Manom trie oesophagienne au cours de la scl rodermie et du syndrome de Raynaud suspect. Analyse r trospective de 50 cas. E. AUXENFANTS*, F. GUILLEMOT**, P.Y. HATRON*, I~. HACHULLA*, D. BATAILLE*, D. GOSSET*, B. DEVULDER*
The authors studied esophageal manometry in 50 patients with systemic scleroderma (SS) or suspected secondary Raynaud's phenomenom (SSRP). Motor esophageal dysfunction (MED) was present in 27 of 33 patients with SS (82 %) and in 11 of 17 patients (65 %) with SSRP. No statistical correlation was found between MED and • age at diagnosis nor duration of disease or skin involvement. Esophageal manometry must be performed early in SSRP to detect MED and prevent esophageal or pulmonary complications. La manom~trie oesophagienne reste actuellement I'examen le plus sensible pour le d6pistage de I'atteinte oesophagienne au cours de la scl~rodermie, qui peut survenir au stade 00 la symptomatologie se limite ~. un ph~nom~ne de Raynaud. Nous avons analys6 r~trospectivement les trac~s manom6triques obtenus chez 50 patients, pr~sentant une scl~rodermie syst6mique (SS) ou un syndrome de Raynaud suspect (SRS) d~fini par I'existence de signes de microangiopathie organique en capillaroscopie. Matt~rlel
: 50 patients r~partis en deux groupes.
-- Groupe I : 33 patients (23 F et 10 H) atteints de SS.
Age moyen au diagnostic : 47 ans et 10 mois. Dur~e d'6volution & compter du diagnostic : 6 ans et 7 mois. R6partition selon la classification de Barnett et Coventry : 16 st I, 13 st II, 4 st III. - - G r o u p e II : 17 patients (17 F) pr6sentant un SRS. Age moyen au diagnostic : 41 ans et 4 mois. Dur6e moyenne d'~volution du ph6nom~ne de Raynaud : 6 ans et 7 mois. Mdthodes
:
Les manom6tries ont 6t6 r~alis6es selon la procedure classique, utilisant un syst~me de perfusion ~ faible compliance. Les trac6s enregistr6s ont 6t6 r~interpr~t6s par un m~me observateur, les troubles moteurs oesophagiens (TMO) ~tant class6s selon Garett en 4 stades de gravit~ croissante (st. I = absence de TM O, st. IV = ap~ristaltisme total). L'intensitd des TMO a (~t~ corr~l~e ~ I'~.ge au diagnostic, a la dur(~e d'~volution et au degr~ de scl~rose cutan~e. L'analyse statistique a utilis~ les tests de Kruskall-Wallis et du Chi2 apres correction de Yates. R~sultats
:
Garrett
I
II
III
IV
S.S. S.R.S.
6 6
6 7
7 3
14 1
La fr6quence des TMO est de 82 % chez les patients scl~rodermiques et de 65 % chez les patients pr~sentant un SRS. II n'y a pas de correlation statistiquement significative ente I'intensit6 des TMO d'une part, et d'autre part I'&ge au diagnostic, la dur6e d'6volution ou le degr6 de scl~rose cutan~e. La fr6quence ~lev6e des TMO au cours du syndrome de Raynaud suspect dans notre s~rie nous paraTt justifier pleinement la r6alisation d'une manom~trie cesophagienne, d~s Iors que ron atrouv~ des signes de microangiopathie organique en capillaroscopie, au cours de I'exploration d'un phdnom~ne de Raynaud. Cette d~marche diagnostique permet la mise en route pr~coce d'un traitement symptomatique destind & pr~venir les complications li~es aux TMO (cesophagite et st~nose peptiques) et peut ~tre d'intervenir sur un des facteurs concourant ,~ la survenue de la fibrose pulmonaire, ace stade de <
>. * Service de Mddecine Interne A (Pr B. DEVULDER) ; ** Service des explorations fonctionnelles adultes de la Clinique des maladies de I'appareil digestif ; Hdpital Claude Huriez ; CHRU de Lille ; 59037 LILLE Cddex.
1992 - Tome XlII Num~ro 7
S 351