifiques de la polyangéite granulomateuse est ici excellente.
Déclaration d’intérêts tion d’intérêt.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-
http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.165 AN30
Les néphropathies glomérulaires : étude épidémiologique K. Kammoun 1,∗ , N. Dammak 1 , Y. Chaabouni 1 , J. Faical 1 , S. Yaich 1 , M. Kharrat 1 , M. Ben Hmida 1 , S. Makni 2 , T. Boudawara 3 , J. Hachicha 1 1 Service Néphrologie, Unité de Pathologie Rénale Ur 12 Es 14, Hôpital Hédi Chaker, Faculté Médecine, Sfax, Tunisie 2 Laboratoire Anapath Unité Pathologie Rénale Ur 12 Es 14, Hôpital Habib Bourguiba, Faculté Médecine Sfax, Sfax, Tunisie 3 Laboratoire Anapath, Hôpital Habib Bourguiba, Faculté Médecine Sfax, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Kammoun) Introduction La fréquence des différents types des néphropathies glomérulaires (NG) est variable d’un pays à l’autre et même dans un pays donné et avec le changement du mode de vie. L’objectif de cette étude est de déterminer le profil épidémiologique des néphropathies glomérulaires dans notre population. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 28 ans (janvier1985–décembre 2013) divisée en quatre tranches d’années de sept ans chacune. Nous avons inclus les NG prouvées par biopsie rénale observées dans notre service. Résultats Nous avons colligé 2050 cas (1014 H/1036 F) de NG parmi les 3129 biopsies rénales. L’âge moyen était de 37 ± 18 ans. Les résultats montrent que la glomérulonéphrite membranoproliférative était la plus fréquente durant les années 1980–1990 (29,8 %) et a diminué au fil des années jusqu’à 6,9 % entre les années 2007 et 2013. Cette diminution était concomitante à la diminution de la GNA post-infectieuse. Par contre l’incidence de la néphropathie à IgA et de la glomérulonéphrite extra-membraneuse (GNEM) a augmenté (respectivement de 3,4 % à 12,7 % et de 6,1 % à 12,5 %). Les lésions glomérulaires minimes et l’hyalinose segmentaire et focale sont restées stables. Parmi les néphropathies secondaires l’incidence de l’amylose est restée stable alors que celle de la néphropathie lupique a augmenté. Discussion et conclusion Cette étude a montré que la fréquence des néphropathies glomérulaires a largement changé depuis 1985 jusqu’à 2013 avec une baisse de la GNMP et des GNA expliquée essentiellement par un meilleur contrôle des infections et une augmentation de la néphropathie lupique pouvant être expliquée par la poly-médication et les modifications climatiques (exagération des rayons ultraviolets). Déclaration d’intérêts tion d’intérêt.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-
http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.166 AN31
Intérêt de la vitamine D dans la néphropathie à IgA
L. Azouaou ∗ , M. Saidani , A. Benziane , N. Chibane , M. Benabadji Néphrologie-Dialyse-Transplantation Rénale, Secteur, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Azouaou) Introduction La vitamine D a montré son efficacité dans la réduction de la protéinurie chez les patients atteints de maladie rénale chronique. Cette étude visait à déterminer l’effet de l’alfacalcidol sur l’excrétion de protéines urinaires chez les patients atteints de néphropathie à (IgA). Patients et méthodes Étude cohorte sur 66 patients atteints de néphropathie à IgA. Le principal critère d’inclusion était une