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Accident transfusionnel par iso-anticorps naturel de spécificité anti N
Transfusion. T. X. N O4. -- 1967
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Accident transfusionnel par iso-anticorps naturel de sp&ificit4 anti N par Y. DELMAS-MARSALET, G. CHATEAU, P. FOISSAC,GEGOUX et M. GOUDEMAND*
I ~es ,accidents h6mMytiques de trans'fnsion sanguine (en dehors de l'incompatibilit6 de groupe ABO) sont le plus souvent en relation avee la pr6senee d'iso-antieorps de nature immune ehez u n sujet sensibilis6 par des transfusions ant&ieures, il est n6anmoins possible qn'interviennent parfois certains anticorps irr6guliers naturels. L'aeeident p e u t alors s'observer d & la premi6re transfus~ion. Une te'lle ~ventualit6 est rare et il est beaueoup plus rare encore qu'il s'agisse d'anticorps naturels de sp6eificit6 anti-M ou anti-N, comme clans le cas clue nous rapportons ici. OBSERVATION : Un malade d'une cinquantaine d'ann~es est hospitalis~ d'urgenee pour h~mat6m~ses clans le service du Professeur Tacquet ~ l'Hbpital Calmette. L'importance de Yan&nie justifie ]e reeours aux transfusions. Ce malade qui n'a jamais &~ transfus6 ant&ieurement est r o b j e t d'un ~ o n g a g e sanguin d'urgence qui donne * Centre de Transfusion de Lille, 20, boulevard Louis XIV, Lille. (Directeur : Prof. Ch. GSRNBz-BIEux) et Service de Prop~deutique m~dicale, H6pital Calmette (Prof. TXCQUET).
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Y. D E L M A S . M A R S A L E T et collab.
le r6sultat suivant : groupe AaB, Rh6sus Standard positif, avec pr6senee d'un antieorps qui est consider6 eomme de sp6eificit6 probable anti A1. Le malade regoit un flacon de sang AB Rhesus positiL Aueun incident imm6diat ne se produit mais le lendemain il pr6sente un ict~re important de type h6molytique avee 616ration de la bilirubine indireete h 100 mg par litre. Ce fait est signal6 an laboratoire qui reprend alors l'6tu,de immunologique du sang dn malade.
h"TUDE IMMUNOLO,GIQUE Les h6maties d u m alade sont effectivement AaB, Rh6sus Standard positif. 'Le s6rum d u malade est test6 en milieu salin, par la r6action de Combs indirecte et sur h6maties 'papain6es vis-h-vis d ' u n 6chantillonnage (panel) de .dix vari6t6s d'h6maties O repr6sentatives 'de la p l u p a r t des antig61res courants : en milieu salin h 22 ° et par la r6action de 'Coombs indirecte seules les h6maties portant l'antig~ne N sont agglutin6es, la r6action 6tant plus nette avec les h6maties N,N qu'avec les h6maties MN. La sp6cificit6 anti,N de cet anticorps est confirm6e par a b s o r p t i o n : l'aetivit6 d'anticorps disparait par absorption du s6r u m avec toutes les h6mafies MN ou N~¢; elle reste intaete apr6s raise en pr6sence du s6rum avee les h6maties MM. I1 s'agit d'un anticorps frold, non r6v616 par les techniques enzymatiques. Son titre est de 1/16 en milieu salin h 22 ° vis-h-vis d'h6maties N N ; il est en,core acfif h 37 ° sur ces h6maties. ,C'est eet anticorps anti-N qui en fait avait 6t6 eon'sid6r6 par erreur comme .de sp6cificit6 anti-A1, car, lots de la contre-6preuve l'oceas'ion de la d6termination du groupe AB, les h6maties A t6moins utilis6es 6taient du groupe NN et les h6maties B e t O du groupe MM. Le groupage MN du malade montre qu'il est MM et celui du flacon de sang incrimin6 dans r a c c i d e n t trans'fusionnel, qu'il s'agit de globules N,N (par ailleurs A1B Rh6sus positif). Ainsi done il apparalt que l'incident h6molytique est dfx h Finjection de sang NN, chez un malade MM p o r t e u r d'un anticorps anti-N naturel de titre 61ev6, avee une amplitude thermique &endue encore actif ~ 37°C. 'Ce fair est ton'firm6 par l'absence de r6actions uh6rieures lorsque le sang transfus6 est ehoisi en fonction du groupe M'N : en effet l'6tat du malade restant tr~s grave, huit flacons du groupe AB MM (la fr6-
¢ICCIDENT TRANSFUSIONNEL PAR ISO-ANT1CORPS N.4TUREL
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quence de cette combinaison ph6notypique est de l'ordre 'de 1 % ) sont sueeessivement inject6s. Ces transfusions sont parfaitement to'l~r6es sans aucune manifestation h6molytique ultSrieure. Elle s'av~rent efficaces.
COMMENTAIRES Les ~ccidents h6molytiques transfusionnels li6s ~ la prSsence dans le sang du reeeveur d'anticorps naturels irr6guliers sont tr~s rares. E n effet, ees anticorps sont peu fr6quents, habitue'llement de titre faible et seulement actifs ~ 4°C. Les accidents parfois graves, voire m6me mortels qui ont pu ~tre obserr6s, correernent les eas o/1 de tels anticorps naturels existalent ~ un taux 61ev6, avec une amplitude thermique telle qu'ils agissaient encore ~ 37°C. Une relic Sventualit6 concerne surtout les antieorps anti Lewis (SALMON).I1 est tout ~ fait exceptionnel que ceci s'observe avec des anticorps anti~M ou anti-N. Un exemple d'incident h6molytique dfi ~ un anticorps anti~N a cependant 6t6 r6cemment rapport~ par YO~ELL [2]. Comme darts ee dern~er cas, l'anfico~ps anti-N que nous avons d~pist6 ehez le receveur a tous les caract~res d'un antieorps nature l mais d'activit6 encore nette ~ 37 ° vis-~,vis d'hSmaties N~N. I1 peut 6tre tenu pour responsable de l'~ct~re post-transfusionnel pr6eoee prSsent$ par le ma'lade. Cet accident heureusement sans gravit$ doit cependant rappeler, s'il en 6tait besoin, qu'avant toute transfusion, m6me chez un sujet n'ayant jamais $t6 transfus6, il est n~cessaire de rechercher systSmatiquement les iso-anticorps irrSguIiers aussi bien naturels qu'immuns.
Un anticorps anti-N naturel d'amplitude thermique $1ev~e a 6t$ d6pist6 chez u n malade ayant prSsent6 un i~ct~re h6molytique posttransfusionnel pr6co~ce. Cet anticorps peut 6tre tenu pour responsable de r a e c i d e n t observe. Ceci souligne ~ nouveau l'int6r6t de d6pistage syst6matique des iso-anticorps irr@u~liers avant toute transfusion.
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Y. DELM~4S-MARS.4LET et coUab. BIBLIOGRAPHIE
[]] DAUSSET J. ~ Immuno.H6matologie Biologique et Clinique. 1 vol. Flamma. rion Ed., 1956, p. 120. [2] YOELL J. H. - - Immune anti N agglntinin in h u m a n serum. Report of apparent associated Hemolytic reaction. Transfusion, U.S. (Baltimore), 1966 6, 592. [3] RACE R. R. and SANCEtt R. - - Blood groups in man. 1 vol. Btackwell $cienti. fie Publication Ed., 1962, p. 104. [41 SALMON Ch. - - La sp~eificit6 des iso et anto-anticorps anti-6rythrocytaires in Actualit6s en transfusion Sanguine >> R. Waitz, 1 vol., Masson Ed., 1967, p. 110.
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Accident transfusionnel par iso-anticorps naturel de sp&ificit4 anti N par Y. DELMAS-MARSALET, G. CHATEAU, P. FOISSAC,GEGOUX et M. GOUDEMAND*
I ~es ,accidents h6mMytiques de trans'fnsion sanguine (en dehors de l'incompatibilit6 de groupe ABO) sont le plus souvent en relation avee la pr6senee d'iso-antieorps de nature immune ehez u n sujet sensibilis6 par des transfusions ant&ieures, il est n6anmoins possible qn'interviennent parfois certains anticorps irr6guliers naturels. L'aeeident p e u t alors s'observer d & la premi6re transfus~ion. Une te'lle ~ventualit6 est rare et il est beaueoup plus rare encore qu'il s'agisse d'anticorps naturels de sp6eificit6 anti-M ou anti-N, comme clans le cas clue nous rapportons ici. OBSERVATION : Un malade d'une cinquantaine d'ann~es est hospitalis~ d'urgenee pour h~mat6m~ses clans le service du Professeur Tacquet ~ l'Hbpital Calmette. L'importance de Yan&nie justifie ]e reeours aux transfusions. Ce malade qui n'a jamais &~ transfus6 ant&ieurement est r o b j e t d'un ~ o n g a g e sanguin d'urgence qui donne * Centre de Transfusion de Lille, 20, boulevard Louis XIV, Lille. (Directeur : Prof. Ch. GSRNBz-BIEux) et Service de Prop~deutique m~dicale, H6pital Calmette (Prof. TXCQUET).
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Y. D E L M A S . M A R S A L E T et collab.
le r6sultat suivant : groupe AaB, Rh6sus Standard positif, avec pr6senee d'un antieorps qui est consider6 eomme de sp6eificit6 probable anti A1. Le malade regoit un flacon de sang AB Rhesus positiL Aueun incident imm6diat ne se produit mais le lendemain il pr6sente un ict~re important de type h6molytique avee 616ration de la bilirubine indireete h 100 mg par litre. Ce fait est signal6 an laboratoire qui reprend alors l'6tu,de immunologique du sang dn malade.
h"TUDE IMMUNOLO,GIQUE Les h6maties d u m alade sont effectivement AaB, Rh6sus Standard positif. 'Le s6rum d u malade est test6 en milieu salin, par la r6action de Combs indirecte et sur h6maties 'papain6es vis-h-vis d ' u n 6chantillonnage (panel) de .dix vari6t6s d'h6maties O repr6sentatives 'de la p l u p a r t des antig61res courants : en milieu salin h 22 ° et par la r6action de 'Coombs indirecte seules les h6maties portant l'antig~ne N sont agglutin6es, la r6action 6tant plus nette avec les h6maties N,N qu'avec les h6maties MN. La sp6cificit6 anti,N de cet anticorps est confirm6e par a b s o r p t i o n : l'aetivit6 d'anticorps disparait par absorption du s6r u m avec toutes les h6mafies MN ou N~¢; elle reste intaete apr6s raise en pr6sence du s6rum avee les h6maties MM. I1 s'agit d'un anticorps frold, non r6v616 par les techniques enzymatiques. Son titre est de 1/16 en milieu salin h 22 ° vis-h-vis d'h6maties N N ; il est en,core acfif h 37 ° sur ces h6maties. ,C'est eet anticorps anti-N qui en fait avait 6t6 eon'sid6r6 par erreur comme .de sp6cificit6 anti-A1, car, lots de la contre-6preuve l'oceas'ion de la d6termination du groupe AB, les h6maties A t6moins utilis6es 6taient du groupe NN et les h6maties B e t O du groupe MM. Le groupage MN du malade montre qu'il est MM et celui du flacon de sang incrimin6 dans r a c c i d e n t trans'fusionnel, qu'il s'agit de globules N,N (par ailleurs A1B Rh6sus positif). Ainsi done il apparalt que l'incident h6molytique est dfx h Finjection de sang NN, chez un malade MM p o r t e u r d'un anticorps anti-N naturel de titre 61ev6, avee une amplitude thermique &endue encore actif ~ 37°C. 'Ce fair est ton'firm6 par l'absence de r6actions uh6rieures lorsque le sang transfus6 est ehoisi en fonction du groupe M'N : en effet l'6tat du malade restant tr~s grave, huit flacons du groupe AB MM (la fr6-
¢ICCIDENT TRANSFUSIONNEL PAR ISO-ANT1CORPS N.4TUREL
371
quence de cette combinaison ph6notypique est de l'ordre 'de 1 % ) sont sueeessivement inject6s. Ces transfusions sont parfaitement to'l~r6es sans aucune manifestation h6molytique ultSrieure. Elle s'av~rent efficaces.
COMMENTAIRES Les ~ccidents h6molytiques transfusionnels li6s ~ la prSsence dans le sang du reeeveur d'anticorps naturels irr6guliers sont tr~s rares. E n effet, ees anticorps sont peu fr6quents, habitue'llement de titre faible et seulement actifs ~ 4°C. Les accidents parfois graves, voire m6me mortels qui ont pu ~tre obserr6s, correernent les eas o/1 de tels anticorps naturels existalent ~ un taux 61ev6, avec une amplitude thermique telle qu'ils agissaient encore ~ 37°C. Une relic Sventualit6 concerne surtout les antieorps anti Lewis (SALMON).I1 est tout ~ fait exceptionnel que ceci s'observe avec des anticorps anti~M ou anti-N. Un exemple d'incident h6molytique dfi ~ un anticorps anti~N a cependant 6t6 r6cemment rapport~ par YO~ELL [2]. Comme darts ee dern~er cas, l'anfico~ps anti-N que nous avons d~pist6 ehez le receveur a tous les caract~res d'un antieorps nature l mais d'activit6 encore nette ~ 37 ° vis-~,vis d'hSmaties N~N. I1 peut 6tre tenu pour responsable de l'~ct~re post-transfusionnel pr6eoee prSsent$ par le ma'lade. Cet accident heureusement sans gravit$ doit cependant rappeler, s'il en 6tait besoin, qu'avant toute transfusion, m6me chez un sujet n'ayant jamais $t6 transfus6, il est n~cessaire de rechercher systSmatiquement les iso-anticorps irrSguIiers aussi bien naturels qu'immuns.
Un anticorps anti-N naturel d'amplitude thermique $1ev~e a 6t$ d6pist6 chez u n malade ayant prSsent6 un i~ct~re h6molytique posttransfusionnel pr6co~ce. Cet anticorps peut 6tre tenu pour responsable de r a e c i d e n t observe. Ceci souligne ~ nouveau l'int6r6t de d6pistage syst6matique des iso-anticorps irr@u~liers avant toute transfusion.
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Y. DELM~4S-MARS.4LET et coUab. BIBLIOGRAPHIE
[]] DAUSSET J. ~ Immuno.H6matologie Biologique et Clinique. 1 vol. Flamma. rion Ed., 1956, p. 120. [2] YOELL J. H. - - Immune anti N agglntinin in h u m a n serum. Report of apparent associated Hemolytic reaction. Transfusion, U.S. (Baltimore), 1966 6, 592. [3] RACE R. R. and SANCEtt R. - - Blood groups in man. 1 vol. Btackwell $cienti. fie Publication Ed., 1962, p. 104. [41 SALMON Ch. - - La sp~eificit6 des iso et anto-anticorps anti-6rythrocytaires in Actualit6s en transfusion Sanguine >> R. Waitz, 1 vol., Masson Ed., 1967, p. 110.