Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 28 (2009) 282
LE PETIT REPORTER
Compte rendu de la 15e Journée du Club d’anesthésie-réanimation en ORL D. Boisson-Bertrand Service d’anesthésie-réanimation, CHU de Nancy, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 57035 Nancy cedex, France Disponible sur Internet le 19 mars 2009
La 15e Journée des Clubs dont le thème était « Voies aériennes et réveil » a eu lieu au cours du 50e Congrès de la Société française d’anesthésie et de réanimation (septembre 2008). X. Sauvagnac (Tours) a rappelé l’épidémiologie des détresses respiratoires aiguës en salles de surveillance postinterventionnelle (SSPI), soulignant que si le réveil anesthésique reste une période à haut risque, l’incidence des complications respiratoires semble devenir moindre que celle des complications cardiovasculaires, principalement à cause de la surveillance systématique en SSPI et de la pharmacologie des nouveaux agents anesthésiques, dont les effets respiratoires sont moins prolongés. La dépression respiratoire, qui se traduit par une obstruction des voies aériennes, est favorisée par une curarisation résiduelle, une baisse de vigilance, un terrain fragilisé, une chirurgie invalidante. A. D’Hollander (Genève) a développé la notion de curarisation résiduelle dont la définition peut être épidémiologique, clinique, instrumentale et qui peut avoir des conséquences gravissimes. Elle est évaluée sur un rapport du TOF de 0,9 (mécanographique) ou un (accélérométrique) qui n’exclue pas l’absence de curarisation ou le défaut de dilatation de la filière pharyngée. Des tests de monitorage sûrs et l’utilisation des produits à métabolisme rapide pourraient contribuer à diminuer l’incidence de la curarisation résiduelle des muscles pharyngés. D. Francon (Marseille) a énuméré les critères d’extubation définis par la conférence d’experts de 2006, qui peuvent être modulés par le terrain ou la chirurgie. Le test de fuite peut
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permettre de diagnostiquer une extubation à risque, le guide échangeur creux de passer un cap difficile. L’extubation à risque doit être évaluée et l’utilisation d’algorithmes peut aider la prise en charge d’une extubation difficile non prévue. L’acquisition et le maintien des connaissances dans le domaine de la prise en charge des voies aériennes concernent aussi la SSPI. D. Pean (Nantes) a souligné que si la connaissance théorique est indispensable (textes longs, vidéos. . .), elle doit être complétée par une composante pratique avant le compagnonnage en SSPI. La simulation peut utiliser une tête simple ou un simulateur, mais l’ensemble des personnels doit être formé. Faut-il extuber sur table en SSPI ? J.-L. Bourgain (Villejuif) et A.-M. Cros (Bordeaux) ont échangé leur point de vue. Les risques de curarisation résiduelle, d’hypothermie, l’élimination retardée des agents anesthésiques doivent toujours être considérés et les facteurs de risque liés au patient pris en compte. L’extubation en SSPI permettrait l’utilisation des produits à élimination plus lente, d’une ventilation spontanée en pression positive ou d’une ventilation non invasive et la suppression de la douleur de certaines mobilisations, mais quel que soit le lieu, la présence d’un médecin est toujours requise quand une difficulté est suspectée. La technique de la trachéotomie a été décrite par P. Beutter (Tours) et ses indications qui sont bien codifiées, précisées. Les complications sont prévenues par une technique rigoureuse, la présence d’un fil de rappel et le dégonflement précoce du ballonnet.