79e Congrès de médecine interne Montpellier du 5 au 7 juin 2019 / La Revue de médecine interne 40 (2019) A47–A100
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Utilisation hors-AMM des biothérapies au cours de la granulomatose éosinophilique avec polyangéite réfractaire ou en rechute A. Canzian 1 , L. Denis 2 , A.M. Ruppert 3 , M. Groh 4 , C. Taillé 5 , V. Rieu 6 , P. Smets 7 , F. Maurier 8 , N. Girszyn 9 , M. Samson 10 , C. De Moreuil 11 , B. Terrier 1,∗ , GFEV 1 Médecine interne, hôpital Cochin, Paris 2 Médecine interne, hôpital, Clermont-Ferrand 3 Pneumologie, Tenon hospital (AP-HP) : Centre de Planification et d’Education Familiale, Paris 4 Centre de reference des syndromes hyperéosinophiliques, médecine interne, hôpital Foch, Suresnes 5 Pneumologie, hôpital Bichat AP-HP, Paris 6 Médecine interne, CHU Estaing, 63000, Clermont-Ferrand 7 Médecine interne, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 8 Service de médecine interne, Hôpitaux Privés de Metz, Metz 9 Médecine interne, centre hospitalier universitaire Rouen, Rouen 10 Médecine interne et immunologie clinique, CHU de Dijon, Dijon 11 Service de médecine interne, C.H.U. Brest centre de formation, Brest ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Terrier) Introduction La granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA), anciennement syndrome de Churg–Strauss, est une vascularite nécrosante caractérisée par la présence d’un asthme hyperéosinophilique. Le traitement standard repose sur les glucocorticoïdes (GCs) associées ou non à des immunosuppresseurs conventionnels. Cependant, des rechutes et/ou des manifestations réfractaires peuvent survenir, notamment un asthme cortico-dépendant. Nous avons étudié l’utilisation hors-AMM des biothérapies pour le traitement des GEPA réfractaires ou en rechute. Patients et méthodes Etude rétrospective, multicentrique européenne, ayant inclut les patients atteints de GEPArépondant aux critères ACR et/ou à la définition de la Conférence de consensus de Chapel Hill. La rémission était définie par l’absence de manifestations actives de vascularite (BVAS = 0) ou d’asthme symptomatique et une dose de prednisone ≤5 mg/jour. La réponse partiale était définie par un score BVAS = 0, l’absence d’asthme symptomatique et une dose de GCs >5 et ≤ 10 mg/jour. Résultats Cent dix-huit patients ont été inclus (66 hommes, âge moyen 50,5 ans). Cinquante(42 %) patients ont rec¸u du rituximab (RTX), 38 (32 %) du mépolizumab (MEPO) et 30 (26 %) de l’omalizumab (OMA). Les traitements précédemment rec¸us étaient : GCs oraux (98 %), bolus de méthylprednisolone (51 %), azathioprine (68 %), cyclophosphamide (47 %), méthotrexate (30 %), mycophénolate mofétil (8 %). À la mise sous biothérapies, le BVAS médian (IQR) dans les groupes traités par RTX, OMA et MEPO était, respectivement, de 8 (4,5–13), 2 (1,5–4) et 2 (2–5), et la dose médiane (IQR) de prednisone était respectivement de 20 mg/jour (15–40), 20 mg/j (10–37,5) et 10 mg/j (7,5–20). Un asthme mal contrôlé était retrouvé chez 31 (62 %) patients du groupe RTX, tandis que 28 (93 %) du groupe OMA et 36 (95 %) du groupe MEPO avait un asthme cortico-dépendant. Après un suivi médian de 22,8 mois (IQR 10-47), les rémissions, les réponses partielles et les échecs étaient observés dans 50 %, 16 % et 34 % dans le groupe traité par RTX, respectivement, 17 %, 38 % et 45 % dans le groupe traité par OMA, et 84 %, 3 % et 13 % dans le groupe traité par MEPO. Le BVAS médian baissait à 0 à 6 et 12 mois et au dernier suivi dans tous les groupes. Un effet d’épargne cortisonique plus important était observé avec le RTX et le MEPO. La dose médiane de prednisone baissait de 20 mg/j à l’inclusion à 8,5 à 6 mois, 7,5 à 12 mois et 5 au dernier suivi dans le groupe RTX, de 20 mg/j à 12 à 6 mois, 10 à 12 mois et 10 au dernier suivi dans le groupe OMA, et de 10 mg/j à 5 à 6 mois, 3 à 12 mois et 5 au dernier suivi dans le groupe MEPO. Concernant la posologie de MEPO, nous n’avons pas observé des
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différences entre les patients traités par une dose mensuelle de 100 mg et ceux recevant une dose de 300 mg. Neuf (18 %) patients ont arrêté le RTX en raison d’un échec et 12 (24 %) ont eu des effets indésirables, notamment des infections sévères chez 5. Treize (43 %) patients ont arrêté l’OMA, en raison d’une réaction sévère chez un patient et d’un échec chez 12, et 4 (13 %) patients ont eu des effets indésirables. Enfin, 3 (8 %) patients ont arrêté le MEPO en raison d’effets indésirables chez 2 (une réaction sévère après l’infusion et une paresthésie) et d’une grossesse chez une patiente. Sept (18 %) patients traités par MEPO ont développé des effets indésirables modérés, principalement de l’asthénie. Conclusion Les résultats de cette étude montrent que le rituximab peut être efficace chez 50 % des patients en rechute de leur vascularite, avec un profil de tolérance satisfaisant. Le mépolizumab semble être très efficace quant à lui chez les patients avec une asthme cortico-dépendant, avec un important effet d’épargne cortisonique et une bonne tolérance. L’omalizumab ne semble pas être une alternative satisfaisante à l’ère des anti-interleukine-5. Déclaration de liens d’intérêts B. Terrier a des activités de conseil pour Roche, GSK et Astra-Zeneca. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.03.045 CO039
Utilisation hors-AMM des biothérapies au cours des périartérites noueuses réfractaires ou en rechute A. Canzian 1 , O. Karadag 2 , A. Contis 3 , F. Maurier 4 , L. Denis 5 , S. Sanges 6 , C. De Moreuil 7 , C.A. Durel 8 , S. Durupt 9 , D. Rouzaud 10 , F. Bonnet 11 , B. Terrier 1,∗ , GFEV 1 Médecine interne, hôpital Cochin, Paris 2 Internal medicine, Hacettepe Üniversitesi Sosyal Bilimler Enstitüsü, Ankara, Turquie 3 Médecine interne et maladies infectieuses, Hôpital Saint-André, Bordeaux 4 Service de médecine interne, hôpitaux Privés de Metz, Metz 5 Médecine interne, hôpital, Clermont-Ferrand 6 Service de médecine interne, centre national de référence de la sclérodermie systémique, hôpital Huriez, CHRU Lille, Lille 7 Service de médecine interne, C.H.U. Brest centre de formation, Brest 8 Médecine interne, hôpital Édouard-Herriot, Lyon 9 Médecine interne, C.H. Lyon Sud, Pierre-Bénite 10 Médecine interne, hôpital Bichat–Claude-Bernard, Paris 11 Médecine interne, hôpital Saint-André, Bordeaux ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Terrier) Introduction La périartérite noueuse (PAN) est une vascularite nécrosante touchant les vaisseaux de moyen ou petit calibre, sans glomérulonéphrite ou vascularite des artérioles, capillaires ou veinules, et non-associée aux ANCA. Le traitement standard repose sur les glucocorticoïdes (GCs) associées ou non à des immunosuppresseurs conventionnels selon la présence ou non de facteurs de mauvais pronostic. Cependant, certains patients ont une maladie réfractaire ou des rechutes. Nous avons étudié l’utilisation horsAMM des biothérapies pour le traitement de PAN réfractaires ou en rechute. Patients et méthodes Etude rétrospective, multicentrique européenne, ayant inclut les patients atteints de PAN répondant aux critères ACR et/ou à la définition de la Conférence de consensus de Chapel Hill. L’efficacité et la tolérance des médicaments ont été analysées. La rémission était définie par l’absence des manifestations actives de vascularite (BVAS = 0) et une dose de prednisone ≤ 5 mg/jour. La réponse partielle est définie par un score BVAS = 0 et une dose de GCs > 5 et ≤ 10 mg/jour. Résultats Cinquante et un patients ont été inclus (24 hommes, âge moyen 51 ans). Dix-huit (35 %) patients ont rec¸u un anti-TNF␣, 16 (31 %) du rituximab (RTX), 9 (18 %) du tocilizumab (TCZ), et