La chimiothérapie diminue le risque de rechute des médulloblastomes non métastatiques

La chimiothérapie diminue le risque de rechute des médulloblastomes non métastatiques

Archives de pédiatrie 10 (2003) 1089–1097 www.elsevier.com/locate/arcped Nouvelles brèves La chimiothérapie diminue le risque de rechute des médullob...

90KB Sizes 0 Downloads 8 Views

Archives de pédiatrie 10 (2003) 1089–1097 www.elsevier.com/locate/arcped

Nouvelles brèves La chimiothérapie diminue le risque de rechute des médulloblastomes non métastatiques

Les médulloblastomes représentent 20 % de l’ensemble des tumeurs cérébrales de l’enfant. Il s’agit de tumeurs hautement malignes, mais chimio- et radiosensibles. Le traitement standard, jusqu’à ces 10 dernières années, correspondait à une résection chirurgicale la plus complète possible suivie d’une radiothérapie à la dose de 55 Gy sur la fosse postérieure et de 35 Gy, à titre prophylactique, sur l’encéphale et la moelle épinière. Cette stratégie thérapeutique a permis d’obtenir un taux de survie à cinq ans, de 60 à 65 %, mais au prix d’importantes séquelles intellectuelles et endocriniennes. L’efficacité de la chimiothérapie a été clairement démontrée dans plusieurs essais de phase II où des taux de réponse de l’ordre de 75 % ont été rapportés, notamment grâce à l’utilisation de dérivés du platine [1]. Des études anciennes ont également montré que la chimiothérapie améliorait le pronostic des formes à haut risque (résidu tumoral macroscopique et/ou métastase), mais pas pour les formes de risque standard. Une étude multicentrique randomisée a récemment montré le bénéfice de la chimiothérapie dans les formes de risque standard. Dans cette étude, 90 patients ont reçu quatre cycles de chimiothérapie après la chirurgie et avant la radiothérapie classique, délivrée aux doses de 55 Gy sur la fosse postérieure, et de 35 Gy à titre prophylactique sur l’axe crâniospinal. L’âge médian était de 7,67 ans. La survie sans récidive à cinq ans, était de 78,5 % pour le groupe ayant reçu la radiothérapie et la chimiothérapie vs 59,8 % pour le groupe n’ayant reçu que la radiothérapie (p = 0,036), sans différence significative pour la survie [2]. L’utilisation de la chimiothérapie permet notamment d’éviter les rechutes systémiques (moelle hématopoïétique). Par ailleurs, cette efficacité a conduit à proposer une diminution des doses de la radiothérapie crâniospinale prophylactique dans différentes études nationales, notamment en France. Ainsi, dans une population équivalente, l’utilisation de quatre cures de chimiothérapie puis d’une radiothérapie, à dose prophylactique diminuée (25 Gy), a permis d’obtenir une survie à cinq ans de 72,8 %. Les premiers résultats de l’étude des capacités intellectuelles montrent une amélioration des performances grâce à la diminution de la dose de radiothérapie prophylactique. Enfin, chez les enfants âgés de moins de trois ans, chez lesquels les séquelles de la radiothé-

rapie encéphalique sont les plus fréquentes et sévères, la chimiothérapie seule peut permettre d’éviter la radiothérapie dans environ un tiers des cas. Références [1]

[2]

Chastagner P, Bouffet E, Grill J, Kalifa C. What have we learnt from previous phase II trials to help in the management of childhood brain tumors? Eur J Cancer 2001;37:1981–93. Taylor RE, Bailey CC, Robinson K, Weston CL, Ellison D, Ironside J, et al. Results of a randomized study of preradiation chemotherapy versus radiotherapy alone for nonmetastatic medulloblastoma. J Clin Oncol 2003;21:1581–91 The International Society of Paediatric Oncology/United Kingdom Children’s Cancer Study Group PNET-3 Study.

P. Chastagner Hôpital d’enfants, Nancy, France © 2003 Publié par Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. doi:10.1016/j.arcped.2003.09.012

Délétion télomérique cryptique du chromosome 9q34 : un nouvel exemple de pathologie des télomères ?

L’étude des remaniements cryptiques télomériques a pris, depuis quelques années, de l’importance et de l’ampleur. Plusieurs études dont cette rubrique s’était faite l’écho, avaient décrit des stratégies automatisées de recherche de réarrangements télomériques cryptiques chez des enfants atteints de retard mental idiopathique [1,2]. Les exemples se multiplient et, très récemment, une possible nouvelle entité syndromique vient d’être rapportée à un remaniement cryptique de la région télomérique 9q34 [3]. L’obésité est un symptôme important qui peut s’intégrer au sein de nombreux syndromes associant retard mental et malformations congénitales multiples. C’est ainsi que l’on retrouve ce maître symptôme chez les enfants atteints de syndrome de Bardet-Biedl, de syndrome de Prader-Willi, de syndrome de Cohen, de syndrome de l’X fragile. On la retrouve également chez les enfants porteurs de nombreux remaniements chromosomiques. Une équipe française vient de mettre en évidence, chez des enfants non apparentés, obèses ayant un retard mental, la même microdélétion télomérique 9q34, survenue de novo. Les deux enfants étaient de poids et de taille normaux à terme. Une hypotonie était notée, chez les deux enfants,