20es Journées Nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S79–S88 dardisée de recueil incluant indication, caractéristiques cliniques, biologiques et microbiologiques, évolution, tolérance. Résultats Nous avons recensé 10 prescriptions de C/T et 14 de C/A. L’âge médian était de 63,0 ans dans le groupe C/T et 64,0 ans (IQR 51,75–66,0) dans le groupe C/A (IQR 44,8–71,0), avec un sexe ratio (M/F) exclusivement masculin dans le groupe C/T et de 2,5 dans le groupe C/A. La durée d’hospitalisation était de 48,0 jours dans le groupe C/T et de 95,5 jours dans le groupe C/A. Dans le groupe C/A, 13 patients ont bénéficié d’une prise en charge médicochirurgicale pour infection de prothèse (3), arthrite (8), escarre avec ostéite (3). Dans le groupe C/T, 9 patients ont bénéficié d’une prise en charge médicochirurgicale pour infection de matériel (2), arthrite (5), escarre (2), ostéite (1). Les prélèvements per-opératoires ont permis un diagnostic microbiologique dans 90 % des cas dans le groupe C/T et dans 92,9 % des cas dans le groupe C/A. Les prélèvements étaient polymicrobiens dans 66 % des cas dans le groupe C/T et 85,7 % dans le groupe C/A. Le choix de l’antibiothérapie était lié à la résistance microbiologique dans 80 % des cas dans le groupe C/T et dans 78,5 % des cas dans le groupe C/A. Dans le groupe C/A, les principales bactéries multirésistantes identifiées étaient : P.aeruginosa (5), K. pneumoniae BLSE (5), K.pneumoniae secrétrice de carbapénémase (2), E.coli BLSE (2), E.cloacae BLSE (3), et A. baumanii (1). Dans le groupe C/T, il s’agissait de P. aeruginosa (7), K. pneumoniae BLSE (1), M.morganii (1), C. koseri (1). Dans le groupe C/A, l’évolution était favorable pour 9 patients, 4 ont rechuté et 1 est décédé. Dans le groupe C/T, on note 7 guérisons, 2 rechutes et 1 décès. Une encéphalopathie sous C/A a été recensée. Conclusion Peu de données sont disponibles sur l’utilisation hors AMM de C/A et C/T dans les infections-ostéo-articulaires. Notre expérience recense des infections polymicrobiennes avec au moins un germe multi-résistant, principalement P.aeruginosa ou entérobactéries BLSE. Bien que s’agissant de patients multi-opérés aux nombreuses comorbidités, l’utilisation de C/A et C/T a permis une réponse favorable lors de situations complexes. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.228 IOA-22
Evènements indésirables sévères au cours de la prise en charge médico-chirurgicale des infections de prothèses de hanche et de genou S. Perez , F.-A. Dauchy , F. Salvo , M. Pugès , A. Desclaux , C. Cazanave , M. Blangis , T. Fabre , H. Dutronc CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Introduction Le traitement des infections de prothèse de hanche (PTH) et de genou (PTG) par changement de l’implant en un ou deux temps avec antibiothérapie correspond à des procédures complexes qui peuvent être associées à des complications. La survenue d’évènements indésirables au cours de cette prise en charge a été cependant peu évaluée. Matériels et méthodes Étude rétrospective incluant les patients traités pour infection de PTH ou de PTG dans un centre de référence infections ostéoarticulaires (CRIOA) avec changement de l’implant en 1 ou 2 temps entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017. L’objectif était de décrire la fréquence et la typologie des événements indésirables sévères (EIS), de grade ≥ 3 selon la classification CTCAE (grade 3 : évènement significatif sans mise en jeu du pronostic vital, grade 4 : mise en jeu du pronostic vital, grade 5 : décès) survenus dans les 6 semaines suivant le début de prise en charge chirurgicale de l’infection. Résultats Cent dix-huit patients ont été identifiés pendant la période de l’étude. L’âge moyen était de 71 ans (extrêmes : 43–90 ans) et 66 patients étaient de sexe masculin (55,9 %). Soixante-treize patients (61,9 %) avaient une infection de PTH et 45 patients (38,1 %) une infection de PTG. Les patients avaient les comorbidités suivantes : cardiopathies (n = 47, dont 18 patients sous AVK et 6 sous anticoagulants oraux directs), immunodépression ou antécédent de néoplasie (n = 37), diabète (n = 18), obésité (n = 17) ou insuffisance rénale chronique (n = 8). Nous avons observé 191 événements indésirables tous grades, dont 71 EIS survenus chez 50 patients (42,3 % ; intervalle de confiance à 95 % [IC95 %] : 33,8–51,4 %). Dix-sept EIS survenus chez 9 patients (7,6 % ; IC95 % : 4,1–13,9 %) correspondaient à une évolutivité de l’infection. Les 54 EIS res-
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tants ont intéressé 41 patients (34,7 % ; IC95 % : 26,8–43,7 %). Il s’agissait de 46 EIS grade 3 et 8 EIS grade 4. Ces 54 EIS se répartissaient comme suit : 17 saignements nécessitant transfusion (et reprise chirurgicale pour 2 patients), 9 EIS de nature cardio-pulmonaire, 7 potentiellement liés aux antibiotiques administrés, 7 de nature infectieuse sans relation avec l’IOA, 5 insuffisances rénales aiguës et/ou troubles ioniques, 4 complications mécaniques chirurgicales (dont 2 reprises chirurgicales), 4 EIS neurologiques ou digestifs et 1 épisode de leuco-neutropénie. Conclusion La survenue d’EIS est fréquente dans les 6 semaines suivant un changement de prothèse articulaire pour infection et est en relation avec les traitements et l’acte opératoire, ainsi que les comorbidités de cette population. Des mesures de prévention visant à éviter ces complications doivent être identifiées et évaluées. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.229 IOA-23
Traitement Palliatif des infections ostéo-articulaires par fistulisation : une option raisonnable ? M. Grosset 1 , A. Lemaignen 2 , S. Touchais 3 , C. Arvieux 4 , E. Ngo Bell 1 , M. Joos 1 , S. Males 1 , A. Riche 1 , G. Le Moal 5 , L. Bernard 2 1 Centre Hospitalier, Angoulême, France 2 CHU de Tours, Tours, France 3 CHU de Nantes, Nantes, France 4 CHU de Rennes, Rennes, France 5 CHU de Poitiers, Poitiers, France Introduction La prise en charge des infections ostéo-articulaires sur prothèse (IOAp) peut nécessiter une approche médico-chirurgicale palliative dont les données sont limitées. L’objectif était ici de décrire l’utilisation de la fistulisation comme alternative de traitement palliatif chez les patients avec une IOAp complexe. Matériels et méthodes Étude rétrospective descriptive multicentrique incluant les patients avec une IOAp traitée par fistule spontanée ou dirigée de janvier 2013 à décembre 2018. Les critères de jugement étaient la survenue d’un événement (hospitalisation ou décès lié à l’IOAp) et la gravité des séquelles. Résultats Sur 3 centres, 48 patients ont été inclus d’âge médian 78 ans (48–95) avec un sex-ratio 0,92. Le score ASA médian était de 3 (1–4) et 34 patients (71 %) avaient au moins une comorbidité sévère. Une fistule spontanée depuis au moins 1 an était déjà présente chez 29 patients (60 %) lorsque la décision de traitement a été prise en RCP. Ces IOAp touchaient la hanche (n = 26 ; 54 %), le genou (n = 17 ; 35 %), l’épaule (n = 4 ; 9 %) et le coude (n = 1 ; 2 %). Elles étaient précoces pour 9 patients (18 %), tardives pour 17 (36 %) et retardées pour 21 (46 %). Une documentation bactériologique était obtenue pour 37 patients, plurimicrobiens dans 7 cas. Les germes isolés étaient : Staphylococcus aureus (13 ; 25 %) dont 3 résistants à la méthicilline, autres staphylocoques (4 ; 8 %), entérobactéries (9 ; 17,5 %), enterocoques (9 ; 17,5 %), streptocoques (7 ; 14 %), pseudomonas (4 ; 8 %), corynebacterium (2 ; 4 %), cutibacterium (1 ; 2 %), autres anaérobies (2 ; 4 %). Huit patients (18 %) ont rec¸u une antibiothérapie suppressive (ATS). Dix-huit patients (40 %) ont été hospitalisés pour des complications de l’IOAp, 2 (4 %) sont décédés en lien avec l’IOAp, 3 patients ont été perdus de vue et 25 (56 %) n’ont eu aucun événement. Dans 19 cas (42 %), aucune séquelle fonctionnelle n’a été notée, 14 patients (31 %) avaient des séquelles non graves (gêne à la fonction articulaire) et 12 (27 %) des séquelles graves (perte de la fonction articulaire). Il n’y avait pas de différence significative entre le groupe avec ou sans ATS concernant le risque d’hospitalisation, de décès (p = 0,62), ou sur de séquelle (p = 0,38). Conclusion Le traitement palliatif des IOAp par fistulisation semble donner un bon taux d’efficacité et un maintien de la fonction articulaire et pourrait constituer une option raisonnable pour les patients avec des comorbidités et un score ASA 3. L’intérêt de l’association fistule et ATS reste à démontrer. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.230