A180 sitoire de l’illumination. L’évaluation clinique quatre mois après la fin du cycle complet de PDT a montré une réponse clinique partielle avec disparition d’environ la moitié des lésions érosives du pli inguinal gauche, nécessitant un traitement complémentaire par tacrolimus topique. Cas 2.— Une femme de 55 ans atteinte d’une MHH évoluant depuis 22 ans a été traitée par MAL-PDT sur la zone sous-mammaire droite mal contrôlée par les dermocorticoïdes sur une surface de 8 cm2 avec un cycle de traitement comportant trois séances à quatre semaines d’intervalle. La tolérance locale a été satisfaisante. Trois mois après la fin du cycle, une cicatrisation complète de la zone traitée a été obtenue permettant l’interruption de tout traitement local. Discussion.— L’efficacité de la PDT est bien démontrée dans diverses affections dermatologiques telles les kératoses actiniques et les carcinomes basocellulaires superficiels et ce traitement fait maintenant partie des options thérapeutiques validées. Plus récemment son intérêt potentiel commence à être documenté dans les génodermatoses acantholytiques telles la maladie de Darier et la MHH. Nos deux observations viennent à l’appui de cette possibilité dans la MHH, éventuellement en association avec d’autres traitements locaux plus « classiques », mais montrent que le résultat n’est pas toujours complet et qu’il faut tenir compte du caractère douloureux des séances sur une peau érosive, douleur qui peut être améliorée par la suppression du rayonnement infrarouge et par l’anesthésie locale. Le mécanisme d’action, mal connu dans cette indication, reposerait sur la restauration d’une kératinisation normale à l’image des techniques destructives plus anciennes (dermabrasion, vaporisation au laser CO2 ). Conclusion.— La PDT pourrait constituer une solution thérapeutique intéressante dans la MHH mais ne permet probablement pas d’obtenir un résultat complet à elle seule dans tous les cas. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.10.139 P122
Phénomène de Koebner au cours du pyoderma gangrenosum : la photothérapie dynamique peut être un facteur déclenchant G. Bens ∗ , L. Lagier , E. Estève Dermatologie, CHR d’Orléans, Orléans, France ∗ Auteur correspondant.
Mots clés : Photothérapie dynamique ; pyoderma gangrenosum ; Vascularite leucocytoclasique nécrosante Introduction.— Le pyoderma gangrenosum (PG) est une dermatose neutrophilique qui survient souvent en association à une pathologie extra-cutanée comme les hémopathies et les cancers. Son histologie étant peu spécifique, le PG est essentiellement défini par son tableau clinique : des ulcères à bordure violacée, puis nécrotique et caractérisés par un phénomène de Koebner. Ce dernier s’exprime par l’apparition ou l’aggravation des lésions suite aux traumatismes locaux. Des images histologiques de vascularite sont retrouvées dans 73 % des PG. La photothérapie dynamique (PDT) est une photochimiothérapie topique des carcinomes cutanés superficiels qui est basée sur une réaction phototoxique ciblée induisant la nécrose des cellules atypiques. Nous décrivons le premier cas d’apparition d’un PG suite à une PDT. Observations.— Une patiente de 84 ans nous était adressée pour une PDT sur des kératoses actiniques étendues des jambes. À l’examen cutané, il était noté des petits ulcères sur les sites de biopsies effectuées trois semaines auparavant. Une séance de PDT a été réalisée sur les deux jambes de la patiente. Onze jours après la séance, il apparaissait un purpura des deux membres inférieurs qui se transformait en ulcères hyperalgiques à bordure nécrotique dans le territoire traité par PDT. Aucun ulcère n’était noté en dehors
JDP 2011 des zones traitées par PDT. L’apparition des ulcères était contemporaine d’une altération de l’état général avec hyperthermie à 38◦ 7 C et syndrome inflammatoire biologique (CRP 116 mg/L, PCT inférieur à 0,5 ng/mL) sans point d’appel infectieux. 2 biopsies des bords des ulcères montraient des aspects de vascularite leucocytoclasique nécrosante. Une recherche de néoplasie sous-jacente mettait en évidence un carcinome mucineux du sein droit et un adénocarcinome infiltrant du sein gauche qui ont été traités par chirurgie et radiothérapie. Une corticothérapie générale à 1 mg/kg par jour permettait une amélioration rapide de l’état général avec régression des nécroses des jambes et cicatrisation des ulcères. Une intolérance aux corticoïdes avec asthénie, anorexie ralentissement psychomoteur imposait leur arrêt à dix semaines de traitement. Une récidive de PG n’est pas survenue avec un recul de 16 mois depuis l’arrêt de la corticothérapie. Discussion.— La réaction phototoxique provoquée par la PDT a, dans ce cas, conduit à un phénomène de Koebner avec apparition d’un PG dans les zones traitées. Les troubles de cicatrisation au niveau des sites de biopsies correspondaient probablement déjà à un PG limité. Ce cas montre que la PDT peut suffire pour déclencher une poussée chez les sujets susceptibles de développer un PG. Conclusion.— Il s’agit d’un premier cas de PG induit par la PDT dans un contexte paranéoplasique. Il incite à la prudence par rapport à l’utilisation de ce traitement anticancéreux chez les patients avec ATCD de PG. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.10.140 P123
Traitement par photothérapie dynamique d’une maladie de Hailey-Hailey : comparaison rétrospective de la douleur selon deux modalités de délivrance de la lumière
J.-L. Perrot ∗ , B. Labeille , A.-C. Biron Schneider , E. Besson , C. Chol , E. Cartier , F. Cambazard Dermatologie, CHU Saint-Étienne, Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant.
Mots clés : Dermatologie ; Douleur ; Laser fractionné ; Photothérapie Introduction.— L’utilisation du Laser CO2 pour la vaporisation des zones atteinte par la maladie de Hailey-Hailey (HH) a permis aux malades d’obtenir de très longues périodes de rémissions des zones traitées. À été proposée plus récemment la photothérapie dynamique (PDT) avec succès. Ce geste est cependant volontiers très douloureux. Ce qui nous a conduits a augmenté le traitement antalgique mais aussi éloigner la source lumineuse pour diminuer sa puissance sur la peau sans grand succès. Nous avons alors remplacé la lampe classique par un laser permettant en un point donner d’administrer en un temps bref la totalité de l’énergie lumineuse. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude prospective les malades étant leurs propres témoins. Il s’agissait de deux malades atteints d’une maladie de HH évoluant depuis plus de 15 ans. Nous avons utilisé le Laser Dual Yellow (société Norseld) et la lampe Aktilite (société Galderma). L’agent sensibilisant a été l’ALA appliqué durant trois heures, puis remplacé durant 45minutes par de la crème Emla. Les deux techniques ont été réalisées sur une période de dix minutes pour chacune d’entre elles. Résultats.— Ont été traités les plis inguinaux d’une malade (No 1) âgée de 67 ans : évaluation visuelle antalgique (Eva) à 4/10 lors de la PDT LASER durant tout le geste contre 8/10 en PDT classique et 10/10 en laser photo ablatif : prémédication avec Emla, Acupan au pousse seringue dans les trois situations. Ont été traités les plis inguinaux d’un malade (No 2) âgé de 65 ans : Eva à 9/10, quelques secondes lors de la PDT LASER avec prémédi-
Posters cation par Emla, et Kalinox contre 4/10 en PDT classique durant le geste avec prémédication par Oxynorm 10 mg et Emla. Les deux patients ont préféré continuer le traitement par PDT Laser plutôt que la PDT classique alors que résultat thérapeutique a été similaire avec PDT classique ou PDT LASER et les suites immédiates similaires. Discussion.— L’utilisation du Laser ne nous a pas pris plus de temps grâce à l’utilisation d’une pièce à main automatisée et de l’absence de nécessité d’interrompre la séance du fait d’une douleur trop intense. Les suites opératoires ont été simples permettant aux malades un retour à domicile pour l’un d’entre eux, et les douleurs parfaitement prises en charge pour les autres au cours de la nuit d’hospitalisation qui a suivi le geste. Le résultat à cours terme est identique pour nos patient qui ont préféré la PDT par Laser alors qu’il faut encore traiter le sillon interfessier pour un et deux et les plis sous-mammaire pour la patiente 1. Conclusion.— Il semble que cette méthode sous moins algique que la PDT classique et d’efficacité similaire. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.10.141 P124
Intérêt et limites de la photothérapie dynamique topique dans le mycosis fongoïde pilotrope de la région cervico-faciale : trois observations夽 A. Debu ∗ , C. Girard , D. Bessis , B. Guillot , O. Dereure Hôpital Saint-Éloi, CHU de Montpellier, Montpellier, France 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. ∗
Auteur correspondant.
Mots clés : MAL-PTD ; Mycosis fongoïde pilotrope ; Photothérapie dynamique Introduction.— L’intérêt de la photothérapie dynamique (PTD) dans le traitement du mycosis fongoïde (MF) a été documenté à plusieurs reprises. Nous rapportons notre expérience de la MAL-PTD (lampe Aktilite® , 37 J/cm2 , 635 nm) dans les lésions cervico-faciales de la forme pilotrope de MF (MFp) réputées de traitement délicat. Observations.— Cas 1.— Un homme de 54 ans suivi pour un MFp de stade IIb a été traité par PTD sur deux plaques résistantes au traitement systémique et local avec obtention d’une rémission complète (RC) sur une plaque non-infiltrée de la joue après une séance et rémission partielle (RP) sur une autre de la zone latéro-cervicale modérément infiltrée après trois séances à un mois d’intervalle imposant quatre séances supplémentaires toutes les deux semaines pour la quasidisparition de l’érythème et l’infiltration. La tolérance immédiate et retardée a été satisfaisante. Aucune récidive n’était constatée après huit mois. Cas 2.— Une femme de 63 ans atteinte de MFp de stade Ia localisé symétriquement aux deux joues a été traitée par PTD seule sur l’hémi-visage gauche à raison de trois séances à une semaine d’intervalle, suivi trois mois plus tard de trois nouvelles séances plus espacées (toutes les deux semaines), en raison d’un résultat incomplet et d’une mauvaise tolérance initiale. Le résultat obtenu est resté incomplet mais avec une amélioration de plus de 80 %. Par la suite la joue droite a été également l’objet d’une PTD (quatre séances à deux semaines d’intervalle) avec une RC sans récidive à trois mois. Cas 3.— Un homme de 68 ans suivi pour un MFp stade Ia a été traité par PTD sur une plaque récente et peu infiltrée de la joue à raison de cinq séances à deux semaines d’intervalle avec une bonne tolérance et une diminution significative de la taille, de l’érythème et de l’infiltration six semaines après la dernière séance. Discussion.— L’efficacité de la PTD a été rapportée dans le MF notamment dans les plaques uniques et résistantes aux autres trai-
A181 tements avec des taux de RC compris entre 50 et 80 % après un nombre variable de séances (de un à neuf) et une absence de récidive après un suivi pouvant aller jusqu’à 34 mois. Les lésions de MFp de la région cervico-faciale posent des problèmes spécifiques en raison du caractère profond de l’infiltrat et de la sensibilité particulière de la région. Nous rapportons les trois premiers cas de MFp traités par MAL-PTD. Une rémission significative de l’érythème et l’infiltration a été obtenue après quatre séances en moyenne (entre un et dix), même si le résultat était partiel sur les lésions infiltrées et de grande surface. La tolérance était variable mais n’a pas empêché la poursuite du traitement dans les trois cas. Conclusion.— La PTD pourrait faire partie de l’arsenal thérapeutique dans les MFp même dans les localisations difficiles. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.10.142 P125
Traitement de la dermatite atopique sévère par alitretinoïne夽 Z. Reguiai ∗ , P. Bernard Dermatologie, CHU de Reims, Reims, France 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. ∗
Auteur correspondant.
Mots clés : Alitretinoïne ; Dermatite atopique ; Eczéma Introduction.— L’alitretinoïne (ALI) est indiqué dans la prise en charge de l’eczéma chronique sévère des mains. Certains patients ayant une dermatite atopique (DA) ont une atteinte palmaire associée à une atteinte du reste du tégument. Nous rapportons quatre observations de patients avec des DA sévères traités par ALI. Observations.— Patient 1.— Âgé de 34 ans, suivi pour une DA évoluant depuis dix ans associée à des sensibilisations de contact. L’éviction des allergènes, les dermocorticoïdes, le tacrolimus, 20 séances de PUVAthérapie et quatre mois de méthotrexate n’ont entraîné aucune amélioration. Un an de ciclosporine (4 mg/kg) permettait le contrôle de la DA. L’arrêt de ce traitement se soldait par une récidive sévère en moins d’un mois. L’institution de 30 mg/j d’ALI permettait une amélioration de plus des trois-quarts après 24 semaines de traitement. Une rechute survenait trois mois plus tard. Patiente 2.— Âgée de 23 ans, DA depuis l’enfance, s’aggravant depuis cinq ans avec une atteinte de plus de 20 % de la surface cutanée. La photothérapie (UVA + UVB) permettait une amélioration partielle, avec la persistance de lésions au niveau du tronc et d’une dyshidrose palmaire sévère invalidante. De l’ALI (30 mg/j) était donc associé à la photothérapie. Ce traitement permettait une réponse rapide avec une disparition en moins d’un mois de l’ensemble des lésions résiduelles. L’arrêt de l’ALI entraînait une rechute en moins de deux mois. La reprise de l’ALI seul permettait de nouveau un contrôle de la DA. Patiente 3.— DA depuis l’enfance, en échec de la photothérapie et du tacrolimus et ayant une consommation majeure de clobetasol se soldant par une atrophie cutanée. Un traitement par ciclosporine avait très rapidement été interrompu du fait de troubles digestifs sévères associés à l’apparition de multiples verrues. Six mois d’ALI permettaient l’obtention d’une rémission complète se maintenant après l’arrêt (recul quatre mois). Une quatrième patiente âgée de 24 ans a été traitée dans notre service par ALI du fait d’échecs (dermocorticoïdes, tacrolimus, photothérapie, méthotrexate, mycophénolate mofétil) ou intolérance (ciclosporine) aux traitements précédents. L’ALI n’a entraîné aucune amélioration chez cette patiente. Discussion.— Pour trois de ces quatre patients suivis pour des DA sévères (atteinte palmaire plus sévère que l’atteinte du reste du corps), le traitement par ALI a permis l’obtention d’une rémission. L’utilisation d’un rétinoïde dans ce contexte pouvait faire craindre