Myopie 583 Myopie et strabisme. Myopia and strabismus. EL HOUARI G*, BHALIL S, BENATIYA AI, CHRAIBI F, TAHRI H (Fès, Maroc)
Introduction : L’association strabisme et myopie bilatérale est relativement rare, le strabisme est caractérisé par un âge tardif d’apparition et un caractère intermittent au début. Le risque d’amblyopie reste plus élevé que pour les yeux hypermétropes Matériels et Méthodes : L’objectif de notre travail est de citer les particularités du strabisme myopique à travers une étude rétrospective portant sur 30 enfants colligés sur une période de 4 ans étalée entre janvier 2005 et novembre 2008. Résultats : L’âge moyen de nos enfants est de 7 ans (1 an-13 ans). 1 enfant a présenté une prématurité, 2 autres un retard psychomoteur, 39.5 % ont un antécédent familial de strabisme et 21.5 % ont une consanguinité. Le strabisme est apparu tardivement chez 22 % de nos patients, avec une moyenne d’âge de 8 ans. La myopie bilatérale est retrouvée dans 71.5 %. La myopie forte est observée chez 50 %, 32 % ont une myopie moyenne et 18 % ont une faible myopie. Le caractère intermittent du strabisme est aperçu chez 48.5 %. L’ésotropie est notée chez 39.5 % des enfants et 60.5 % ont une exotropie. Plus de 78 % de nos patients ont une amblyopie profonde améliorée chez 38 % d’entre eux. L’angle de déviation a régressé chez 87 % sous traitement orthoptique, 13 % de nos malades ont été opérés. Discussion : Il ressort de notre étude une relation significative entre strabisme myopique et amblyopie profonde, du fait du retard diagnostique, voire la négligence des parents. Un traitement orthoptique bien conduit permet la diminution des déviations strabiques et l’amélioration de l’amblyopie. Conclusion : Le strabisme myopique reste rare. Il présente un risque important d’amblyopie profonde, d’où l’intérêt d’un dépistage précoce.
584 Caractéristiques cliniques et pronostiques du décollement de rétine par trou maculaire chez le myope fort. Prognosis and clinical caracteristics of retinal detachment due to macular holes in highly myopic eyes. CHEBIL A*, MGHAIETH F, CHAKER N, KORT F, BAKLOUTI K, EL MATRI L (Tunis, Tunisie)
But : Le but de notre travail est d’étudier les caractéristiques cliniques et les facteurs pronostiques des décollements de rétine par trou maculaire du myope fort. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 15 yeux de 15 patients myopes forts présentant un décollement de rétine par trou maculaire sans déhiscence périphérique opérés entre 2001 et 2007. Tous les yeux ont bénéficié d’une vitrectomie avec tamponnement interne par gaz expansif C3F8 avec recherche systématique d’une membrane épirétinienne (MER). Résultats : Notre série comporte 15 patients répartis en 3 hommes et 12 femmes. L’âge moyen est de 58,4 ans. L’erreur réfractive moyenne est de – 15,0 dioptries (extrêmes : – 10 à – 24 dioptries). Le suivi moyen est de 17,8 mois. Après traitement, une réapplication rétinienne a été obtenue après une seule intervention dans 7 cas (46,6 %). Lors de la reprise chirurgicale, trois yeux ont eu un tamponnement interne par gaz et cinq yeux un tamponnement interne par huile de silicone. Le pelage d’une MER associée a été réalisé dans 7 cas avec un taux de succès anatomique sans recours au silicone de 71,4 %. La principale cause d’échec est la non obturation du trou maculaire. Le taux de succès final est de 80 %. Discussion : Le décollement de rétine par trou maculaire est une complication quasiment spécifique de la myopie forte. Le degré de myopie, le staphylome postérieur et les modifications chorio-rétiniennes ont été incriminés comme facteurs étiopathogéniques significatifs de ces décollements de rétine. L’ablation d’une MER associée augmente les chances de succès du traitement. Une meilleure connaissance des mécanismes pathogéniques pourrait toutefois permettre de mieux préciser les indications thérapeutiques. Conclusion : La membrane épirétinienne associée au décollement de rétine par trou maculaire du myope fort semble augmenter le taux de récidive post-opératoire du décollement. L’amélioration des résultats anatomiques en cas de pelage de cette membrane peut apporter un argument supplémentaire aux partisans de la vitrectomie initiale.
585 Caractéristiques cliniques et difficultés thérapeutiques du décollement de rétine du myope fort par déchirure géante. Clinical and surgical characteristics of retinal detachment in highly myopic eyes with giant retinal tear. EL MATRI L*, CHEBIL A, BAKLOUTI K, KORT F, MGHAIETH F, LARGUECHE L (Tunis, Tunisie)
Introduction : Les décollements de la rétine par déchirure géante sont une forme rare, mais grave très caractéristiques de la forte myopie. Le but de notre travail est d’étudier les caractéristiques cliniques et thérapeutiques des décollements de rétine du myope fort par déchirure géante. Matériels et Méthodes : Cette étude a porté sur 10 yeux de patients myope fort de plus de – 6 dioptries ou ayant une longueur axiale de plus de 26 mm, opérés entre 2001 et 2007, présentant un décollement de rétine par déchirure géante. Tous les patients ont bénéficié d’une vitrectomie à trois voies avec un tamponnement transitoire par huile de silicone. Une indentation sclérale a été associée à la vitrectomie en cas de prolifération avancée. Résultats : Notre série comportait 10 patients répartis en 6 hommes et 4 femmes. L’âge moyen était de 54,6 ans. L’erreur réfractive moyenne était de – 18,0 dioptries (extrêmes : – 10 à – 25 dioptries). Le suivi moyen était de 15,4 mois. La taille de la déchirure allait de 90° à 220°. Une prolifération vitréo-rétinienne stade C était présente dans 4 yeux. L’acuité visuelle pré-opératoire moyenne était de 1/10. Une récidive du décollement de rétine a été notée dans 2 cas sous silicone et dans 2 cas après ablation de silicone. Le taux de succès anatomique final était de 70 %. L’acuité visuelle finale était améliorée dans 8 cas. Les complications post-opératoires les plus fréquentes étaient la cataracte, notée dans 6 yeux et l’hypertonie, retrouvée dans 3 cas. Discussion : Les déchirures géantes sont très caractéristiques de la très forte myopie avec un grand risque de prolifération vitréo-rétinienne et de bilatéralité. La vitrectomie avec tamponnement interne par huile de silicone permet d’améliorer le pronostic anatomique et fonctionnel. Elle reste, cependant, incapable de résoudre le problème biologique de la prolifération cellulaire et de la rétraction des membranes néoformées à la surface interne de la rétine sources de récidives. Les complications postopératoires les plus fréquentes demeurent l’opacification cristallinienne et l’hypertonie. Conclusion : Les décollements de rétine par déchirure géante du myope fort ont bénéficié des énormes progrès chirurgicaux dus au développement de la vitrectomie et des techniques qui s’y rattachent.
586 Traitement des néo-vaisseaux choroïdiens du myope fort par injection intravitréenne de bevacizumab. Intravitreal bevacizumab for choroidal neovascularization secondary to pathological myopia. KORT F*, BOURAOUI R, CHEBIL A, LARGUECHE L, EL EUCH K, EL MATRI L (Tunis, Tunisie)
But : Évaluer les résultats fonctionnels et anatomiques à court terme, de l’injection intravitréenne de bévacizumab dans le traitement des néovaisseaux choroïdiens secondaires à la myopie forte. Matériels et Méthodes : Étude rétrospective de 40 yeux myopes forts compliqués de néovaisseaux choroïdiens traités par une ou plusieurs injections intravitréennes de 1.25 mg (0.05 ml) de bevacizumab. Un examen ophtalmologique complet, une angiographie à la fluorescéine (AF) ainsi qu’une tomographie par cohérence optique (OCT) ont été réalisés chez tous les patients à l’examen initial et lors des visites de contrôle programmées toutes les six semaines. L’indication de retraitement était basée sur la persistance des signes fonctionnels, d’une diffusion à l’AF ou de signes exsudatifs à l’OCT. Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 51 ans (16-70 ans). L’erreur réfractive moyenne était de – 10.73 dioptries (– 6, – 21.5). La durée moyenne de suivi était de 8.6 mois. Le nombre moyen d’injections était de 1,4. L’acuité visuelle moyenne était de 20/130 initialement et de 20/71 à la fin du suivi. Le gain visuel moyen était de 13,5 lettres (ETDRS). L’épaisseur maculaire centrale moyenne mesurée par l’OCT était initialement de 274 μm et de 202 μm à la fin du suivi. Deux yeux (5 %) ont présenté une récidive. Aucune complication n’a été observée. Discussion : Les néovaisseaux choroïdiens constituent une complication redoutable de la myopie forte survenant dans 4 à 10 % des cas. La photothérapie dynamique (PTD) est l’unique traitement ayant fait preuve de son efficacité dans la stabilisation de la vision à 1 an (VIP) dans les yeux myopes présentant des néovaisseaux choroïdiens. Le rôle du VEGF-A dans la genèse et la croissance des néovaisseaux choroïdiens du myope est actuellement bien établi. Plusieurs études ont évalué l’efficacité de l’injection intra-vitréenne de bévacizumab, anticorps anti-VEGF, dans le traitement de ces néovaisseaux choroïdiens. Les résul-
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115 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie
J. Fr. Ophtalmol.